Une jolie dame aux yeux verts et aux reflets bronzés !
Depuis quelques jours, la plage de l’île de loisirs de Cergy-Pontoise est ouverte : un endroit parfait pour faire bronzette ! Pourtant, cette cordulie bronzée semble préfèrer les autres étangs de l’île.
Cette libellule (anisoptère) fait partie de la famille des Corduliidae. Après avoir été l’une des plus grandes prédatrices du fond de l’étang, cette libellule a émergé de l’eau pour se transformer en adulte. C’est l’un des premiers anisoptères à sortir au printemps. Elle affectionne les mares et les étangs avec des berges plutôt boisées. On l’observe souvent posée sur les branches des arbres.
L’éclosion des œufs se fait deux à trois semaines après la ponte, et les larves aquatiques passeront par douze stades en deux à trois ans avant d’émerger.
Pendant sa vie d’adulte, elle ira se nourrir dans les prairies et au-dessus de la mare ou de l’étang. Dotée de bonnes capacités de vol, elle pourra s’éloigner d’un à dix kilomètres de son lieu de naissance.
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La belladone est une plante vivace indigène très rare en Ile-de-France. Elle subsiste dans quelques clairières et lisières forestières notamment dans le Val d’Oise dans le bassin de l’Oise et l’Ouest du Vexin. Bien que la Flore d’Ile-de-France de Jauzein l’indique éteinte dans les Yvelines, j’ai croisé cette plante à Chambourcy en lisière de forêt près du désert de Retz, un pied unique semble-t-il.
Ses fleurs mauves, grosses comme un dé de couturière, sont cachées sous les feuilles. Leur succèderont des baies noires sucrées, de la taille d’une cerise, et mortelles en cas d’ingestion (à partir de deux baies pour un petit enfant). Toute la plante est toxique et les alcaloà¯des qu’elle contient peuvent traverser la peau. Il est donc prudent de ne pas y toucher. On cite le cas de vacanciers en Alsace intoxiqués par la consommation d’une tarte dont ils avaient eux-même cueillies les « myrtilles ». Hospitalisés à temps, ceux-là s’en sont sortis.
Si vous avez la chance de croiser cette plante en famille, profitez-en pour informer les enfants sur les dangers des plantes sauvages : on ne mange jamais ce que l’on ne connaît pas !
La belladone est une Solanaceae, comme la tomate, la pomme de terre, le tabac, la jusquiame, le datura.
Le nom belladone viendrait de l’italien « bella donna » en raison de l’usage cosmétique de la plante par les coquettes pour dilater les pupilles et donner un regard envoutant !…
Neuville-sur-Oise et Jouy-le-Moutier, communes au bord de l’Oise, ont subi il y a quelques mois des inondations. Contraignantes pour les humains, ces inondations sont au contraire très bénéfiques pour la biodiversité, créant des micro-habitats riches en espèces. Depuis quelques semaines, nous observons un petit groupe de vanneaux huppés, au plumage mordoré et à la coiffure extravagante, dans le champ au bord de l’Oise le long du boulevard de l’Hautil. Une mare temporaire est apparue suite aux inondations permettant aux vanneaux de venir s’y nourrir.
Le vanneau huppé est un limicole, c’est-a-dire qu’il se nourrit de petits crustacés et invertébrés présents dans la vase. Ces couples nichent très probablement sur le territoire de l’agglomération de Cergy-Pontoise. La nidification se fait au sol, et le nid édifié par le mâle est légèrement en hauteur afin que la femelle puisse voir les alentours. Elle y pond environ quatre œufs. Sur la photographie ci-dessus on aperçoit en premier plan Monsieur punk et sa grand huppe. Derrière, Madame, plus discrète, possède une huppe courte et sa tête est moins contrastée.
C’est près des maisons que l’on rencontre le plus souvent le clyte bélier, car sa larve qui vit dans le bois mort affectionne les tas de bois de chauffage. Ce joli longicorne ne s’attaque pas aux charpentes.
On peut facilement confondre le clyte bélier avec d’autres coléoptères de la même famille (les Cerambyciidae), notamment du genre Xylotrechus et Plagionotus.
Chez Xylotrechus arvicola, les antennes sont entièrement rousses, les fémurs sont plus sombres et les taches jaunes sur le thorax et les élytres sont différentes.
Cette « ortie jaune » ne pique pas car c’est en fait un lamier. Son nom scientifique évoque l’ogresse mythologique « Lamia », en raison de l’apparence de sa fleur à deux lèvres formant une gueule grande ouverte. Quant au nom d’espèce « galeobdolon », il peut se traduire par « pue la belette » : ses feuilles froissées ne sentent pas la rose…
Le lamier jaune est une plante vivace indigène commune de nos forêts, on la rencontre de préférence sur sols acides dans les hêtraies-chênaies, les frênaies et les chênaies-charmaies.
Au jardin, c’est un bon couvre-sols pour les endroits ombragés. Il existe plusieurs variétés horticoles de cette espèce, avec des feuilles plus ou moins argentées.
Les graines du lamier jaune sont dispersées par les fourmis, comme le sont celles de la chélidoine.
Voilà la belle prairie choisie par la Maison de la nature de Vauréal pour une animation à la découverte de la flore et de la faune sauvages. Depuis plusieurs années, les jardiniers de la ville ne fauchent cet espace qu’à l’automne pour laisser toutes leurs chances aux nombreux insectes qui la peuplent, mais ils tracent à la tondeuse quelques allées pour que le public puisse visiter l’endroit commodément.
Mercredi 27 juin 2018, une dizaine de personnes s’étaient inscrites pour une animation gratuite proposée par la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération. Les enfants ont pu s’essayer au maniement du filet à papillons. Ils ont ensuite observé leurs captures dans des boîtes loupes : criquets, punaises, cicadelles, mouches, coccinelles, papillons de jour et de nuit de différentes espèces… La séance fut l’occasion de belles rencontres :
Le téléphore fauve est très fréquemment observé sur les fleurs dans les jardins et les prairies. Sa larve est carnivore, elle chasse au sol les mollusques et les petits insectes.
Venu de l’Oise, cet éphémère se repose sur une feuille de carotte sauvage. Ce que l’on voit en avant de sa tête, ce ne sont pas ses antennes, mais bien ses pattes antérieures. Le mâle s’en sert pour s’agripper à la femelle lors de vols nuptiaux collectifs.
Ce petit mâle (en bas sur la photo ci-dessus) a tenté une approche mais la femelle n’avait pas l’air très réceptive.
Hemipenthes morio est un diptère hyperparasite de la famille des Bombyliidae. Ses larves se développent à l’intérieur de larves de Tachinidae, d’Ichneumonidae ou de Braconidae, elles-mêmes parasites de chenilles de noctuelles. Les adultes se nourrissent du nectar de fleurs à corolle plate. D’autres espèces de cette famille, comme le grand bombyle, sont équipées d’une longue trompe qui leur permet d’exploiter des corolles profondes dont le nectar est plus difficile d’accès.
Une petite fourmi court en tous sens sur mon bras, sur ma main et sur mes doigts. Mais, petite fourmi, tu as de bien grandes antennes ! Montre moi un peu ton museau !
Ah ! C’est bien ce que je pensais, tu n’es pas une fourmi ! Les fourmis n’ont pas un tel rostre. Tu es une larve de punaise : Himacerus mirmicoides, je t’ai reconnue !
A quoi cela peut-il bien servir à une larve de punaise de ressembler à une fourmi ? Peut-être à échapper à des prédateurs qui n’apprécient pas le goà»t des fourmis, ou alors à approcher des proies qui ne se méfient pas d’un insecte à l’apparence de fourmi…
Un auxiliaire pour le jardinier
Les nabides-fourmis sont des auxiliaires de jardin efficaces, ils consomment toutes sortes de petits insectes ainsi que leurs œufs.
L’espèce est commune, y compris dans Paris, mais son déguisement fonctionne bien : elle passe souvent inaperçue.
Les Chrysididae forment une grande famille : 3000 espèces dans le Monde, plusieurs centaines en Europe, et si l’on en croit l’INPN, seulement 4 en Ile-de-France. Je soupçonne une sous-estimation qui pourrait être la conséquence de la grande méconnaissance de ces insectes. La détermination des espèces de cette famille est en effet très difficile d’après photo, car elle repose sur des détails très fins, visibles seulement avec l’insecte en main et une loupe à fort grossissement.
Aussi, je me suis fait une raison, chez les Chrysididae, j’en resterai à la famille. Cela ne m’empêche pas de m’émerveiller devant l’incroyable beauté de ces petites guêpes et de partager avec vous le plaisir de les contempler :
Les Chrysididae sont des guêpes-coucous : elles pondent dans les nids d’autres hyménoptères. Leur larve dévore la larve du locataire légitime et aussi ses provisions ! Pour observer les Chrysididae, il faut les chercher près des nids de leurs victimes potentielles : dans les joints en terre des vieux murs, par exemple. Sur les talus et les sols sableux, on repèrera les terriers des abeilles solitaires, et sur les troncs il faut surveiller les trous de sortie des galeries de coléoptères xylophages réutilisées par de petites espèces d’hyménoptères. Bien sà»r, les hôtels à insectes sont aussi de très bons endroits pour traquer les guêpes coucous !
Parfois, les guêpes coucous se font attaquer lors de leurs manœuvres d’approche des terriers. La face inférieure concave de leur abdomen leur permet alors de se rouler en boule et de se protéger ainsi des ardeurs des assaillants.
Certaines espèces échappent à ce risque d’incidents violents par un habile stratagème, digne du cheval de Troie ! Elles pondent sur les proies que leur hôte capturera pour approvisionner ses larves. C’est ainsi que l’espèce Omalus aeneus a été vu en ponte sur des pucerons. Or Omalus aeneus est la guêpe coucou d’hyménoptères du genre Pemphredon qui entassent des pucerons dans leur nid (creusé dans une tige à moelle) pour nourrir leurs larves. L’oeuf de la guêpe coucou est introduit dans le nid par l’hyménoptère victime lui-même avec ses provisions. Machiavélique, non ?