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Pas un pissenlit : les laiterons

Voici un nouvel épisode des confusions possibles avec le pissenlit : les laiterons. Le genre Sonchus, les laiterons, couvre quatre espèces en Île-de-France : trois communes et une plus rare. Elles ont en commun avec beaucoup d’astéracées à fleurs jaunes, de produire un latex, un lait blanc, à la cassure des parties jeunes. D’où le nom de laiteron. Le nom Sonchus fait lui référence à un chardon en grec. Et en effet, l’une des trois espèces, le laiteron rugueux, a des feuilles épineuses un peu à la manière des chardons.

Le laiteron rugueux, Sonchus asper

Le laiteron rugueux, Sonchus asper © CACP – Emilie Périé

Sonchus asper se reconnait à la forme de ses feuilles. Elles sont embrassantes et forment des oreillettes très arrondies. De plus les feuilles sont souvent rigides et épineuses sur les bords des limbes.

Le laiteron rugueux, Sonchus asper © CACP – Emilie Périé

Le laiteron des champs, Sonchus arvensis

Le laiteron des champs, Sonchus arvensis © CACP – Gilles Carcassès

Sonchus arvensis se reconnait lui grâce à la multitude de poils jaunes qui couvrent l’involucre du capitule (rappel : chacun des « pétales » jaunes est en réalité une fleur à part entière, aussi la « fleur » qui est un fait un regroupement de fleur est appelée un capitule). Le laiteron des champs est l’un des plus grands des quatre présents en Île-de-France.

Le laiteron des maraichers, Sonchus oleraceus

Le laiteron potager, Sonchus oleraceus © CACP – Emilie Périé

Sonchus oleraceus quant à lui n’a ni feuilles épineuses ni poils jaunes. Il a des feuilles plutôt souples. Et s’il s’appelle oleraceus, qui est souvent traduite par « des maraichers » ou « potager » c’est probablement qu’il était autrefois consommé en légume. Sans doute à la manière des épinards.

Le laiteron des marais, Sonchus palustris

Le laiteron des marais, Sonchus palustris © CACP – Gilles Carcassès

Enfin, Sonchus palustris est le plus rare de la bande. C’est aussi le plus grand, pouvant atteindre deux à trois mètres de hauteur. Il est lui aussi couvert de poils jaunes glanduleux mais ses feuilles sont très distinctes des autres laiterons. Elles sont bien moins découpées. De plus, comme son nom l’indique ce laiteron se rencontre dans les zones humides ou marécageuses.

Retrouvez les autres épisodes de la série :

Pas un pissenlit : les laitues

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Pas un pissenlit : les deux picris

Sources :

Sonchus asper, par FLORIF

Sonchus arvensis, par FLORIF

Sonchus oleraceus, par FLORIF

Sonchus palustris, par FLORIF

L'actualité de la Nature

Mais que fait-elle sur ce laiteron ?

Femelle Braconidae sur un laiteron © Gilles Carcassès
Femelle Braconidae sur un laiteron © Gilles Carcassès

Dans le jardin devant l’ESSEC à  Cergy, j’ai observé cet hyménoptère noir et jaune posé sur un laiteron. Ce parasitoà¯de va-t-il s’attaquer aux pucerons installés juste en-dessous sur la tige florale ?

Puceron vert sur un tige de laiteron - Cergy © Gilles Carcassès
Pucerons verts (peut-être du genre Hyperomyzus ?) sur un tige de laiteron – Cergy © Gilles Carcassès

Pas du tout, c’est dans le capitule qu’elle pond ! Y aurait-il un trésor caché dans cette inflorescence fanée ?

Bracon en ponte © Gilles Carcassès
Bracon en ponte © Gilles Carcassès

Cette femelle est en train d’insérer son oeuf juste sur le dos d’une larve de Tephritis formosa, jolie petite mouche que l’on voit souvent sur les laiterons et qui pond dans les fleurs de cette plante.