L'actualité de la Nature

Tailles de guêpes

Un hyménoptère à  la taille fine, c’est une guêpe ? Pas si simple, car plusieurs dizaines d’espèces, avec ou sans rayures, fréquentent nos jardins. En voici quelques représentants, vus ces jours-ci à  Cergy. Le terrain des observations : ma touffe favorite de chardons des champs au Verger, en fleurs en ce moment.

Chez les Vespidae :

Une Polistes, responsable de bon nombre de nids sous les tuiles des maisons © Gilles Carcassès
Une Polistes, responsable de bon nombre de petits nids sous les tuiles des maisons © Gilles Carcassès
Eumenes sp, une guêpe potière qui fabrique en petit nid en argile accroché à  un mur ou aux herbes © Gilles Carcassès
Plus rare, un Eumenes, une guêpe potière qui fabrique un petit nid en argile fixé à  un mur ou aux herbes © Gilles Carcassès

Chez les Sphecidae :

Isodontia mexicana nous vient d'Amérique. Arrivée dans les années 1960, elle est maintenant très commune. Elle chasse les sauterelles pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès
Isodontia mexicana nous vient d’Amérique. Arrivée dans les années 1960, elle est maintenant très commune. Elle chasse les sauterelles pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès

Chez les Crabronidae :

Philanthus et sa "tête de loup" sdessinée sur la face. C'est un prédateur des abeilles. © Gilles Carcassès
Philanthus triangulum a l’abdomen rayé et une « tête de loup » dessinée sur sa face. C’est un prédateur des abeilles. © Gilles Carcassès

Chez les Halictidae :

Halictus et sa drôle de face allongée © Gilles Carcassès
Cet Halictus a une drôle de face allongée © Gilles Carcassès
Le même Halictus de profil : il nous tire la langue. © Gilles Carcassès
Le même Halictus de profil : il nous tire la langue, et il l’a longue. © Gilles Carcassès
Shecodes albilabris © Gilles Carcassès
Sphecodes albilabris ne collecte pas de pollen pour ses larves : trop fatigant ! © Gilles Carcassès

Sphecodes albilabris suit certaines espèces d’abeilles solitaires, rentre dans leur terrier, mange leurs œufs et pond les siens à  la place. Ainsi, ses larves se nourriront des réserves de pollen laborieusement accumulées par l’adulte de l’espèce parasitée.

Ce comportement singulier est nommé cleptoparasitisme. Chez les oiseaux, le coucou est un cleptoparasite bien connu. Il existe aussi de nombreuses espèces d’hyménoptères cleptoparasites dont ce Sphecodes, et même des mouches coucous.

Si ce jeu qui consiste à  photographier tout ce qui se pose sur une même fleur vous amuse, rendez-vous chez Spipoll

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Les visiteurs de l’herbe aux goutteux

Le syrphe du groseillier, Syrphus ribesii, est un auxiliaire précieux : ses larves consomment des pucerons © Gilles Carcassès
Le syrphe du groseillier, Syrphus ribesii, est un auxiliaire précieux : ses larves consomment beaucoup de pucerons © Gilles Carcassès

Ce syrphe s’est posé sur une inflorescence d’Aegopodium podagraria, l’herbe aux goutteux, plante vivace généreuse au jardin,  mais un peu envahissante.

Le nectar de cette apiacée est abondant et facilement accessible : des espèces très variées fréquentent ses ombelles.

La phasie crassipenne, Ectophasia crassipennis, est un parasite des punaises En quelques minutes, d'autres visiteurs se sont présentés.
Tachina magnicornis est un parasite des chenilles. © Gilles Carcassès
La trichie, Trichius sp. Sa larve vit deux ans dans le bois pourri. © Gilles Carcassès
La trichie, Trichius sp, est un décomposeur : sa larve vit deux ans dans le bois pourri. © Gilles Carcassès
Isondontia mexicana, une belle américaine, est connue en Ile-de-France depuis 2006. Elle chasse les sauterelles vertes pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès
Isondontia mexicana, une belle américaine, est en Ile-de-France depuis 2006. Elle chasse les sauterelles vertes pour nourrir ses larves. © Gilles Carcassès
L'anthrene bigarrée des tapis, Anthrenus verbasci. Ses larves se nourrissent de débris dans les nids d'oiseaux, mais elles peuvent aussi faire des dégâts dans les maisons, aux collections d'insectes par exemple. © Gilles Carcassès
L’anthrène bigarrée des tapis, Anthrenus verbasci. Ses larves se nourrissent de débris dans les nids d’oiseaux, mais elles peuvent aussi faire des dégâts dans les maisons, aux collections d’insectes par exemple. © Gilles Carcassès
Vus d'un peu plus loin, les herbes aux goutteux... © Gilles Carcassès
Vus d’un peu plus loin, les herbes aux goutteux… © Gilles Carcassès

Cet exercice qui consiste a photographier tous les insectes qui se posent sur une fleur est le principe du Spipoll (suivi photographique des insectes pollinisateurs), programme de science participative créé par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Office pour les insectes et leur environnement.

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Des clandestins dans notre hôtel ?

A Cergy, un groupe d’employés de l’immeuble administratif du Verger jardine régulièrement sur le temps de la pause de midi dans l’espace vert public contigu. A une extrémité du jardin trône un hôtel à  osmies.

un prototype particulièrement inventif de composteur compostable auto construit combiné à  un hôtel à  insectes en osier et tronçons de bambou
un prototype particulièrement inventif de composteur compostable auto construit combiné à  un hôtel à  insectes en osier et tronçons de bambou

Une surveillance rapprochée de l’hôtel à  insectes a mis en évidence une curieuse occupation : certaines cavités sont obturées non avec de la terre comme on pouvait s’y attendre de la part des osmies espérées, mais avec une touffe d’herbes sèches.

deux bambous sont obturés avec de l'herbe
plusieurs bambous sont obturés avec de l’herbe

Il se pourrait bien que la responsable soit Isodontia mexicana, une jolie guêpe noire aux ailes fumées qui a débarqué d’Amérique probablement par bateau et est présente en Ile-de-France depuis moins de 10 ans, semble-t-il. Elle se nourrit de nectar et fréquente volontiers les fleurs de certaines apiacées et astéracées, comme les astrances et les panicauts. Comme toutes les espèces de mœurs solitaires, elle n’est pas agressive.

Isodontia mexicana capture des sauterelles qu'elle paralyse et stocke dans son terrier pour nourrir sa descendance.
Isodontia mexicana capture des sauterelles qu’elle paralyse et stocke dans son terrier pour nourrir sa descendance.

La plantation des fleurs préférées de la belle permettra peut-être de l’observer l’an prochain au jardin.