Très discret, sauf lorsqu’il se perche pour chanter, ce petit oiseau ressemble fort au moineau domestique par sa taille et son plumage gris brun. Mais il s’en distingue par une dominante plus grise et une silhouette plus svelte. Et son bec long et fin trahit son régime alimentaire : c’est un insectivore.
Les accenteurs mouchets qui nichent sur notre territoire sont sédentaires mais la population hivernale de cette espèce est largement renforcée par des migrateurs en provenance d’Europe du Nord (jusqu’en Norvège). Cet oiseau se contente d’un territoire restreint, aussi il est fréquent de l’observer en ville, y compris dans les jardins de très petite taille.
Il installe son nid bien caché dans un buisson, souvent à moins de 1,50 mètre de hauteur. Sa vie amoureuse est un peu scandaleuse : les trios sont fréquents…
Son caractère sédentaire lui fait modifier son régime alimentaire en hiver : faute d’insectes, il se nourrit alors de graines au sol et de petites baies dans les arbustes.
J’ai cru entendre un loriot sur les hauteurs de Vauréal. Ca m’a rappelé ma jeunesse. La cousine de mon grand-père me racontait qu’autrefois tout le monde à la campagne comprenait le chant des oiseaux et que ceux-ci chantaient en occitan.
Ecoutons la cousine :
Le paysan, à la vigne depuis le lever du soleil, ouvre son panier pour sortir sa collation de 10 heures. Sa femme lui a préparé un bon morceau d’omelette. Le loriot, jamais avare de remarques sur la nourriture, siffle : « Biro l’iou. Biro l’iou. Se l’avio, lou biraio ! » (Retourne l’œuf. Retourne l’œuf. Si je l’avais, je le retournerais ! »). Et s’il n’y a pas d’omelette, le gourmand entonne : « Son maduras las cerièsas ? Se n’aviai, ne manjariai ! » (Elles sont mà»res les cerises ? S’il y en avait, j’en mangerais ! »).
Les paysans modernes, avec le bruit des tracteurs, ont perdu ce contact intime avec les oiseaux dont le chant rythmait les journées de labeur de leurs aà¯eux. Leurs conversations leur faisaient une compagnie. Et ils écoutaient leurs sages conseils : « Paie tes dettes, paie tes dettes ! » disait la caille des blés.
Aujourd’hui, il n’y a plus guère que les ornithologues pour s’intéresser à ces mimologismes. Moi qui les fréquente, je peux vous assurer qu’à Cergy-Pontoise, les oiseaux sédentaires chantent en français. Perché sur son grand arbre, le pigeon ramier assoiffé ne répète-t-il pas inlassablement « Paye ton coup, tonton !… » ? Il n’est pas le seul à avoir soif, le pic vert appelle la pluie : « Pleut ! Pleut! Pleut! Pleut ! ».
Pour le bruant jaune, un peu bellâtre, rien de plus facile, il chante : « Je suis le bruant jooooone ». Et l’insouciante fauvette à tête noire : « Allons donc, il fait beau, faut sortir ! ». Quant au pinson, qu’est-ce qu’il fringote mille fois par jour ? « Dis, dis, veux-tu que je t’estropie, mon p’tiot ? ». D’accord, ça n’a pas beaucoup de sens, mais on ne va pas exiger un discours d’académicien d’une si petite cervelle…
Cet article a été publié le 9 avril 2016 dans le numéro Hein??? du journal « Dur de la feuille », créé dans le cadre de la manifestation Traits bruyants à Cergy-Pontoise.
Plusieurs couples de faucons crécerelles se reproduisent à Cergy-Pontoise. Voici un joli mâle, reconnaissable à sa tête et sa queue grises, observé ces jours-ci près de l’Université de Cergy-Pontoise à Neuville. Il scrute le sol depuis le sommet d’un jeune frêne au bord d’un champ. Cette espèce consomme essentiellement des petits mammifères, notamment des campagnols. Avec les chouettes et la buse, ils assurent une nécessaire régulation de ces rongeurs.
Maître corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage ? Non, un croissant industriel à l’huile palme… Que voulez-vous, il faut vivre avec son époque : c’est de nos jours beaucoup plus facile de récupérer un croissant tombé sur le chemin de l’école qu’un camembert.
Et d’ailleurs en ville, maître corbeau est une corneille. C’est même l’un des oiseaux les plus fréquents sur notre territoire. Elle arrive en septième position de nos comptages d’oiseaux en avril 2015 à Cergy-Pontoise, après le pigeon ramier, l’étourneau, le merle noir, la pie, la mésange charbonnière et le moineau domestique.
Le corbeau, le vrai, est un oiseau plus campagnard et plus farouche. J’en ai croisé quelques-uns dans un centre équestre à Achères. On le reconnaît à son bec plus clair.
Dans la vallée de la Viosne à Osny, je remarque ce petit tas de couleur grise au pied d’un escarpement rocheux. Un malotru serait venu dans cet endroit reculé pour vider un cendrier ?
Je vérifie la nature du dépôt.
Ce sont des centaines d’arêtes et d’écailles de petits poissons ! Voilà qui est bien surprenant, même si la Viosne n’est pas très loin.
Il me suffit de lever le nez pour avoir l’explication. Ce terrier dans la falaise est celui du martin-pêcheur que je croise parfois aux abords du parc de Grouchy ! Et ces résidus de poissons non digestibles sont recrachés par le martin-pêcheur sous forme de pelotes de réjection. Comme elles ne contiennent aucun poil, à la différence de celles des rapaces, elles n’ont pas de tenue et se désagrègent très vite.
Ce beau conifère au tronc élancé à l’écorce rouge, visible dans le parc du château de Marcouville à Pontoise, est un séquoia à feuilles d’if, originaire de la région côtière de Californie. Son écorce molle et épaisse est ignifuge ce qui lui permet de survivre aux incendies de forêt. Il peut atteindre 115 mètres de haut dans son pays d’origine et vivre très probablement plus de 1000 ans.
A un mètre du sol, dans une profonde fissure de son écorce nous découvrons ce gland, qui n’est pas venu là tout seul. C’est une « forge » de pic épeiche ou de sittelle. Ces oiseaux forestiers pratiquent ainsi pour décortiquer commodément les glands et les noisettes qu’ils ajoutent à leur menu en hiver.
La sittelle, pour établir son nid, réutilise d’anciennes loges de pics. Justement un couple de sittelle a été vu l’an dernier entrer et sortir d’un trou dans la partie haute du tronc de cet arbre.
Cette vue rapprochée permet de voir aussi les feuilles de ce sequoia semblables à celle de l’if.
Il existe un autre séquoia, aux feuilles en écailles comme les thuyas, c’est le séquoia géant (Sequoiadendraon giganteum). On peut en voir de beaux spécimens au parc du château de Menucourt.
Quel est cet oiseau dans ma mangeoire ? Ces photos vous montrent les cinq visiteurs ailés du jardin les plus fréquemment observés aux mangeoires. Nous indiquons pour chacun si son régime alimentaire est plutôt à base d’insectes (insectivore) ou de graines (granivore). Les insectivores ont le bec plus fin que les granivores.
Ces deux espèces de mésanges représentent à elles seules presque la moitié des observations. Arrivent ensuite le chardonneret élégant, le verdier d’Europe, le rouge-gorge familier, le moineau domestique, le pinson des arbres, la sittelle torchepot…
Invité par la ferme pédagogique de Pontoise à participer à un inventaire ornithologique du parc du château de Marcouville, j’ai pu faire quelques photos entre deux averses.
Qui se gave des chatons de ce grand charme ? C’est la perruche à collier. Elles sont arrivées sur le territoire de l’agglomération depuis un an environ et gagnent du terrain. Une petite population, dont un individu de couleur jaune d’or, est observée régulièrement à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.
Le grimpereau, comme les pics, prend appui sur sa queue rigide pour grimper dans les arbres. A l’aide de son bec recourbé, il débusque dans les fissures des troncs et des branches les insectes et les araignées dont il se nourrit.
Une morsure sur une racine d’aulne au bord de la rivière nous intrigue. La trace d’un rongeur féroce, sans aucun doute.
De retour dans les locaux de la ferme, nous interrogeons Valentin et Pin-up qui se déclarent totalement innocents. Le coupable est le ragondin qui a creusé son terrier sur la berge.
Un couple de cygnes a entrepris la construction d’un nid au bord du bassin du parc François-Mitterrand à Cergy. Ils assemblent les feuillages disponibles dans le secteur : carex, miscanthus, iris des marais, baldingère, massettes…
Auront-il plus de succès dans leur entreprise que l’an dernier ?
Les derniers comptages Wetland ont recensé 279 cygnes tuberculés pour l’Ouest parisien, dont 26 à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise et 3 au parc de Grouchy à Osny. Introduite au XVIème siècle comme oiseau d’ornement, cette espèce s’est multipliée rapidement en Ile-de-France, passant de 20 couples en 1978 à 100 couples en 1998. Aujourd’hui, au moins 400 couples peuplent les étangs, rivières et bassins de la région.