Bravo à ceux qui ont reconnu un criquet à l’envol, et plus particulièrement un caloptène italien.
La scène se déroule durant l’été. Lors de nos inventaires dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône, à l’heure de rentrer, un éclat rouge nous passe sous le nez. Tiens, nous avons l’habitude de voir les trainées bleues de l’œdipode turquoise mais rouge ? Serait-ce son cousin l’œdipode germanique ? Ce serait une sacrée trouvaille… (l’espèce est considérée disparue en Île-de-France).
Nous voilà donc accroupis à la recherche de notre criquet couleur sable et herbe grillée, dans la pelouse déjà bien sèche du cimetière. N’ayant ni le matériel adéquat ni l’adresse nécessaire pour le capturer sans le blesser il nous faut ruser et faire confiance à nos appareils photo pour conserver les critères nécessaires à son identification. L’astuce : faire une vidéo et en extraire une image. La qualité n’est pas extraordinaire, mais on peut y voir l’essentiel : ce sont les pattes du criquet qui sont rouge vif !
Les pattes de l’œdipode germanique sont couleur sable, comme le reste de son corps. Ce n’est donc pas lui. En revanche, dans la clé de détermination Calliptamus italicus, le caloptène italien avec ses pattes rouges, ses ailes tendant sur le rouge ou l’orange et sa couleur camouflage de rocaille et herbe grillée, correspond plutôt bien à notre individu (et confirmé par des entomologues avertis).
Ce criquet est assez rare dans la région mais il affectionne particulièrement les milieux secs. Ce n’est pas la première fois qu’il est rencontré dans un cimetière. Aussi, rien d’étonnant à ce nous l’ayons aperçu ici.
L’hibernation chez les insectes est un sujet qui interroge. Dès que les températures se rafraichissent, ils disparaissent jusqu’à leur retour aux beaux jours. Où partent-ils ? Que deviennent-ils ? Survivent-ils ?
Menons l’enquête…🔍
Tout d’abord, un petit rappel : selon le Museum national d’Histoire naturelle, nous appelons « insecte » un petit animal dépourvu de vertèbres, qui se caractérise par un corps en trois segments (tête, thorax, abdomen) et qui possède trois paires de pattes. Les insectes, qui font partie des arthropodes, constituent une immense partie de la biodiversité animale.
Durant l’hiver, des animaux ont développé fourrure et combines migratoires pour résister au froid, les insectes ne sont peut être pas encore équipés d’un beau manteau luxueux mais ils restent néanmoins astucieux pour survivre à cette période défavorable.
On remarque que nos petites bêtes empruntent trois stratégies différentes :
La migration
La reproduction
La diapause
1- La migration pour passer l’hiver au chaud
La migration est un comportement adopté par de nombreux animaux, passant par les oiseaux, poissons, mammifères et les insectes !
Bien que plus discrets, certains insectes se décident d’aller vers des territoires moins hostiles et plus cléments en température comme le Moro-sphinx qui migre vers l’Espagne, l’Italie ou encore l’Afrique du nord, les syrphes vers le Royaume-Unis ou encore les papillons Belle dame et Vulcains qui s’en vont vers l’Afrique.
La migration permet la survie de l’espèce mais aussi la consolidation et la diversité des gènes lors de la reproduction.
2- La reproduction : Faites des œufs, pas la guerre !
Parfois l’avenir ne nous réserve pas le même destin et il n’est pas rare chez de nombreuses espèces d’insectes que les adultes ne vivent seulement qu’une année pour laisser place aux nouvelles générations.
Faire des œufs est une stratégie très populaire chez nos amis insectes et arthropodes. Par exemple, les mantes religieuses, les criquets ou encore les sauterelles se reproduisent et pondent leurs œufs avant leur mort en automne. Ces œufs se trouvent en lieux sûrs habilement cachés des prédateurs et du gel. Ce n’est qu’au moment opportun que les larves sortiront et renouvelleront le cycle.
Le corps ralenti et le métabolisme s’endort. La diapause est une phase de survie importante pour la majorité des insectes et elle est l’équivalent de l’hibernation. En raison de la rareté de la nourriture et ne sachant pas maintenir leur température interne, ils mettent à l’arrêt leur activité vitale et synchronisent leur cycle de vie avec leur environnement.
Pour se faire, ils se réfugient à l’abri du froid dans des cavités et recoins tels que le sol, les écorces d’arbres, les tas de feuilles, tas de bois, ou encore dans nos habitations (il se pourrait que vous soyez un hôtel 5 étoiles pour certains insectes !). Les hôtels à insectes peuvent participer à la diapause mais il faut savoir que ces structures doivent comprendre un bon nombre de paramètres avant d’être des habitats efficaces et attractifs.
Les insectes ne recommenceront à se développer que lorsque leurs ressources (plantes hôtes ou proies) redeviendront disponibles et que les températures leurs seront de nouveau favorables.
🌍 L’hiver des insectes impacté par le changement climatique
Le changement climatique se traduit en partie par des variations inhabituelles des températures, les insectes n’ont pas d’autre choix que de changer de stratégie et de s’adapter à ses perturbations : les migrateurs modifient leur date de départ et de retour, d’autres ne partent plus dû à l’adoucissement des températures. Le risque de ces perturbations peut leur être fatal : retour trop tôt et donc exposition au froid, absence de nourriture etc. D’un autre côté, on observe de plus en plus d’espèces profitant des redoux pour continuer leurs sorties journalières comme les moustiques, punaises ou encore frelons (ce ne sont pas spécialement des espèces très enviées). Dans tous les cas, ils n’en restent pas moins d’insectes qui n’arrivent pas à s’adapter à ces changements provoquant inévitablement leur déclin et disparition.
Voici une nouvelle fleur jaune à l’aspect de pissenlit mais qui n’en est pas un : la porcelle enracinée. Cette fleur est extrêmement commune dans les pelouses, les gazons, les prairies ou les pâtures, où elle côtoie les « vrais » pissenlits.
A la différence du pissenlit Taraxacum, la porcelle a des feuilles disposées en rosette à plat au sol et fortement couvertes de poils. La porcelle fait en générale une tige simple, faiblement ramifiée [pour rappel, le pissenlit fait une hampe florale creuse toujours simple] et peu poilue. Ses fleurs jaunes sont très semblables à celles du pissenlit et ses fruits, des akènes à pappus blancs également. Toutefois ceux de la porcelle paraissent plus denses et moins faciles à souffler.
La porcelle enracinée s’appelle, en nomenclature scientifique, Hypochaeris radicata. « Radicata » vient du fait qu’elle a de grosses racines. « Hypochaeris » se décompose en « hypo » pour « en-dessous » toujours en référence à ses racines souterraines et « choiros » le porc. Il semblerait que les cochons avaient l’habitude de manger les racines de cette plante et que le sort leur était moins funeste que s’ils avaient tenté de manger les pissenlits par la racine !
Le froid et la grisaille s’installent petit à petit sur Cergy-Pontoise et ils signent le début d’un de nos jeux préférés : écourter la pause déjeuner pour aller observer les mouettes sur les bassins du parc de la préfecture. L’objectif ? Trouver une mouette baguée et déterminer ainsi la provenance de ces jolis oiseaux blancs. Pologne, Belgique, République Tchèque, Lituanie, … leurs origines sont variées. Les premières sorties de l’année nous ont laissés bredouilles, les quelques mouettes présentes sur les bassins ne sont pas baguées. Mais nous espérons bien vous présenter un nouveau matricule d’ici la fin de la saison.
Légère déception néanmoins : la bague rouge à la patte de cette oie est une bague d’éleveur en captivité. Elle ne nous renseignera pas sur le trajet migratoire d’un groupe d’oies sauvages, mais sur le fait que cet individu s’est échappé d’un élevage.
Il est difficile de déterminer avec précision l’espèce de cet oiseau car les animaux domestiques sont largement transformés par rapport au type sauvage, toutefois le rose des pattes, le orange du bec et les couleurs brun-gris du plumage laisse penser qu’il s’agit d’une oie cendrée.
A cette période de l’année les oies cendrées sauvages cherchent la douceur des littoraux occidentaux et méridionaux de l’Europe. On peut d’ailleurs les observer en migration, former un V dans le ciel et pousser des cris assez sonores et nasillards. Certaines apprécient également les étangs artificiels. L’une d’entre elle avait été observée sur les étangs de l’île de loisirs il y a quelques années.
L’oie cendrée, Anser anser, est une végétarienne exclusive qui se nourrit d’algues, de graines et d’herbes broutées.
Notre individu cergyssois a l’air de trouver ce qu’il lui faut dans le parc de la préfecture car il ne donne pas l’impression de vouloir décoller de sa sieste et de sa séance de toilette. Et apparemment on l’agace avec notre objectif.
Il existe une centaine de coprins en Europe. La plupart sont des espèces relativement communes. Toutefois nous ne vous présenterons aujourd’hui que 4 spécimens observés sur le territoire de Cergy-Pontoise ou ses environs.
Le coprin pie est la plus grande espèce de coprin. Les résidus du voile blanc qui entoure le champignon lors de son éclosion laissent de grosses marques blanches sur le chapeau brun ou noir, ce qui donne l’aspect « pie » de ce coprin.
Le coprin micacé se développe en groupe sur le bois mort. Son chapeau est de couleur variable (du sable au gris) et recouvert de tout petits résidus de voile qui forment comme des paillettes à la surface, d’où son nom de « micacé » (qui a l’aspect du micas, un minéral en paillettes).
Le coprin chevelu est assez commun sur les sols riches (prés, pâtures, bords de route, …). Ce coprin est chevelu dans le début de la vie du carpophore (la partie visible du champignon), il a alors cette forme cylindrique, claire à « mèches » en épi. Par la suite le champignon noircit et il s’en écoule une substance qui servait autrefois d’encre pour l’écriture.
Ce champignon doit son nom à son aspect jeune. En effet, le chapeau du jeune coprin pied de lièvre est brun et recouvert de filaments blancs provenant de son enveloppe initiale. Il a alors l’aspect doux et pelucheux d’une patte de lièvre. En vieillissant, le chapeau se retourne et devient translucide comme sur l’image ci-dessus.
Non pas une mais deux renouées seront présentes dans cet article ! Il est si simple de les confondre, leurs différences sont subtiles, l’une se rapproche même du liseron.
On vous présente la renouée faux liseron et la renouée des haies.
Nos deux renouées sont des plantes herbacées de la famille des Polygonaceae et du genre des Fallopia. Ayant une préférence marquée pour les zones tempérées et froides de l’hémisphère nord, il sera facile de les observer dans la région Ile de France.
Que nous dit la Renouée faux liseron Fallopia convolvulus ?
On la reconnaitra d’abord par sa tige, volubile, variant de 1m à 1,50 m. Ses feuilles sont farineuses au revers et sont en forme de fer de flèche. De juillet à septembre, elle expose gracieusement en grappe ses quelques petites fleurs blanchâtres . Ses fruits quant à eux ne sont que très peu visibles, vous pourrez néanmoins les observer avec un œil aguerri cachés dans les pétales fanées.
Pour la retrouver, il faudra se promener dans les nombreux milieux modifiés par l’activité humaine : friches pionnières, cultures, potagers, carrières, dépendances ferroviaires ou encore sur le long des clôtures et grillages… La renouée faux liseron rampe au sol à la recherche de supports épanouissants et se contente de peu de nutriments.
Notre deuxième invitée : la renouée des haies, Fallopia dumetorum.
Comparée à notre renouée faux liseron, elle est une plante qui apprécie les sols plus riches en nutriments. On peut facilement la retrouver en zone de friche, berge, ripisylve, coupe forestière, haies, jachères ou encore dans des talus.
Notre renouée des haies peut avoir des tiges de plus de 3 m de long, elles s’agrippent et s’entortillent autour d’un support jusqu’à l’obtention d’une taille conséquente ! Ses fleurs sont beaucoup plus nombreuses que celle de la renouée faux liseron et ont de larges ailes blanche avec un aspect légèrement luisant.
Il existe une multitude de renouées, la plus part ont migré dans le genre Persicaria, plus communes dans les jardins et cultures pour leurs fleurs.
Un grand bravo et merci pour votre participation à Anaïs, Athénaïs, Aurélien, Benjamin, Bibop82 pour ses magnifiques aquarelles, Emilie, Mathilde, Mayline, Roxanne et Solal.
Nous espérons que ce défi vous aura donné l’occasion de découvrir la fascinante diversité des insectes (et de leur nom!) d’un autre point de vue. D’après les publications sur les réseaux de l’OPIE vous avez été très nombreux à vous prêter au jeu et vous avez fait preuve de beaucoup de talent !
Bien que la baisse des températures fut timide cette année, l’hiver arrive. (Brrr)
Chaque année depuis 2014, une fameuse application mobile rejoint les smartphones des curieux et passionnés d’oiseaux : BirdLab.
Lancée par le Muséum national d’Histoire naturelle, la LPO, AgroParisTech et Vigie Narture, elle permet aux scientifiques d’analyser le comportement des oiseaux en temps réel et de répondre à ces deux principales questions :
À la mangeoire en hiver, les oiseaux montrent-ils des comportements de coopération, d’évitement ou de compétition ?
Leurs comportements de nourrissage varient-ils en fonction de l’environnement des mangeoires ?
En participant à BirdLab vous voilà acteur de la cause scientifique ! Comprendre son environnement c’est tout une possibilité pour mieux le protéger.
Rassurez vous, son utilisation est facile et bonne nouvelle, vous n’avez pas besoin d’être ornithologue !
Pour commencer, disposez deux mangeoires identiques dans espace propice et observez l’activité des oiseaux. Dès que l’envie vous prend, pendant 5 minutes vous vous équiperez d’une casquette scientifique en reproduisant sur l’application les faits et gestes de vos petits visiteurs.
Croyez le, ce n’est pas sorcier et l’équipe de BirdLab a tout prévu avec ses 8 commandements :
Convaincus ? Alors à vos smartphones et vos mangeoires (on compte sur vous pour ne mettre que des graines dédiées à nos beaux tétrapodes), le protocole commence mercredi et dure tout l’hiver !
Téléchargez dès à présent l’application BirdLab sur le Playstore ou l’Appstore :
La saison des champignons est déjà bien avancée, voire même terminée pour certaines espèces, notamment les amanites que l’on observe en général jusqu’en octobre. Vous ne devriez donc pas tomber sur des amanites avant l’année prochaine, toutefois, avec les champignons la prudence est de rigueur ! Les amanites sont pour la plupart extrêmement toxiques (certaines sont inoffensives mais il parait qu’elles ont un goût de terre pourrie… on déconseille). Pour autant, les carpophores (la partie émergée et visible du champignon) de ces espèces sont plutôt jolis, avec leur débris de voile blanc comme des petits amas de neige, de coton ou de guimauve (on répète : ne pas manger!). Voici quelques spécimens du genre Amanita rencontrés sur le territoire.
Sans doute la plus connue : l’amanite tue-mouche avec son chapeau rouge à pois blancs. Utilisée pour ses effets psychédéliques elle est néanmoins extrêmement toxique. On l’utilisait d’ailleurs comme piège à mouches coupée en petits morceaux dans du lait ; d’où son nom.
L’amanite citrine a un chapeau jaune pâle avec de gros morceaux de voile persistant sur le sommet. On voit nettement sur son pied un anneau blanc jaune retombant. On lui prête une forte odeur de pomme de terre.
L’amanite rougissante, ou golmotte, est commune dans toute l’Europe. Elle a des couleurs roses à la coupe. Son anneau strié permet de la différencier d’autres espèces un peu similaires.
L’amanite épaisse est comestible, bien que son aspect ne soit pas très engageant. Pour ne pas la confondre avec d’autres il faut notamment regarder la base du pied (en la retirant de terre) qui doit avoir une forme de navet.
Celle-ci ressemble aux deux précédentes. Mais l’amanite panthère est extrêmement toxique. Pour bien la reconnaitre, en plus de la couleur brune du chapeau, il faut vérifier la forme du pied (bulbeux avec un rebord bien marqué) et l’anneau non strié.
Moins fréquente, l’amanite vireuse est toute blanche avec un chapeau lisse et visqueux.
Il existe encore bien d’autres espèces d’amanites en France et en Europe que nous n’avons pas encore eu l’occasion de photographier sur le territoire. Et ces amanites ne représentent qu’une toute petite fraction des champignons, dont on estime à plus de 25 000 le nombre d’espèces en France ! Méfiance pour les omelettes, mais ouvrons l’œil, la diversité des champignons est fascinante.