Les graminées, les menthes, les mauves, les rumex : se sont les nourritures préférées des chenilles de ces quatre papillons. Saurez-vous donner à chacun sa pitance ?




Les graminées, les menthes, les mauves, les rumex : se sont les nourritures préférées des chenilles de ces quatre papillons. Saurez-vous donner à chacun sa pitance ?
D’où arrive-t-il celui-là ? Certainement pas de son lointain pays d’origine, l’Australie. Encore un échappé d’élevage, assurément. N’empêche, c’est un oiseau superbe.
Il semble que cette espèce ait été rapportée d’Australie pour la première fois en Europe par l’explorateur Nicolas Baudin. Au retour de son expédition en 1803, un couple de cygnes noirs fut installé dans le parc du château de Malmaison, à Rueil-Malmaison, où Joséphine collectionnait les animaux exotiques. Elle posséda ainsi des émeus, des zèbres, des kangourous, des antilopes… et même un orang-outang. Les cygnes noirs vécurent heureux à la Malmaison et eurent de nombreux cygneaux, disséminés par l’impératrice dans toute l’Europe.
Le cygne noir est un pur herbivore, friand de plantes aquatiques ; s’il pouvait venir avec des copains de son espèce pour manger les myriophylles invasives des étangs de Cergy, ce serait un bonheur.
J’ai rencontré ce petit coléoptère dans un potager alsacien. A mon approche, il est parti se cacher derrière une feuille d’asperge. Quel sens inné du camouflage !…
J’ai attendu qu’il se remette en route pour lui tirer le portrait. Il s’agit du criocère à douze points, inféodé aux asperges. Il est semble-t-il assez commun, mais je ne l’avais jamais encore rencontré. Cet insecte n’occasionne que peu de dégâts aux plantations d’asperges, car si l’adulte grignote un peu les tiges et les feuilles, sa larve se contente des baies de cette plante. Ce n’est pas le cas d’une espèce voisine, dont les élytres sont orange et noires à points blancs, Crioceris asparagi, ou criocère de l’asperge, dont les larves dévorent l’épiderme des tiges des asperges, ce qui affaiblit beaucoup les pieds.
http://www7.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3criduo.htm
En visite au jardin botanique de Bordeaux, j’ai fait une étrange découverte : des coquilles d’œufs, suspendues près des branches d’un pommier, dans un filet à oignons.
Une fantaisie de jardinier sans doute… Je me renseigne sur internet et je découvre que ces fameuses coquilles auraient de mystérieux pouvoirs. Contre la piéride du chou, le ver du poireau, la cloque du pêcher, les maladies des tomates, les fourmis, elles sont mises à toutes les sauces. Mais de référence scientifique sur le sujet, aucune !
Ou plutôt si, j’en ai trouvé une…
Jean-Henri Fabre, dans ses Souvenirs entomologiques, évoque en quelques pages savoureuses l’emploi des coquilles d’œufs pour protéger les cultures. Voici ce passage :
« Au temps de Pline, le grand naturaliste latin, on dressait un pal au milieu du carré de choux à protéger, et sur ce pal on disposait un crâne de cheval blanchi au soleil ; un crâne de jument convenait mieux encore. Pareil épouvantail était censé tenir au large la dévorante engeance.
Ma confiance est très médiocre en ce préservatif ; si je le mentionne, c’est qu’il me rappelle une pratique usitée de notre temps, du moins dans mon voisinage. Rien n’est vivace comme l’absurde. La tradition a conservé, en le simplifiant, l’antique appareil protecteur dont parle Pline. Au crâne de cheval on a substitué la coquille d’un œuf dont on coiffe une baguette dressée parmi les choux. C’est d’installation plus facile ; c’est aussi d’efficacité équivalente, c’est-à -dire que cela n’aboutit absolument à rien.
Avec un peu de crédulité tout s’explique, même l’insensé. Si j’interroge les paysans, nos voisins, ils me disent : l’effet de la coquille d’oeuf est des plus simples ; attirés par l’éclatante blancheur de l’objet, les papillons viennent y pondre. Grillés par le soleil et manquant de nourriture sur cet ingrat appui, les petites chenilles périssent, et c’est autant de moins.
J’insiste, je demande si jamais ils ont vu des plaques d’œufs ou des amas de jeunes chenilles sur ces blanches coques.
— Jamais, répondent-ils unanimement.
— Et alors ?
— Cela se faisait ainsi autrefois, et nous continuons de le faire sans autre information.
Je m’en tiens à cette réponse, persuadé que le souvenir du crâne de cheval en usage autrefois est indéracinable comme le sont les absurdités rurales implantées par les siècles. »
Souvenirs entomologiques de Jean-Henri Fabre (voir page 140 )
L’Homme et l’ortie sont inséparables. Partout où il a enrichi les sols, l’ortie veut s’installer. Alors, en ville, elle ne manque pas, dans les jardins sauvages, les friches, ou sur les anciens dépôts sauvages en lisière du petit bois…
Quand je vois une belle touffe d’orties, moi, je ralentis toujours. Tant de bestioles la fréquentent qu’à la chasse au trésor, sur cette plante, on n’est jamais bredouille.
Les chenilles de nombreux papillons de jour sont de grandes consommatrices de l’ortie. Le vulcain, papillon migrateur, en fait partie. Je pourrais citer aussi le paon de jour, le Robert-le-diable, la petite tortue, la carte géographique, la belle-dame…
Les papillons de nuit ne sont pas en reste. La pyrale de l’ortie se réveille si l’on remue un peu la touffe d’orties et va se cacher au revers d’une feuille un peu plus loin.
Les chenilles de Pleurotya ruralis, la pyrale du houblon, roulent en cigares les feuilles d’orties pour se nymphoser.
Drôle de mouche ! Trypetoptera punctulata est spécialisée dans la chasse aux escargots, si fréquents dans les orties. Elle pond dans les lieux fréquentés par les escargots que ses larves consommeront.
Ce beau longicorne est une agapanthie. La larve de cette espèce creuse une galerie à l’intérieur des tiges d’orties et y passe l’hiver.
Un autre coléoptère remarquable est souvent trouvé sur les orties : Phyllobius pomaceus.
Une dizaine d’espèces d’insectes sont strictement inféodés à l’ortie dioà¯que, et pour une centaine d’autres, c’est une plante-hôte très appréciée.
Quand j’étais gamin, à l’époque de la rentrée scolaire, je ramassais les gendarmes que je trouvais au pied des tilleuls de la cour de récréation et je les gardais dans des boîtes. J’aimais bien les grands maigres avec leur masque africain sur le dos et aussi les petits dodus qui les accompagnent. Depuis, j’ai appris qu’il ne faut pas les mettre en boîte, car rien ne prouve qu’ils aient le sens de l’humour.
Les adultes sont faciles à reconnaître avec leur motif rouge et noir qui rappelle les costumes des anciens gendarmes. Les autres sont des larves. Au cours de leur croissance, les larves effectuent plusieurs mues successives ; les plus âgées vont se transformer en adultes.
En quelques minutes, l’insecte adulte s’extrait alors de l’enveloppe de la larve, qui s’est fixée à une brindille. Sur cette photo, l’adulte vient de sortir ses pattes et d’extraire ses antennes. A leur extrémité, on distingue l’enveloppe de la tête de la larve, avec ses deux yeux désormais vides, qui paraissent blancs, et ses antennes noires.
Le tout jeune gendarme adulte n’a pas encore pris ses galons et il est encore un peu mou. Les motifs noirs vont apparaitre progressivement au fil des heures, et ses téguments vont durcir.
Je sens poindre votre question : faut-il se méfier des gendarmes ?
Les rassemblements de gendarmes, bien que spectaculaires, sont parfaitement inoffensifs. Ces punaises se régalent de graines de tilleul. Elles fréquentent aussi les mauves, les roses trémières et d’autres plantes à l’occasion, dont elles sirotent la sève à l’aide de leur rostre allongé.
Les gendarmes ne font jamais de gros dégâts aux cultures ; il leur arrive même de neutraliser quelques pucerons. Ils ont leur place dans la nature et ne nous causent aucun désagrément : alors, protégeons et aimons nos amis les gendarmes !
Celui-là , avec son allure de guêpe et sa couronne sur le front, il est facile à identifier. C’est le philanthe des abeilles, et c’est même un mâle avec son beau trident. La femelle a un motif un peu différent, à deux dents seulement. Ce mâle perché sur un buisson défendait son territoire, pas très loin du terrier de sa femelle.
Le philanthe a capturé puis paralysé une abeille domestique, en la piquant sous le thorax avec son aiguillon. Il aura pris soin de vider le jabot de l’abeille, pour assurer la bonne conservation de sa proie. Puis, il la transporte par la voie des airs jusqu’à son terrier. Chacune de ses larves consommera plusieurs abeilles. On estime qu’un philanthe peut capturer une centaine d’abeilles pendant la belle saison.
Le philanthe dépose dans les cellules du couvain une substance, secrétée par ses glandes antennaires, qui contient des bactéries symbiotiques. Celles-ci protégeront les cocons des micro-organismes pathogènes, jusqu’à l’émergence de la nouvelle génération au printemps suivant.
Les philanthes ne sont pas les seuls hyménoptères à capturer des abeilles. Les abeilles domestiques sont aussi au menu du frelon asiatique, mais également du frelon européen. Certains Cerceris, genre proche des philanthes, chassent des abeilles solitaires de différentes espèces (halictes, andrènes, lasioglosses…).
Brun dessus, des dessins blancs dessous, et une queue sur l’aile postérieure : impossible de confondre, c’est bien le brun du pélargonium. Il voletait dans les jardinières de la place Charles-de-Gaulle à Cergy. Je ne m’attendais pas à croiser là cette espèce sud-africaine.
Cacyreus marshalli est un petit papillon de jour de la famille des Lycaenidae. Originaire d’Afrique du Sud, comme les pélargoniums, il est arrivé en France en 1997 par les Pyrénées-Orientales. Il est installé maintenant dans presque toute la moitié sud de la France et est régulièrement observé en Ile-de-France, surtout lors des étés chauds.
Alors que l’on cultive des pélargoniums depuis la fin des années 1600 en France, ce papillon aura mis quatre siècles à rejoindre sa plante hôte, profitant de la multiplication des transports internationaux pour s’introduire accidentellement sur notre territoire.
Ses chenilles peuvent causer des dégâts importants aux pélargoniums (les « géraniums » de nos jardinières), elles consomment les boutons floraux et en grandissant percent les tiges provoquant le jaunissement ou la rupture des branches attaquées.
Les jardiniers amateurs sont largement responsables de la diffusion de ce papillon, en conservant d’une année sur l’autre les pieds de pélargoniums infestés.
La chenille est discrète, ses couleurs sont très proches de celles de sa plante hôte. C’est pourquoi elle passe souvent inaperçue au début de sa croissance. Quand il fait chaud, les générations se succèdent au rythme d’une par mois.
Sans doute pour protéger ces jolies fleurs blanches, un radar de feux tricolores a été installé à proximité de ce carrefour près de la gare de Neuville-Université. Ainsi à l’abri des assauts des grosses broyeuses du service d’entretien des routes, gênées par ce poteau dans leurs manœuvres, ces plantes refleurissent chaque année et se ressèment spontanément.
La plante a fière allure avec ses envolées de fleurettes d’un blanc brillant. Le gaura (du grec gauros qui signifie fier) est depuis quelques décennies très en vogue dans les jardins publics, dans les massifs fleuris traditionnels comme dans les massifs de plantes vivaces. Il existe de nombreuses variétés horticoles de cette plante : à fleurs roses, à port plus ou moins trapu… Cette onagracée d’origine texane n’est pas difficile, elle supporte parfaitement la sècheresse et le calcaire, mais elle craint l’excès d’humidité.
Je l’ai vue timidement apparaître là , dans l’herbe, au printemps 2011.
Que fais-tu là l’américaine ?
La présence à ses côtés de quelques tulipes laissait soupçonner un apport de terre ou de déchets de jardin. Les tulipes ont disparu, mais les gauras se sont bien installés.
Cette petite population de gauras s’est un peu étoffée au fil des années. La persistance depuis 2011 de cette plante non indigène lui vaut selon moi un statut local de plante subspontanée. (On peut dire aussi « diaphyte ergasiophygophyte », ça fait son effet dans les conversations)
Assistons-nous à la naissance d’une nouvelle plante naturalisée pour l’Ile-de-France ?
Il faudrait pour cela que trois conditions soient réunies : sa persistance pendant 10 ans, une descendance importante et confirmée par semis naturel, un essaimage hors de son périmètre actuel.
Cette plante est absente de la flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot qui fait référence pour la région parisienne. Elle a été signalée subspontanée en Suisse, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Midi-Pyrénées. Elle aurait franchi le cap de la naturalisation en Australie.
Organisé par Natureparif et le club EcoQuartiers, cet atelier d’une journée s’adresse à tous les professionnels de la ville et bien sà»r aux élus et aux agents des collectivités territoriales. La matinée, des conférences permettront de comprendre les enjeux de la nature en ville en lien avec le changement climatique, et de prendre connaissances de retour d’expériences. L’après midi sera consacré à des visites de terrain à Nanterre.