L'actualité de la Nature

Coccinelles à  10 points

Coccinelle noire à  dix points orange © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite coccinelle qui explore les feuilles de la ronce et de l’églantier n’a pas un look commun. Chouette, une nouvelle espèce à  déterminer !

Adalia decempunctata © CACP – Gilles Carcassès

C’est l’une des formes d’Adalia decempunctata, la coccinelle à  dix points, une chasseuse de pucerons, comme beaucoup d’autres espèces dans la famille des Coccinellidae. Elle est présente en Val d’Oise, mais est peu signalée. Avis aux amateurs : il faut la chercher dans les haies champêtres et sur les chênes.

On peut rencontrer dans les arbres une autre coccinelle à  dix points, mais il sera difficile de les confondre !

Calvia decemguttata, la coccinelle à  dix points blancs – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Source:

Adalia decempunctata, par Encyclop’Aphid

Retrouvez d’autres articles sur les coccinelles :

Les coccinelles à  points blancs
J’ai vu une coccinelle rose !
La reine des coccinelles
Connaissez-vous la coccinelle à  damier ?
La coccinelle asiatique

L'actualité de la Nature

Sur le millepertuis

Cryptocephalus moraei © CACP – Gilles Carcassès

Le long d’une sente ensoleillée à  Poissy pousse en abondance le millepertuis perforé (Hypericum perforatum). « Perforé de mille trous » nous dit son appellation vernaculaire. Mais sont-ce vraiment des trous, tous ces points clairs sur les feuilles? Non, ce sont des vésicules huileuses qui laissent un peu passer la lumière.

Cette chrysomèle noire à  taches orange est très classique sur le millepertuis, il s’agit de Cryptocephalus moraei. Elle est commune mais discrète : farouche, elle se cache rapidement sous les feuilles ou derrière la tige dès qu’un individu louche approche !

Chrysolina hyperici – Poissy © Gilles Carcassès

Une autre chrysomèle tout aussi timide se cache sur cette plante : Chrysolina hyperici. Elle est nettement moins commune que la précédente.

Cette espèce a été introduite en Amérique du Nord pour lutter contre la prolifération dans les pâtures de notre millepertuis considéré là -bas comme une plante invasive, toxique pour le bétail.

Tenthredo zona – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Cette fausse chenille en revanche était facile à  voir. Elle était trop occupée à  manger sa feuille de millepertuis pour s’inquiéter de la présence d’un photographe. Avec une telle ligne centrale de points noirs tout le long du dos, pas de doute, c’est Tenthredo zona, une espèce peu observée, à  la répartition bien mal connue. Cette année, je l’ai vue aussi près du chalet nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.

Retrouvez notre article :

Portrait de famille : les chrysomèles

Source :

La chrysomèle et le millepertuis, par Omafra (Ontario)

L'actualité de la Nature

La chélidoine et les fourmis

Chelidonium majus, la chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Qu’ont en commun la chélidoine, le bleuet des montagnes, le cyclamen à  feuilles de lierre, la véronique de Perse, les violettes, l’épurge, le lamier pourpre ?

Ce sont toutes des plantes dont la dissémination des graines est facilitée par les fourmis. Les botanistes sérieux parlent de myrmécochorie. Leurs graines sont accompagnées d’une excroissance charnue, nommée élaà¯osome, très recherchée par les fourmis car elle est riche en protéines, en sucres et surtout en graisses, des nutriments essentiels pour la croissance de leurs larves.

Voici une capsule presque mà»re de chélidoine que j’ai ouverte pour voir les fameuses graines à  élaà¯osome. Les élaà¯osomes sont ces masses blanches et luisantes qui sont accrochées aux graines brunes. A maturité les graines, avec leur élaà¯osome, sont expulsées mécaniquement.

Graines de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je décide de tenter des fourmis en plaçant ma capsule entrouverte sur une corniche dans un vieux mur en pierres, pas loin d’un de leurs lieux de passage.

Fourmi et capsule de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je n’ai pas longtemps à  attendre. Une éclaireuse vient voir et tente avec ses mandibules d’écarter les valves de la capsule pour accéder aux graines.

L’enlèvement des graines © CACP – Gilles Carcassès

Du renfort arrive bientôt : deux, trois puis quatre fourmis s’activent et extraient les graines une à  une, qui prennent rapidement le chemin de la fourmilière ! La capsule aura été dévalisée en quelques minutes à  peine.

Les graines de chélidoine seront abandonnées par les fourmis lorsqu’elles auront été débarrassées de leur précieux élaà¯osome. Ce mode de transport permet à  la plante de coloniser des espaces inaccessibles par la simple gravité lors de la projection mécanique des graines, comme le haut des murs ou d’étroites fissures murales.

Sources :

Chélidoine par-delà  les murs, par Zoom-Nature

Plantes myrmécochores en Europe tempérée

Site spécialisé sur ce sujet :

http://myrmecochorie.free.fr

L'actualité de la Nature

Deux clairons

Trichodes alvearius (le clairon des ruches) © CACP – Gilles Carcassès

Ce coléoptère poilu et vivement coloré est le clairon des ruches. L’adulte est essentiellement herbivore. Ici, il se régale des étamines d’une fleur de ronce. Sa larve est prédatrice des larves d’abeilles dans les ruches.

En Ile-de-France, on peut le confondre avec une espèce voisine : Trichodes apiarius (le clairon des abeilles), de mœurs semblables. La différence morphologique est subtile : chez le clairon des abeilles, l’extrémité des élytres est noire, alors qu’elle est rouge chez le clairon des ruches.

Couple de Trichodes apiarius (le clairon des abeilles) © CACP – Gilles Carcassès

Le dessin noir des élytres n’est pas tout à  fait le même non plus.

En région méditerranéenne, six espèces de Trichodes font le bonheur des entomologistes.

Source :

Les clairons, par André Lequet

L'actualité de la Nature

La tenthrède zigzag de l’orme

Calopetryx splendens – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’Oise à  Vauréal, les Calopetryx splendens mâles se disputent les nénuphars dont les fleurs en bouton qui sortent de l’eau font de bons perchoirs. Celui-ci avait pris position au sommet d’une branche d’un rejet d’orme. La photo est ratée, mais elle réserve une surprise. Regardez la feuille tout en bas à  gauche : elle présente une bien curieuse découpe en zigzag.

J’en ai trouvé d’autres :

Découpes en zigzag sur une feuille d’orme – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Et voilà  le coupable, à  l’évidence c’est une larve de tenthrède :

Aproceros leucopoda – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Une recherche sur internet sur les mots « tenthrède » et « zigzag » m’a fait découvrir Aproceros leucopoda, une espèce d’origine asiatique, inféodée aux ormes. Elle a été découverte en Pologne en 2003, puis signalée dans différents pays d’Europe de l’Est ; elle est arrivée en Belgique en 2013.

Une nouvelle espèce pour l’Ile-de-France ?

La tenthrède zigzag de l’orme a été observée pour la première fois en France en mai 2017 dans le Nord, près de la frontière belge. Sa présence a été attestée dans l’Oise le 31 mai 2018.

Mon observation est peut-être la première pour cette espèce en Ile-de-France. Voilà  un insecte qui semble bien se moquer du réchauffement climatique : il nous arrive par le Nord !

Les suivis de ce ravageur invasif en Allemagne ont montré que l’espèce s’attaque aussi aux cultivars résistants à  la graphiose. Apparemment cette tenthrède est capable de défolier complètement les ormes en fin de saison ! Ils n’avaient pas besoin de ça.

Source :

La tenthrède zigzag de l’orme présente en France, BSV Jardins et espaces verts Hauts-de-France du 17 mai 2108

L'actualité des jardins

Le blob et les petits bâtons

Ceci n’est pas une moisissure ni la ponte d’un escargot, c’est un myxomycète nommé Stemonitopsis typhina.

Un grand bravo à  Zibou et Hélène qui ont su résoudre cette énigme !

Stemonitopsis typhina – Menucourt © CACP – Gilles Carcasses

Stemonitopsis typhina est ici dans sa forme fixe. Les sporocarpes sont en forme de bâtonnets allongés pour cette espèce.

Sporocarpes de Stemonitopsis typhina © CACP – Gilles Carcassès

Ils vont brunir en mà»rissant et libérer des spores qui assureront sa dissémination.

© Marie-Louise Arnaudy

Les spores de myxomycètes, en conditions favorables, évoluent en petites amibes mobiles qui fusionnent pour former des masses gélatineuses (nommées parfois « blob ») qui peuvent être assez étendues. Elles sont capables de ramper, à  la vitesse de 4 cm par heure, et de digérer de petites proies, essentiellement des champignons et des bactéries.

Les myxomycètes sont consommés par de nombreux arthropodes qui vivent dans le bois pourri, et ils constituent un maillon essentiel dans le processus de dégradation de la matière organique.

Source :

L’histoire du blob, par Franceinfo

Retrouvez dans ces articles le monde étonnant des myxomycètes :

Bretzel d’or

Tout petit, superpouvoir

L'actualité de la Nature

Sauvés des eaux

Acariens sur un Histeridae – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé ce coléoptère aux fortes mandibules en bien mauvaise posture, incapable d’escalader les parois verticales d’un caniveau en béton. Le pauvre se débattait pour éviter la noyade. Sur son thorax s’étaient réfugiés quatre acariens.

Acariens phorétiques © CACP – Gilles Carcassès

Certaines espèces d’acariens pratiquent régulièrement le covoiturage avec des coléoptères. Ils s’accrochent souvent sur les poils entre les pattes comme le montre la photo ci-dessus d’un Copris lunaris. En cas de bain forcé du coléoptère, il n’y a pas d’autres solutions que d’escalader la face dorsale ou de partir à  la nage !

Hister quadrimaculatus © CACP – Gilles Carcassès

N’écoutant que mon courage, en dépit des grosses mandibules pointues, j’ai sauvé le coléoptère. Au passage dans ma main, j’ai pu l’observer. Les tibias des pattes antérieures en forme de pelle indiquent une vie fouisseuse. Il s’agit d’un représentant très commun de la famille des Histeridae : Hister quadrimaculatus. Il affectionne les bouses de vaches et les crottins qu’il explore à  la recherche de ses proies, les larves d’autres insectes. Dans sa progression, il prend appui sur les tibias aplatis de ses autres pattes, dont les épines orientées vers l’arrière font office de système anti-retour.

Les petits passagers n’ont pas demandé leur reste : ils sont partis en courant ! J’ai déposé tout le monde dans l’herbe, assez loin du maudit caniveau.

Source :

Hister quadrimaculatus, par le blog Le jardin de Lucie

Retrouvez Copris lunaris dans cet article :

Mes belles nuits d’été

L'actualité de la Nature

Retour sur la Fête de la nature 2018 à  Cergy-Pontoise

Pour la Fête de la nature à  Cergy-Pontoise, plusieurs partenaires locaux avaient proposé des animations. Nous y étions bien sà»r ! Voici quelques-unes de nos photos :

Visite commentée au parc de Grouchy © CACP – Marion Poiret

Gros succès pour la visite sur le thème de la vie cachée sous les écorces, organisée par la ville d’Osny avec notre participation, mercredi 23 mai 2018 après-midi : des participants très nombreux, mais attentifs et motivés !

Dorcus parallelipipedus mâle © CACP – Gilles Carcassès

Oh ! Une petite biche ! Ce coléoptère est de la même famille que le lucane cerf-volant.

Saperda perforata © CACP – Gilles Carcassès

Cette belle saperde perforée encore rare en Ile-de-France a également été observée par les visiteurs lors de cette sortie très riche en découvertes.

Dans la prairie du parc du château de Marcouville © Sophie Lamidey – association Les Z’Herbes Folles

En fin d’après-midi le 23 mai 2018, c’est dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise que nous avons fait découvrir quelques secrets bien cachés de la vie sauvage.

Orvet © CACP – Marion Poiret

Nous avons croisé de nombreux insectes, et repéré les traces de l’écureuil sur le tronc du séquoia. Avant la collation de fin de soirée offerte par la Ferme pédagogique de Pontoise, le groupe s’est essayé avec passion à  la fouille des bouses de la vache pour débusquer plusieurs espèces de scarabées !

Dans l’orangerie du parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Vendredi 25 mai 2018 à  20 heures, c’est la ferme d’Ecancourt qui proposait une animation sur les chauves-souris. Un déluge toute la soirée ! Heureusement l’animatrice avait apporté de nombreux jeux sur cette thématique et ses explications sur ces étonnants mammifères ont été très appréciées.

Dehors, c’était « la fête à  la grenouille » ! © CACP – Gilles Carcassès

Pas de chauves-souris sous la pluie, mais des grenouilles, tritons et crapauds ont pu être observés.

A la découverte de la nature en canoà«s © CACP – Gilles Carcassès

Samedi 26 mai 2018, les curieux de nature s’étaient inscrits auprès des animateurs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise pour une balade en canoà«s.

Erythromma najas, la naà¯ade aux yeux rouges © CACP – Gilles Carcassès

La sortie a permis de montré les plantes aquatiques et les différentes espèces d’odonates qui fréquentent le bassin et ses berges.

Au chalet nature © CACP – Gilles Carcassès

Le groupe a fait une halte au chalet nature équipé pour les animations apiculture, pêche et nature.

A la Maison de la Nature de Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

L’après-midi nous étions à  Vauréal à  l’invitation de la Maison de la Nature. Ce fut l’occasion de présenter notre toute nouvelle exposition sur les pics.

A la mare de l’ITEP Le Clos Levallois – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La journée portes ouvertes de l’institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP) Le Clos Levallois a été mise à  profit pour observer la faune et la flore d’une superbe mare.

Des têtards par milliers ! © CACP – Gilles Carcassès
Calopteryx splendens, une demoiselle aux ailes fumées © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Cicadelle noire

 

Cicadelle © CACP – Gilles Carcassès

Quel est donc cet insecte étrange vu sur une feuille de prunus ?

Penthimia nigra © CACP – Gilles Carcassès

Non, ces deux taches rouges ne signalent pas l’arrière de cet insecte ! Car la tête est à  droite sur la photo. Sous les taches colorées du thorax, on aperçoit les deux yeux rouge sombre et la tête en forme de croissant étroit (cliquez sur la photo pour agrandir). J’ai voulu m’approcher encore pour avoir une vue de côté et vous montrer ses pattes épineuses typiques des cicadelles, mais l’insecte a sauté avec une vigueur surprenante et je l’ai perdu de vue.

Penthimia nigra suce la sève des arbres feuillus, notamment les chênes et les peupliers, elle est commune un peu partout en France, y compris en Ile-de-France. On l’observe surtout au mois de mai.

Retrouvez quelques articles sur d’autres espèces de cicadelles :

Acericerus, cicadelle de l’érable

La cicadelle qui n’existait pas

Le mini monstre du tilleul

Le jour où le diable est venu toquer à  ma fenêtre