Non classé

Des chauves-souris à  Cergy-Pontoise

Pispistrelle sp. – Cergy © CACP – Emilie Périé

Halloween toujours, passons cette-fois à  un groupe d’espèces tout aussi mal-aimées que les araignées : les chauves-souris ou chiroptères (littéralement « main ailée »).

En effet, en plus d’être associées à  la nuit, la peur et les vampires, les chauves-souris ont en ce moment, à  tort, assez mauvaise presse (Lire l’article Coronavirus et biodiversité, par Grégoire Loà¯s – ARB-idf). Pourtant ce sont de formidables alliées. Toutes les chauves-souris de France métropolitaine sont strictement insectivores. Et en période d’allaitement et de nourrissage des jeunes elles consomment des quantités impressionnantes de moustiques, papillons, mouches et autres insectes potentiellement ravageurs de culture. Or, Gilles nous le présentait en 2017, les chauves-souris en France comme en àŽle-de-France sont gravement menacées.

Qu’en est-il à  Cergy-Pontoise ?

Pipistrelle commune © CACP – Emilie Périé

Sur le territoire de l’agglomération de Cergy-Pontoise les données commencent à  se construire concernant la présence des chiroptères et ce grâce à  trois démarches : le suivi des chauves-souris dans le cadre de l’étude Cimetières Vivants, un suivi spécifique réalisé cet été dans le parc de Grouchy (Osny) et le parc des Larris (Pontoise) par Carto-Echo et une étude sur l’ensemble du territoire dans le but de définir la trame noire, par Biotope.

Les inventaires ont été réalisés à  l’aide d’audiomoths, de petits boitiers équipés de micros qui enregistrent tous les signaux en ultrasons durant une nuit. Les enregistrements sont ensuite analysés par des experts acousticiens qui sont capables de déterminer grâce aux fréquences enregistrées l’espèce de chauve-souris qui passait à  ce moment-là  de la nuit. Et les résultats sont plutôt encourageants.

Un audiomoth installé dans le parc de Grouchy – Osny © CACP – Emilie Périé

Sur les 20 espèces connues en àŽle-de-France, 16 sont présentes sur le territoire de Cergy-Pontoise, dont 9 rien que sur le parc de Grouchy. Et les enregistrements ont clairement établi la présence de petit rhinolophe, une espèce en danger d’extinction dans la région.

Ces études seront suivies d’autres afin de suivre l’évolution des populations sur le territoire et de détailler les sites de gîtes hivernaux et estivaux des différentes espèces. Les études feront bien entendu place à  des mesures de protection et à  des aménagements en faveur de ces mammifères volants. On espère également pouvoir vous proposer des images des différentes espèces. D’ici là  vous pouvez vous aussi procéder à  de petits aménagements pour préserver ces jolies petites bêtes en suivant les conseils de l’association Azimut230.

Pour aller plus loin :

La liste rouge des chiroptères en àŽle-de-France

Coronavirus et biodiversité, par Grégoire Loà¯s – ARB-idf

Les résultats des relevés à  Osny et Pontoise, par Carto-Echo

Ma thèse en 180 secondes par Elise Sivault, sur la diversité des chauves-souris

Agenda :

Défi In(se)ktober jour 29 : dessiner une punaise

Non classé

En matière de toile

Toile orbitèle – Cergy © CACP – Emilie Périé

A quelques jours d’Halloween, alors que les maquillages, dessins et décorations vont prendre place dans les maisons et salles de fêtes il m’a semblé approprié de parler de toiles d’araignées. Et le pluriel a son importance. En effet, la toile « classique », en deux dimensions, géométrique et bien symétrique comme on peut la voir sur l’image ci-dessus grâce aux millions de gouttelettes d’eau déposées par la brume matinale, n’est qu’une forme de toile parmi bien d’autres.

Attention, florilèges de soies, de pattes et d’yeux dans les clichés suivants.

Les toiles orbitèles

Metellina segmentata, l’épeire d’automne et sa proie © CACP – Emilie Périé

Les toiles dites orbitèles sont des toiles planes, géométriques, généralement tissées en cercles concentriques. Ce sont des toiles de chasse. La soie est collante et les proies qui s’y prennent sont ainsi immobilisées à  la merci de l’araignée qui attend le plus souvent au centre de la toile et détecte la moindre vibration sur les fils. Ces toiles sont assez fragiles et l’araignée la reconstruit presque tous les jours en recyclant la soie qu’elle ingurgite chaque jour (en y récupérant au passage les plus petits insectes collés et pour lesquels elle ne s’est pas déplacée).

Ces toiles sont assez caractéristiques de la famille des Aranéidées, les épeires, bien que d’autres araignées les utilisent également. Si le principe est le même pour toute, chaque espèce y va de son originalité. Par exemple, l’araignée Zygiella x-notata ne tisse jamais le quartier supérieur de sa toile. L’épeire frelon, elle, rajoute un stabilimentum en forme de zig-zag, comme une cicatrice de couture.

Argiope bruennichi, l’épeire frelon et son stabilimentum © CACP – Gilles Carcassès

Des toiles avec retraite

D’autres araignées forment des toiles plus solides et plus pérennes, qui servent à  la fois de terrain de chasse mais aussi d’abri. Par exemple, Agelena labyrinthica construit une toile en forme de nappe dans la végétation à  laquelle elle rajoute un tunnel dans lequel elle s’abrite en attendant les proies.

Agelena labyrinthica dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Les tégénaires ont un peu le même modèle de toile dans les maisons.

Les araignées de la famille des Therediidées construisent également des tunnels mais beaucoup plus courts.

Theridion dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Toiles d’apparence anarchique

D’autres araignées bâtissent des toiles qui nous paraissent anarchiques mais dans lesquelles elles se repèrent sans mal.

Neriene radiata © CACP – Emilie Périé

Neriene radiata forme une toile en trois dimensions dans laquelle elle évolue la tête en bas.

Steatoda triangulosa dans sa toile avec sa proie © CACP – Emilie Périé

Steatoda triangulosa fait une toile dite irrégulière, mais qui parait efficace pour la capture de proies.

Pisaura mirabilis, la pisaure admirable © CACP – Gilles Carcassès

La pisaure admirable tisse une toile telle une chevelure tombée sur la végétation.

Il existe ainsi de nombreuses spécificités qui rendent les toiles d’autant plus fascinantes. L’amaurobe féroce est l’une des seules sur notre territoire à  peigner la soie ce qui lui donne un aspect bleu nacré. Les plus petites araignées lancent des fils dans l’air pour s’en servir de parachute et se déplacer (on appelle se phénomène le ballooning). Les chasseuses à  l’affut comme les araignées crabes, les salticidées, ou la zoropse ne construisent pas de toiles pièges. En revanche presque toutes utilisent la soie pour fabriquer les cocons de leurs œufs.

Et vous, avec quel type de toile allez-vous décorer votre Halloween ?

Source :

Guide Araignées de France et d’Europe par Michael J. Roberts, Editions Delachaux et Nieslté

Agenda :

Défi Insektober jour 27 : dessiner une mouche scorpion

Non classé

La Chlore perfoliée

Non, ceci n’est pas un article sur le chlore présent dans l’eau de votre piscine favorite mais bien un article sur une jolie petite plante annuelle à  floraison estivale de la famille des gentianaceae.

Blackstonia perfoliata – Cergy © CACP – Emilie Périé

On retrouve notre chère Chlore ou Blackstonie dans les zones à  humidité marquée au moins temporairement, comme les bas-marais, les friches, les jachères…

Cette plante comprise entre 20 et 60 centimètres a des feuilles bien particulières. De couleur glauque (bleu/gis), ses feuilles sont également perfoliée, elles embrassent entièrement le rameau si bien qu’on croirait que la tige traverse le limbe.

Fleur de Blackstonia perfoliata – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Le genre « Blackstonia » a été donné à  cette plante en l’honneur de John Blackstone, pharmacien et botaniste anglais du 18ème siècle.

Bouton floraux de Blackstonia perfoliata – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot,

Blackstonia perfoliata par Tilo-botanica

Non classé

Une plante scorpion ?

Voici une plante vivace de la famille des Boraginaceae plus que classique. Le myosotis est assez répandu dans nos jardins et massifs. Il se décline en beaucoup d’hybrides horticoles, mais aujourd’hui nous nous intéressons à  Myosotis scorpioides, une espèce sauvage qui aime avoir les pieds dans l’eau.

Fleurs de Myosotis scorpioides – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Le myosotis faux-scorpion ou plus connu sous le nom de myosotis des marais, est une espèce fréquente des zones humides, des berges ou des bords de cours d’eau. Elle mesure entre 20 et 50 centimètres. On le repère dès le premier coup d’œil grâce à  ses multitudes de petites fleurs roses ou bleues et ses longue feuilles lancéolées et couvertes de petits poils comme sur la tige. Attention à  ne pas le confondre avec le myosotis cespiteux.

Feuilles et détail de la pilosité sur Myosotis scorpioides – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

C’est également une plante importante pour les cours d’eau car elle fait partie des nombreuses plantes qui participent à  la stabilisation des berges et luttent contre l’érosion.

Sources :

La flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici d’autres plantes de la famille des BORAGINACEAE :

La pulmonaire à  longues feuilles

La buglosse toujours verte

L’héliotrope d’Europe

Vipérines

Agenda :

Défi In(se)ktober : dessiner un éphémère.

Non classé

Un arbuste étonnant

Lors d’un inventaire aux étangs de Cergy-Neuville, nous avons rencontré un arbuste avec une splendide coloration automnale, mais le mystère était total quant à  savoir quel genre d’arbuste nous avions là  !

Des feuilles de houblon, des fruits semblables à  de grosses groseilles, des fleurs d’hortensia, une couleur automnale comme un liquidambar et enfin les pieds presque dans l’eau tel un saule. Quel était ce mélange improbable ? Une seule réponse semble possible : la viorne obier.

Viburnum opulus – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette viorne est beaucoup plus connue sous une version hybride horticole du nom de Viorne boule de neige (Viburnum opulus ‘Roseum’). On rencontre ce bel arbuste dans les milieux hygrophiles et le long des ripisylves (boisement le long d’un cours d’eau) généralement en compagnie de saules, groseillers, aulnes…

Feuilles et Fruits de Viburnum opulus – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cet arbuste de 2 à  4 mètres de haut a des feuilles opposées et de forme trilobées. La belle floraison blanche de mai à  juin laisse ensuite place à  des grappes de fruits rouges.

Sources :

La Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Retrouvez ici d’autres espèces du genre Viburnum :

La viorne lantane

La viorne de Bodnant

Agenda :

Jour 20 du défi Insektober : dessiner une mouche des pierres

Il reste deux animations dans le cadre du jour de la nuit, les inscriptions sont toujours ouvertes.

Non classé

Aspergé !

Une plante largement reconnaissable grâce à  ses jeunes pousses, elle est cultivée depuis l’antiquité, originaire de l’est de la méditerranée, pleines d’antioxydants et diurétique naturelle, on l’ajoute pour agrémenter salades et entrées, j’ai cité : l’asperge officinale !

Asparagus officinalis – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Dans nos milieux l’asperge est généralement une échappée des cultures environnantes. On peut la croiser dans les jachères, les friches ferroviaires, les pelouses calcicoles, en sol à  tendance drainant, sableux ou caillouteux. On dit de cette plante qu’elle est « dioà¯que », c’est à  dire que l’espèce comporte des pieds mâles et des pieds femelles distincts.

Feuilles d’Asparagus officinalis – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

L’asperge officinale possède de toutes petites feuilles réduites en écailles transparentes qui ne produisent pas de chlorophylle. La fonction chlorophyllienne est remplie par des « cladodes », ce sont les filaments tout le long des tiges. Les fleurs apparaissent de mai à  juillet laissant ensuite places, sur les pieds femelles, à  pleins de petites baies rouges.

Fruits d’Asparagus officinalis – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Sources :

Flore d’Ile-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot,

Tela Botanica,

Agenda :

Jour 18 du défi Insektober : dessiner un taon

Il reste deux animations dans le cadre du jour de la nuit. Les inscriptions sont toujours ouvertes.

Non classé

La Noctuelle de la patience

La Noctuelle de la patience ou Cendrée noirâtre, est une espèce de papillon de nuit de la famille des Noctuidae. On peut croiser la chenille partout en France sur quelques plantes comme les Rumex, les Plantains, les Chardons, le Houblon…

Chenille de la noctuelle de la patience – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

On l’identifie rapidement grâce à  ses taches régulières de couleurs vives et ses nombreux poils roux tout le long de son corps. L’adulte mesurant de 3 à  4 centimètres est de couleur cendrée, comme son nom l’indique. Il vole de mars à  septembre et est plutôt attiré par la lumière.

Acronicta rumicis en plein repas – CACP – Gilles Carcassès

Agenda :

Défi Insektober du jour : la Luciole est à  l’honneur.

Défi Insektober de demain : dessiner un Papillon de nuit. Vous pouvez croquer cette jolie chenille et nous envoyer le résultat à  biodiversite@cergypontoise.fr

Sources :

http://www.lepinet.fr/

Retrouvez ici d’autres Papillons de nuit :

Le grand paon de nuit

Erratum – Le collier blanc

La livrée des prés

Non classé

L’herbe aux sorcières

La Stramoine est une plante aussi jolie que dangereuse, on lui donne des noms terrifiants tels que : Trompette de la mort, Herbe du diable, Pomme-poison, Herbe aux fous, etc…

Au delà  du fait qu’elle soit très toxique, on sait de cette plante annuelle de la famille des SOLANACEAE, qu’elle serait probablement originaire d’Amérique du nord, elle est maintenant largement naturalisée à  travers l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique.

Datura stramonium – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Cette plante apprécie les sols remués, les friches et les potagers, elle atteint par chez nous un peu plus d’un mètre de haut, ses fleurs sont très caractéristiques, grandes et élancées en forme de trompettes étoilées blanches.

Fleur de Datura stramonium – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

La Stramoine reste assez connue pour sa toxicité et les troubles mentaux qu’elle occasionne lorsqu’on la consomme. La partie la plus toxique de la plante reste les graines arrivées à  maturité contenues dans le fruit, une grosse capsule épineuse.

Fruit immature de Datura stramonium

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Wikipédia

Retrouvez ici d’autres SOLANACEAE :

La belladone : aussi rare que toxique !

L’amour-en-cage

Agenda :

Le Jour de la Nuit continu avec une conférence intitulée « La vie nocturne, des espèces méconnues mais impactées par nos éclairages » demain, jeudi 14 octobre, de 18h à  20h à  la Maison Internationale de la Recherche à  l’Université de Neuville-sur-Oise. Inscriptions à  biodiversite@cergypontoise

Non classé

Le champignon mielleux

L’Armillaire couleur de miel, voilà  un champignon qui aurait pu ravir nos pollinisatrices préférées, les abeilles ! Armillaria mellea est un champignon assez commun dans nos bois poussant sur les arbres feuillus qu’ils soient morts ou vivants, il est à  manipuler avec précautions car toxique pour l’Homme.

Armillaria mellea – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Cette armillaire pouvant être observée en automne, de septembre à  novembre, a pour habitude de pousser en large groupe de plusieurs dizaines de « carpophores » (partie émergeante du sol / partie visible du champignon), car oui un champignon ce n’est pas exclusivement la partie que l’on voit ressortir du sol.

Schéma d’un champignon © – CACP Matthieu Delagnes

En effet ce que l’on appelle un « champignon » est constitué de deux parties majeures : le carpophore qui est un moyen de reproduction et le mycélium la partie la plus importante qui est l’ensemble des hyphes (racines), le corps du champignon. à  ce propos, certains mycélium ne se contentent de couvrir que quelques mètres carrés voire moins alors que d’autres sont capables de couvrir une surface impressionnante de plusieurs kilomètres carrés.

Mycélium d’armillaire sur souche – Osny © CACP – Gilles Carcasses

Sources :

Le grand guide Larousse des champignons de Thomas Laessoe

MycoDB

Le guide des champignons

Retrouvez d’autres champignons ici :

Le champignon hérisson

Le coprin chevelu

volvaire gluante

Nids d’oiseaux

Non classé

Marjo l’herbe à  pizza

On connait cette plante sous pleins de noms : Marjolaine bâtarde, marjolaine vivace, thé rouge, herbe à  pizza… Mais son nom le plus répandu reste l’Origan. A ce propos il faut faire attention car la marjolaine (Origanum majorana) et l’origan (Origanum vulgare) sont bien deux plantes différentes.

Origanum vulagre – Neuville © CACP – Gilles Carcasses

En voilà  une sacrée plante ! On la reconnait assez facilement de par sa belle floraison rose / violacée de juin à  septembre. Ses petites feuilles sont utilisées pour aromatiser milles et une sauces et plusieurs plats. L’origan pousse en général dans des milieux ouverts biens ensoleillés et dans des sols calcaires assez chauds.

Origanum vulgare – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

L’origan n’est pas apprécié que par nos papilles, beaucoup d’insectes lui rendent visite comme par exemple le Pyraustra purpuralis ou encore le myrtil, Peleteria iavana, etc…

Bombus terrestris sur fleur d’Origanum vulgare – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Tela Botanica, BRC.

Agenda :

8ème jour du défi In(se)ktober : les fourmis !

Les inscriptions aux animations du Jour de la Nuit sont ouvertes