Les végétaux sont offerts par les partenaires de l’opération Plus d’arbres, plus de vie ! , portée par l’Office français de la Fondation pour l’Education à l’Environnement en Europe.
L’opération « Plantons pour la COP » concerne 50 des 80 lycées écoresponsables franciliens.
Les lycéens du lycée Jules Verne planteront 15 arbustes à fleurs, et ceux du lycée Jean Perrin 15 charmilles.
Oh, la belle tégénaire ! Elle traverse rapidement le salon en espérant ne pas se faire remarquer ! Toutes pattes étendues, elle est presque aussi grosse que la paume de ma main. Comme je sais qu’elle est inoffensive, je répugne à l’écraser. Cette bestiole capture pas mal d’insectes. A patrouiller ainsi, elle ne fait que son boulot d’araignée. Après tout, nous avons bien un aspirateur robot pour les poussières…
Non, non, se cacher dans le sac à mains n’est pas une bonne idée : allez, hop, à la cave ! Retourne à ta toile.
Cette tégénaire mâle semble dire bonjour. N’a-t-on pas envie de lui serrer la pédipalpe ?
Sur cette vue, on distingue ses deux rangées de quatre yeux, dessous, les chélicères à l’aide desquels il perce ses proies, et de chaque côté, ses deux pédipalpes au relief compliqué. Ces pédipalpes servent à la manipulation des proies. Chez le mâle, elles interviennent aussi pour le transport du sperme et la fécondation de la femelle. Les bulbes des pédipalpes agissent comme une clé qui ouvre la serrure de la plaque génitale de la femelle. Vous l’aurez compris, chez les tégénaires, l’accouplement s’effectue tête-bêche.
Les araignées de nos maisons piquent-elles ? Impossible, car elles ne possèdent pas de dard comme les guêpes ou les abeilles.
Alors, peuvent-elles infliger une morsure venimeuse avec leurs chélicères ? A leurs proies, c’est certain. Mais aux humains, c’est très douteux. Par accident, peut-être, dans une manœuvre de dégagement, si elles étaient saisies sans ménagement ? En tout cas, leur caractère pacifique est reconnu par tous les spécialistes qui les manipulent régulièrement, et elles ne manifestent jamais d’agressivité envers l’Homme.
Mardi 3 novembre 2015, Natureparif avait convié les membres du réseau « Education Biodiversité Ile-de-France » à un atelier mycologie animé par René Chalange, président de la Société Mycologique de France. En expert passionné, il a su nous faire toucher du doigt toute la richesse et la diversité du monde des champignons (17 000 espèces en France, sans compter les microscopiques).
Ces petits champignons se développent sur les débris végétaux et les crottins. Bolbitius vitellinus est une espèce saprophyte qui participe activement à la dégradation de la matière organique. Son nom évoque la couleur jaune d’œuf de son chapeau.
Le lycoperdon perlé : un champignon qui sait faire des « ronds de fumée » ! Ses spores très légères s’échappent par l’orifice qui se crée au sommet du champignon arrivé à maturité, lorsqu’il est bousculé ou écrasé. Attention cependant, certaines personnes allergiques peuvent être incommodées par ces nuages de spores.
Les mycologues s’intéressent traditionnellement aux myxomycètes, bien qu’il ne s’agisse pas de champignons. Les myxomycètes, proches des amibes, ont une phase de reproduction qui passent par une forme fixée. Ces petites bourses brunes sur cette branche morte vont bientôt libérer leurs spores.
J’aurais fait sensation si j’avais trouvé ce joli cèpe (sorti tout droit de mes archives photographiques de septembre) ! Car la forêt de Sénart était désespérément sèche. Heureusement, il nous restait bon nombre d’espèces de champignons sur les souches et le bois mort : Xylaria hypoxylon, Panellus stipticus par exemple.
Ce cèpe est un champignon mycorhizien : son mycelium est associé aux racines des arbres. Il peut pousser en symbiose avec les chênes, les hêtres, les châtaigniers, les épicéas… D’autres champignons ont des affinités plus exclusives, ainsi, parmi les 892 espèces de champignons que l’on peut trouver en compagnie du pin sylvestre, 186 espèces sont inféodées à ce conifère. Encore faut-il laisser aux arbres le temps de développer tout ce potentiel de biodiversité tout au long de leur vie, de leur naissance jusqu’à leur sénescence.
Ce petit champignon très coriace est bioluminescent : il brille jour et nuit ! Il faut semble-t-il une chambre noire et un appareil photo en pose longue pour en percevoir la lumière. A quoi cela lui sert-il ? Mystère… Certains animaux perçoivent-ils cette faible lumière et participent-ils à la dissémination du champignon ?
D’autres champignons lignivores ont le même pouvoir étrange.
C’est le cas de l’armillaire couleur de miel, responsable du pourridié qui attaque les racines des vignes et des arbres fruitiers. C’est le mycélium dans le bois pourri qui est luminescent. Je connais de solides gaillards qui consomment ces champignons réputés pour le moins indigestes, voire toxiques. Peut-être en espèrent-ils des idées lumineuses ?
Ces cordons mycéliens d’armillaire s’étaient développés sous l’écorce d’un arbre. L’arbre en est mort, et l’écorce est tombée. L’armillaire a fini par mourir et ces cordons noircis ne risquent plus de briller dans la nuit. D’autres espèces de champignons ont pris la relève pour décomposer le bois mort.
On pourrait confondre cet autre champignon lignivore avec un jeune pleurote. Mais il est extrêmement amer : peu de risque de le consommer et de s’empoisonner avec.
Panellus stipticus croît un peu partout dans le monde ; les spécimens de l’Est des Etats-Unis sont particulièrement bioluminescents : leurs lames brillent dans la nuit !
Encore un ouvrage fort utile aux naturalistes franciliens ! Il décrit de façon détaillée 55 types de végétations remarquables des landes, forêts, tourbières, pelouses, escarpements rocheux…
Et l’ouvrage, magnifiquement illustré, est librement téléchargeable.
Epipactis atrorubens est une orchidée qui fait partie du cortège végétal indicateur des végétations des éboulis calcaires (voir la fiche n°54 de l’ouvrage).
Premières nuits fraiches : nombre d’insectes se mettent en quête d’abris pour passer l’hiver. Et les écorces des platanes qui se décollent des troncs fournissent des abris de grande qualité à de très nombreux espèces.
En jetant un œil dans leurs cachettes, je peux découvrir des espèces difficiles à observer ordinairement car elles sont discrètes dans leurs activités aux beaux jours.
Ces deux punaises allongées sont des Arocatus, à ne pas confondre avec les gendarmes. Elles aiment bien consommer les fruits des platanes en haut des arbres. Avec elles, se trouve un Oulema. Ce petit coléoptère de la famille des chrysomèles vit, lui, au ras du sol ; il consomme les feuilles des graminées. Les petites billes rouges dans les crottes de cloportes sont des acariens.
Cette autre punaise consomme toutes sortes de végétaux dans les prairies. On rencontre parfois ces punaises dans les maisons l’hiver, où elles arrivent avec les bà»ches approvisionnées pour le feu de cheminée. Avec la chaleur, elles se réveillent et sortent des fissures où elles comptaient passer l’hiver tranquilles.
C’est encore une limace qui a entamé ce bolet à pied rouge.
De nombreuses espèces de coléoptères consomment des champignons. Voici un spécimen d’une jolie espèce peu fréquente trouvé dans la forêt régionale de Rosny-sur-Seine. C’est un amateur de champignons sans lamelles.
Parmi les mouches, les Suillia sont connues des trufficulteurs, car leurs larves consomment ces champignons souterrains. Le vol de ponte de la femelle peut d’ailleurs indiquer à un observateur patient l’emplacement d’une truffe. On rencontre aussi les Suillia sur d’autres espèces de champignons comme les russules.
Une spore d’entomophtorale a germé sur ce moucheron posé sur une bouteille d’eau minérale, et en quelques jours, le mycélium a envahi le corps de l’insecte. Le champignon sporule alors à la surface du cadavre (bourrelets blancs sur l’abdomen).
J’ai retrouvé les trognes de mon enfance. Ces saules têtards me paraissaient déjà vieux quand, tout gamin, je jouais dans ce qui était pour moi la jungle de Robinson Crusoé.
Leurs cavités sont une vraie chance pour la biodiversité : des reptiles, des oiseaux cavernicoles comme le troglodyte ou la chouette chevêche, des chauves-souris, des crapauds, de nombreux insectes et araignées peuvent y trouver refuge.
L’arbre têtard est le résultat d’une taille régulière qui consiste en la suppression des toutes les branches sur un tronc court qui prend au fil des cicatrisations une forme en massue. Cette conduite donne à l’arbre une très grande résistance au vent et une exceptionnelle longévité.
Ces formes que l’on rencontre typiquement dans le bocage permettaient la récolte aisée de bois jeune, pour la vannerie, le fourrage ou le foyer.
Certains paysagistes et des gestionnaires d’espaces verts renouent avec cette tradition, y compris dans des sites urbanisés.
Voilà un aménagement économique : ces saules ont été bouturés. Ils sont taillés régulièrement de façon à former un tronc d’une hauteur d’un mètre cinquante.
Ils sont malins, ces anglais ! En utilisant la technique du tressage de boutures de saule, ils vont obtenir en une dizaine années seulement des formations végétales très semblables à des trognes qui seront aussi creuses et accueillantes pour la faune que des saules têtards centenaires.
Pour ceux-là , tout n’est pas perdu. Car le jardinier saura supprimer ces bâches en plastique si néfastes à la vie du sol et choisir un mode de conduite durable pour ces saules. Il pourra soit les rabattre très près du sol tous les deux ans et former ainsi une haie d’allure naturelle, soit ne conserver que les meilleures tiges pour former les futurs troncs de trognes, à tailler régulièrement, espacées de quelques mètres.
Un jardinier de ma connaissance m’a envoyé cette photo étonnante de sa récolte de fraises d’arrière-saison, tout en verdure. Bon appétit l’ami !
Quel est ce mystère ? Ce sont les petites graines qui sont à la surface de la fraise qui ont germé ! La fraise est en fait un réceptacle charnu qui porte de petits fruits durs (les graines de la fraise), que l’on nomme des akènes. Ainsi, la fraise est un faux fruit, disent les biologistes.
Les conditions d’humidité et de fraicheur nocturne étaient sans doute réunies pour déclencher la germination de ces akènes. D’ordinaire, dans la Nature, ils germent après dissémination par les animaux qui ont mangé des fraises, car ils ne sont pas digérés.
D’autres végétaux ont la capacité de porter des plantules. C’est le cas par exemple de l’ail des vignes, commun dans les friches. L’inflorescence porte des bulbilles feuillues. Cette plante était autrefois une adventice des vignes. Elle est sà»rement arrivée en Ile-de-France en même temps que la vigne, au 3ème siècle.
Contrairement aux plantules du fraisier issues de la reproduction sexuée (merci les abeilles pour la pollinisation), ces bulbilles sont génétiquement identiques au parent.
Les épillets du pâturin bulbeux vivipare portent des propagules qui assurent aussi une reproduction végétative de l’espèce.
Ne manquez pas le rendez-vous annuel du Club Mycologique Conflanais ! Une grande exposition de tous les champignons que l’on peut rencontrer en ce moment dans les environs, complétée cette année par trois conférences :
– samedi 7 novembre 2015 à 15 h par Marc Bunout – les abeilles : indispensables pollinisatrices
– dimanche 8 novembre 2015 à 15h par Marc Bunout – les amanites, pour le pire et le meilleur
– dimanche 8 novembre 2015 à 16 h par Alain Martinet – les champignons, ça se mange ? Oui mais non !
C’est à la MJC les Terrasses à Conflans et l’entrée est libre.