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Les characées

Il y a quelques semaines, j’ai suivi une formation sur la reconnaissance des Characées. J’y ai découvert des plantes absolument fascinantes et dont la reconnaissance est relativement abordable. Je crois me souvenir en avoir vu il y a plus d’un an à  Vauréal. J’espère qu’il me reste de quoi l’identifier.

Herbier à  characées – Mare du Clos Levallois, Vauréal © CACP – Emilie Périé

Bonne nouvelle, j’ai bien quelques photos de l’herbier et encore mieux, il s’agit bien de characées !

Les characées font partie des algues vertes. Les différentes espèces tolèrent des conditions écologiques différentes, mais de manière générale, la présence de characées traduit une très bonne qualité de l’eau. Ces plantes ayant un grand besoin de lumière, elles ne tolèrent pas de fortes turbidités dans l’eau. Elles auraient même une action sur l’épuration de l’eau (des nitrates et des carbonates). Malheureusement, elle sont devenues terriblement rares.

Les plus vieux fossiles connus de characées datent d’il y a 420 millions d’années, c’est l’une des plus anciennes formes végétales connues. Une bonne partie des espèces ont disparu lors des cinq crises biologiques majeures, mais celles subsistant aujourd’hui existaient déjà  il y a 400 millions d’années ! Une longévité exceptionnelle pour une espèce (on estime à  50 millions d’années la durée moyenne d’une espèce, entre apparition et extinction). Aujourd’hui, la sixième crise biologique et la disparition des milieux favorables ont fortement réduit les populations de characées. Il reste en àŽle-de-France 26 espèces (40 en France et environ 400 dans le monde). C’est un chiffre inquiétant compte tenu de l’intérêt patrimonial et écologique des characées mais relativement rassurant pour un naturaliste débutant dans le domaine : 26 espèces, on apprend vite les critères ! A titre d’exemple, les plantes à  fleurs indigènes en àŽle-de-France sont environ 1600.

Fragment de Chara vulgaris © CACP – Gilles Carcassès

Gilles avait récupéré un fragment pour le photographier de près. D’après les critères de la clé de détermination, il s’agit de Chara vulgaris. Sans doute la moins rare des Characées d’àŽle-de-France, mais tout de même !

Chara vulgaris vue à  la loupe © CACP – Emilie Périé

Lors de la formation, j’ai tenté quelques prise de photo des échantillons observés à  la loupe. On voit ici l’oogone (la cellule reproductrice femelle) de Chara vulgaris. 

La formation avait lieu du côté de Fontainebleau, hotspot de biodiversité dans la région, aussi, nous avons eu la chance de voir plusieurs espèces de characées (environ une dizaine). J’espère que mes prochaines prospections me permettront d’en trouver sur le territoire, certaines sont vraiment très élégantes.

Sources :

La formation characées, par l’ARB-idf

Le guide des characées de France méditerranéenne

Les characées, par le CBNBL

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La jussie à  grande fleur

Station de jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Parmi les Bidens et menthes aquatiques, une autre fleur attire mon attention sur la plage de galets de l’île de loisirs : la jussie.

Les jussies sont des plantes aquatiques de la famille de Onagraceae qui forment des sortes de lianes rampantes, flottantes ou submergées. Bien qu’encore extrêmement rares dans la région, elles sont réputées pour leur caractère invasif qui peut entrainer des dysfonctionnements hydrauliques et biologiques dans les milieux où elles s’installent avec vigueur (eutrophisation, diminution de la biodiversité et de la qualité de l’eau).

Ludwigia grandiflora, la jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Les jussies ont été introduites comme plantes d’ornement de bassins en raison de leur belle floraison jaune. Elles ont largement conquis le sud de la France et remontent progressivement vers le nord, bien qu’elles ne soient quasiment pas présentes en àŽle-de-France.

Ludwigia grandiflora, la jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Ici, il s’agit de la jussie à  grandes fleurs, Ludwigia grandiflora, que l’on différencie de la jussie faux-pourpier, Ludwigia peploides, par la taille des poils sur ses tiges et la présence de stipules à  l’aisselle des feuilles.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Ludwigia grandiflora par TelaBotanica