Comme chaque automne, le Club Mycologique Conflanais organise son exposition annuelle de champignons, à la MJC Les terrasses à Conflans. Une occasion unique pour découvrir les champignons de notre région et bénéficier des conseils des bénévoles passionnés et très compétents de cette association.
Deux conférences sont prévues dans le cadre de cette manifestation :
samedi à 15 h Champignons cavernicoles par Marie-Louise Arnaudy
dimanche à 15 h Des ( vilains ) insectes … et des hommes par Alain Martinet
Ces Clathrus ruber ont été vus ces jours-ci dans les jardins de l’école Du Breuil à Paris. Leur odeur cadavérique attire de nombreuses espèces de mouches, dont celle belle Cynomya mortuorum, aux joues mordorées.
N’est-il pas joli ce syrphe avec son costume de valet de chambre ?
Les larves de cet hélophile suspendu, à l’instar de celles de la mouche Batman, ne sont pas des prédatrices de pucerons. Elles vivent dans la vase ou les eaux très chargées en matière organique. Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar ; ils sont très fréquents sur les fleurs jusqu’en octobre. Le soleil d’automne leur va si bien…
Les prairies du parc François-Mitterrand à Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à accomplir le cycle de la vie.
On reconnaît à gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.
Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.
Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.
Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.
Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.
Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !
Un inventaire de biodiversité se fait en plusieurs passages pour compléter les observations avec l’arrivée de nouveaux habitants. Quoi de neuf par rapport à notre visite du 22 juin 2016 ?
Avec les chaleurs de l’été, de nouvelles espèces de papillons sont apparues : le paon de jour, le vulcain, l’azuré des nerpruns.
Les ombelles des carottes sauvages sont bien épanouies et nous trouvons quantité d’insectes floricoles : Cteniopus sulphureus, Rhagonycha fulva, Trichius fasciatus, Arge cyanocrocea, Myathropa florea, Graphomya maculata…
Les larves de Arge cyanocrocea ont pour plante hôte la ronce, qui ne manque pas dans le secteur.
Les larves de la trichie fasciée se nourrissent de bois pourri. Au second plan, on aperçoit Cteniopus sulphureus, fréquent sur les fleurs de carottes. Ses larves consomment des matières végétales en décomposition.
Les larves de Myathropa florea affectionnent les eaux stagnantes. Le dessin sur son thorax lui vaut son surnom de « mouche tête de mort » ou encore « mouche Batman ».
La floraison des berces communes attire aussi de nombreux diptères.
La larve de Graphomya maculata se nourrit d’autres insectes dans l’humus des sols humides. C’est un insecte typique des bords de mares.
En repartant, nous croisons ce drôle de papillon dans une friche où pousse la tanaisie, plante hôte de la chenille de cette espèce : Gillmeria ochrodactyla.
Chaque année en juin, les premiers boutons de fleurs de mes hémérocalles sont boursouflés et ne s’épanouissent pas. Ce sont surtout les variétés jaunes et les brunes qui sont touchées. Un moucheron est le responsable de ces déformations : en ouvrant un bouton on peut voir les nombreux asticots, bien à l’abri des prédateurs derrière les pétales épaissis.
Le petit insecte que l’on voir en silhouette devant mon index sur cette photo est un hyménoptère parasitoà¯de, une micro-guêpe qui pond dans les œufs ou les larves d’autres insectes. Il n’est sans doute pas là par hasard. Ces parasitoà¯des limitent de façon naturelle la propagation des ravageurs. La main du jardinier peut aussi agir efficacement en retirant et en détruisant les boutons contaminés à mesure de leur apparition.
Passé le début du mois de juillet, les boutons floraux ne sont plus attaqués, les larves de la cécidomyie sont déjà tombées au sol, elles s’y nymphoseront et donneront la nouvelle génération d’adultes au printemps suivant.
Le cirse maraîcher (Cirsium oleraceum) est présent sur notre territoire dans les vallées de la Viosne et du ru de Liesse, ainsi qu’au bord de l’Oise, dans les endroits marécageux. C’est un chardon assez élevé, aux grandes fleurs pâles et aux feuilles larges.
Voici trois bestioles surprenantes et peu courantes que l’on peut observer sur cette plante. Ces photographies ont été prises au parc de Grouchy à Osny.
Ce très joli diptère est Tephritis conura, il est inféodé à cette plante. La femelle pond dans ses boutons floraux.
Cixius cunicularius est un homoptère de la famille des Cixiidae. Il affectionne les bords de rivière, tout comme le cirse maraîcher. On le trouve sur la végétation basse.
Cet insecte déguisé en tortue verte n’est pas une punaise, mais bien un coléoptère de la famille des Chrysomelidae (vaste famille !). L’avant, c’est du côté des antennes. Ses larves consomment les feuilles de divers chardons, dont le cirse maraîcher.
Réponse de la devinette publiée le 1er juillet 2016 : si ce diptère a un si long abdomen, c’est pour ne pas se piquer les fesses quand il pond dans les fleurs des cirses !
Entre 1973 et 2006, Urophora stylata a été utilisé comme moyen de biocontrôle en Amérique du Nord pour lutter contre le cirse commun qui est là -bas une plante invasive. Les boutons floraux infestés par les larves de cette mouche produisent en effet beaucoup moins de graines.
Sur le chemin de halage à Neuville-sur-Oise, nous croisons un imposant pied de bardane bientôt prêt à fleurir.
Perchée sur le bord d’une de ses feuilles, une petite mouche aux ailes ornées semble nous surveiller.
En fait, nous comptons une dizaine de ces mouches sur cette plante, toutes des mâles de la même espèce, inféodée à la bardane : Tephritis bardanae. Il y a fort à parier qu’elles ne guettent pas le passage des naturalistes, mais bien plutôt l’arrivée des femelles. En bons petits mâles, ils agitent ostensiblement leurs ailes dès qu’ils se croisent d’un peu près. Ces manœuvres de défense territoriale semblent efficaces, car les concurrents s’éloignent et se répartissent sur la plante.
Les femelles fécondées pondront dans les boutons floraux et les larves consommeront la partie charnue des capitules.
Retrouvez dans nos articles d’autres espèces de cette famille de jolies mouches, les Tephritidae :
La Maison de la nature de Vauréal organisait mercredi 15 juin 2016 une sortie dans la zone naturelle des berges de l’Oise à Maurecourt.
Gilles Carcassès et Marion Poiret de la cellule biodiversité de la CACP avaient préparé un joli programme : un petit tour d’une heure et demie dans ce bel espace puis, pour finir, l’observation de quelques habitants de la mare.
Les odonates étaient au rendez-vous. Il n’y avait qu’à faire deux pas dans les hautes herbes pour voir s’envoler une myriade d’agrions.
L’agrion éclatant est une demoiselle que l’on trouve typiquement au bord des fleuves et des rivières lentes aux berges ensoleillées. Le mâle est bleu métallisé avec les ailes fumées tandis que la femelle est verte.
L’agrion à larges pattes possède des tibias très dilatés avec un trait noir longitudinal, ce qui fait un bon critère de détermination. Pour observer cette particularité, il faut utiliser un angle très particulier lors de la prise de vue et croyez moi, ce n’est pas chose facile !
Voici un exemple parfait de ce qu’est le mimétisme batésien, rencontré chez de nombreuses espèces de syrphes. On pourrait facilement prendre ce diptère pour une guêpe à cause de son abdomen rayé de noir et de jaune. Pourtant, il est tout à fait inoffensif ; il utilise cette ressemblance comme mécanisme de défense afin de dissuader les prédateurs. Ce syrphe est communément appelé « syrphe tête de mort » ou encore « mouche batman » à cause du motif présent sur son thorax. La plante sur laquelle il se trouve (probablement un cerfeuil des bois) fournit une très grande quantité de nectar facile d’accès, ce qui est favorable pour beaucoup d’insectes.
Ce petit coléoptère de la famille des Oedemeridae est très fréquemment trouvé sur les fleurs car il se nourrit de pollen. Le mâle de cette espèce est facilement reconnaissable à ses fémurs postérieurs enflés.
Un précédent article montrait une petite larve de triton trouvée dans un bassin du parc du château de Menucourt. Cette fois-ci, c’est une larve à un stade un peu plus avancé qui a été observée, les quatre pattes ont poussé et elle a gagné en taille.
Ces larves d’anisoptères (probablement de la famille des Libellulidae) étaient présentes en très grand nombre dans la mare. Elles sont beaucoup plus grosses que les larves de zygoptères mais sont moins longues. Elles se nourrissent de petites proies. Je l’ai appris à mes dépens lorsque j’ai eu la « bonne » idée de mettre tous les insectes que j’avais trouvés dans le même bac d’eau claire… Le temps de faire un aller-retour à la mare et trois petites larves avaient disparu.