L'actualité des jardins

Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité

« Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité » est le thème 2017 du concours Capitale française de la biodiversité. Ce concours, organisé par Natureparif, concerne les communes et les intercommunalités. Cette courte vidéo en synthétise les enjeux et les actions possibles :

Bâtiment et biodiversité. Et si l'on pensait les villes et les bâtiments comme des écosystèmes
Bâtiment et biodiversité. Et si l’on pensait les villes et les bâtiments comme des écosystèmes

Elle présente des solutions pour accueillir la biodiversité en ville : un bonne planification du territoire, la mise en œuvre concrète de la trame verte et bleue, de nouveaux modèles de construction et de gestion de l’eau, et aussi de petites choses simples comme intégrer des nichoirs aux constructions, faire pousser des plantes grimpantes…

Glycine au Ponceau à  Cergy © Gilles Carcassès
Glycine au Ponceau à  Cergy © Gilles Carcassès

Une vingtaine d’ateliers régionaux :

En février et mars 2017, des journées de formation, débats et échanges seront organisés en partenariat avec le CNFPT ou des acteurs locaux. La matinée comprendra un exposé général sur le sujet par un spécialiste de l’écologie urbaine, une communication rapide sur les conséquences de la loi Biodiversité pour les collectivités et la territorialisation de l’Agence française de la biodiversité, trois témoignages de collectivités ou d’acteurs locaux illustrant des actions aux trois échelles (territoire, quartier, parcelle), une présentation d’outils et dispositifs utiles (Capitale française de la biodiversité, label Ecoquartier, appel à  projets biodiversité des agences de l’eau, dispositifs régionaux…). L’après-midi sera consacré à  des visites et ateliers de terrain.

La liste des ateliers régionaux, les programmes et les modalités d’inscription sont dans cette page : http://www.capitale-biodiversite.fr/

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Zéro phyto à  l’Agglomération de Cergy-Pontoise

Depuis le 1er janvier, les collectivités ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaires pour entretenir l’espace public. Une pratique adoptée par l’Agglomération depuis plusieurs années !

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - juin 2016 © Gilles Carcassès
Une prairie de centre ville sans pesticides, fauchée seulement deux fois par an : un gain évident pour notre santé et la biodiversité. © Gilles Carcassès

Fini ! Depuis le 1er janvier, les collectivités territoriales n’ont plus le droit de faire appel aux produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts, promenades, forêts, et voiries. Les produits phytosanitaires font partie de la famille des pesticides. Majoritairement issus de l’industrie chimique, ils sont destinés aux soins des plantes ou à  la destruction de plantes indésirables. Dangereux pour notre santé et l’environnement, ils peuvent contaminer les nappes phréatiques et les cours d’eau.

Lire ici l’article paru dans le webzine 13 comme une, dans son intégralité

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Curieux équipage

Peut-être avez-vous croisé ces jours-ci dans les rues de Pontoise ce curieux équipage ?

Collecte des sapins de Noà«l - Pontoise © Les Z'herbes Folles
Collecte des sapins de Noà«l – Pontoise © Les Z’herbes Folles

Durant 3 jours, une collecte de sapins au rythme du pas du cheval a été organisée par l’association « Les Z’Herbes Folles » qui gère la ferme pédagogique de Pontoise, en partenariat avec l’association locale « Pâtis, Notre dame et Environnement » et la municipalité de Pontoise.

Ovive de La Source, jument de race Trait du Nord et sa meneuse Juliette ont aidé les pontoisiens à  se séparer de leurs sapins de Noà«l. Quel plaisir pour l’attelage de rencontrer des riverains « sapin à  la main » ravis de déposer leur arbre dans la voiture hippomobile !

La traction hippomobile dans les rues de Pontoise © Les Z'herbes Folles
La traction hippomobile à  l’œuvre dans les rues de Pontoise © Les Z’herbes Folles

Cette action originale était une première ; elle s’est fort bien passée. Peut-être reverrons-nous ce sympathique équipage pour une semblable opération l’an prochain ?

Retrouvez nos articles sur la ferme pédagogique de Pontoise :

Une visite nature à  la ferme pédagogique de Pontoise

La médiation animale

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Interdiction des pesticides : la loi, mode d’emploi

Le ministère de l’Environnement a publié mercredi 4 janvier 2017 le « guide des solutions » à  l’usage des communes, qui ont l’obligation depuis le 1er janvier 2017, en vertu de la loi Labbé, de s’abstenir d’utiliser des produits phytosanitaires de synthèse.
le-guide-des-solutions
Je vous recommande particulièrement la lecture du chapitre 3 intitulé « LA LOI MODE D’EMPLOI » qui répond aux questions techniques des jardiniers. C’est à  partir de la page 34 du guide.

La coccinelle à  sept points © Gilles Carcassès
Coccinelle à  sept points photographiée à  Cergy (La Croix-Petit) © Gilles Carcassès

On y apprend notamment que « les cimetières et les terrains de sport ne sont concernés par l’interdiction que s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré. Ces espaces nécessitent donc une appréciation au cas par cas pour déterminer s’ils font l’objet d’un usage de « promenade » ou d’ « espace vert » avéré et s’ils entrent ainsi dans le champ de la loi. »

On y trouve aussi tous les liens utiles vers les listes des produits encore autorisés.

Voir aussi :

FAQ sur la loi Labbé par le site Ecophyto Pro

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L’arbre et l’oiseau

Liquidambar à  Cergy © Gilles Carcassès
Liquidambar à  Cergy © Gilles Carcassès

Le copalme (Liquidambar styraciflua) est un bel arbre américain souvent utilisé en espaces verts en raison des couleurs flamboyantes de son feuillage à  l’automne. Ses fruits, de petites samares, sont enfermées dans des capsules groupées en boules épineuses qui participent aussi au charme de cet arbre en hiver. Les fruits ailés s’en échappent à  maturité à  la fin de l’automne. C’est le moment que choisissent les chardonnerets pour prélever leur dîme car ils apprécient ces graines, tout comme celles du platane.

Chardonneret sur un liquidambar © Michel Noà«l
Chardonneret sur un liquidambar © Michel Noà«l

Cette belle photo aimablement fournie par un naturaliste francilien montre que ces oiseaux savent s’adapter à  la vie en ville et tirer profit d’une nourriture parfois exotique.

Retrouvez notre précédent article sur le chardonneret

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Quelles plantes pour les auxiliaires ? Le site à  connaître

auximore« Auximore, cultivons les auxiliaires » est un projet piloté par la Chambre d’agriculture de Picardie qui rassemble les compétences de prestigieux partenaires : ACTA, Agroof, Arvalis, CETIOM, CETU Innophyt, Chambre d’agriculture de Charente maritime, INRA, Muséum national d’Histoire naturelle, Université de Lorraine.

Le site d’Arena Auximore, fort bien fait, présente une série de fiches à  l’usage des agriculteurs pour guider leur choix dans la mise en place de plantations favorables aux auxiliaires. Parmi ces fiches, je vous recommande cette liste de 107 plantes, sauvages ou cultivées, avec l’indication pour chacune d’elles des services rendus dans le contrôle des ravageurs.

Vous trouverez dans cette autre fiche des conseils pour la création d’une bande fleurie avec des adresses de fournisseurs de semences spécialisés.

Je vous conseille encore ce tableau des arbustes favorables aux auxiliaires (et de ceux qu’il faut éviter) pour l’établissement des haies de bords de champs.

Bien que ces recommandations s’adressent aux acteurs du monde agricole, ces connaissances partagées seront aussi très utiles aux jardiniers, qu’ils soient professionnels ou amateurs.

Hippodamia variegata, une petite coccinelle allongée butinant le fenouil du jardin des cuisiniers du CROUS © Gilles Carcassès
Hippodamia variegata, une petite coccinelle allongée, butinant le fenouil © Gilles Carcassès

Le nectar facilement accessible du fenouil est apprécié des coccinelles, des syrphes et du coléoptère auxiliaire Ragonycha fulva. Pour toute cette petite faune, laissons fleurir au jardin les carottes, fenouils, cerfeuils, panicauts et autres apiacées.

colletes hederae ressemble à  l'abeille domestique. Elle est reconnaissable aux rayures de son abdomen.
L’hyménoptère Colletes hederae fréquente assidà»ment les fleurs de lierre. © Gilles Carcassès

La floraison tardive du lierre est attractive pour de nombreuses espèces pollinisatrices. Une haie variée et fleurie est le meilleur atout pour la protection biologique du jardin.

Mégachile sur une fabacée © Gilles Carcassès
Mégachile à  l’approche devant une fleur de fabacée © Gilles Carcassès

Les trèfles, les luzernes, le sainfoin et les fabacées en général nourrissent de nombreuses espèces de papillons et d’hyménoptères pollinisateurs ou parasitoà¯des. Un gazon sans trèfles, c’est une misère pour les auxiliaires.

Retrouvez notre précédent article : Les plantes favorables aux auxiliaires

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Florilèges prairies urbaines : le bilan 2016

atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise ( http://www.florileges.info/)
Atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise (image du site http://www.florileges.info/)

Florilèges prairies est un programme de sciences participatives sur la connaissance botanique des prairies urbaines. Il s’adresse aux gestionnaires d’espaces verts et naturels. Ses co-fondateurs sont Plante et Cité, le Muséum national d’Histoire naturelle,  Natureparif, l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis et le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

Comme chaque année, les participants ont été conviés à  une réunion de restitution : plus de 60 personnes étaient présentes lors de la journée du 6 décembre 2016 au Muséum national d’Histoire naturelle à  Paris pour s’informer des résultats du protocole.

276 prairies ont été suivies par leurs gestionnaires en 2016 en France. Sur Cergy-Pontoise, cela a concerné le parc François-Mitterrand à  Cergy, le verger du parc de Grouchy à  Osny et quatre sites à  Vauréal.

Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès

Le protocole permet de mesurer des indicateurs de la qualité des prairies, parmi lesquels la typicité (pourcentage d’espèces typiques des prairies) et la richesse spécifique (nombre d’espèces du guide d’identification observées dans le cadre du protocole).

L’analyse sur plusieurs années d’un grand nombre de relevés et les retours d’expérience permettent de tirer les enseignements suivants :

Comment favoriser une prairie typique ?

Il faut surtout éviter la fauche précoce, et ne pas faucher plus de deux fois par an. En pratique, il faut s’abstenir de faucher en avril, mai et juin pour permettre la montée à  fleurs et la production de graines des espèces prairiales.

Comment favoriser la biodiversité des prairies ?

Les prairies typiques ne présentent pas de végétaux ligneux et leur hauteur est de l’ordre d’un mètre. Une seule fauche par an, en automne, est le meilleur moyen d’assurer le bon déroulement du cycle de vie des habitants des prairies.

Ne pas faucher en avril, mai et juin permet notamment d’épargner les couvées des oiseaux nichant au sol et la reproduction de nombreux insectes.

Le pâturage a un effet positif sur les papillons spécialistes. Mais en cas de surcharge, il peut avoir des effets négatifs sur la biodiversité.

L’exportation des produits de fauche est à  privilégier pour les prairies installées sur un sol naturellement pauvre (cas des pelouses à  orchidées par exemple) afin de ne pas enrichir ce sol, ce qui favoriserait des espèces plus banales au détriment des espèces patrimoniales.

Instaurer une zone de refuge sans intervention dans chaque prairie et changer son emplacement chaque année facilite la survie de nombreuses espèces.

Couple de Lycaenidae - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple de Lycaenidae, papillons typiques des prairies – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Les présentations de la journée de restitution Florilèges prairies urbaines 2015

 

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Les oiseaux rares de l’Aren’ice

Aren'ice à  Cergy © Marion Poiret
Le parvis de l’Aren’ice et les prairies fleuries © Marion Poiret

Le site de l’Aren’ice est l’un des quarante points d’écoute d’oiseaux où nous nous rendons chaque année en avril et en mai, dans le cadre de nos relevés du Suivi Temporel des Oiseaux Communs. Nous avions choisi cette belle friche armée de ronces et d’aubépines parce qu’elle était bien représentative  de ce secteur. Nous y trouvions des espèces peu communes typiques de ce type de milieu : la fauvette grisette, l’hypolaà¯s polyglotte, la linotte mélodieuse, le tarier pâtre.

Les travaux de construction de l’Aren’ice ont quelque peu perturbé le secteur, mais les grands espaces paysagers d’esprit très naturel qui accompagnent l’équipement laissent présager une évolution favorable pour l’avifaune. Un petit tour sur place nous a permis d’apprécier la situation.

Tarier patre © Marion Poiret
Tarier pâtre perché sur une phacélie de la prairie fleurie devant le parvis de l’Aren’ice © Marion Poiret

Grosse surprise : un couple de tariers pâtres n’est pas parti en migration comme tous ceux de son espèce ! Ils ne sont chaque hiver, dans toute l’Ile-de-France, que quelques dizaines d’individus à  faire ce pari très risqué. Espérons pour ces deux oiseaux que l’hiver ne sera pas trop rigoureux.

Bergeronnette grise © Gilles Carcassès
Bergeronnette grise © Gilles Carcassès

Certains bassins d’infiltration sont en eau : une aubaine pour les espèces insectivores de passage ! Nous y avons vu la bergeronnette grise, la bergeronnette des ruisseaux et même un pipit spioncelle, un hivernant rare pour l’Ile-de-France.

Bruant des roseaux - Cergy © Gilles Carcassès
Bruant des roseaux – Cergy © Gilles Carcassès

Dans les zones de friches adjacentes, les ronces et les saules accueillaient de nombreux passereaux, notamment des pinsons des arbres, des accenteurs mouchets et cet étonnant bruant des roseaux.

Au pied des grands pylônes électriques, la végétation naturelle présente avant travaux a été conservée intacte. Ces endroits providentiels sont autant de zones de refuges et de recolonisation de l’espace pour toute la petite faune sauvage.

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L’endive : j’en étais sà»r !

Endives © Gilles Carcassès
Endives © Gilles Carcassès

Depuis que je suis tout petit, je déteste l’endive.

Et manifestement, je ne suis pas le seul : le regretté Pierre Desproges lui a même consacré une page d’anthologie dans son « Dictionnaire superflu à  l’usage de l’élite et des bien nantis ». En voici un extrait :

n.f. Sorte de chicorée domestique que l’on élève à  l’ombre pour la forcer à  blanchir. La caractéristique de l’endive est sa fadeur : l’endive est fade jusqu’à  l’exubérance.

Sa forme, qu’on peut qualifier de n’importe quoi, genre machin, est fade.
Sa couleur, tirant sur rien, avec des reflets indescriptibles à  force d’inexistence, est fade.
Son odeur, rappelant à  l’amnésique qu’il a tout oublié, est fade.
Son goà»t, enfin, puisque, dit-on, de nombreux pénitents mystiques préfèrent en manger plutôt que de crapahuter sur les genoux jusqu’à  Saint-Jacques-de-Compostelle, atteint dans la fadeur gastronomique des sommets que le rock mondial frôle à  peine dans la pauvreté créatrice.

Je ne savais pas pourquoi cette aversion pour l’endive. Maintenant, je sais : je viens de découvrir que l’endive est une plante dangereuse, classée dans la catégorie des plantes photosensibilisantes ! De quoi s’agit-il ? Certaines plantes, que l’on nomme photosensibilisantes, peuvent entrainer des réactions cutanées semblables à  des brà»lures par l’effet conjugué du contact de leur sève et de l’exposition au soleil. L’une des plus dangereuses est la berce du Caucase, capable de provoquer de graves lésions sur la peau.

Sur cette question épineuse des plantes dangereuses, qui se pose en permanence à  tout créateur de jardins, je recommande deux ressources accessibles sur internet et qui me paraissent très sérieuses :

La brochure du Centre Antipoisons belge sur la toxicité des plantes au jardin et dans la maison

L’excellent site Toxiplante établi par des pharmaciens et portant sur 147 plantes présentant un risque pour la santé humaine

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Les mangeoires à  oiseaux de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

© Gilles Carcassès
Poste d’observation des oiseaux de jardin © Gilles Carcassès

Ca y est, elles sont prêtes : les mangeoires du protocole BirdLab ont été installées près de l’accueil principal à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Sur place, un panneau illustré, réalisé en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, permet d’identifier facilement tous les oiseaux de jardin qui seront tentés par ces graines de tournesol.

mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès
Mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès

Qu’on ne s’y trompe pas : BirdLab n’est pas un protocole d’observation des humains par les oiseaux à  la mangeoire. Pour jouer à  BirdLab, il faut venir avec sa tablette ou son smartphone et télécharger l’application.

Qui signalera les premiers oiseaux attablés sur ces mangeoires ?

BirdLab est un protocole de science participative consacré à  l’étude du comportement des oiseaux à  la mangeoire. Retrouvez sur VigieNature tous les autres observatoires auxquels vous êtes invités à  participer. Vous aussi, faites progresser la science !