L'actualité de la Nature

Le lézard des murailles

Un reptile de nos régions

Le lézard des murailles est un reptile, au même titre que les serpents, les crocodiles et les tortues. Il fait partie de la famille des Lacertidés. Nous le retrouvons partout en France.

Podarcis muralis, le lézard des murailles © Léo Micouin

Un animal à  sang-froid

Cet animal, comme les autres reptiles, a le sang-froid. Il prend la température du milieu dans lequel il vit. C’est pour cela qu’il affectionne les milieux xérophiles (secs) et les bains de soleil. En effet, vous l’avez sà»rement déjà  observé sur un mur ou une pierre en train de prendre le soleil. Si c’est le cas, c’est qu’il est en train de réchauffer son sang. On appelle cela la « thermorégulation ».

Le lézard est également un squamate, comme les serpents. C’est-à -dire que leur processus physionomique, sous l’action des hormones, fait qu’ils muent. Cette mue est plus fréquente chez les juvéniles tandis qu’elle est plus rare chez les individus les plus âgés. C’est un phénomène important pour le lézard car cela lui permet d’avoir une bonne hygiène : la mue lui permet de se débarrasser de parasites comme la tique.

Lambeau de mue – Podarcis muralis © Gilles Carcassès

C’est aussi un moyen de raviver les couleurs du mâle lors du printemps, quand les accouplements ont lieu. Parfois, le mâle orne les bords de son ventre de tâches bleutées, il s’agit de sa robe nuptiale.

Robe nuptiale du lézard des murailles © CACP – Léo Micouin

Un léger dimorphisme entre mâle et femelle

Un dimorphisme sexuel est une différence entre le mâle et la femelle qui permet de déterminer le sexe de l’individu. Chez le lézard, le mâle présente des tâches noires plus larges et plus espacées que le femelle.

Dimorphisme sexuel du lézard des murailles © CACP – Léo Micouin

Une espèce protégée

Inscrit à  l’annexe IV de la Directive « Habitats », le lézard est protégé au niveau national. Bien que l’espèce ne soit pas menacée, elle est souvent la proie des chats domestiques dans les jardins. La restauration ou la destruction des vieux murs font également disparaître un habitat de prédilection du lézard.

A vos observations !

Cette espèce figure parmi la liste à  observer dans notre Atlas de la Biodiversité. N’hésitez pas à  venir y saisir vos observations !

Sources :

« Pourquoi les lézards changent-ils de peau ? », par la revue Salamandre

Le lézard des murailles, par Nature en Occitanie

Podarcis muralis, par l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)

Retrouvez d’autres articles sur les reptiles :

Un dragon dans mon jardin ?

Couleuvre ou vipère ?

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La chondrille effilée

Chondrilla juncea – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Près de l’Université de Cergy-Pontoise à  Neuville, je remarque au pied d’un prunus cette plante haute à  l’allure échevelée. Sa silhouette me rappelle confusément des souvenirs de vacances en Provence.

Capitule de Chondrilla juncea – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Les capitules sont bien petits à  l’échelle de la plante et comportent peu de fleurons. Les ligules, joliment plissées, sont terminées par cinq dents. Les akènes se dispersent avec le vent car ils sont surmontés d’une aigrette montée sur un pédicelle, comme ceux du pissenlit.

Chondrilla juncea – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Les tiges coriaces, nées d’une rosette de feuilles découpées, portent quelques feuilles étroites.

à‡a y est, j’ai retrouvé son nom : c’est la chondrille ! Cette bisannuelle (parfois vivace) est commune dans les garrigues, les bords de chemins et les prés secs du Midi. La plante est peut-être arrivée en Ile-de-France il y a fort longtemps avec du matériel agricole car c’est aussi une adventice des vignes, des vergers et des champs de céréales. Avec l’emploi des désherbants, on n’en trouve plus guère dans les cultures.

Dans notre région, la chondrille a trouvé refuge dans les friches ferroviaires et urbaines. Elle y est cependant assez rare. Sa présence sur la voie publique fait la démonstration que les pieds d’arbres peuvent être le lieu d’une belle diversité du vivant.

Source :

Fiche descriptive de Chondrilla juncea, par le CBNBP

Retrouvez notre article sur les Astéracées à  fleurs jaunes :

Pissenlit or not-pissenlit ?

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Dans mon compost : Melanocoryphus albomaculatus

Melanocoryphus albomaculatus © Gilles Carcassès

Voici l’une des nombreuses espèces de punaises rouge et noir. Contrairement à  la corise de la jusquiame, celle-ci n’a pas de rouge sur la tête. La membrane possède un fine marge blanche et un gros point blanc centré.

Cette Lygaeidae se nourrit de graines qu’elle pique avec son rostre. Elle affectionne particulièrement les graines des différentes espèces de séneçon. Le séneçon commun, le séneçon jacobée et le séneçon du Cap étant des plantes très communes, cette punaise est largement présente dans les potagers, les prairies, les friches, les zones urbaines. J’ai vu celle-ci sur le tas de compost dans mon potager : elle en explorait avec vivacité les moindres recoins dans l’espoir sans doute de trouver les graines convoitées.

Observations au compost

Vous n’avez pas encore de compost chez vous et vous souhaitez pouvoir valoriser vos déchets organiques et observer la faune incroyable qui s’y développe ? Si vous habitez Cergy-Pontoise, sachez que la Communauté d’agglomération peut vous fournir des composteurs, que vous soyez en habitat pavillonnaire ou en collectif.

Retrouvez d’autres articles sur les habitants du compost :

La cétoine dorée

L’otite élégante

Psychoda surcoufi

la blaniule mouchetée

le cloporte rugueux

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La grenouille agile

Rana dalmatina, la grenouille agile – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Cette grenouille est assez fréquente sur le territoire, particulièrement dans les espaces boisés. On la différencie des autres espèces de grenouilles, notamment les vertes, grâce à  la taille de son tympan et à  son ventre immaculé.

Nous avons trouvé celle-ci dans un fossé rempli d’eau, après les pluies hivernales, à  Jouy-le-Moutier. C’était au début du mois de mars, en plein dans la période de reproduction des amphibiens. Celle grenouille était postée sous une feuille juste à  côté de ses œufs. Astuces : les pontes de grenouilles forment des amas alors que celles des crapauds font des filaments.

Ponte de grenouille agile – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Avez-vous déjà  vu un œuf de grenouille de près ? Une malheureuse avait été écrasée par une voiture, ses œufs répandus sur le chaussée juste à  côté du fossé. Nous avons donc décidé de remettre les œufs à  l’eau, en espérant leur donner une chance de survie. Au passage, en voici une vue rapprochée.

œufs de grenouille agile – Jouy-le-Moutier © CACP – Léo Micouin

On distingue nettement les deux faces grises et noires qui donneront, au cours du développement, les faces ventrale et dorsale du têtard.

Remise à  l’eau des œufs – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Je suis retournée sur place à  la sortie du confinement. J’ai observé l’eau, voir si j’y trouvais quelques têtards, mais non. La végétation avait bien poussé, il était difficile d’y trouver quoi que ce soit, et la saison était déjà  bien avancée, nos têtards étaient peut-être déjà  grands. En revanche, j’y ai fait une jolie rencontre : le triton palmé, Lissotriton helveticus.

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Sources :

La grenouille agile, par Un dragon dans mon jardin

Le site de la société Herpétologique de France

La revue HerpMe! sur les amphibiens et reptiles de France

L'actualité de la Nature

La prêle des champs

Bravo a Flo qui a reconnu les sporanges de la prêle des champs, Equisetum arvense. Regroupés en petits boucliers hexagonaux sur un épi, qu’on appelle un strobile, ces sporanges sont les organes reproducteurs de la fougère.

Strobile de Equisetum arvense © CACP – Gilles Carcassès

Bien qu’elle ressemble fortement à  la grande prêle (tiges fertiles non chlorophylliennes et non ramifiées), plusieurs indices permettent de la reconnaître. Elle est globalement plus petite (pas plus de 40 cm). Elle est beaucoup plus commune et supporte des milieux moins humides que la grande prêle.

Tiges fertiles de Equisetum arvense © CACP – Gilles Carcassès

Et surtout, sa tige est bien moins creuse.

Tige de Equisetum arvense vue au microscope © CACP – Emilie Périé

Utilisation

Si certains la trouve un peu envahissante au potager, la prêle des champs est utilisée en décoction comme antifongique sur les cultures maraîchères. C’est une bonne alliée du jardinier.

Tiges stériles de Equisetum arvense © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

La prêle des champs, par FLORIF

La prêle des champs, par TelaBotanica

La prêle comme substance, par l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique

Retrouvez dans nos articles, d’autres histoires de fougères :

La grande prêle

Fougères des vieux murs

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Le mythe de Perséphone

Connaissez-vous l’histoire de Perséphone ?

Le réséda jaune, Reseda lutea – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Dans la mythologie grecque, Perséphone est la déesse du printemps. C’est à  son pouvoir qu’on doit le renouveau du printemps, le fleurissement des plantes, le retour des migrateurs, le chant des oiseaux et l’ensemble des éclosions (dans une version simplifiée où seul le printemps serait témoin de la vie). Dans la plupart des versions Hadès, roi des Enfers, enlève Perséphone pour faire d’elle la reine des Enfers à  ses côtés. La déesse est autorisée à  remonter à  la surface de la Terre à  chaque printemps, mais passe le reste de l’année aux royaumes des Enfers. Or, elle parvient à  y faire pousser et fructifier des grenadiers. Exploit remarquable dans un royaume souterrain.

C’est cette histoire qu’est en train de revisiter l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (sans la partie kidnapping) avec le projet COOL : Cemeteries, Observation Of Life ; ou l’étude des cimetières vivants. Le pari étant que ces espaces publics peuvent être de véritables réservoirs de biodiversité, si tant est que leur gestion y soit favorable.

L’étude débute cette semaine avec des suivis floristiques et faunistiques (insectes pollinisateurs, hérissons et chauves-souris) pour 4 ans. Sept des cimetières du territoire y sont engagés, et j’y ai déjà  fait de jolies rencontres.

L’ophrys abeille, Ophrys apifera – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

L’ophrys abeille, Ophrys apifera, une orchidée assez commune sur le territoire, rencontrée dans le cimetière intercommunal à  Puiseux-Pontoise.

La linaire couchée, Linaria supina – Osny © CACP – Emilie Périé

La linaire couchée, Linaria supina, une plante rare en àŽle-de-France que j’ai trouvée dans le cimetière d’Osny.

Bien entendu, nous vous tiendrons au courant des avancées de l’étude.

Pour en savoir plus :

L’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France

L’étude Cimetières vivants, par l’Agence Régionale de la Biodiversité

Le réséda jaune, par FLORIF

L’ophrys abeille, par FLORIF

La linaire couchée, par FLORIF

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Des nouveautés pour le SPIPOLL

L’application SPIPOLL sur smartphone

Le SPIPOLL (Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs) est un programme de sciences participatives du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement qui permet à  tout un chacun de participer aux études sur les communautés d’insectes pollinisateurs. Et pour fêter les 10 ans du programme (le 22 mai dernier), le SPIPOLL s’est refait une petite jeunesse avec la sortie d’une application pour smartphone.

Nous l’avons testée, et on recommande !

 

En pratique

L’utilisation de l’application est très simple. Pour une collection, comptez une trentaine de minutes : 20 min de prise de photo et 10 min de tri et identification.

Faites une pause dans votre journée : choisissez une fleur (un buisson de céanothe, une touffe de géranium, …) prenez votre smartphone dans une main et une tasse à  café dans l’autre (en option) et photographiez pendant 20 min tous les insectes qui se posent sur la fleur.

Collections de ce printemps sur pyracantha, céanothe et géranium herbe-à -robert

Les débutants sont les bienvenus. Le programme est participatif, lorsque que vous ne savez pas identifier un insecte : dites-le (en cochant la case « Je ne sais pas »), les autres participants vous feront des propositions et les experts valideront !

C’est une très belle occasion de participer à  la recherche scientifique. Depuis 10 ans les données du SPIPOLL ont permis de mettre en avant de nombreux phénomènes écologiques.

Nous avions déjà  mentionné les variations de couleurs du syrphe ceinturé, qui est à  nouveau à  l’honneur de nos collections de printemps.

Episyrphus balteatus, le syrphe ceinturé © CACP – Emilie Périé

Mais on parle aussi du lierre grimpant et sa forte attractivité pour les diptères et les hyménoptères à  l’automne, du déclin des populations en milieu urbain, mais de leur maintien grâce au réseau des jardins ou de la mise en évidence d’espèces qu’on croyait bien plus discrètes.

C’est le plein boom des pollinisateurs en ce moment, c’est l’occasion de faire avancer la recherche et de faire de jolies rencontres.

Megachilidae © Luka Thomas, dans le programme SPIPOLL

En parlant de sciences participatives, retrouvez sur ces liens :

Le replay de notre rendez-vous du développement durable sur les sciences participatives

et le support de présentation

Pour aller plus loin :

Le site du SPIPOLL

Télécharger l’application

SPIPOLL, des données qui font avancer la recherche, par VigieNature

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Langue-de-serpent

Un ami botaniste m’a signalé la présence d’une plante rare à  Pontoise. Intéressé, j’accours ! A l’adresse indiquée, je suis aimablement accueilli par la gestionnaire d’un parc privé, elle me montre fièrement un endroit dans sa prairie. Voyons cela : des brunelles, des pâquerettes, des véroniques, un peu de plantain, du lierre terrestre… Ah oui, il y a aussi une plante que je ne connais pas ! Pas vraiment spectaculaire, il faut avoir l’œil dessus !

Je vous présente Ophioglossum vulgatum :

Ophioglossum vulgatum – Pontoise © Gilles Carcassès

Ophioglossum vulgatum est une toute petite fougère à  feuille entière qui affectionne les prairies inondées une partie de l’année. Cette espèce est en fort déclin en Ile-de-France, en raison de la disparition des prairies humides. Il resterait à  peine une dizaine de stations de cette plante dans le Val d’Oise.

De la base de cette feuille naîtra une fronde fertile allongée, étroite et pointue, c’est cet organe qui vaut à  la plante son nom vernaculaire de langue-de-serpent. La plante était autrefois employée pour soigner les maux de gorge.

Mon hôtesse m’explique que la gestion du parc en question est justement en pleine mutation. Certaines parties qui étaient tondues sont depuis ce printemps gérées de façon différenciée, par fauche avec exportation, laissant toutes leurs chances aux gracieuses marguerites et aux orchidées sauvages !

Cette fougère supporte mal la concurrence des autres plantes, aussi pour la favoriser il faudrait retirer les semis naturels d’érables et faucher régulièrement cet endroit, à  bonne hauteur bien entendu pour épargner ses frondes.

Retrouvez dans ce article une autre fougère rare :

On retrouvé le cétérach !

L'actualité de la Nature

La linotte mélodieuse

Linotte mélodieuse mâle © CACP – Emilie Périé

Cet oiseau, de la famille des Fringillidae, est un habitué des milieux ouverts : friches, prairies, espaces agricoles. On peut le croiser facilement sur la plaine des Linandes ou dans les champs de Maurecourt et Jouy-le-Moutier où elle consomme des graines de toutes sortes.

Linotte mélodieuse mâle © CACP – Gilles Carcassès

On reconnait le mâle à  son agréable gazouillis (on ne l’appelle pas mélodieuse pour rien) ; et à  son plastron et son front délicatement rouges.

La femelle, comme souvent chez les oiseaux, est bien moins colorée et reste dans des teintes de marron.

Linotte mélodieuse femelle © CACP – Gilles Carcassès

Heureusement, la linotte est un oiseau assez « familial ». A la période de reproduction et de nidification on voit rarement le mâle sans la femelle. Cela facilite l’identification.

La linotte mélodieuse, Linaria cannabina, fait un nid assez bas dans les buissons (moins de 1,5 m) et souvent assez peu dissimulé. Il est donc facilement repérable par les prédateurs, ce qui force souvent les linottes à  pondre une deuxième couvée au mois de juin. Ce qui expliquerait qu’on qualifie les distraits, les inattentifs et les oublieux de « tête de linotte ». Dommage que ce soit rarement un compliment … avec son masque rouge, je la trouve plutôt élégante.

Linottes mélodieuses © Gaà«tan Dheilly

L’hiver venu, les familles de linottes se regroupent en troupe grégaire. Si les linottes méridionales sont plutôt sédentaires, les oiseaux des pays nordiques migrent vers chez nous pour passer l’hiver « au chaud ». Il n’est pas rare de voir des groupes de linottes accompagner les pinsons, verdiers, chardonnerets et ici un bruant des roseaux, dans les espaces encore fournis en graines.

Linottes en hiver – Parc des Arènes, Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ce weekend on compte les oiseaux !

La linotte est peu coutumière des mangeoires et des jardins, mais peut-être y verrez vous d’autres fringilles ?

En parlant de sciences participatives, retrouvez sur ces liens :

Le replay de notre rendez-vous du développement durable sur les sciences participatives

et le support de présentation

Sources :

La linotte mélodieuse, par Oiseaux.net

Retrouvez d’autres fringilles dans nos articles :

Le pinson des arbres

Le verdier d’Europe

Le chardonneret élégant