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Empreintes digitales

Quelques fois (en fait, assez souvent) malgré les heures passées sur le terrain les naturalistes ne voient pas directement la bête qu’ils étaient venus observer, ni même l’ensemble des espèces présentes ponctuellement sur un espace. Par contre, elles peuvent laisser des traces de leur passage qui ôtent tous doutes quant à  leur présence. Ces traces peuvent êtres des plumes, des poils, des restes de prédation, des excréments, des pelotes de rejection, ou tout simplement, des empreintes sur le sol.

Qui sait lire ces empreintes sait qui est passé par là . A la manière de nos empreintes digitales, uniques pour chaque individus, les empreintes des mammifères (qu’on peut qualifier de digitales puisqu’on s’intéresse à  la forme et au positionnement des doigts) sont aussi représentatives de l’espèce.

Par exemple, ici, des empreintes de sabots avec quatre ongles trahissent le passage de sanglier(s).

Empreinte de sanglier – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Là , toujours un sabot, mais à  deux ongles, relativement petits, c’est un chevreuil.

Empreinte de chevreuil – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Ici, une empreinte de coussinets, avec quatre doigts. Cela peut être un petit chien, ou plus probablement un renard puisque cet endroit est inaccessible au public.

Empreinte probable de renard – Cergy © CACP – Emilie Périé

Là  encore, avec sa petite main à  quatre doigts bien visibles et un cinquième plus en retrait, c’est le hérisson d’Europe.

Empreintes de hérisson d’Europe – Osny © CACP – Emilie Périé

Et vous, avez-vous repéré des empreintes lors de vos sorties ?

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Le nombril-de-Vénus

Lors d’une sortie aux abords de l’église de Boisemont, nous avons constaté la présence d’une station de plante tout à  fait inhabituelle qui poussait dans un vieux mur en pierre.

Umbilicus rupestris – Boisemont © CACP – Matthieu Delagnes

à€ première vue, avec des feuilles peltées* comme celles-ci, on penserait à  l’hydrocotyle. Mais celui-ci pousse les pieds dans l’eau et non pas dans les joints dégradés des vieux murs de pierres comme ici. Après quelques recherches, Eureka ! Nous avons enfin réussi à  mettre un nom sur cette plante : Umbilicus rupestris, le nombril de Vénus.

Hydrocotyle vulgaris à  gauche et Umbilicus rupestris à  droite © CACP

D’après Florif, cette plante de la famille des CRASSULACEAE est officiellement considérée comme extrêmement rare dans notre région, cette station est donc à  sauvegarder absolument.

Le nombril de Vénus fleurit de mai à  juillet en longues grappes dressées de fleurs blanches jaunâtres. Ses feuilles sont vertes claires, succulentes* et en forme de cercles avec la marque du pétiole en leurs centres, ce qui renvoie à  une forme de nombril.

Umbilicus rupestris, feuilles à  l’aspect de nombrils – Boisemont © CACP – Matthieu Delagnes

On dédie ce végétal à  la déesse Vénus car il entrait autrefois dans la composition de filtres d’amour.

Pelté(e)* : Feuille en forme de pelle dont le pétiole s’insère au centre du limbe.

Succulent(e)* : Chez une plante, organe épaissi car contenant des réserves d’eau.

Sources :

Tela Botanica

Florif

Retrouvez ici d’autres plantes de vieux murs de pierres :

La pariétaire

La cymbalaire des murailles

Fougères des vieux murs

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Sylvie

Notre plante du jour, l’anémone des bois ou anémone sylvie, est une petite plante rhizomateuse de milieux boisés de la famille des RANUNCULACEAE.

Anemone nemorosa – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Quelle belle plante que voilà . Elle forme dans la plupart de nos boisements de chênaies-charmaies d’homogènes tapis verts laissant apparaitre, tout le long du printemps, ses délicates fleurs blanches.

Anemone nemorosa – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Ses feuilles sont vertes et découpées en trois segments profondément échancrés. Les nervures, tout comme les pétiolules et les pédoncules sont parfois d’un pourpre/violet assez marqué. Contrairement aux grandes anémones d’ornement telles que l’anémone du japon, celle-ci ne dépasse pas les 25/30 centimètres.

Anemone nemorosa – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici d’autres RANUNCULACEAE :

La renoncule scélérate

Le populage des marais

Les hellébores

La ficaire

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Admirable araignée

Un regard unique

Pisaura mirabilis, la pisaure admirable © CACP – Gilles Carcassès

Pour reconnaître une araignée il faut la regarder droit dans les yeux, les huit ! Ici notre araignée a l’implantation typique de la famille des Pisauridae : une rangée de quatre petits yeux parfaitement alignés surmontés de quatre autres légèrement plus grands et en retrait.

Seule représentante terrestre de la famille en àŽle-de-France, Pisaura mirabilis, la pisaure admirable se reconnait également a la ligne claire sur son thorax.

Pisaura mirabilis, vue dorsale © CACP – Emilie Périé

Une chasseuse

Pisaura mirabilis en chasse © CACP – Gilles Carcassès

La pisaure admirable chasse dans la végétation basse et au sol et ne construit que très rarement de toile de capture.

Pisaura mirabilis mâle et son présent © CACP – Gilles Carcassès

Le mâle met à  profit ses talents de chasseur pour son alimentation mais aussi à  d’autres fins. Ici on reconnait bien un mâle grâce à  ses pédipalpes renflés en forme de gants de boxe. On distingue sous lui un petit paquet emmailloté dans de la soie. C’est une proie empaquetée dans un « papier cadeau » qu’il offrira à  une femelle pour la distraire le temps de s’accoupler.

NB : certains mâles ont été observés à  emballer des cailloux voire faire des paquets vides et ne même pas prendre la peine de chasser une proie pour offrir leur présent…

Aux petits soins

Pisaura mirabilis et sa progéniture © CACP – Gilles Carcassès

Le qualificatif de « admirable » en français ou « araignée pouponnière » en anglais, vient du comportement de la femelle. Elle protège ses œufs dans un cocon parfaitement cylindrique qu’elle promène partout avec elle et ne laisse jamais sans surveillance.

Pisaura mirabilis femelle et sa progéniture © CACP – Emilie Périé

Quelques temps avant l’éclosion des œufs, elle bâtit une toile en forme de dôme dans laquelle elle installe son cocon.

Sources :

Araignées de France et d’Europe, Guide Delachaux

La pisaure admirable, par QuelEstCetAnimal

Retrouvez d’autres araignées dans ses articles :

En matière de toiles

Steatoda triangulosa 

La zoropse à  pattes épineuses

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La trompette jeannette

Narcissus pseudonarcissus est le nom scientifique de notre plante du jour. On lui prête divers noms communs : jonquille, narcisse trompette, narcisse jaune, jeannette jaune, narcisse faux narcisse, jonquille des bois…

Narcissus pseudonarcissus – Neuville-sur-Oise © CACP – Matthieu Delagnes

Mais au fait, avant d’aller plus loin une question se pose : quelle est la différence entre une jonquille et un narcisse ? Pour commencer il faut savoir que les noms « narcisse » et « jonquille » se rapportent tous les deux au genre « Narcissus« . Narcisse étant le nom qui se rapproche le plus de celui-ci, nous pouvons donc en conclure que la jonquille n’est au final qu’un type de narcisse.

Dans quel cas pouvons nous utiliser le terme « jonquille » ? Officiellement, uniquement dans un seul cas, pour celui de Narcissus jonquilla, car « jonquille » signifie « petit jonc », en référence aux longues feuilles dressées de cette espèce multiflore originaire d’Espagne et du Portugal.

Narcissus jonquilla – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Revenons en à  notre plante du jour, Narcissus pseudonarcissus, que nous appellerons ici narcisse jaune. C’est une bulbeuse, comprise entre 20 et 40 cm, de la famille des AMARYLLIDACEAE à  floraison printanière jaune en forme typique de trompette étoilée. Ses longues feuilles planes et bleutées sont très caractéristiques.

Narcissus pseudonarcissus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante héliophile* est à  son optimal dans les chênaies-charmaies, où elle est en capacité de former des grands tapis éparses. Elle est malencontreusement de plus en plus rare dans notre région car victime de cueillette excessive.

Héliophile* : qui a besoin d’importantes quantités de lumières pour croitre.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica : Narcissus pseudonarcissus, Narcissus jonquilla

Le petit jardinaute : Narcisse ou jonquille : pourquoi on les confond

Retrouvez ici d’autres plantes bulbeuses :

Le perce-neige

La jacinthe non décrite

Floraisons d’automne au ras des pâquerettes

L’ail des ours

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Des chatons dans l’arbre : le charme

« Le charme d’Adam c’est d’être à  poils. » Voici une drôle de phrase mnémotechnique que vous avez peut-être déjà  entendue. Les apprentis botanistes l’utilisent lorsqu’il s’agit de différencier le charme, notre arbre à  chatons du jour, du hêtre, que nous traiterons dans un autre article. En effet ces deux essences forestières, que l’on retrouve régulièrement dans les même types de milieux, sont souvent confondues car la forme de leurs feuilles est assez similaire.

à€ gauche feuille Carpinus betulus, le charme et à  droite de Fagus sylvatica, la hêtre – CACP © – Gilles Carcassès

Cette phrase mnémotechnique rappelle que la feuille de charme a des dents alors que la feuille de hêtre présente des poils (Le Charme d’à  dents c’est d’Hêtre à  poils). On peut également noter que, comparativement au hêtre, le charme possède des nervures bien plus marquées/profondes.

Leurs feuillages respectifs ont un autre point commun assez notable, ils sont certes tous les deux caducs mais ils sont également « marcescents » ou en tous cas partiellement. Un feuillage est dit marcescent lorsque, arrivé en automne/hiver, les feuilles meurent mais restent sur les branches. Il faut alors attendre le printemps, lorsque les nouvelles feuilles sortent pour que les anciennes finissent par tomber.

Chatons mâles de Carpinus betulus – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Le charme fleurit d’avril à  mai, les chatons mâles sont assez semblables à  ceux du noisetier mais en un peu plus épais et plus courts. Comme le signifie le nom d’espèce (betulus), le charme fait partie de la famille des BETULACEAE.

Carpinus betulus, le charme commun – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Sur l’image ci-dessus on peut voir la forme typique d’un charme. On constate d’ailleurs que le caractère marcescent du feuillage n’est pas toujours présent.

Dans le prochain article de cette série nous verrons l’aulne glutineux, Alnus glutinosa.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Article précédent de la série :

Des chatons dans l’arbre : Le noisetier

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La bergeronnette grise

Motacilla alba, bergeronnette grise mâle – Cergy © CACP – Emilie Périé

C’est un bel oiseau, assez commun sur notre territoire. On le reconnait à  son plumage tout en contrastes de noir et blanc. Le dos est gris, le ventre blanc, la calotte et la bavette sont noires et la queue est bicolore, noire à  l’intérieur et blanche sur les bords. Chez la femelle le noir de la calotte est moins franc et moins contrasté avec le dos.

Motacilla alba, bergeronnette grise femelle – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Au-delà  de ses couleurs on peut la reconnaitre facilement à  son comportement. La bergeronnette grise a un vol à  rebonds : elle se propulse vers le haut de quelques battements d’ailes puis se laisse redescendre. Ce vol ondulant, sa silhouette à  longue queue et les quelques notes qu’elle lance en volant sont caractéristiques.

Au sol la bergeronnette de déplace rapidement, souvent en courant, à  la recherche de sa nourriture. Elle balance alors la queue frénétiquement, ce qui lui a valu le nom de Hoche-queue.

Elle est assez peu farouche et bien présente en milieu urbain. Il n’est pas rare de voir un mâle perché sur un toit ou un poteau pour chanter.

Motacilla alba, bergeronnette grise juvénile – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

La bergeronnette est une migratrice partielle. Certains individus migrent vers l’Afrique alors que d’autres passent l’hiver en France. Ces derniers jours dans le sud on pouvait voir des groupes de dizaines d’individus en train de remonter des pays chauds pour retrouver leurs zones de nidification. Pour certaines, l’arrivée sera Cergy-Pontoise et cet été il sera possible de voir les jeunes, relativement à  découvert, attendre d’être nourris par un adulte qui n’est jamais très loin.

Bergeronnettes grises, nourrissage des jeunes – Cergy © CACP – Emilie Périé

Les jeunes comme les adultes sont des insectivores. Sur l’image ci-dessus la femelle venait de capturer un tipule qu’elle donnait à  manger à  son petit.

Bergeronnette grise, hoche-queue – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

A l’origine montagnarde, la bergeronnette grise fait son nid dans des anfractuosités rocheuses ou de bâtiments. Peut-être l’avez-vous vue chez vous ?

Retrouvez d’autre espèces de la famille des motacillidés :

La bergeronnette des ruisseaux

Le pipit farlouse

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Les limnées

Bravo à  ceux qui ont reconnu la ponte d’une limnée, un escargot d’eau douce.

Une limnée © CACP – Gilles Carcassès

Ces escargots aquatiques à  la coquille enroulée et conique sont souvent assez peu connus du grand public. Ils sont pourtant très communs dans nos plans d’eau douce et tout bonnement fascinants. Ayant été largement étudiés par la communauté scientifique comme cas d’école on en connait long sur le comportement de ces petits animaux (et plus particulièrement une espèce, la grande limnée Lymnea stagnalis).

Outre le fait que les limnées pondent leurs œufs sous forme de boudins transparents de quelques centimètres qu’elles collent à  des végétaux sous l’eau, on sait également qu’elles respirent comme les grenouilles, à  la fois par la peau et avec un poumon aérien ; on connait leur mode de reproduction, hermaphrodite comme les escargots terrestres, de manière assez détaillée ; on sait qu’elles se nourrissent de végétaux qu’elles broutent ou râclent avec leur langue ; ou encore qu’elles se déplacent souvent « à  l’envers » sous la surface de l’eau.

La famille des limnées regroupent plusieurs espèces, 19 selon l’INPN. Elles ne sont pas faciles à  différencier sur photo, aussi on ne sait pour le moment pas lesquelles sont présentes sur le territoire, mais on devrait vite le découvrir.

Pour aller plus loin :

La grande limnée, présentée par ZoomNature

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Habitants des carrières

Comme souvent en àŽle-de-France, le sol de Cergy-Pontoise a été largement exploité pour l’extraction de calcaire. Il reste donc sur le territoire de nombreuses carrières, aujourd’hui abandonnées, formant des grottes très intéressantes pour l’abri d’espèces animales. Dans le but de sécuriser ces espaces tout en maintenant un accès à  un milieu privilégié pour la faune, nous sommes allés voir qui habite déjà  les lieux.

Si nous n’avons pas croisé les occupants, les traces de leur passage été assez évidentes.

La chouette effraie, la grande dame blanche de la nuit, est venue régulièrement manger dans cette carrière. Il y avait plusieurs pelotes de réjection. Au vu du nombre de plumes laissées sur le sol elle a dà» également faire sa toilette plus d’une fois ces derniers temps. Ce serait le deuxième couple d’effraie connu réellement installé sur le territoire.

Pelote de rejection et plume de chouette effraie © CACP – Emilie Périé

Un cimetière de papillons ? Plutôt un réfectoire de chauves-souris. Une ou plusieurs mangeuses d’insectes est venue s’installer au plafond pour déguster quelques papillons. Entre restes d’insectes et crottes au sol, plusieurs carrières semblent occupées par des chiroptères. C’est une bonne nouvelle pour la faune volante du territoire.

Restes de papillons © CACP – Emilie Périé

Repéré d’abord par ses empreintes dans le sable et ses déjections, le derrière du blaireau a finalement été aperçu au fond d’une des carrières.

Empreinte de blaireau © CACP – Emilie Périé

De plus amples prospections auront lieu au printemps et à  l’été. On espère y découvrir des habitants nombreux et actifs. Affaire à  suivre !