Qu’est ce donc que ceci ? Un hybride entre une punaise, une fourmi et un criquet ? Non, rien de tout ça, mais plutôt un représentant de l’ordre des hémiptères et plus précisément une punaise du genre Camptopus. Cet individu est ci-dessus au stade larvaire, lorsque le stade adulte est atteint, on distingue plus précisément sa forme typique de punaise.
Voici donc notre espèce du jour dans une forme plus avancée, ici sur une feuille de luzerne à Vauréal. C’est d’ailleurs sur les plantes de la même famille que la luzerne, les Fabaceae, que l’on retrouve le plus souvent cet insecte. Le camptopode des genêts est en général sur des tons de bruns ou de marrons et avec des nuances se rapprochant plus du jaune sur les pattes et les antennes.
Nous avions déjà rencontrer le camptopode des genêts quelques jours auparavant dans le cimetière de Cergy en pleine session de Spipoll. Évidemment cette curieuse punaise a préféré se poser sur le bras d’Emilie plutôt que de nous faire bénéficier de sa présence sur l’ombelle de la carotte que nous suivions.
En voilà un beau petit gaillet en bord de champ à Boisemont. Mais qui est-il ? De toute évidence nous devons certainement avoir affaire au gaillet gratteron, c’est le plus commun et répandu du genre dans notre région. Néanmoins, il n’accroche pas du tout au vêtement comme celui-ci, réorientons-nous donc sur une autre espèce très commune de ce genre de milieu : le gaillet blanc.
Galium album, que l’on appelle aussi caille-lait blanc est une plante très commune des milieux plus ou moins secs comme les ourlets forestiers, prairies, pelouses, bords de chemins, lisières… Il forme généralement un petit buisson compris entre 30 et 120 centimètres de haut, en se servant parfois de la végétation environnante comme support.
Les fleurs blanches en forme de croix typiques et les feuilles insérées en verticilles (tout autour des tiges) témoignent de la famille des Rubiaceae. Selon les auteurs et botanistes, cette plante est parfois considérée comme une simple sous-espèce du gaillet mou (Galium mollugo).
Le nom gaillet serait un dérivé de « caille-lait », car en effet certaines espèces du genre Galium étaient autrefois utilisées pour cailler le lait dans la préparation de certains fromages notamment. On citera surtout le gaillet vrai (Galium verum) qui était utilisé pour ce genre d’opérations.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Suspendue à une fleur de moutarde par l’une de ses six pattes cette grosse mouche appartient à la famille des Empididae. Il s’agit possiblement du genre Empis mais il sera difficile d’aller jusqu’à l’espèce avec cette seule photo. Malgré les jolis détails sur les altères jaunes (la paire d’ailes atrophiées à la base de la paire fonctionnelle des diptères), sur les soies sur ses pattes ou sur les couleurs de son abdomen … il manque le dessin des nervures des ailes. Dommage son identité complète nous restera inconnue.
En revanche ce qui est bien visible, c’est qu’elle n’est pas seule. Cette grosse mouche (elle mesure un bon centimètre) a capturé une plus petite mouche d’une toute autre espèce et est en train de se faire un bon repas.
La suspension n’est pas la position qui me paraissait la plus confortable pour un repas, mais notre Empididae a l’air de très bien s’en sortir. J’ai vu d’autres diptères (des tipules) adopter la même posture. Peut-être quelque chose à tester ?
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C’est bien ces petites feuilles poilues qui ont attiré notre regard lors de l’ascension jusqu’à l’entrée de l’espace naturel sensible. Jamais nous n’avions vu ça ailleurs, il était donc de notre devoir de naturalistes de déterminer ce mystérieux végétal. Cependant il était bien trop tôt dans la saison pour attacher un nom à cette simple feuille, d’avantage de critères comme la floraison étaient nécessaires. Soit ! Revenons plus tard…
De retour sur site à la fin mai, j’ai le privilège de constater que notre simple feuille a désormais bien grandi et possède même sa toute première fleur de l’année. Pas de doute possible, avec une fleur de type pissenlit comme celle-ci, nous avons bien affaire à une plante de la famille des Asteraceae. Maintenant à quel genre et quelle espèce appartient cette plante ?
Après avoir parcouru la flore d’Ile-de-France, il s’avère que notre Asteraceae poilue serait une plante assez rare dans la région : l’épervière des murs, Hieracium murorum. Quelle belle trouvaille ! Cette épervière, indigène à notre territoire, est une habituée des milieux boisés pentus ou rocheux, généralement en chênaies-charmaies. Elle mesure de 20 à 60 centimètres de haut et fleurit de mai à juin.
Et voilà ! Un nouveau mystère de résolu sur l’agglomération et une nouvelle donnée floristique relayée sur GeoNat IDF.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Bravo à Florence, Rodrigo et Sylvie qui sont les trois premiers à avoir répondus correctement aux trois questions de la photo mystère de ce mois-ci !
Pour la première question, nous étions bien en présence de pies bavardes. Ces fameux Corvidés à cris moqueur et souvent identifiés à des chapardeurs d’objets brillants. On reconnait aisément la pie bavarde à son plumage noir et blanc aux reflets métalliques bleus et verts.
Quant au nombre d’oiseaux présent sur la photo, il fallait avoir l’œil ! En effet une des pies se cachait derrière le poteau scellé. Ce qui nous amenait à un trio de pies.
Et pour ce qu’il s’agit de la jolie plante dont étaient en train de se délecter ces fameuses pies, nous avions bien affaire au liseron des champs. Celui-ci a réussi à se frayer un chemin depuis le sol jusqu’à la surface en passant à travers les cales en bois du poteau. Voilà un liseron plein de ressources !
Armés de leurs interminables et profondes racines blanches/jaunâtres, les liserons du genre Convolvulus font partie des pires ennemis des jardiniers. Ils envahissent massifs et potagers avec une facilité déconcertante et leurs longues tiges volubiles se faufilent sur tous les supports. Cependant les liserons possèdent également des splendides fleurs blanches ou roses très appréciées des insectes pollinisateurs.
Cette jolie petite abeille se régale du nectar offert par ce beau liseron des champs. Cette espèce se différencie de Convolvulus sepium grâce à ses feuilles et ses fleurs plus petites et ses pétales fréquemment teintés de rose. Le liseron des champs se retrouve comme son nom l’indique dans les cultures mais aussi fréquemment dans les jachères, friches, talus, potagers et massifs.
Les tentatives de désherbage de cette plante sont généralement vaines en raison du fort pouvoir de reproduction végétative de celle-ci. Cependant lorsqu’il croit dans une situation favorable à son développement, le liseron des champs peut former de très beau tapis homogènes fleurissants de mai à octobre.
Nous pouvons ci-dessus admirer un bel exemple d’une fleur de liseron des haies. Comme cité plus en amont, les fleurs de cette plante sont bien plus grandes que l’espèce précédente et sans teintes roses. Lorsque les conditions sont optimales, ce liseron peut atteindre cinq mètres de long ou de haut en se servant de la végétation aux alentours.
L’intéressante capacité de cette plante à recouvrir des surfaces est parfois exploité pour l’ornement ou encore l’habillage de clôtures. On rencontre le liseron des haies principalement dans les milieux riches en nutriments et plus ou moins humides, parfois en compagnie de son cousin le liseron des champs.
Voici un bon exemple de la variabilité des couleurs des fleurs du liseron des champs. Le genre Convolvulus donne son nom à la famille des Convolvulaceae auquel il appartient.
De façon bien moins récurrente, un autre genre de cette famille réparti en trois espèces pourrait être observé dans notre région : Cuscuta, qui se rapporte aux cuscutes. Ce sont des plantes parasites très particulières de par leur absence de racines et de chlorophylle.
Sources :
Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
C’est la saison des libellules. En ce moment elles volent partout au-dessus des plans d’eau. Mais il n’est pas toujours facile de les reconnaitre. Quand une petite allumette bleue nous frôle sans se poser, nous sommes bien en peine de pouvoir lui donner un nom. Par exemple ces deux espèces, vues de loin, pourraient bien être la même, et pourtant…
Et pourtant il s’agit de deux couples d’agrions différents. Le premier est l’agrion porte-coupe Enallagma cyathigerum et le deuxième est l’agrion jouvencelle Coenagrion puella. Les deux espèces sont communes et facilement observables sur le territoire. L’astuce pour les différencier est de regarder le motif sur le premier article de l’abdomen, un peu comme un tatouage distinctif.
L’agrion porte-coupe a une marque en forme de coupe ou de champignon.
L’agrion jouvencelle a une marque en forme de U.
Facile non ?
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Il y a quelques années nous vous présentions trois espèces de linaires, ces jolies plantes colorées aux pétales en forme de bouche : la linaire commune, la linaire couchée et la linaire élatine. En voici une quatrième : la petite linaire. Bien que le genre soit différent des autres linaires (Chaenorhinum ici contre Linaria ou Kixxia pour les autres) elle appartient bien à la même tribu de plantes au sein des Plantaginaceae et présente des caractères communs. Ses feuilles sont effilées (lin[é]aires) et ses fleurs ont la même forme de lèvres.
Cette linaire-là a la particularité d’être hérissée de poils glanduleux.
La petite linaire est une plante plutôt commune. Celle-ci se trouvait dans le cimetière de Cergy.
Eté 2022, dans le cimetière de Cergy, ce lézard mâle quitte tout fringant une place de choix pour profiter de l’exposition au soleil. Il a repéré une femelle dans les parages.
Les présentations sont rapides, déjà le mâle saisit la femelle avec sa gueule.
Il ne cherche pas à la blesser, mais il semblerait que cette pression abdominale favorise l’ovulation et facilite la reproduction qui a lieu juste après.
C’est assez semblable à une prise de catch, mais il s’agit bien d’ébats et non d’un combat. Aucun des deux n’a été blessé dans l’affaire, et ils sont repartis comme ils étaient venus, chacun de leur côté.
Quelques kilomètres plus loin, sur le mur du cimetière de Courdimanche, l’histoire semble sur le point de se répéter.
Cette fois, c’est la femelle qui s’est présentée devant la cachette de ce mâle, qui a vite compris le message.
Quant à la suite, elle reste à la discrétion du massif dans lequel ils se sont laissés tomber…
Cela signifie-t-il que l’on verra plein de nouveaux lézards dans les cimetières cette année ? On l’espère !