L'actualité de la Nature

La grande sauterelle

La grande sauterelle pond sous nos yeux : merci pour le spectacle.© Gilles Carcassès
La grande sauterelle pond sous nos yeux : merci pour le spectacle. © Gilles Carcassès

Un soir d’été, sur une plage herbeuse de la base de loisirs de Cergy-Pontoise, un gros insecte au vol lourd nous survole et se pose sans délicatesse sur une zone sableuse. Une approche feutrée nous permet de découvrir l’animal en question : c’est la grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima. Son abdomen est prolongé par un long appendice semblable à  un sabre, c’est son ovipositeur, l’organe qui permettra à  cette femelle de déposer, un à  un, une centaine d’œufs à  quelques centimètres de profondeur dans la terre.

Tettigonia © Gilles Carcassès
Tettigonia viridissima entend par les pattes : on aperçoit, de profil, son tympan bombé en haut du tibia de sa patte antérieure. © Gilles Carcassès

La sauterelle verte affectionne les hautes herbes où elle trouve de quoi se nourrir : des insectes de toutes sortes, grands ou petits, adultes ou larves. Sa présence à  la base de loisirs a sans doute à  voir avec les nouvelles méthodes de gestion des prairies adoptées par l’équipe technique, le fauchage tardif de nombreuses zones refuges favorisant quantité d’espèces de papillons, de criquets, d’abeilles sauvages…

Saviez-vous que la sauterelle verte est le principal prédateur des larves de doryphores ? Protégeons-là  en lui laissant quelques parcelles de hautes herbes dans nos jardins !

http://www.insectes-net.fr/locuste/locuste2.htm

http://lejardindelucie.blogspot.fr/2010/01/la-grande-sauterelle-verte-tettigonia.html

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Carrossée comme une américaine

Chrysolina americana sur une lavande, photographiée au Verger, dans le quartier Grand centre à  Cergy. © Gilles Carcassès
Chrysolina americana sur une lavande, photographiée au Verger, dans le quartier Grand centre à  Cergy. © Gilles Carcassès

Les élytres brillants de la chrysomèle américaine forment un miroir déformant et coloré. Elle n’a d’américaine que le nom, car cette chrysomèle est européenne.

On l’appelle aussi chrysomèle du romarin parce qu’elle consomme des feuilles de lavande, de romarin aussi, ainsi que d’autres plantes aromatiques méditerranéennes.

Il paraît que ce régime alimentaire donne à  l’insecte un goà»t fort prononcé qui rebute beaucoup de prédateurs potentiels. Aussi, il n’est pas rare de voir des proliférations de cette chrysomèle occasionnant d’importantes défoliations des lavandes et des romarins dans nos jardins. C’est pourquoi plus d’un jardinier a déjà  croisé cette jolie bestiole, parfois un peu trop gourmande.

Quand « trop, c’est trop » ou comment s’en débarrasser

Les guêpes à  la rescousse

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Inconfondable

Amonoia purmunda sur une mà»re. Photographie prise au Verger à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Anomoia purmunda. Photographie prise au Verger à  Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

Le dessin très particulier de ses ailes permet l’identification à  coup sà»r de cette toute petite mouche peu commune. Ici, elle est perchée sur une mà»re.

Sur un pin noir © Gilles Carcassès
Sur les aiguilles d’un pin noir © Gilles Carcassès

Les larves d’Anomoia purmunda se développent dans les baies d’aubépine, de cotonéaster, de berbéris. L’ovipositeur au bout de l’abdomen de cette mouche indique qu’il s’agit d’une femelle. Les mâles seraient attirés par les effluves de solvant des peintures fraîches, que peut-être ils confondent avec les molécules de phéromones des femelles.

http://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?f=11&t=132077

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Merci les mouches

Où serions-nous sans les mouches ? Ensevelis sous les détritus !

Dans cet article Romain Julliard, professeur au Muséum national d’Histoire naturelle, rapporte que les arthropodes (des crustacés aux insectes) éliminent plus de déchets dans les villes que toutes les autres espèces de vertébrés réunies. Selon cet éminent spécialiste, la connaissance de la biodiversité urbaine et la sensibilisation du public à  sa protection sont des enjeux essentiels pour l’avenir de nos cités.

Parce que, au sein des arthropodes consommateurs de déchets, les mouches tiennent une place de choix, je vous propose de découvrir quelques espèces urbaines très actives dans le domaine de la transformation de la matière organique.

Lucilia © Gilles Carcassès
Lucilia sp., photographiée à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès

Les Lucilia sont les premières à  pondre sur les déchets carnés et les excréments. Elevées dans des conditions stériles, elles sont utilisées en asticothérapie pour le nettoyage des plaies.

Sarcophaga © Gilles Carcassès
Sarcophagidae, photographiée à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum, photographiée à  Puiseux-Pontoise sur une fleur de panais © Gilles Carcassès

Les Sarcophaga et les Cynomya sont attirées par les odeurs cadavériques. Elles appartiennent à  la deuxième des huit vagues d’arrivée successives sur les cadavres.

Hermetia illuscens, la mouche des poubelles des villes du Sud© Gilles Carcassès
Hermetia illucens, la mouche des poubelles des villes du Sud de la France. On la reconnaît aux curieuses fenêtres transparentes sur son abdomen (cet aspect serait censé la protéger des prédateurs en lui donnant l’apparence d’une guêpe américaine…). © Gilles Carcassès

Hermetia illucens est une américaine arrivée en France dans les années 1950 (un bon cru). Cette mouche tropicale a colonisé tous les continents. Elle est très efficace dans la consommation de toutes sortes de déchets. Elle est même utilisée dans certains procédés de compostage. On l’élève pour la nourriture de poissons et d’animaux de terrarium.

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L’oedipode turquoise, une espèce protégée en Ile-de-France, vue à  Cergy

Vu à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Sur une vesce desséchée, dans le quartier Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès

Ce criquet est difficile à  distinguer des rochers ou de la végétation sèche qu’il affectionne. Mais si on le dérange, un éclair bleu le trahit : l’intérieur de ses ailes est joliment teinté de bleu turquoise. Il consomme principalement des graminées et vit dans les endroits chauds et secs. C’est l’une des six espèces d’orthoptères protégées en Ile-de-France.

La flèche montre le décrochement de la carène sur le fémur de la troisième patte, caractéristique de l'espèce © Gilles Carcassès
La flèche montre le décrochement de la carène sur le fémur de la troisième patte qui permet de distinguer Oedipoda caerulescens des autres espèces de criquets à  ailes bleues © Gilles Carcassès

Les insectes protégés en Ile-de-France

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Tailles de guêpes

Un hyménoptère à  la taille fine, c’est une guêpe ? Pas si simple, car plusieurs dizaines d’espèces, avec ou sans rayures, fréquentent nos jardins. En voici quelques représentants, vus ces jours-ci à  Cergy. Le terrain des observations : ma touffe favorite de chardons des champs au Verger, en fleurs en ce moment.

Chez les Vespidae :

Une Polistes, responsable de bon nombre de nids sous les tuiles des maisons © Gilles Carcassès
Une Polistes, responsable de bon nombre de petits nids sous les tuiles des maisons © Gilles Carcassès
Eumenes sp, une guêpe potière qui fabrique en petit nid en argile accroché à  un mur ou aux herbes © Gilles Carcassès
Plus rare, un Eumenes, une guêpe potière qui fabrique un petit nid en argile fixé à  un mur ou aux herbes © Gilles Carcassès

Chez les Sphecidae :

Isodontia mexicana nous vient d'Amérique. Arrivée dans les années 1960, elle est maintenant très commune. Elle chasse les sauterelles pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès
Isodontia mexicana nous vient d’Amérique. Arrivée dans les années 1960, elle est maintenant très commune. Elle chasse les sauterelles pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès

Chez les Crabronidae :

Philanthus et sa "tête de loup" sdessinée sur la face. C'est un prédateur des abeilles. © Gilles Carcassès
Philanthus triangulum a l’abdomen rayé et une « tête de loup » dessinée sur sa face. C’est un prédateur des abeilles. © Gilles Carcassès

Chez les Halictidae :

Halictus et sa drôle de face allongée © Gilles Carcassès
Cet Halictus a une drôle de face allongée © Gilles Carcassès
Le même Halictus de profil : il nous tire la langue. © Gilles Carcassès
Le même Halictus de profil : il nous tire la langue, et il l’a longue. © Gilles Carcassès
Shecodes albilabris © Gilles Carcassès
Sphecodes albilabris ne collecte pas de pollen pour ses larves : trop fatigant ! © Gilles Carcassès

Sphecodes albilabris suit certaines espèces d’abeilles solitaires, rentre dans leur terrier, mange leurs œufs et pond les siens à  la place. Ainsi, ses larves se nourriront des réserves de pollen laborieusement accumulées par l’adulte de l’espèce parasitée.

Ce comportement singulier est nommé cleptoparasitisme. Chez les oiseaux, le coucou est un cleptoparasite bien connu. Il existe aussi de nombreuses espèces d’hyménoptères cleptoparasites dont ce Sphecodes, et même des mouches coucous.

Si ce jeu qui consiste à  photographier tout ce qui se pose sur une même fleur vous amuse, rendez-vous chez Spipoll

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Les Sympetrum striolatum du parc François-Mitterrand

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Un couple de Sympetrum striolatum sur une épilobe. Le mâle est le plus coloré. © Gilles Carcassès

Le Sympetrum striolatum est une libellule facile à  reconnaître grâce au dessin contrasté et caractéristique des côtés de son thorax. C’est une espèce commune capable de grands déplacements ; elle a colonisé dès sa mise en eau le nouveau bassin du parc. On peut facilement observer en ce moment les accouplements des adultes.

Le regard d’une artiste sur cette libellule

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Rencontre avec un cigarier

L'a une drôle de tête, celui-là  © Gilles Carcassès
L’a une drôle de tête, celui-là  © Gilles Carcassès

Apoderus coryli, le cigarier du noisetier est un curieux coléoptère rouge et noir de la famille des Attelabidae, proche des charançons. La forme de sa tête lui donne une silhouette bien particulière.

Voyons de plus près © Gilles Carcassès
Voyons de plus près © Gilles Carcassès
le cigarier a découpé la feuille de noisietier et avec ses petites pattes musclées l' a roulé comme un tapis © Gilles Carcassès
Le cigarier a patiemment découpé la feuille de noisetier en la grignotant, et avec ses petites pattes musclées il l’ a roulé comme un tapis © Gilles Carcassès
le cigare est mà»r et servira de gîte aux petites larves du cigarier © Gilles Carcassès
La feuille, privée de sève, a flétri et le cigare est mà»r pour servir de gîte aux petites larves du cigarier © Gilles Carcassès

Il existe aussi un cigarier pour les feuilles de chêne, un autre pour les feuilles de bouleau. A noter qu’aucune espèce de cigarier ne roule de feuilles de tabac.

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i131albouy.pdf

http://aramel.free.fr/INSECTES11-70.shtml

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Touche pas à  mon hérisson !

Hérisson du matin ©  Sébastien Leroux
Hérisson du matin © Sébastien Leroux

Dans les faits divers du 15 aoà»t, nous avons repéré le récit de cette arrestation, à  Menucourt, de braconniers qui avaient capturé des hérissons. Saluons la sagacité et l’efficacité de ces policiers !

Ces animaux protégés sont très utiles au jardin, car ils consomment beaucoup de limaces.

Appliquez-vous les 4 préceptes des amis du hérisson ?

  1. je m’abstiens de l’emploi des anti-limaces, qui empoisonnent les hérissons
  2. je laisse circuler les hérissons en ménageant un passage sous la clôture d’au moins 15 cm de côté
  3. je maintiens un point d’eau permanent et peu profond pour les abreuver
  4. je laisse au jardin un tas de bois et de feuilles mortes qui leur servira de gîte pour l’hiver

En savoir plus sur le hérisson

La fiche technique de Jardiner Autrement sur le hérisson

A Courdimanche, dans l'espace naturel des Grands jardins, un chantier-école a réalisé ce muret de branchages tout à  fait propice à  l'hivernage ds hérissons © Gilles Carcassès
A Courdimanche, dans l’espace naturel des Grands jardins, un chantier-école a réalisé ce muret de branchages tout à  fait propice à  l’hivernage des hérissons © Gilles Carcassès

 

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Cerceris, grands chasseurs

Cerceris rybyensis sur des fruits de persil © Gilles Carcassès
Cerceris rybyensis perché sur les fruits d’un pied de persil. Ses mandibules laissent présager ses qualités de chasseur © Gilles Carcassès
cerceris sur des felkurs de menthe. © Gilles Carcassès
Le même Cerceris occupé à  butiner des fleurs de menthe. Ces photographies ont été prises au jardin partagé du Verger à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès

On dirait une petite guêpe, mais elle ne vit pas en colonie. Cette espèce solitaire capture et paralyse de petites abeilles sauvages et les emporte dans son terrier pour nourrir ses larves.

Ce joli petit Halictus pourrait bien faire l'affaire de notre Cerceris © Gilles Carcassès
Ce joli petit Lasioglossum, visiteur du serpolet, pourrait bien faire l’affaire de notre Cerceris © Gilles Carcassès
Sur la même touffe de menthe, on croise aussi cet autre Cerceris, probablement de l'espèce arenaria, spécialisée celle-ci dans la chasse aux charançons ! © Gilles Carcassès
Sur la même touffe de menthe patrouillait un autre Cerceris, probablement de l’espèce arenaria, spécialisée celle-ci dans la chasse aux charançons ! © Gilles Carcassès

http://www.corif.net/site/especemois/cerceris.htm