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Les menthes

Menthe des champs, Mentha arvensis © CACP – Emilie Périé

Il arrive que lors d’une promenade dans une prairie, un marais ou au bord d’un étang on soit accueilli par une odeur fraîche, « ça sent le dentifrice » pourrait-on dire. Ce parfum d’ambiance, plutôt agréable selon moi, est dà» aux menthes sauvages. Des plantes aux fleurs roses ou blanches de la famille des Lamiacées dont il existe plusieurs espèces.

Menthe des champs

Mentha arvensis – Triel-sur-Seine © CACP – Emilie Périé

Mentha arvensis se rencontre un peu partout dans la région, dans les prairies pâturées, les fossés, les chemins forestiers ; ou comme ici, au bord de la mare de l’Hautil. On reconnait ses inflorescences étagées à  l’aisselle des feuilles.

Menthe aquatique

Mentha aquatica – Cergy © CACP – Marion Poiret

Mentha aquatica préfère les milieux plus humides, les prairies inondables, les fossés, les noues, les marais, les bords des étangs de l’île de loisirs. Elle est aussi commune dans la région. Ses fleurs sont regroupées en glomérules (pompons) au sommet des tiges.

Menthe pouliot

Mentha pulegium – Osny © CACP – Emilie Périé

Mentha pulegium est plus exigeante. Elle se retrouve dans les milieux humides qui s’assèchent temporairement l’été. Elle a fortement déclinée au siècle dernier au point d’être devenue rare dans la région. Nous en avons trouvé quelques pieds dans le cimetière d’Osny : un creux s’est formé entre deux tombes, il maintient l’eau et le milieu humide l’hiver qui s’assèche pendant l’été ; idéal pour la menthe pouliot.

Et dans la tasse ?

Dans les jardins on rencontre Mentha spicata qui sert souvent dans les tisanes ou pour le fameux thé à  la menthe. Son inflorescence forme un épi ressemble un peu à  celui de Mentha suaveolens, la quatrième menthe indigène en àŽle-de-France. Mais il existe de nombreuses espèces et variétés de menthes à  travers le monde. Parait-il qu’elles sont toutes comestibles, mais restons prudents avec la cueillette sauvage.

En plus d’être odorantes pour nous, les menthes sont très appréciées par les insectes pollinisateurs.

Mentha spicata et son abeille sauvage © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

FLORIF

Retrouvez dans ces articles d’autres Lamiacées :

Le lamier amplexicaule

Le gardien de la bétoine

Et si on faisait une spirale aromatique ?

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L’halicte de la scabieuse

Halictus scabiosae femelle sur Centaurea jacea © CACP – Emilie Périé

Les halictes sont de petites abeilles solitaires. Dans le grand ensemble des abeilles sauvages (environ 1000 espèces en France), les Halictidae sont une famille importante qui regroupe de nombreuses espèces difficiles à  différencier. Heureusement certaines se démarquent, c’est le cas de l’halicte de la scabieuse, Halictus scabiosae. 

Quelques critères remarquables

On reconnait les halictes à  leur nervation alaire. Deux critères sont à  observer : la présence de trois cellules cubitales et la forme courbe de la nervure basale (elle est par exemple droite chez les andrènes, un autre groupe d’abeilles solitaires).

Nervation alaire caractéristique des halictes © CACP – Emilie Périé

Les mâles ont des antennes proportionnellement plus longues que celles des femelles. Chez Halictus scabiosae elles sont légèrement recourbées à  la pointe. Je trouve que cela lui donne un profil de bouc.

Halictus scabiosae mâle sur Cyanus segetum © CACP – Emilie Périé

Les femelles sont en général plus grosses que les mâles, avec des antennes plus courtes. Chez Halictus scabiosae mâle et femelle ont des bandes de poils blancs assez caractéristiques.

Halictus scabiosae femelle sur Tragopogon dubius © CACP – Emilie Périé

Mode de vie

Les halictes creusent des tunnels dans le sol pour y déposer leurs œufs au printemps avec une boulette de pollen en guise de réserve. A l’été, pendant la période de reproduction, les adultes sont en vol et se nourrissent de pollen et de nectar. Son nom de scabiosae indique les préférences alimentaires de cette espèce qui butine en priorité les scabieuses et les centaurées. Mais cette abeille très commune a un large spectre de fleurs sur son menu. Je l’ai vu sur des salsifis, des bleuets, des érigerons, …

Source :

L’halicte de la scabieuse par Quelestcetanimal?

Retrouvez d’autres abeilles solitaires :

L’andrène des campanules

La collète du lierre

L’anthidie à  manchette

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Les gaillets

Les gaillets sont des espèces de la famille des Rubiacées. On compte 17 espèces du genre Galium en àŽle-de-France, dont certaines très rares. Ces plantes ont en commun de petites fleurs à  4 pétales, blancs ou jaunes, et des feuilles verticillées (disposées en verticilles, des cercles de feuilles partant du même point).

Verticille de feuilles chez Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Voici deux espèces relativement communes sur le territoire

Galium aparine, le gaillet grateron

Fleurs blanches à  4 pétales et feuilles verticillées à  crochets de Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Le gaillet grateron porte bien son nom. Il est muni de très nombreux petits crochets qui accrochent très efficacement. Biologiquement, ces crochets permettent à  la plante de disséminer les fruits, voire des morceaux de plante complets qui se boutureront ailleurs, en se fixant dans la fourrure des mammifères. Certains racontent qu’ils s’en servaient plutôt pour embêter les filles dans la cour de l’école en accrochant des bouts de plante dans leurs pulls.

Fruits à  crochets de Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Galium verum, le gaillet jaune

Fleurs jaunes à  4 pétales de Galium verum © CACP – Emilie Périé

Le gaillet jaune est l’un des rares (voire le seul) gaillet à  fleurs jaunes en àŽle-de-France. A la différence du gaillet grateron qui s’accommode de tous les milieux, le gaillet jaune se rencontre essentiellement dans les prairies et les pelouses un peu hautes. Ils sont toutefois tous deux très communs dans la région.

Feuilles verticillées sans crochet de Galium verum © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Galium aparine, par FLORIF

Galium verum, par FLORIF

Retrouvez une autre plante à  crochets :

L’aigremoine

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La punaise arlequin

La punaise arlequin, Graphosoma italicum, est une punaise de la famille des Pentomidae. Elle est facilement reconnaissable à  son habit rayé de rouge et de noir. Mais avant de s’en vêtir, la petite punaise tout juste éclose de son œuf devra passer par 5 stades de mues jusqu’à  sa forme adulte.

Retraçons quelques-unes de ces étapes.

Larve au 4ème stade, Graphosoma italicum © CACP – Manon Heudron

Au 4ème stage larvaire, les jeunes punaises ont déjà  une belle taille. Leurs glandes odoriférantes commencent à  se voir nettement sur le dos. Les rayures se devinent sur le pronotum.

Sans surprise, ces punaises ont été vues sur des graines de carotte. Elles paraissent particulièrement apprécier les ombellifères dont elles consomment la sève et les graines.

Larve au 5ème stade, Graphosoma italicum © CACP – Emilie Périé

Au 5ème stade larvaire notre punaise a l’aspect d’un marbré au chocolat. Mais ne vous y trompez pas, les glandes odoriférantes sur son dos sont bien actives et libèrent une substance propre à  dissuader n’importe quel prédateur.

Dernière mue de Graphosoma italicum © CACP – Manon Heudron

Cette punaise toute rose, toujours sur une fleur de carotte, est tout juste sortie de sa dernière mue. Les ailes sont présentes, les rayures sont complètes, elle est prête à  devenir adulte.

Punaise arlequin adulte © CACP – Manon Heudron

Enfin, la punaise arlequin revêt son costume rouge et noir. Tout en continuant à  se nourrir d’apiacées (ici le cerfeuil des bois), les adultes entameront la reproduction et le cycle reprendra.

Sources :

La punaise arlequin, par Insecte.net

Retrouvez ici d’autres punaises rouges et noires :

Six punaises rouges et noires

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Le fruit d’Erodium cicutarium

Bravo à  Philippe qui a reconnu le fruit de l’érodium à  feuilles de cigà¼es, Erodium cicutarium.

Les fleurs de Erodium cicutarium © CACP – Gilles Carcassès

On l’appelle aussi érodium bec-de-grue, ou bec de héron, car comme les géraniums, son fruit a la forme du bec des grands échassiers.

Les fruits de Erodium cicutarium © CACP – Gilles Carcassès

A maturité le bec s’enroule et tombe avec le fruit au sol. Cette graine en tire-bouchon est étonnante. Les variations d’humidité font s’enrouler et se dérouler le ressort ce qui déplace la graine jusqu’à  une fissure ou un trou où elle se plante. Les tours et détours successifs du « ressort » visse la graine dans le sol où elle pourra germer.

La graine en tire-bouchon de Erodium cicutarium © CACP – Emilie Périé

Voyons un peu le fonctionnement de cette graine placée sur un mouchoir humide pendant 20 min (et accélérée 32x).

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D’autres plantes, comme l’avoine, utilisent la même stratégie pour la dispersion des fruits.

Sources :

Erodium cicutarium, par Sauvage du Poitou

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

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L’orobanche de la picride

L’orobanche du picris – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Ces fleurs blanches et velues en grappe appartiennent à  l’orobanche du picris. Si la plante n’est pas du tout verte, c’est parce que c’est une plante parasite. Elle se greffe à  une autre plante, elle, capable de photosynthèse, et puise ses ressources dans les racines de l’hôte. Il existe une douzaine d’orobanches dans la région, toutes associées à  un type de plante spécifique. L’orobanche du picris est la moins rare.

La voici à  un état un peu plus avancé.

L’orobanche du picris – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Quant au picris, la plante hôte, c’est une plante extrêmement commune.

Picris épervière, Picris hieracioides – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

C’est une astéracée liguliflore à  fleurs jaunes que l’on reconnait facilement au caractère accrochant de ses feuilles.

Feuilles à  poils crochus du picris © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France par Philippe Jauzein et Olivier NAwrot

Orobanche picridis, par FLORIF

Retrouvez dans nos articles d’autres espèces d’orobanches :

L’orobanche du lierre

L’orobanche pourprée

L'actualité de la Nature

Quatre plantains

On connait souvent le « plantain » comme remède apaisant lors de piqà»res d’insectes (notamment les moustiques), mais connaissez-vous tous les membres de la famille ? Dans le genre Plantago, les plantains, il existe 5 espèces présentes naturellement en àŽle-de-France (et des dizaines d’autres dans le monde).

Le plantain lancéolé

Plantago lanceolata, feuilles © CACP – Emilie Périé

Plantago lanceolata, a des feuilles lancéolées et dressées. L’épi est beaucoup plus court que la hampe florale (la tige portant l’épi).

Plantago lanceolata, épi © CACP – Emilie Périé

Le plantain lancéolé est extrêmement commun dans la région. On le rencontre dans tous les milieux.

Le grand plantain

Plantago major, feuilles © CACP – Emilie Périé

Le grand plantain a des feuilles arrondies et plaquées au sol. L’épi est au moins aussi long et souvent plus long que la hampe florale.

Plantago major, épi © CACP – Emilie Périé

Le grand plantain est extrêmement commun dans la région. On le retrouve dans tous les milieux et notamment les plus difficiles tels que les trottoirs, les pavés ou les pelouses très piétinées.

Le plantain moyen

Plantago media, feuilles © CACP – Emilie Périé

Le plantain moyen a des feuilles ovales et plus allongées que celles du grand plantain, appliquées au sol et beaucoup plus pubescentes. L’épi est « moyen », plus long que celui du lancéolé il reste plus court que la hampe florale.

Plantago media, épi © CACP – Emilie Périé

Plantago media est un peu moins commun que les deux précédents. On le rencontre dans les prairies et pelouses où le piétinement est moindre.

Le plantain corne-de-cerf

Plantago coronopus, feuilles © CACP – Emilie Périé

Le plantain corne-de-cerf a des feuilles dont la découpe rappelle les bois des cerfs. Les épis sont moyens, plus courts que la hampe florale.

Plantago coronopus, épis © CACP – Emilie Périé

Le plantain corne-de-cerf est assez commun dans la région, c’est un incontournable des milieux secs et piétinés : les trottoirs, les pavés, les pelouses rases et tassées. C’est une espèce plutôt habituée aux littoraux qui a été favorisée dans nos villes par l’utilisation de sel de déneigement.

Et enfin, le très rare plantain scabre (Plantago arenaria) que nous n’avons encore jamais vu sur le territoire de Cergy-Pontoise.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Le plantain lancéolé, par FLORIF

Le grand plantain, par FLORIF

Le plantain moyen, par FLORIF

Le plantain corne-de-cerf, par FLORIF

Retrouvez dans ces articles, d’autres plantes de la famille des Plantaginaceae :

Les linaires

La véronique de Perse

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Erratum – Le collier blanc

Le collier blanc, Acontia lucida – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Oups, une erreur d’identification s’est glissée dans le dernier article. Il ne s’agissait pas de l’érastrie noirâtre mais du collier blanc, Acontia lucida, un autre papillon de la famille des Noctuidae ; lui aussi plutôt rare dans la région. Sa chenille consomme essentiellement des liserons et des mauves.

Merci Julien pour ton œil averti !

Retrouvez sur le forum Insectes.org :

Des photos de l’Erastrie noirâtre

Des photos du Collier blanc

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Le collier blanc

Le collier blanc, Acontia lucida – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Le suivi de la faune des cimetières donne l’occasion de faire des rencontres étonnantes. Ce joli papillon par exemple, que nous avons croisé sur le cimetière végétalisé de Courdimanche.

Le collier blanc est un papillon de nuit (hétérocère) de la famille des Noctuidae (les noctuelles). Selon les données régionales il est rare en àŽle-de-France et n’a été vu que deux fois dans le département ces dernières années.

Ici l’adulte est posé sur une fleur de trèfle des prés, mais la chenille consomme essentiellement des liserons et des mauves.

Sources :

CETTIA

Le collier blanc, par lepinet

Retrouvez dans ces articles d’autres noctuelles :

Les noctuelles

Compagnon accompagné