Scène macabre pour les criquets dans cette prairie de l’Essonne.
En travaux pratiques lors d’une formation de botanique, je parcours la prairie pour en inventorier les plantes avec le reste du groupe. Quelle n’a pas été notre surprise de découvrir au sommet de ce séneçon de Jacobée (Jacobaea vulgaris) un criquet mort, dans une posture des plus incongrues. D’autant plus surprenant que son cas n’est pas isolé. Dans toute la prairie des centaines de criquets ornent le sommet des plantes !
Qui est le coupable ?
Heureusement, le suspens ne dure pas longtemps. Les formateurs ont déjà observé ce phénomène dans la même prairie les années passées et ont pu creuser la question. Le coupable est un champignon : Entomophaga grylli. Comme son nom l’indique (entomo = insecte, phaga = manger, grylli = de la famille du grillon) ce champignon est un mangeur d’insecte qui se spécialise dans la consommation de criquets.
Son mode de chasse est très particulier. Lorsqu’un criquet est infecté par une spore, le champignon prend le contrôle de l’insecte. Le criquet monte, difficilement, au sommet d’une plante où il meurt, mangé par le champignon qui se développe à ses dépens. Il devient alors une véritable réserve de spores de champignon. Sur son promontoire, bien exposé au vent, le pauvre criquet est alors un très bon diffuseur de spores et infecte toute la prairie.
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Cette plante aux jolis pompons roses et aux longues épines appartient à la famille des chardons. Comme son nom l’indique, le cirse des champs se plaît dans et aux abords des parcelles cultivées, mais pas seulement. Espèce dite ubiquiste et très adaptée à notre climat, elle s’exprime dans tous les espaces ouverts où on lui en laisse la possibilité : friches, prairies, jardins, chemins, …
Et sa particularité ?
Le cirse des champs est une plante dioà¯que : les fleurs mâles (qui produisent le pollen) et les fleurs femelles (qui reçoivent le pollen et forment les fruits) sont portées par des pieds différents. Elles sont d’ailleurs assez dissemblables : les fleurs femelles sont plus petites, plus claires et de forme allongée ; les fleurs mâles sont d’un rose plus vif et d’un port plus étalé. Il est donc relativement facile de les différencier.
En cas de doute, et avec un peu de patience, une technique infaillible est d’attendre la formation des fruits. Si les fleurs forment des touffes d’aigrettes blanches, la plante est femelle.
Vers une séparation des genres ?
Outre la reproduction sexuée (par le pollen), le cirse des champs est également capable de se multiplier par son système racinaire. Les rhizomes (tiges souterraines) croissent sous terre et donnent naissance à de nouveaux pieds quelques centimètres plus loin. On observe alors une répartition en petites colonies de plantes uniquement femelles ou uniquement mâles qui n’ont presque plus besoin de se rencontrer pour assurer la survie de l’espèce. On a déjà remarqué que les aigrettes servant à transporter les fruits dans le vent sont de moins en moins solides puisque devenues inutiles… Qui sait ce que l’évolution leur réserve ?
Cette fois-ci le beau temps est au rendez-vous ! Après un épisode 1 au parc François-Mitterrand interrompu par la pluie, nous voici repartis de bon matin pour finir l’animation nature avec les écoliers des Chênes, que nous retrouvons avec plaisir.
Pour bien commencer la matinée, nous escaladons la butte à Juju par la face nord. C’est l’occasion d’immortaliser l’arrivée au sommet des glorieux explorateurs.
Après une petite pause, nous proposons aux enfants de construire en 15 minutes une représentation d’insecte, par groupes de trois.
Découvrez en cliquant dans l’image ci-dessous le fruit de leur imagination féconde et de leur expertise en mots-valises :
Et maintenant, grande chasse aux insectes ! Les équipes armées de boîtes loupes ont pour mission de livrer leurs captures à Emilie et Gilles pour photographies et déterminations express. Je n’y croyais pas, mais la méthode du jeune cabri bondissant finit par porter ses fruits : des binômes triomphants nous ont à plusieurs reprises rapporté des bourdons et même des papillons ! Les filets à papillons sont bons pour la retraite…
Voici quelques-uns des insectes et autres bestioles observés dans les boîtes loupes :
Le jeudi 13 juin au matin, nous avions rendez-vous à l’école des Chênes de Cergy pour une journée de découverte de la nature. La sortie fut un peu gâchée par la pluie qui nous a fait renoncer au pique-nique.
Les enfants nous ont envoyé un compte-rendu. Nous vous livrons ce texte dans son jus :
La biodiversité à Cergy
Nous sommes arrivés à l’heure normale à l’école. Nous sommes partis à 8h30 à pied au parc de la Croix-Petit et au parc François-Mitterrand. Nous ne sommes pas allés au bois de Cergy car il pleuvait.
Les pièges à chenilles
Nous étions au parc François-Mitterrand quand nous avons vu des sacs en plastique dans les pins. Il y avait de la terre avec des poils urticants toxiques de chenilles. Le moniteur nous a dit que les mésanges étaient les seuls oiseaux à pouvoir manger les chenilles urticantes et qu’il ne fallait surtout pas toucher sinon nous pouvons avoir plein de boutons.
Les toilettes sèches
Sur le chemin, nous avons vu des toilettes sèches. Le contenu était en bois. Il n’y avait pas de portes pour fermer les toilettes des garçons, elles étaient ouvertes. C »étaient des toilettes noires. Les toilettes marchent sans eau. Elles n’ont pas de chasse et on ne peut pas se laver les mains. On doit mettre une poudre.
Les étangs de la préfecture
Nous sommes allés aux étangs de la préfecture. Les animateurs nous ont dit que nous ne devons pas donner de pain aux canards et aux pigeons. L’eau est profonde. Nous avons trouvé des lotus.
Les animaux vus
Nous avons vu des hérons, des cigognes, des canards et des poules d’eau.
On n’est pas resté longtemps car il pleuvait. Mais quand même on s’est bien amusé. Le pique-nique, on l’a mangé dans la cour.
Les CM1/CM2 de l’école des Chênes
Petit rectificatif pour les naturalistes : il n’y avait pas de cigogne, c’était bien un héron. Et les lotus étaient en fait des nymphéas.
Voici quelques photos du parc ( j’y suis retourné par beau temps ! ) pour illustrer ce compte-rendu :
Et nous avons aussi donné des explications sur la gestion des eaux pluviales en ville et sur le rôle écologique de la prairie.
Après avoir passé deux à trois semaines à bâtir le nid, le couple de mésange à longue queue y a installé une demi-douzaine d’œufs. La femelle les y a couvés pendant deux nouvelles semaines jusqu’à leur éclosion. Puis, les deux parents ont nourri les petits pendant encore environ trois semaines avant que les jeunes ne prennent leur envol. Et nous voilà , deux mois plus tard, lors d’un de nos comptages annuels d’oiseaux, faces à ces adorables petites boules de plumes tout juste sorties du nid.
Les mésanges à longue queue sont des oiseaux plutôt sociaux. Plusieurs familles se regroupent en général en bandes pour défendre un territoire et protéger les petits. Ce jour là , plus d’une dizaine de mésanges s’activaient dans les arbres du verger du Centaure à Cergy.
Le caractère social se retrouve chez les jeunes. Ils restent en général proches de leurs parents. Il a également été observé que les premiers nés aident leurs parents à nourrir les couvées suivantes. Sans doute que dans quelques semaines, ce joli petit oisillon ira chasser des insectes pour nourrir ses frères et sœurs.
La Fête de la Nature 2019 a été riche en découvertes. Nous avons eu la chance d’assister à la naissance de libellules ! Reportage.
Vendredi 24 mai, 21 h, les participants à la sortie découverte des chauves-souris attendent patiemment la tombée de la nuit sur la parc du château de Menucourt. Audrey, l’animatrice de la soirée, propose d’entamer un tour du parc pour en découvrir ses trésors. Le suspens n’a pas tenu bien longtemps, dès l’approche du premier bassin des participants les ont repérées : des libellules sont en train de muer. Et elles sont presque une dizaine sur ce tout petit bassin, et ne sont pas toutes au même stade d’éclosion. Une aubaine pour réaliser un reportage !
S’extraire de son carcan
Les odonates (libellules et demoiselles) sont des insectes que l’ont dits « hétérométaboles » et « hémimétaboles ». Pour faire simple, ce sont des insectes qui se métamorphosent plusieurs fois et dont les larves et les adultes n’ont pas le même milieu de vie. Les larves sont aquatiques et carnivores. Elles se nourrissent et se développent sous l’eau, puis émergent, s’installent sur une feuille ou une tige à proximité et se nymphosent. Elles muent. Le spécimen que nous avons observé a terminé sa mue et est en train de s’extraire de son ancienne peau pour devenir un véritable adulte. Il finira sa vie en milieu terrestre et aérien.
Une dernière toilette avant de partir
Une fois sortie, l’adulte n’est pas tout à fait prêt à quitter son poste. Il passera encore quelques heures fixé à sa tige pour laisser ses ailes sécher au vent. Enfin, il pourra les utiliser pour s’envoler.
Bien que cet adulte soit encore immature (ses couleurs, notamment, vont évoluer), son allure générale me permet d’avancer quelques hypothèses quant à son identité. Les yeux rapprochés et la disposition des ailes m’informent sur un point important : il s’agit d’une libellule et non une demoiselle. Sa grande taille et ses couleurs me laisse penser à l’anax empereur (Anax imperator) …
Prouver la présence, par l’absence
Ici, la libellule s’est déjà envolée en abandonnant sur place son ancienne peau. Cette peau, ou exuvie, et une clé de détermination récemment acquise me permettent de confirmer mon hypothèse : un Anax imperator est passé par ici !
Dimanche 2 juin 2019, nous animions une sortie nature dans le cadre du festival Eco Fest. Les participants ont été invités à une petite boucle dans le bois de Cergy ponctuée d’arrêts qui ont permis de présenter quelques aspects de la biodiversité locale. En voici un aperçu :
Deux orchidées du territoire
Cet orchis bouc est ainsi nommé en raison de l’étonnant parfum de ses fleurs au labelle spiralé.
C’est la forme de son inflorescence qui vaut son nom commun à l’orchis pyramidal.
La petite faune des orties
Sous les feuilles des orties dioà¯ques, nous avons rencontré des pucerons et aussi des larves de syrphes et de coccinelles asiatiques.
Attention toxique !
Les arums sont des plantes dangereuses. Les intoxications sont essentiellement dues à leurs baies rouges en grappes serrées qui peuvent être tentantes pour les enfants.
Une oreille de Judas
L’oreille de Judas est un drôle de champignon que l’on trouve souvent sur le bois mort des sureaux noirs.
Des chenilles défoliatrices
Non, ce ne sont pas des toiles d’araignées ni celles de chenilles processionnaires : c’est là l’œuvre des hyponomeutes du fusain. Les dégâts sont impressionnants mais les chenilles responsables sont totalement inoffensives.
Bien sà»r, impossible de terminer la balade sans faire l’escalade (par la face nord !) de la butte à Juju pour découvrir le fameux panorama sur la plaine maraîchère.
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En voilà un qui porte bien son nom ! Le troglodyte mignon, ou Troglodytes troglodytes, est un petit passereau qui est (selon moi) terriblement mignon.
Toujours la queue en l’air, de la taille d’un poing et arborant des motifs lui donnant un aspect gaufré, il est impossible à confondre avec un autre oiseau du territoire. D’autant plus que notre troglodyte mignon est le seul représentant du genre en Europe. Tous les autres Troglodytes sont américains.
Si « mignon » peut s’expliquer, pourquoi « troglodyte » ? C’est à cause de son type de nidification. Il construit un nid en forme de boule, avec une entrée latérale, et très souvent adossé à une paroi rocheuse : cela fait penser à une maison troglodytique.
Petit mais puissant
Tout comme dans la fable du Lion et du Moucheron, il ne faut pas sous-estimer le troglodyte du fait de sa petite taille. Il mesure 5 cm et ne pèse pas plus lourd qu’une pièce de 1 euro mais, cela ne l’empêche pas d’avoir du coffre ! Son chant résonne puissamment dans les bois.
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C’est d’ailleurs la seule façon de le repérer, autrement, il est très discret. Le voici en plein chant.
Troglodyte et forestier
Le troglodyte est un habitant des forêts. Bien qu’il soit discret, il peut arriver qu’on le repère en train de fouiller le sol forestier à l’aide de son bec fin à la recherche d’insectes.
Cette année encore, les acteurs locaux avaient concoctés de sympathiques animations pour célébrer la Fête de la Nature à Cergy-Pontoise. Voici un retour en images de cette semaine de la nature.
Crac ! Boum ! Les feuilles et les branches ont tremblé sous les pieds des apprentis aventuriers. Bien courageux, ils on surmonté tous les défis proposés à leurs sens en éveil. Voir, entendre, toucher, sentir, les bébés nature ont pu apprécier la nature sous toutes ses coutures. Pour ce qui est du goà»ter, la récompense était offerte par la Ferme aux petits et aux grands. Merci à la Ferme pédagogique de Pontoise et l’association les Z’herbes folles.
Jeudi, début d’après-midi, c’est au tour de la sortie « Nature à l’Agora ». Une initiative proposée par le centre socio-culturel et la Maison de la Nature de Vauréal. Les participants ont pu profiter d’une balade sous un temps agréable et d’un échange chaleureux de connaissances naturalistes.
Jeudi, début de soirée, le pôle Nature de l’àŽle de Loisirs de Cergy-Pontoise accueillait un groupe de passionnés pour une promenade naturaliste. Les participants sont maintenant incollables sur l’histoire de la chrysomèle américaine, la reconnaissance du trèfle des champs ou la détection des larves de cicadelle. Et pour récompenser cet apprentissage, ils ont pu bénéficier d’une dégustation du miel des abeilles de l’Ile, directement dans le chalet Nature.
La journée du vendredi était consacrée aux inventaires du projet de l’université de Neuville. Les participants ont pu s’initier à deux protocoles de sciences participatives, Florilèges et SPIPOLL, et contribuer au recensement de la biodiversité du campus. Merci à eux !
Enfin, pour clore en beauté cette semaine de découverte de la nature, la Ferme d’Ecancourt proposait une animation dans le parc du château de Menucourt sur les chauves-souris. Les participants ont pu tout comprendre du fonctionnement de ces mammifères avant que les premières pipistrelles ne se montrent. Et grâce à la Batbox nous les avons également entendues !
Ce fà»t une bien belle Fête de la Nature. Nous remercions vivement tous les partenaires investis dans l’événement et les participants aux animations.
Rendez-vous l’année prochaine !
Retrouvez nos reportages sur les précédentes éditions de la Fête de la Nature :
Ce mardi 21 mai 2019 a eu lieu la 6ème édition de la formation au protocole Florilèges prairies-urbaines. Malgré la pluie, une quinzaine de gestionnaires et jardiniers ont pu bénéficier de l’accompagnement de l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France pour découvrir ce protocole.
Une nouvelle prairie à l’étude !
Une variante cette année : alors que les précédentes formations cergyssoises de Florilèges avaient eu lieu dans le parc François-Mitterrand, nous avons décidé cette année de migrer vers la pelouse du Verger (dans le quartier Grand centre). En effet, il vient d’être décidé de laisser une partie de cette pelouse évoluer en prairie, plus naturelle. C’était le meilleur moment pour démarrer un suivi !
De la vie sous nos pieds ?
Avez-vous déjà pris le temps d’observer de quoi est faite « l’herbe » de nos pelouses ? C’est le défi qu’ont relevé les participants à la formation Florilèges. Et ils n’ont pas manqué de surprises ! A votre avis, combien d’espèces peut-on différencier dans ce carré ?