L'actualité de la Nature

Le champignon, la mouche et l’orchidée

La discrète Neottia nidus-avis, à  l'ombre d'un chêne © Gilles Carcassès
La discrète Neottia nidus-avis, à  l’ombre d’un chêne © Gilles Carcassès

C’est une bien curieuse orchidée que cette néottie nid-d’oiseau : dépourvue de chlorophylle, elle est uniformément beige. Pour s’alimenter, elle a recours dès sa germination au service d’un champignon qui vit lui-même en symbiose avec les racines d’un arbre. Dans ce ménage à  trois, le champignon apporte de l’eau et des sels minéraux qu’il puise dans le sol, l’arbre fournit les sucres qu’il a élaboré dans ses feuilles grâce à  la photosynthèse, et la néottie… vit au crochet des deux autres !

La néottie peut pousser en touffes car c’est aussi une plante rhizomateuse. Les rhizomes sont abondamment garnis d’un réseau dense de racines (comme un nid d’oiseau), sièges de la mycorhize.

Une petite mouche, inféodée aux orchidées, fréquente cette plante au mois de mai : j’ai vu un couple de Chyliza vittata parcourir en tous sens l’inflorescence, attiré certainement par l’odeur du nectar. Sans doute ces mouches participent-elles ainsi à  la fécondation des fleurs ? Cette collaboration aura un prix, car la femelle pondra ses œufs dans la tige et les petites larves iront dévorer les racines charnues.

Chyliza vittata femelle en ponte sur la tige d'une néottie. © Gilles Carcassès
Chyliza vittata femelle en ponte sur la tige d’une néottie. © Gilles Carcassès