L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les plantes favorables aux insectes auxiliaires

La coccinelle Hippodamia variegata en chasse sur le fenouil © Gilles Carcassès
La coccinelle Hippodamia variegata en chasse sur le fenouil – Cergy © Gilles Carcassès

Au jardin, un certain nombre d’insectes protègent les cultures des ravageurs et certaines plantes leur sont nécessaires pour leur cycle de vie. Cultiver ces plantes au jardin est donc a priori bénéfique pour la régulation naturelle des ravageurs. Mais quelles sont ces plantes ? Les informations qui suivent sont une compilation non exhaustive à  partir de comptes-rendus d’essais scientifiques et de mes observations personnelles. Je prends le risque d’être affreusement simpliste, tant les relations entre les plantes et les insectes sont complexes et variables, en vous proposant un classement en quatre catégories :

  • Les plantes qui hébergent des proies pour les larves prédatrices ou parasitoà¯des

Toutes les plantes susceptibles d’être fortement attaquées par des pucerons sont potentiellement des foyers de production d’auxiliaires prédateurs ou parasitoà¯des. Certaines espèces de pucerons sont inféodées à  des plantes. Ainsi les pucerons spécifiques de l’ortie dioà¯que, du lierre, du bleuet, du compagnon blanc, de l’achillée mille-feuilles, du sureau noir ne risquent pas d’envahir vos autres plantes mais serviront de garde-manger aux auxiliaires.

On constate fréquemment la présence de coccinelles et de pontes de syrphes près des colonies de pucerons sur de très nombreuses plantes : fenouil, tanaisie, bardane, aubépine, laiteron, eupatoire, origan, cardamines, véroniques, chardons… Des momies de pucerons attaqués par des hyménoptères parasitoà¯des sont souvent visibles sur les orties et sur les ronces.

Les punaises prédatrices fréquentent les orties, l’origan, la rose trémière, la potentille arbustive…

  •  Les plantes qui nourrissent les insectes auxiliaires adultes

Généralement, les insectes prédateurs ou parasitoà¯des changent de régime alimentaire au cours de leur vie. Par exemple, de nombreuses espèces de coccinelles, de chrysopes, de syrphes, d’hyménoptères ou de diptères sont floricoles dans leur forme adulte : ils consomment du nectar et/ou du pollen. C’est pourquoi, il est recommandé de cultiver des plantes à  fleurs variées à  proximité des plantes à  protéger.

Le syrphe Episyrphus balteatus se nourrit sur une vipérine © Gilles Carcassès
Ce syrphe Episyrphus balteatus se nourrit sur une vipérine – Neuville © Gilles Carcassès

Les syrphes aiment bien visiter les fleurs des soucis, potentilles arbustives, alysses, zinnias, scaevolas, bidens, luzernes, asters, caenothus, forsythias, vipérines, inules, pruniers, campanules, aegopodium

Les chrysopes consomment du pollen de chicorée, de tilleul, de campanule, de viperine, de luzerne, de bourrache, de panais

Les coccinelles butinent parfois les fleurs de fenouil et de pissenlit.

Les mouches tachinaires sont vues sur les asters, les carottes sauvages, les aegopodium

Toutes sortes d’hyménoptères dont de nombreux auxiliaires, fréquentent les fleurs des panicauts, des inules, des résédas, du panais, du persil

Un hyménoptère parasitoà¯de sur des fleurs de panais - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Un hyménoptère parasitoà¯de sur des fleurs de panais – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès
  • Les plantes qui servent d’abri hivernal

Le charme, le lierre, le houx offrent des abris hivernaux à  de nombreuses espèces, parmi lesquelles les chrysopes.

Geranium macrorrhyzum et Erodium manescavi seraient de bons abris pour les punaises prédatrices.

  •   Les plantes nécessaires à  la croissance des larves d’adultes prédateurs

Le chêne est nécessaire à  la miride du chêne, punaise prédatrice dont les larves sont phytophages et inféodées à  cet arbre.

Sources :

http://agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/aa82web_p21-22_cle8da495.pdf

http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Annales_3e_Conf_ZNA_cle8ab3c9.pdf

http://www.grab.fr/wp-content/uploads/2010/09/3-dossier-punaises-pr%C3%A9datrices-lambion-mbi-2%C3%A8me-trim-2013.pdf

http://www.valhor.fr/ftp/AI-11-MF-09.pdf

http://jardinsdenoe.org/le-conseils-de-noe/sheet/les-predateurs-naturels

 

 

L'actualité de la Nature

Les coccinelles à  points blancs

Parmi la centaine d’espèces de coccinelles que l’on peut trouver en France, quelques-unes sont à  points blancs. Pour les différencier, il faut compter les points sur les élytres.

Calvia decemguttata © Gilles Carcassès
Calvia decemguttata © Gilles Carcassès

A 10 points : Calvia decemguttata est une espèce des forêts et des jardins. Elle consomme des psylles et des pucerons.

Vibidia duodecimguttata © Gilles Carcassès
Vibidia duodecimguttata © Gilles Carcassès

A 12 points : Vibidia duodecimguttata est une espèce mycophage, elle broute les moisissures sur les feuilles des arbres. Vue de dessus, six points forment une couronne.

Calvia quatuordecimguttata - Neuville © Gilles Carcassès
Calvia quatuordecimguttata – Neuville © Gilles Carcassès

A 14 points : Calvia quatuordecimguttata est une carnivore. Chez les Calvia, les points sont assez bien rangés en lignes.

Halyzia sedecimguttata © Gilles Carcassès
Halyzia sedecimguttata – Cergy © Gilles Carcassès

A 16 points : Halyzia sedecimguttata est une autre mycophage. Le bord des élytres est transparent.

A 18 points blancs ? Il existe une espèce, mais je ne l’ai pas (encore) trouvée à  Cergy-Pontoise… A chercher sur les pins, et aussi sur les saules, à  ce qu’il paraît.

A 20 points blancs ? Euh, là  non, je ne crois pas.

Retrouvez notre article :

Les coccinelles jaunes à  points noirs

D’autres articles sur les coccinelles :

La petite coccinelle à  14 points noirs

La coccinelle asiatique

La coccinelle à  damier

La coccinelle rose

Une coccinelle végétarienne

L'actualité de la Nature

Fête de la Nature 2015 : le reportage de nos sorties

Découvrez les images de nos sorties dans le cadre de la semaine de la fête de la Nature 2015 à  Cergy-Pontoise :

A Courdimanche, un groupe de collégiens et d’écoliers nous attendait lundi 18 mai 2015 pour découvrir les habitants de la mare Bicourt. La libellule déprimée faisait son tour de mare et se précipitait sur tout mâle de son espèce qui osait s’aventurer au-dessus de son domaine. Dans le lavoir, une pêche à  l’épuisette a permis d’identifier le triton palmé. Il a été placé quelques instants dans un bocal, pour que tous les enfants puissent l’observer. Animal protégé, il a retrouvé bien vite son habitat.

Triton palmé - Courdimanche © Gilles Carcassès
Triton palmé – Courdimanche © Gilles Carcassès

Mercredi 20 mai 2015, au parc du château de Menucourt, une vingtaine de visiteurs, dont certains venus de fort loin, ont pu découvrir la biodiversité de ce bel espace naturel.

Sous le gros marronnier blanc, une chasse aux insectes a permis de débusquer la mineuse des feuilles du marronnier, ravageur invasif important de cet espèce d’arbre.

Cameraria ohridella, minuscule pailloon aux ailes ornées de trois bandes argentées - Menucourt © Gilles Carcassès
Cameraria ohridella, la mineuse du marronnier, minuscule papillon aux ailes ornées de trois bandes argentées – Menucourt © Gilles Carcassès

Et pour terminer en beauté : jeudi 21 mai 2015, trois sorties en canoà«s neuf places sur l’étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.

Le canoà« est un moyen de locomotion idéal pour observer les libellules et les oiseaux d'eau - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Le canoà« est un moyen de locomotion idéal pour observer les libellules et les oiseaux d’eau – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Erythromma viridulum © Gilles Carcassès
Une naà¯ade aux yeux rouges (Erythromma) – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Débarqués sur l’île astronomique ou dans la zone nature de l’espace de baignade, les groupes ont pu s’initier à  la botanique et observer le comportement des insectes.

Orchis pyramidal, Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Orchis pyramidal, Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple de Lycaenidae - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple d’argus bleus (Polyommatus icarus) – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Nous accompagnant dans la traversée de l’étang, la guifette noire et la sterne pierregarin nous ont fait de belles démonstrations d’acrobaties aériennes, et Madame cane mandarin nous a montré sa couvée.

Madame cane mandarin et ses quatre canetons dans la fraicheur du soir - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Cane mandarin et ses quatre canetons dans la fraicheur du soir – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
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Le champignon, la mouche et l’orchidée

La discrète Neottia nidus-avis, à  l'ombre d'un chêne © Gilles Carcassès
La discrète Neottia nidus-avis, à  l’ombre d’un chêne © Gilles Carcassès

C’est une bien curieuse orchidée que cette néottie nid-d’oiseau : dépourvue de chlorophylle, elle est uniformément beige. Pour s’alimenter, elle a recours dès sa germination au service d’un champignon qui vit lui-même en symbiose avec les racines d’un arbre. Dans ce ménage à  trois, le champignon apporte de l’eau et des sels minéraux qu’il puise dans le sol, l’arbre fournit les sucres qu’il a élaboré dans ses feuilles grâce à  la photosynthèse, et la néottie… vit au crochet des deux autres !

La néottie peut pousser en touffes car c’est aussi une plante rhizomateuse. Les rhizomes sont abondamment garnis d’un réseau dense de racines (comme un nid d’oiseau), sièges de la mycorhize.

Une petite mouche, inféodée aux orchidées, fréquente cette plante au mois de mai : j’ai vu un couple de Chyliza vittata parcourir en tous sens l’inflorescence, attiré certainement par l’odeur du nectar. Sans doute ces mouches participent-elles ainsi à  la fécondation des fleurs ? Cette collaboration aura un prix, car la femelle pondra ses œufs dans la tige et les petites larves iront dévorer les racines charnues.

Chyliza vittata femelle en ponte sur la tige d'une néottie. © Gilles Carcassès
Chyliza vittata femelle en ponte sur la tige d’une néottie. © Gilles Carcassès
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Fête des mares d’Ile-de-France 2015

Couple de grenouilles vertes - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Couple de grenouilles vertes © Gilles Carcassès

La Société Nationale de Protection de la Nature organise du 1er au 7 juin 2015 la seconde édition de la fête des mares en Ile-de-France. Dans ce cadre, le département du Val d’Oise propose deux visites guidées sur les très beaux sites de la butte de Marines et du marais du Rabuais. C’est gratuit mais il faut s’inscrire.

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A la découverte des insectes de nos jardins

Le CAUE du Val d’Oise organise le 20 juin 2015 une matinée de formation intitulée A la découverte des insectes de nos jardins, pour vous faire découvrir la richesse entomologique des jardins et vous donner des clés de compréhension sur les interactions de ces insectes entre eux, avec les plantes, et avec les autres habitants du jardin.

Si le temps le permet, le jardin du moulin de la Couleuvre, siège du CAUE95, sera largement mis à  contribution pour des observations et l’entrainement à  la reconnaissance des différents ordres et des espèces communes les plus faciles à  identifier.

Tachicixius venustulus, un hémiptère sur les egopodes de mon jardin. © Gilles Carcassès
Tachycixius venustulus, un drôle d’homoptère sur les égopodes de mon jardin. © Gilles Carcassès

Homoptère ? Oui, comme les pucerons, les cigales, les psylles, les aleurodes et les cicadelles… Ami ou ennemi de mon jardin ? Pas si simple. Il suce la sève de mes égopodes mais ne prolifère pas au point de les affaiblir. Mais peut-être peut-il transporter comme les cicadelles quelques virus de plantes en plantes ? En tout cas, j’ai été bien content de le rencontrer et de connaître sa famille (les Cixiidae).

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La libellule déprimée

Libellula depressa mâle © Gilles Carcassès
Libellula depressa mâle © Gilles Carcassès

Il y a tout juste un an, je vous montrais la femelle de cette belle espèce de libellule. Voici un jeune mâle au bleu inimitable.

Ci-dessous, sur l’abdomen de ce mâle plus âgé, on voit les traces d’usure de sa couleur qui résultent de la préhension des pattes de la femelle pendant l’accouplement.

Libellula depressa, mâle âgé © Gilles Carcassès
Libellula depressa, mâle âgé © Gilles Carcassès

La fiche de cette espèce dans l’Atlas des libellules d’Ile-de-France

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Trop de bernaches ?

Une nernache du Canada en compagnie d'une poule d'eau © Gilles Carcassès
Une bernache du Canada en compagnie d’une poule d’eau © Gilles Carcassès

La bernache du Canada est incontestablement un bel oiseau. Elle n’est pas très farouche car ses effectifs en France sont tous issus d’introductions plus ou moins récentes dans le milieu naturel, à  partir d’animaux d’élevage. La population francilienne a ainsi en partie pour origine les bernaches qui ornaient le parc du château de Versailles du temps de Louis XIV.

Troupeau de bernaches à  l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Troupe de bernaches à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Les bernaches du Canada sont prolifiques et possèdent une grande faculté d’adaptation. L’exemple de pays voisins fortement impactés par cette espèce invasive montre de sérieux inconvénients : ces oiseaux sont responsables de dégâts substantiels aux cultures et provoquent, par la forte compétition qu’elles exercent sur les milieux, une baisse de la biodiversité des oiseaux d’eau. L’expansion de cette espèce dans les bases de loisirs est accentuée par le nourrissage effectué par de nombreux usagers, malgré les campagnes d’explication des gestionnaires. Apporter du pain aux oiseaux n’est pas un geste innocent : c’est dangereux pour l’environnement et néfaste pour les oiseaux !

La zone de baignade de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise avait été polluée en 2009 par les déjections de ces animaux et avait du fermer temporairement. Le site a alors été protégé par un dispositif laser nocturne qui s’est avéré efficace pour effaroucher ces oiseaux. En complément, des chasses administratives sont organisées pour limiter leur population.

La bernache du Canada en raison de son caractère invasif a été ajoutée à  la liste française des espèces chassables de gibiers d’eau jusqu’en 2015.

Le ministère de l’Ecologie a lancé une consultation publique sur internet au sujet de la prolongation de l’autorisation de la chasse pour cette espèce. Si vous avez un avis sur la question, vous avez jusqu’au 25 mai 2015 pour l’exprimer.

L’analyse des scientifiques de l’INRA (2011)

Autre source :

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/oiseaux/autres-especes/FS290_fouque_bernache_canada.pdf

 

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SPIPOLL à  Maubuisson

Orellia falcata sur un salsifis sauvage © Gilles Carcassès
Orellia falcata sur un salsifis sauvage – Osny © Gilles Carcassès

Le Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs (SPIPOLL) est un programme de sciences participatives dont le principe est de collecter des observations d’insectes sur des plantes fleuries dans le but d’en étudier la diversité. Il comprend des clés de détermination permettant à  des non spécialistes d’identifier les insectes photographiés.

Le département du Val d’Oise propose, sur inscriptions, deux séances gratuites d’initiation au SPIPOLL le dimanche 31 mai 2015 dans le parc de l’abbaye de Maubuisson à  Saint-Ouen l’Aumône. Il faudra venir avec son appareil photo. Inscriptions avant le 30 mai 2015.

Un exemple de galerie SPIPOLL sur Aegopodium podagraria