L'actualité des jardins

Zéro pesticide : en progrès mais peut mieux faire !

Natureparif vient de publier son nouveau rapport sur l’état des lieux de l’usage des pesticides par les communes en Ile-de-France. Ce rapport est accompagné de la carte mise à  jour des déclarations des communes.

zéro phyto mars 2016Premier constat : les communes ont répondu plus nombreuses au questionnaire de Natureparif, ce qui permet de se faire une idée plus précise de la situation. Force est de constater que les communes dans leur majorité n’ont pas anticipé l’échéance du 1er janvier 2017 qui verra l’interdiction de l’usage des pesticides sur les espaces verts et la voirie. Seulement 18 % des communes déclarent ne plus utiliser de produits phytosanitaires. La chose pourtant est possible, comme le démontrent les communes les plus engagées. Natureparif, le Ministère de l’Agriculture et le CNFPT ont diffusé leurs bonnes pratiques. Deux de nos articles s’en étaient fait l’écho :

Rappelons pour ceux qui utilisent encore des produits phytosanitaires la nécessité de respecter la règlementation. Et pour y voir clair dans les dernières obligations, le site Ecophyto pro en zone non agricole tient une veille règlementaire bien utile.

Coccinelle à  sept points - Cergy © Gilles Carcassès
Coccinelle à  sept points – Cergy © Gilles Carcassès

 

 

L'actualité de la Nature

Morilles, ou pas morilles ?

Alors, 2016 sera-t-elle un bonne année pour les morilles ? A Cergy-Pontoise, on commence à  désespérer…
Mais cette jolie découverte est venue me réconforter.

Helvella monachella © Gilles Carcassès
Helvella monachella, l’helvelle petite-nonne – Cergy © Gilles Carcassès

Avec son chapeau marron foncé sur un pied blanc, cette helvelle printanière joue à  fausse-morille. Les mycologues locaux signalent sa rareté. Pourtant, le 19 avril 2016, j’en ai vu deux belles stations : dans la pelouse d’un square public de Cergy et à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. La consommation de cette espèce n’est pas recommandée, elle est même franchement toxique à  l’état cru.

Faute de morilles, je suis allé ramasser quelques mousserons de printemps, au parfum envoà»tant, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.

Calocybe gambosa © Gilles Carcassès
Calocybe gambosa, le mousseron de printemps © Gilles Carcassès

En faisant ma cueillette, j’ai surpris ce Scaphidium quadrimaculatum, un beau coléoptère forestier amateur de champignons. J’ai pu faire une photo avant qu’il se laisse tomber dans les feuilles mortes.

Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
Scaphidium quadrimaculatum © Gilles Carcassès
L'actualité des jardins

En visite à  Rosny-sous-bois

Natureparif avait convié à  Rosny-sous-bois, le 5 avril 2016, son réseau d’animateurs nature à  une journée de réflexion sur la place de la biodiversité dans la construction.

L'école maternelle des Boutours à  Rosny-sous-bois © Gilles Carcassès
L’école maternelle des Boutours à  Rosny-sous-bois. Derrière le muret arrondi se trouve la mare. © Gilles Carcassès

Lors de cette journée, nous avons pu visiter une éco-école inaugurée en 2014 et primée par l’Ademe. Cette réalisation innovante, de performance passive, est construite en bois, en terre et en paille (oui, oui, comme la maison des trois petits cochons !). Les sols intérieurs sont en vrai linoleum et les peintures ont été fabriquées à  base d’huile de colza d’origine locale. La ventilation du bâtiment utilise un système de puits canadien et les façades sont respirantes, il paraît que c’est bien.

Evidemment, je me suis intéressé au jardin. La première chose que je remarque depuis la rue, c’est la belle friche plantée d’arbres et d’arbustes fruitiers. Enfin autre chose que de la pelouse et des platanes !… Son sol encore assez nu est colonisé par une bourgade de petites abeilles solitaires. Ces bonnes pollinisatrices parfaitement inoffensives sont en pleine activité. Une multitude d’espèces d’insectes habite cet endroit : les jardiniers de la ville n’utilisent plus de produits phytosanitaires dans les espaces verts.

Les eaux pluviales de la rampe d’accès technique alimentent une mare bien végétalisée où somnolaient jusqu’à  notre arrivée deux canards de passage.

Plus loin, des saules tressés en forme de cabanes invitent au repos (mais quelle idée bizarre d’attacher les branches des arbustes avec des colliers de serrage en plastique qui blessent les écorces ?). Sous le paillage de certains massifs en copeaux de bois, je remarque les habituels mais évitables textiles non-tissés.

La toiture jardin de l'école des Boutours © Gilles Carcassès
La toiture jardin de l’école des Boutours © Gilles Carcassès

Nous grimpons sur le toit par de très beaux escaliers intérieurs tout en bois garanti non exotique. Et là , surprise, c’est un vrai grand jardin, avec des arbres fruitiers, des framboisiers, des légumes, des prairies fleuries, des composteurs et des bacs de récupération des eaux de pluie ! Quelques semis de carottes bien trop serrés montrent que le jardin est vraiment utilisé par les enfants.

Toiture végétalisé à  l'école des Boutours © Gilles Carcassès
Terrasse végétalisée à  l’école des Boutours © Gilles Carcassès

Une partie ordinairement non accessible de la toiture, de conception plus classique, est équipée d’un jardin sec avec du thym, des sedums et une autre plante qui pourrait être un Petrorhagia saxifraga.

Sur le chemin du retour, nous traversons le réfectoire à  l’heure du goà»ter ; chacun évoque ses souvenirs d’école maternelle. Les enfants d’aujourd’hui ont bien de la chance.

La fenêtre du couloir avec vue sur la paille © Gilles Carcassès
La fenêtre du couloir avec vue sur la paille de construction © Gilles Carcassès

Pour en savoir plus sur cette réalisation : Présentation de l’école maternelle des Boutours

Merci à  Natureparif pour cette journée instructive et aux collègues de Rosny-sous-bois pour leur accueil chaleureux.

 

Agenda

Trésor des fèves et fleur des pois

Le trèfle porte-fraise Trifolium fragiferum photographié au Verger à  Cergy le jour de la formation © Gilles Carcassès
Le trèfle porte-fraise, Trifolium fragiferum, photographié au Verger à  Cergy © Gilles Carcassès

Qu’ont en commun le trèfle, le pois de senteur, le haricot, le robinier, l’ajonc, la gesse, le mimosa, la luzerne, l’arachide ? Toutes ces plantes sont des légumineuses. Maintenant, les botanistes utilisent le terme de Fabaceae (de Faba, la fève) pour désigner cette grande famille. La Société Nationale d’Horticulture de France organise un colloque scientifique le 20 mai 2016 à  Paris : Trésor des fèves et fleur des pois, le génie des légumineuses. Vous pourrez lors de cette journée faire le tour de l’actualité des légumineuses avec les meilleurs spécialistes du moment.

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Pour s’inscrire au colloque

L'actualité des jardins

C’est l’histoire d’un noyau

 

Pêcher en fleurs - Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès
Pêcher en fleurs – Saint-Germain-en-Laye © Gilles Carcassès

Au bord de la N 184, dans la friche du talus routier, ce bel arbuste à  fleurs roses attire mon attention. Oui, c’est bien un pêcher ! Son histoire est simple à  deviner : un automobiliste peu scrupuleux a jeté un noyau depuis le pont par la fenêtre de sa voiture. La nature aura fait le reste. Hélas, le noyau n’est pas venu seul : canettes de soda, gobelets en plastique et emballages de friandises s’accumulent au fond du fossé. Ceux-là  ne sont pas près de fleurir…

Agenda

Petites et grosses bêtes de nos jardins

La direction de l’Action culturelle du Conseil départemental du Val d’Oise en partenariat avec le service Patrimoine et Tourisme de la Ville de Pontoise organise une journée d’échanges et de réflexions sur les jardins.
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Les inscriptions sont ouvertes. On peut aussi confirmer sa présence par courriel à  jardins@valdoise.fr. Mais dans tous les cas, il faut le faire avant le 9 mai 2016. Ca se passe au Dôme, place de l’hôtel de ville à  Pontoise. Le déjeuner est libre.

Retrouvez-nous sur cette journée de haute volée qui promet d’être ébouriffante !

La mission Parcs et jardins du Conseil départemental du Val d’Oise

Le Dôme de la ville de Pontoise

L'actualité de la Nature

Le petit peuple des barbacanes

On appelle barbacanes ces fentes ménagées dans les murs de soutènement, elles sont destinées à  évacuer l’eau de drainage. En voici un exemple à  Vauréal :

Belles barbacanes © Gilles Carcassès
Barbacanes © Gilles Carcassès

De la terre fine s’écoule de l’ouverture. Curieux, je jette un œil à  l’intérieur.

Andrena © Gilles Carcassès
Abeille solitaire © Gilles Carcassès

Ce sont des abeilles solitaires qui escaladent la pente abrupte et font rouler quelques grains de terre sèche sous leurs pas. Elles habitent tout au fond de cette cavité. Ces insectes, inoffensifs et bons pollinisateurs, creusent des terriers dans les parois de terre et y entassent du pollen pour la nourriture de leurs larves.

Andrena vue de dos © Gilles Carcassès
Andrène vue de dos © Gilles Carcassès

La pilosité dense et épaisse qui équipe leurs pattes postérieures leur permet de transporter le pollen. Celle abeille ouvre aimablement les ailes. L’examen de la nervation alaire me confirme la famille des Andrenidae.

A l’entrée de la barbacane, il y a du monde !

Bombylius major - Vauréal © Gilles Carcassès
Bombylius major – Vauréal © Gilles Carcassès

Ce bombyle bichon pondra ses œufs à  l’entrée des terriers des abeilles solitaires et ses larves se développeront au détriment de celles des andrènes. Comme chez les Villa (autre genre de la famille des Bombylidae), la femelle possède une poche à  sable dont elle se sert pour alourdir ses œufs poisseux et mieux les projeter. Un peu plus bas, un Nomada semble aussi guetter le moment propice pour commettre son forfait. Les larves de Nomada consomment également les provisions des abeilles sauvages au fond de leur terrier. C’est pour cela qu’on les nomme guêpes coucous. Il existe en France au moins 80 espèces de Nomada et certaines d’entre elles sont spécialisées dans le parasitage d’une seule espèce d’abeille solitaire.

Nomada - Vauréal © Gilles Carcassès
Nomada – Vauréal © Gilles Carcassès

J’observe aussi qu’une mouche grise tournicote à  l’entrée de la barbacane et finit par se poser sur le mur.

Leucophora - Vauréal © Gilles Carcassès
Leucophora – Vauréal © Gilles Carcassès

Les dessins de sa tête sont caractéristiques du genre Leucophora. Les leucophores sont des mouches coucous. Mais cette mouche n’ira pas pondre dans le terrier de l’abeille, car c’est un mâle. Il attend le passage d’une femelle de son espèce.

Une andrène se repose à  l'entrée de la barbacane. © Gilles Carcassès
Une andrène se repose à  l’entrée de la barbacane. © Gilles Carcassès
Agenda, L'actualité des jardins

Val d’Oise Tourisme : les inscriptions pour le concours des villes et villages fleuris 2016 sont ouvertes

Communes du Val d’Oise, vous avez jusqu’au 4 mai 2016 pour vous inscrire au concours départemental des villes et villages fleuris. VVF 95

Voici :

Plus d’informations sur le label Villes et villages fleuris

Informations sur Val d’Oise tourisme

L'actualité des jardins

Retour sur la transhumance 2016

Encore une très belle réussite que cette transhumance à  Cergy-Pontoise. En voici quelques images :

Samedi 14 h: le grand rassemblement à  la ferme d'Ecancourt © Marion Poiret
Samedi 14 h : le grand rassemblement à  la ferme d’Ecancourt, à  Jouy-le-Moutier © Marion Poiret
En route pour Maurecourt par les chemins de la plaine agricole © Marion Poiret
Anes en tête, en route pour Maurecourt par les chemins de la plaine agricole © Marion Poiret
La traversée de Maurecourt © Marion Poiret
La traversée de Maurecourt a toujours beaucoup de succès © Marion Poiret
Dimanche, le soleil est revenu © Gilles Carcassès
Dimanche matin : chic, le soleil est revenu ! © Gilles Carcassès
A Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Dans les cardamines en fleurs à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Les agneaux fatigués sont répartis dans les bras de valeureux bénévoles pour leur épargner une étape © Gilles Carcassès
Après la pause déjeuner à  Vauréal, les agneaux fatigués sont répartis dans les bras de valeureux bénévoles pour leur épargner une étape © Gilles Carcassès
La traversée de Cergy le haut sous bonne escorte © Gilles Carcassès
La traversée de Cergy le haut, sous bonne escorte © Gilles Carcassès
L'arrivée sur Courdimanche, dernière étape de la transhumance © Gilles Carcassès
L’arrivée sur Courdimanche, dernière étape de cette transhumance © Gilles Carcassès
Ca y est, la collation est mangée, la foule est repartie, les brebis de Courdimanche sont installées dans leur pâture © Marion Poiret
Ca y est, la collation est mangée, la foule est repartie et les brebis de Courdimanche sont installées dans leur pâture © Gilles Carcassès

Plein de belles images encore, dans ces excellentes vidéos :

Le reportage complet dans 13 comme une

L'actualité de la Nature

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

En soulevant l’écorce d’un tronc de robinier mort, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, j’ai trouvé ce petit « mille-pattes ».

Mille pattes ? Pas vraiment, je n’en ai compté que trente pour celui-ci.

Lithobie - Cergy © Gilles Carcassès
Lithobie – Cergy © Gilles Carcassès

Pour s’y retrouver chez les mille-pattes (Chilopodes), il suffit de compter les pattes :

  • 15 paires de pattes, les lithobies et les scutigères
  • 21 à  23 paires, les scolopendres
  • plus de 25 paires, les géophiles

Les scutigères ont les pattes fines et très longues, on les trouve souvent dans les maisons des régions méditerranéennes. Ici, c’est donc une lithobie.

Les lithobies ont une paire de crochets venimeux situés sous leur tête, en fait c’est une paire de pattes modifiées. D’habitude, ces arthropodes sont très rapides (plus de 2 cm/seconde) et ne me permettent pas de leur tirer le portrait. Ce jour-là , la fraîcheur matinale modérait un peu les ardeurs de cet individu.

Rapides à  la course et venimeux : vous l’aurez deviné, ce sont de grands chasseurs. Il paraît que leurs proies préférées sont les araignées et les grillons des bois.

Nemobius sylvestris, le grillon des bois - Menucourt © Gilles Carcassès
Nemobius sylvestris, le grillon des bois (une femelle, reconnaissable à  son ovipositeur au bout de l’abdomen) – Menucourt © Gilles Carcassès

La lithobie à  pinces – INRA