Puccinia urticata est une rouille. Ce champignon parasite est responsable de ces galles déformantes que l’on rencontre parfois le long des tiges ou sous les feuilles de l’ortie dioà¯que. On voit ici les spores, couleur de rouille, qui commencent à sortir des écidies. Son cycle de vie nécessite un deuxième hôte, un carex dont il parasite les feuilles.
Il existe d’autres espèces de rouilles dépendant obligatoirement de deux hôtes (on les dit hétéroxènes) : la rouille noire du blé et de l’épine-vinette (Berberis vulgaris) est bien connue, la gravité des dommages qu’elle peut occasionner aux récoltes de blé est la raison de la quasi-disparition des épines-vinettes qui ont on fait l’objet de mesures d’éradication dans les campagnes.
On peut citer aussi les couples suivants hébergeant des rouilles hétéroxènes : la clématite sauvage et le chiendent, le groseillier et les carex, l’arum tacheté et la baldingère, l’adoxa et les balsamines, la bourdaine et les graminées, le poirier et le genévrier…
D’autres rouilles font tout leur cycle de développement sur la même plante, c’est le cas par exemple de la rouille du rosier.
Ce programme de science participative s’appuie sur les observations d’un réseau de gestionnaires de toitures végétalisées, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Je vous en avais fait l’an dernier la promotion et plusieurs lecteurs du blog avaient participé. Vous pouvez toujours le faire : je vous invite pour cela à visiter la page de Florilèges toitures sur le site de Plante et Cité.
Deux ateliers de rencontre d’une demie-journée sont organisés cette année par Plante et Cité. Ces ateliers ont pour objet d’offrir un retour sur les premiers résultats, de faire une démonstration sur le terrain du protocole d’observation, et de permettre un temps d’échanges entre observateurs et avec l’équipe de coordination.
Vous avez la possibilité de participer à l’un de ces deux ateliers, au choix :
le lundi 4 juillet de 14 h à 17 h au Naturoptère à Sérignan-du-Comtat. (Pour ceux venant en train, un covoiturage ou transport en car depuis la gare d’Avignon-TGV est organisé.)
Pour vous y inscrire, renseignez ce formulaire avant le 26 juin.
J’ai trouvé ce beau carabe caché sous l’écorce d’un tronc de merisier mort dans les bois de Neuville-sur-Oise. La ponctuation de ses élytres m’oriente vers la sous-espèce purpurascens du carabe violet. Cet insecte est assez commun dans les habitats forestiers. C’est un prédateur d’autres insectes.
Les carabes sont de précieux insectes auxiliaires au champ, comme au jardin.
La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a décidé de vendre aux enchères du matériel technique et informatique, ainsi que des plantes vertes. Ces enchères sont ouvertes aux professionnels comme aux particuliers jusqu’au 28 juin 2016 sur le site Agorastore. Bonne chasse aux affaires !
Ce ne fut pas une mince affaire que de remplir la première mission confiée par mon maître de stage : reconstituer un squelette de poisson crédible à partir de restes de pelotes de réjection d’un martin-pêcheur. Autant vous dire qu’il ne faut pas avoir la tremblote !
En rentrant au bureau, j’ai trié les arêtes par forme et par taille : les côtes, les vertèbres, les opercules, les arêtes des nageoires et des tas de petites choses difficiles à déterminer. Heureusement, des chercheurs ont laissé sur internet des clés d’identification et des schémas utiles pour comprendre comment s’emboîtent tous ces os.
Aussi vrai qu’il en ait l’air, ce n’est qu’un faux poisson puisque les restes assemblés proviennent de dizaines de poissons, sans doute même d’espèces différentes. De plus, cette présentation n’est qu’une vague reconstitution à plat d’un assemblage qui se fait dans la nature en trois dimensions.
Un petit os étrange m’a particulièrement donné du fil à retordre, il s’agit de l’os pharyngien. Il est situé au fond du gosier du poisson, et ses dents lui servent à broyer des aliments coriaces comme des coquilles de mollusques. En fait, les os pharyngiens vont par paire, un à droite et l’autre à gauche, en miroir.
Le matin, il se chauffe au soleil sur son muret de pierres au bord du trottoir. S’il se cache, il suffit d’attendre immobile, il reviendra sans doute au même endroit ou pas très loin. Son corps aplati est adapté pour se faufiler dans les fissures des murs et des rochers. Que mange-t-il ? Surtout des araignées, et aussi des diptères, de petits coléoptères, des gastéropodes, des fourmis, des chenilles non poilues…
Je trouve son regard à peu près aussi expressif que celui de ma poule rousse « Palissandre des Indes ». Il est vrai que les oiseaux descendent des dinosaures.
Pistonné par un ancien de Cergy-Pontoise Aménagement, me voilà bombardé expert en biodiversité pour le Palais de Tokyo, à Paris. Que mon employeur se rassure, c’est en bénévolat et en dehors de mes heures de travail… Le Palais de Tokyo a été construit pour l’Exposition universelle de 1937. Aujourd’hui, c’est l’un des plus grands sites dédiés à l’art contemporain. Pour cet automne, l’un des artistes invités prépare une performance dont l’inspiration serait la biodiversité locale. Me voici donc prêt à réaliser l’inventaire. Surprise, l’espace à inventorier n’est pas le jardin, mais une grande cave désaffectée au dernier sous-sol, sans lumière.
Le lieu, entièrement bétonné, est resté dans son jus authentique de 1937 ; il est extrêmement sec et poussiéreux. La chargée de production, la régisseuse et moi progressons en groupe serré, à la lueur de petites lampes torches, à la recherche du moindre indice de vie.
Une tégénaire, curieuse, vient à notre rencontre. Les proies vivantes sont sans doute plutôt rares. Nous observons aussi une autre araignée commune dans les caves : Steatoda grossa, une forme assez pâle fréquente dans les lieux sombres. Mais à part ces deux araignées, quoi d’autre ?
Enfin une trouvaille : un cadavre de mouche. Je parierais pour Cynomyia mortuorum, une mouche bleue, bien connue des spécialistes de l’entomologie médico-légale parce qu’elle est très utile pour estimer le délai post-mortem. Celle-ci a peut-être quelque chose à voir avec le pigeon mort que nous avons trouvé dans le jardin…
Nous trouvons les restes d’un autre diptère, du genre Psychoda, appelé communément « mouche des éviers ». Elle vit dans un autre sous-sol où quelques menues fuites d’eau offrent un milieu de vie à ses larves. Elle se sera égarée par ici.
Culex pipiens, le moustique qui importune parfois le personnel en charge du rangement du matériel électrique passe l’hiver à l’étage de la mouche des éviers en compagnie des lépismes (poissons d’argent).
Le beau trophée de cette exploration insolite aura été cette scutigère, elle aussi totalement desséchée. Ce myriapode à 15 paires de pattes, appelé « mille-pattes des maisons » est un redoutable chasseur. Il est plus fréquent dans le Midi.
La flore est présente aussi : nous découvrons cette branche d’élodée synthétique échappée d’un improbable aquarium, et aussi un pépin de pomme Reinette Clochard, et un morceau d’inflorescence de miscanthus, une des graminées décoratives des jardins publics voisins, trainée jusqu’ici par un rat de passage sans doute.
Que d’agitation vendredi 27 mai 2016 dans le parc du château de Menucourt ! Chants des grenouilles, des bernaches et des foulques ; têtards, tritons, charançons, petits polissons et moult questions…
C’est la dernière journée de la classe d’eau de l’école Louis Bourgeois de Menucourt. Nous avons l’opportunité d’observer avec les enfants du CP au CM², les petites bêtes qui peuplent l’étang et les bassins.
8h30, nous préparons le matériel : installation de la longue vue au-dessus du plan d’eau, pêche à l’épuisette dans l’un des bassins. 9h30, arrivée des bambins de l’école. Après quelques consignes, un premier groupe part regarder les oiseaux avec Gilles.
Un autre observe avec moi les bacs remplis d’eau dans lesquels nous avons disposé le produit de notre pêche… Là , parmi les crustacés, les mollusques et les insectes, le triton palmé fait fureur : « Wouah, regarde, des lézards d’eau ! ». « Ooh, ils sont trop mignons ! ».
Je les invite à chercher parmi nos figurants, la larve du triton. Agée de quelques jours, cette larve qui ressemble à un têtard de grenouille ne mesure que 8 mm ; elle est bigrement difficile à trouver.
Ces branchies extérieures qui lui donnent l’air un peu échevelé lui permettent de respirer et restent en place pendant le stade larvaire.
La nage des dytiques dans l’eau a également beaucoup de succès. Le mode de déplacement des larves très allongées est franchement comique : « mais pourquoi les petites pattes remuent-elles tout le temps ? ».
J’en profite pour faire un peu de pédagogie en leur faisant compter les pattes de ce coléoptère aquatique : « il y en a 2 sur le dytique, me répondent-ils… ». Aà¯e, ce n’était pas la réponse attendue ! Les pattes postérieures du dytique adulte, transformées pour la nage et frangées sont effectivement bien plus développées que les autres. Nouveau décompte ensemble : cette fois-ci, tout le monde est d’accord, il a bien 6 pattes, ni plus, ni moins, comme tous les autres insectes.
Je les emmène ensuite découvrir quelques habitants dans la végétation des berges de l’étang.
Cet élégant coléoptère s’observe sur les rumex, ces plantes vivaces à larges feuilles proches de l’oseille. Il appartient à la famille des Apionidae. Ses larves consomment l’intérieur des tiges de ces plantes.
Son nom d’espèce frumentarium est en référence au froment. On pensait qu’il s’attaquait aux grains de blé. Il s’agit en fait d’une confusion avec une autre espèce dont l’adulte est vaguement rouge quand il est jeune. Encore un entomologiste qui avait mangé des graines !