Non classé

Pas un pissenlit : les Séneçons

Nous revoilà avec nos faux pissenlits et pour se faire on reste dans le thème avec des plantes de la famille des astéracées jaunes : j’ai nommé les Séneçons.

Il est possible d’observer une dizaine d’espèces de Séneçon en Île-de-France dont le célèbre Séneçon du Cap, le Séneçon jacobée, le Séneçon commun ou encore le Séneçon visqueux.

Sur le plan étymologique, Séneçon ou Senecio son nom scientifique, vient du latin senex « vieillesse » ou « sénescence » qui fait probablement allusion aux aigrettes blanches des fruits.

Séneçon commun, Senecio vulgaris – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le fruit du Séneçon commun est celui qui se rapproche le plus du pissenlit. Ce séneçon est une plante annuelle omniprésente et très abondante dans toute la région. Physiquement il présente de longs poils laineux formant souvent des bourres à l’aisselle des feuilles et rameaux, il se distingue par sa tige dressée et ramifiée, pouvant mesurer de 10 à 50 cm de hauteur.

Considéré comme une adventice urbaine, il se trouve facilement dans les friches, pépinières, décombres, trottoirs, jardins etc… Il n’est cependant pas le bien venu dans les prairies puisqu’il semble être toxique en cas d’ingestion par les herbivores.

Le séneçon de Jacobée, Jacobaea vulgaris © CACP – Emilie Périé

Du côté du séneçon de Jacobée (Jacobaea vulgaris) la différence avec le pissenlit est d’autant plus marquée que ce séneçon a deux types de fleurs : ligulées (en forme de pétale) et tubulées (en forme de tube) ; comme une pâquerette par exemple.

Ces fleurs ont un lien fort avec les pollinisateurs, on note par exemple le papillon Goutte de sang dont la chenille est inféodée au séneçon de Jacobée.

Tyria jacobaeae, chenille © CACP – Emilie Périé

Un webinaire spécial pollinisateurs

L’occasion de vous parler du deuxième épisode du cycle de conférences Fausses bonnes idées, « Les abeilles domestiques vs les pollinisateurs sauvages » qui aura lieu le 29 avril. Le programme complet et inscription sur la page de l’Agence Régionale de la Biodiversité.

Fausses bonnes idées © Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France

Retrouvez dans ces articles les autres fleurs de la série :

Pas un pissenlit : les crépis

Pas un pissenlit : la lampsane

Pas un pissenlit : les laiterons

Pas un pissenlit : les laitues

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Pas un pissenlit : les deux picris

Non classé

Pas un pissenlit : la lampsane

La lampsane commune, Lapsana communis © CACP – Emilie Périé

La lampsane est une fleur extrêmement commune dans la région. Jardins, trottoirs, sous-bois, champs, … on peut l’observer à peu près partout en fleurs pendant la période estivale.

La lampsane commune, Lapsana communis © CACP – Gilles Carcassès

Elle peut mesurer jusqu’à 80 cm de haut et présente des feuilles différentes entre la base et le sommet de la tige. Les feuilles les plus basses sont lobées (en plusieurs parties) alors que les plus hautes sont entières et lancéolées.

Feuille haute et lancéolée de lampsane commune, Lapsana communis © CACP – Emilie Périé

Son nom de Lampsane, emprunté au grec, fait référence à une plante comestible. Souvent en compagnie de l’alliaire ou des pissenlits elle était peut-être consommée en salade avec ses voisins de pousse. Mais il semblerait que ses graines plaisent plus aux poules.

Certains voient dans les bourgeons floraux une forme similaire à celles de mamelons, aussi en français mais aussi dans d’autres langues (comme l’anglais ou l’espagnol) elle est appelée Herbe aux mamelles.

Sources :

Le dictionnaire étymologique de la flore française, par JP Ferrari

Lampsane commune, FLORIF

Lampsane commune, TelaBotanica

Retrouvez les épisodes précédents de la série :

Pas un pissenlit : les laiterons

Pas un pissenlit : les laitues

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Pas un pissenlit : les deux picris

Non classé

Pas un pissenlit : les laiterons

Voici un nouvel épisode des confusions possibles avec le pissenlit : les laiterons. Le genre Sonchus, les laiterons, couvre quatre espèces en Île-de-France : trois communes et une plus rare. Elles ont en commun avec beaucoup d’astéracées à fleurs jaunes, de produire un latex, un lait blanc, à la cassure des parties jeunes. D’où le nom de laiteron. Le nom Sonchus fait lui référence à un chardon en grec. Et en effet, l’une des trois espèces, le laiteron rugueux, a des feuilles épineuses un peu à la manière des chardons.

Le laiteron rugueux, Sonchus asper

Le laiteron rugueux, Sonchus asper © CACP – Emilie Périé

Sonchus asper se reconnait à la forme de ses feuilles. Elles sont embrassantes et forment des oreillettes très arrondies. De plus les feuilles sont souvent rigides et épineuses sur les bords des limbes.

Le laiteron rugueux, Sonchus asper © CACP – Emilie Périé

Le laiteron des champs, Sonchus arvensis

Le laiteron des champs, Sonchus arvensis © CACP – Gilles Carcassès

Sonchus arvensis se reconnait lui grâce à la multitude de poils jaunes qui couvrent l’involucre du capitule (rappel : chacun des « pétales » jaunes est en réalité une fleur à part entière, aussi la « fleur » qui est un fait un regroupement de fleur est appelée un capitule). Le laiteron des champs est l’un des plus grands des quatre présents en Île-de-France.

Le laiteron des maraichers, Sonchus oleraceus

Le laiteron potager, Sonchus oleraceus © CACP – Emilie Périé

Sonchus oleraceus quant à lui n’a ni feuilles épineuses ni poils jaunes. Il a des feuilles plutôt souples. Et s’il s’appelle oleraceus, qui est souvent traduite par « des maraichers » ou « potager » c’est probablement qu’il était autrefois consommé en légume. Sans doute à la manière des épinards.

Le laiteron des marais, Sonchus palustris

Le laiteron des marais, Sonchus palustris © CACP – Gilles Carcassès

Enfin, Sonchus palustris est le plus rare de la bande. C’est aussi le plus grand, pouvant atteindre deux à trois mètres de hauteur. Il est lui aussi couvert de poils jaunes glanduleux mais ses feuilles sont très distinctes des autres laiterons. Elles sont bien moins découpées. De plus, comme son nom l’indique ce laiteron se rencontre dans les zones humides ou marécageuses.

Retrouvez les autres épisodes de la série :

Pas un pissenlit : les laitues

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Pas un pissenlit : les deux picris

Sources :

Sonchus asper, par FLORIF

Sonchus arvensis, par FLORIF

Sonchus oleraceus, par FLORIF

Sonchus palustris, par FLORIF

Non classé

Pas un pissenlit : les laitues

Voici encore un groupe d’espèces à ne pas confondre avec les pissenlits : les laitues. On parle ici bien sûr des laitues sauvages dont l’aspect est bien plus proche du pissenlit que les laitues comestibles cultivées (dont la plupart sont en fait des chicorées). Et si les feuilles de pissenlit sont comestibles on vous déconseille fortement les feuilles de laitues sauvages, voyez plutôt !

Feuilles de Lactuca serriola hérissées d’épines © CACP – Emilie Périé

On reconnaitra, entourant notre laitue, un Helminthotheca echioides.

On peut rencontrer en Île-de-France 5 espèces de laitues sauvages (du genre Lactuca) dont trois que l’on retrouve sur notre territoire : la laitue scariole, la laitue vireuse et la laitue des murailles.

Lactuca serriola, la laitue scariole à gauche, un pissenlit à droite © CACP – Emilie Périé

Tout comme le pissenlit, nos trois espèces de laitues ont des capitules floraux jaunes (ensemble de fleurs ligulées ressemblant à des pétales). Toutefois ceux des laitues sont plus petits et beaucoup moins fournis que ceux des pissenlits.

Lactuca muralis, la laitue des murailles (attention, une fleur de pissenlit se cache au milieu de la laitue) © CACP – Gilles Carcassès

Comme le pissenlit, les feuilles de la laitue scariole et de la laitue vireuse sont variables, elles peuvent être ovales ou alors fortement découpées. Elles sont en générales tournées de telle manière que le limbe se retrouve perpendiculaire au sol. Comme on a pu le voir plus haut, elles sont hérissées d’épines raides sur la nervure centrale et les bords du limbe. Les feuilles de la laitue des murailles sont toujours découpées avec des formes triangulaires marquées.

Lactuca serriola, la laitue scariole © Gilles Carcassès

Les trois espèces font des fruits de type akènes (fruits secs) surmontés de pappus qui leur permettent de s’envoler et de disperser les graines sur un vaste territoire. Ces akènes sont d’ailleurs un bon moyen pour différencier la laitue scariole de la vireuse, outre l’odeur (a priori la laitue vireuse sent particulièrement fort), les akènes de la laitue scariole sont bruns alors que ceux de la vireuse sont noirs. A observer l’été prochain !

Sources :

FLORIF – laitue scariole

FLORIF – laitue vireuse

FLORIF – laitue des murailles

Retrouvez les autres épisodes de la série :

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Pas un pissenlit : les deux picris

Pissenlit or not pissenlit ?

Non classé

Pas un pissenlit : la porcelle enracinée

Porcelle enracinée, butinée par un syrphe © CACP – Emilie Périé

Voici une nouvelle fleur jaune à l’aspect de pissenlit mais qui n’en est pas un : la porcelle enracinée. Cette fleur est extrêmement commune dans les pelouses, les gazons, les prairies ou les pâtures, où elle côtoie les « vrais » pissenlits.

Fleurs de porcelle butinées par un papillon © CACP – Emilie Périé

A la différence du pissenlit Taraxacum, la porcelle a des feuilles disposées en rosette à plat au sol et fortement couvertes de poils. La porcelle fait en générale une tige simple, faiblement ramifiée [pour rappel, le pissenlit fait une hampe florale creuse toujours simple] et peu poilue. Ses fleurs jaunes sont très semblables à celles du pissenlit et ses fruits, des akènes à pappus blancs également. Toutefois ceux de la porcelle paraissent plus denses et moins faciles à souffler.

Feuilles poilues de la porcelle enracinée © CACP – Emilie Périé

La porcelle enracinée s’appelle, en nomenclature scientifique, Hypochaeris radicata. « Radicata » vient du fait qu’elle a de grosses racines. « Hypochaeris » se décompose en « hypo » pour « en-dessous » toujours en référence à ses racines souterraines et « choiros » le porc. Il semblerait que les cochons avaient l’habitude de manger les racines de cette plante et que le sort leur était moins funeste que s’ils avaient tenté de manger les pissenlits par la racine !

Porcelles enracinées vues de dessus, feuilles en rosette © CACP – Emilie Périé

Il existe deux autres espèces de porcelles, la porcelle à feuilles tachetées et la porcelle glabre, mais celles-ci sont très rares dans la Région.

Sources :

Le dictionnaire étymologique de la flore française, par JP Ferrari

Hypochaeris radicata, par TelaBotanica

Hypochaeris radicata, par le CBNBP

Hypochaeris radicata, par l’INPN

Retrouvez l’épisode précédent de la série :

Pas un pissenlit : les deux picris

Non classé

Pas un pissenlit : les deux picris

Nous avions commencé à l’aborder dans l’article Pissenlit or not pissenlit ?, les confusions possibles avec le pissenlit sont légions pour le botaniste débutant. Nous allons présenter ici deux de ces faux-amis : la picride épervière et la picride fausse vipérine.

Des fleurs jaunes et des fruits à pappus sur lesquels on a envie de souffler, on a vite fait de penser au pissenlit.

Fleurs de Picris hieracioides, la picride épervière © CACP – Emilie Périé
Fruits de Helminthotheca echioides, la picride fausse vipérine © CACP – Marion Poiret

Pourtant ces deux plantes sont finalement bien différentes du pissenlit. Première différence : les Picris forment des tiges qui elles-même se ramifient et portent plusieurs capitules de fleurs jaunes.

Pied de Picris hieracioides, la picride épervière © CACP – Emilie Périé

Les feuilles sont également différentes. Même si la forme des feuilles peut ressembler à celle de certains pissenlit, les picris ont la particularité d’être très poilus et accrochants. Matthieu en fait régulièrement la démonstration : essayez de poser une feuille de pissenlit sur un tissu et elle glissera, en revanche les feuilles des picris font de très jolis ornements de chemise !

Feuille de picris sur la chemise de Matthieu © CACP – Emilie Périé

Enfin si ces critères permettent de reconnaître un picris d’un pissenlit, il en faut plus pour différencier les deux espèces. Regardons les feuilles de plus près : celles de la picride épervière sont lisses (bien que toujours très poilues!) alors que celles de la picride fausse vipérine présentent des boursouflures.

Picris hieracioides, la picride épervière à gauche – Helminthotheca echioides, la picride fausse vipérine à droite © CACP – Emilie Périé

Le terme de Picris fait référence au grec Pikros qui signifie « amer ». Sans doute que certains ont dû gouter les picris en salade comme les pissenlits et les ont trouvé encore plus amers. Pour ma part, vu les poils crochus qui recouvrent les feuilles, je ne m’y risquerais pas !

Ces deux espèces sont extrêmement communes dans la région. Entrainez-vous à les repérer !

Sources :

Helminthotheca echioides, par TelaBotanica

Picris hieracioides, par TelaBotanica

Retrouvez les autres séries botaniques :

A pompons et à épines

Des chatons dans l’arbre

Comme une pâquerette

L'actualité de la Nature

Pissenlit or not pissenlit ?

En voilà  une bonne question ! Ces petits soleils illuminent nos rues, nos chemins, nos pelouses et nos prairies et le novice aura tendance à  tous les nommer « pissenlit ». Mais un botaniste averti en vaut deux : la famille des « astéracées à  fleurs jaunes » compte des dizaines de membres !

Astéracées jaunes CACP – Emilie Périé

Voyez par exemple :

Astéracées jaunes CACP – Emilie Périé

Le pissenlit appartient au groupe des astéracées liguliflores. La particularité des astéracées, que l’on appelle aussi composées, est de ne pas présenter une seule fleur mais un capitule de fleurs. Chacun des « pétales » du pissenlit est une fleur complète. Comme elles ont toutes une forme de languettes, on dit que la plante est liguliflore. A la différence de la pâquerette ou du tussilage (Tussilago farfara sur l’image) qui eux ont en plus des fleurs en tube au centre du capitule.

Comment différencier toutes ces languettes jaunes ? L’astuce est de ne pas se concentrer sur la fleur, mais sur tout le reste de la plante. Le pissenlit, ou plutôt les pissenlits car le genre Taraxacum comprend des dizaines voire des centaines d’espèces, sont les seuls à  ne pas faire de tige mais seulement une hampe florale creuse. Critère indiscutable pour appeler un pissenlit un pissenlit.

Taraxacum sp., feuilles en dent de lion et hampe florale creuse © CACP – Emilie Périé

Pour les autres, il faudra s’intéresser à  la forme des feuilles, leurs positions, la ramification des tiges, la présence de poils, l’aspect des fruits, la présence de latex dans la plante… Par exemple, le genre Lactuca (les laitues) se distingue par la présence d’une rangée d’épines solides sur la nervure médiane des feuilles.

Feuille de Lactuca serriola © CACP – Emilie Périé

Un monde fascinant s’offre à  qui veut bien les observer de près. Une chose est sà»re, nos pollinisateurs ne les ont pas manquées. Les observations issues du programme SPIPOLL montrent que les pissenlits ont un grand pouvoir attractif sur nos amis les insectes. « Pour nourrir les butineurs, conservons nos pissenlits ! »

Pour aller plus loin :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Pissenlits mes amours, par le blog Bota et phyto so

La flore sauvage vous intéresse ? Vous pouvez suivre le dernier webinaire « Sauvage de ma rue » et retrouver l’ensemble des ressources du réseau Tela Botanica.

L'actualité de la Nature

Pissenlit

Devant la CAF de Cergy (quartier Grand centre) © CACP – Gilles Carcassès

Le pissenlit, symbole de la résilience de la nature ?

Cette plante vivace, l’une des plus communes de notre région, surgit là  où l’on ne l’attend pas, se contente de peu, fleurit généreusement toute l’année et disperse ses semences au moindre souffle de vent.

Capitule de pissenlit © CACP – Gilles Carcassès

Chaque graine insérée sur le capitule est prolongée par une aigrette qui permet le transport par le vent, quelques fois sur plusieurs kilomètres. Remarquez les petites épines orientées vers le haut qui empêcheront la graine de ressortir du sol, une fois insérée dans une fissure.

Coccinelle sur un pissenlit en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Les fleurs de pissenlit sont généreuses pour de nombreux insectes qui viennent s’y nourrir. Les abeilles, les fourmis et les coléoptères, comme cette coccinelle à  sept points, les fréquentent souvent. Ces fleurs sont comestibles : on en fait de bonnes gelées. Et les jeunes feuilles blanchies dans les taupinières font la meilleure des salades sauvages du printemps.

Un indicateur de gestion des pelouses

Floraison de pissenlits et de pâquerettes – Promenade des deux bois à  Cergy (fin avril 2013) © CACP – Gilles Carcassès

Les pissenlits prolifèrent quand la pelouse est tondue trop courte et trop souvent. A 6,5 cm de hauteur de coupe, on peut avoir 1% de pissenlit, et à  3,5 cm seulement on peut s’attendre à  50 % de pissenlits !

Le pissenlit inspire aussi les artistes !

Plafond de pissenlits © Magali Laffond

Ce plafond exposé au Domaine de Chaumont-sur-Loire est l’œuvre poétique de Duy Anh Nhan Duc, un artiste né à  Saigon en 1983, réalisée avec de véritables pissenlits cueillis un à  un à  la main !

Tableau de pissenlits © Magali Laffond

Là  c’est un tableau mural, du même artiste.

Sources :

Pissenlit dent de lion, la star, par Sauvages du Poitou

L’entretien écologique des pelouses, par la Mission eau Alsace

Le secret du vol des aigrettes de pissenlit, par Guru Med