Dans un précédent article nous avions vu les tapis de fleurs blanches du perce-neige, aujourd’hui nous allons voir la nuée de fleurs bleues/violettes de la jacinthe des bois.
Cette belle jacinthe sauvage, indigène en Ile-de-France, se retrouve en milieux forestiers comme les chênaies, les chênaies-charmaies et les hêtraies-chênaies, mais également dans les fruticées. Elle est capable de couvrir en grande densité des surfaces assez impressionnantes de boisements.
C’est une bulbeuse à floraison printanière en racème* simple, composé de 4 à 16 fleurs tubuleuses dont les tépales s’enroulent à leurs extrémités. Ses feuilles linéaires de 7 à 15 mm de large sont rassemblées en rosette basale. Elle mesure entre 15 et 40 cm de haut.
Racème* : Inflorescence en forme de grappe.
Sources :
Guide Delachaux des fleurs de France et d’Europe de Davis Streeter
Il existe sur l’agglomération bien des espèces d’orchidées et en voilà une aussi jolie qu’elle est commune : Anacamptis pyramidalis ou plus connu sous le nom d’Orchis pyramidal.
Telle la résidence des défunts pharaons, l’épi floral est plus ou moins de forme pyramidale, il est en général plus de forme conique ou même parfois carrément arrondie. On peut observer s’épanouir les fleurs roses violacées à blanches de mai jusqu’à juillet. D’une taille se situant entre 20 à 50 cm, cette orchidée se retrouve le plus souvent dans des sols calcaires secs et dans des pelouses assez peu humides ou les bois clairs. Les feuilles sont en formes de fer de lance pour une longueur de 10 cm max.
Sources :
La flore d’île-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Il y a quelques semaines, j’ai suivi une formation sur la reconnaissance des Characées. J’y ai découvert des plantes absolument fascinantes et dont la reconnaissance est relativement abordable. Je crois me souvenir en avoir vu il y a plus d’un an à Vauréal. J’espère qu’il me reste de quoi l’identifier.
Bonne nouvelle, j’ai bien quelques photos de l’herbier et encore mieux, il s’agit bien de characées !
Les characées font partie des algues vertes. Les différentes espèces tolèrent des conditions écologiques différentes, mais de manière générale, la présence de characées traduit une très bonne qualité de l’eau. Ces plantes ayant un grand besoin de lumière, elles ne tolèrent pas de fortes turbidités dans l’eau. Elles auraient même une action sur l’épuration de l’eau (des nitrates et des carbonates). Malheureusement, elle sont devenues terriblement rares.
Les plus vieux fossiles connus de characées datent d’il y a 420 millions d’années, c’est l’une des plus anciennes formes végétales connues. Une bonne partie des espèces ont disparu lors des cinq crises biologiques majeures, mais celles subsistant aujourd’hui existaient déjà il y a 400 millions d’années ! Une longévité exceptionnelle pour une espèce (on estime à 50 millions d’années la durée moyenne d’une espèce, entre apparition et extinction). Aujourd’hui, la sixième crise biologique et la disparition des milieux favorables ont fortement réduit les populations de characées. Il reste en àŽle-de-France 26 espèces (40 en France et environ 400 dans le monde). C’est un chiffre inquiétant compte tenu de l’intérêt patrimonial et écologique des characées mais relativement rassurant pour un naturaliste débutant dans le domaine : 26 espèces, on apprend vite les critères ! A titre d’exemple, les plantes à fleurs indigènes en àŽle-de-France sont environ 1600.
Gilles avait récupéré un fragment pour le photographier de près. D’après les critères de la clé de détermination, il s’agit de Chara vulgaris. Sans doute la moins rare des Characées d’àŽle-de-France, mais tout de même !
Lors de la formation, j’ai tenté quelques prise de photo des échantillons observés à la loupe. On voit ici l’oogone (la cellule reproductrice femelle) de Chara vulgaris.
La formation avait lieu du côté de Fontainebleau, hotspot de biodiversité dans la région, aussi, nous avons eu la chance de voir plusieurs espèces de characées (environ une dizaine). J’espère que mes prochaines prospections me permettront d’en trouver sur le territoire, certaines sont vraiment très élégantes.
La phasie crassipenne est une mouche de la grande famille des Tachinidae, qui compte plus de 10 000 espèces. Elle est facilement reconnaissable avec ses ailes feutrées et tachetées de noir. Nous pouvons l’observer de mai à octobre dans les prairies d’ombellifères et d’Astéracées, comme ici sur un érigéron (Erigeronsp.).
Chez le mâle, l’abdomen est aplati. Nous y retrouvons une couleur brune-orangée marquée d’une bande noire longitudinale bien visible, comme ci-dessous.
Les larves de la phasie sont des endoparasites (parasites internes) de plusieurs Pentatomidés, une famille de punaises. La femelle adulte pond ses œufs sur les futurs hôtes des larves qui auront un emplacement idéal pour se nourrir.
Cette branche d’un érable arrachée par un coup de vent pend dans un arbuste. Les feuilles sèches recroquevillées fournissent d’excellentes cachettes pour cette araignée qui d’ordinaire s’abrite sous une écorce ou dans la fissure d’un poteau en bois.
Marpissa muscosa fait partie de la famille des araignées sauteuses, les Salticidae. Celles-ci chassent à vue et bondissent sur leurs proies, quelquefois plus grosses qu’elles. Elles les paralysent alors avec leur venin puissant. Mais rien à craindre à les observer, leurs chélicères ne peuvent percer la peau humaine.
Ces araignées possèdent deux paires de gros yeux sur le devant, et deux autres paires d’yeux plus petits sur le dessus et les côtés du céphalothorax. Cela leur assure une vision à 360° ! Cette Salticidae semble fascinée par mon appareil photo qu’elle fixe avec intensité ! Ou peut-être est-ce le photographage qu’elle trouve fascinant ?
Le verger de Vauréal est un espace vert géré par la commune comme un sanctuaire de biodiversité. L’accès y est limité. Les espaces en herbe ne sont tondus que pour ménager des chemins. Les orchidées sont contournées. Des fruitiers ont été plantés, dont les fleurs et les fruits feront le régal des insectes et des oiseaux. Des nichoirs à mésanges et chauves-souris ont été installés. Des rocailles sont disposées pour accueillir lézards, araignées et insectes. Et une magnifique butte à insectes à été construite par la régie de la ville.
Le mâle du syrphe porte-plume sur une orchis bouc ;
Et même un criquet rose ! Promis, nous n’avons pas touché aux couleurs de la photo. Cette femelle, encore immature, est atteinte d’erythrisme, une mutation qui rend l’insecte tout ou partie rose. Mutation qu’elle n’aura probablement pas le temps de transmettre à sa descendance, car rose comme cela elle aura du mal à échapper à l’œil de la mésange ou de l’hirondelle qui n’en feront qu’une bouchée. Les oiseaux aussi se plaisent dans ce sanctuaire.
Bravo à Benjamin et Yann qui sont les premiers à avoir aperçu le charmant minois de la mésange à longue queue dans son nid.
Aegithalos caudatus, la mésange à longue queue est une vraie bâtisseuse. A l’aide de mousses et de lichens elle construit un nid ovale, entièrement fermé sauf pour une entrée circulaire sur le côté.
Le mâle et la femelle travaillent ensemble à la construction du nid. La femelle y pondra 8 à 10 œufs, puis environ 15 jours plus tard …
… les oisillons écloront !
Habituellement les pontes ne commencent qu’en avril. Celle-ci a été vue au nid dès début mars. Peut-être la conséquence des températures relativement hautes de cet hiver ?
Malgré la période de confinement et l’arrêt de nos activités sur le terrain et des animations, nous continuons de publier les nouvelles de la nature en ville trois fois par semaine. N’oubliez pas que nous sommes aussi sur Instagram et sur Facebook !
Retrouvez la chronique ornithologique de l’Agence Régionale de Biodiversité en àŽle-de-France, chaque jour un nouvel oiseau !
Les rapaces, dont les chouettes, se nourrissent de petits animaux (mammifères, insectes, amphibiens, oiseaux…) qu’ils avalent tout rond. La digestion des parties comestibles se passent directement dans l’estomac et les os et poils ou plumes restent intacts. Pour ne pas s’en encombrer le ventre, les rapaces en forment des boulettes (les fameuses pelotes) qu’ils recrachent par le bec. Rien à voir avec une crotte, il s’agit simplement d’un amas compact de poils et d’os.
Précieux indicateurs
Ces pelotes nous renseignent sur deux éléments : la présence des proies dans les environs et l’identité des prédateurs.
Par exemple en disséquant cette fameuse pelote nous y avons trouvé les restes d’une musaraigne et de deux mulots.
La forme des pelotes, et l’endroit où elles sont trouvées, renseignent sur l’identité du rapace (voir le guide de la LPO). Ici, nous pensons avoir dépiauté les restes du repas d’une chouette effraie.*
*Les filaments végétaux que certains ont identifiés sont des copeaux de bois. De nombreux nichoirs à effraie sont installés dans des bâtiments (comme des clochers) et des copeaux sont disposés au sol.
Merci à la LPO àŽle-de-France !
Dans cette affaire, nous n’avons aucun mérite. C’est la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO àŽle-de-France) qui organisait, avec l’appui de la Maison de la Nature de Vauréal, une animation à l’école des Hauts Toupets. L’intervenant avait ramené un seau entier de pelotes, et chaque enfant (ainsi que nous) a pu en disséquer une.
Soyons attentifs
En àŽle-de-France, on peut rencontrer 5 rapaces nocturnes : la chouette effraie (des clochers), la chouette chevêche (d’Athéna), la chouette hulotte, le hibou moyen-duc et le hibou des marais. Mais ce ne sont pas les seuls rapaces à produire des pelotes : les éperviers, les buses, les faucons et même les hérons, les corneilles et les pies en font aussi. Heureusement, elles sont toutes distinctes. C’est un bon moyen de repérer leur présence sur le territoire.
Vous vous demandez à quoi servent vos parties de BirdLab ? Vous le saurez bientôt, un article scientifique est en cours de rédaction. Vos commentaires ont, eux, déjà été analysés par les chercheurs du Muséum. Le bilan est très positif : les joueurs s’amusent, apprennent et font d’agréables découvertes. Vous aussi ?
Quelques règles à respecter
Outre le protocole (très simple) d’observation, quelques règles sanitaires sont à respecter pour garantir la bonne santé des mangeurs de graines :
Conserver le stock d’aliment au sec et à l’abris des rongeurs.
Renouveler le stock de graines tous les deux jours environ et ne pas surcharger les mangeoires.
Nettoyer régulièrement les mangeoires.
Une dernière partie ?
Vous n’avez de mangeoires chez vous pour profiter des 10 derniers jours de protocoles ? Faites comme nous ! Rendez-vous près de l’une des nombreuses mangeoires publiques présentes en France (la carte ici). A Vauréal nous avons vu des verdiers d’Europe, des mésanges charbonnières, des moineaux domestiques, des pinsons des arbres, des étourneaux sansonnets et des tourterelles turques.
En repérage du côté du jardin des Belles Jardinières, nous avons fait quelques rencontres plutôt sympathiques. Nous étions sur les traces d’un papillon aperçu au loin, nous demandant quel pouvait bien être cet hivernant déjà réveillé quand nous avons remarqué ces fait surprenants. Même en tout début de ce mois de février la nature est bien active.
Les véroniques et les stellaires sont en fleurs. Cinq ou six coccinelles se promenaient dans leur pa(s)radis, accompagnées par une chenille, un gendarme, des petits coléoptères et une très jolie mouche.
Sepsis fulgens fait partie de la famille des Sepsidae. Elle est reconnaissable à sa silhouette de fourmi et ses deux taches sur les ailes. Elle a une allure très élégante je trouve.
Elles étaient une petite dizaine à s’activer dans la jardinière centrale. A tournoyer et parader ainsi elles ont attiré l’attention d’un joli coléoptère tout vert.
Il y avait vraiment beaucoup d’insectes réveillés dans ce pa(s)radis. Sans doute que la douceur de cet hiver les aura engagé à commencer tôt leur saison d’activité. Espérons que d’éventuelles chutes de température ne leur soient pas préjudiciables.
En tout cas, nous avons de bons augures pour les pollinisateurs du printemps, l’hôtel à insectes juste à côté est occupé !
Retrouvez dans nos articles, d’autres insectes d’hiver :