L'actualité de la Nature

Respounchous

© Gilles Carcassès
Les respounchous sont en fleurs – Vauréal © Gilles Carcassès
Les fruits du tamier sont toxiques © Gilles Carcassès
Les fruits du tamier sont toxiques © Gilles Carcassès

 

Cette jolie liane sauvage apprécie les fourrés arbustifs dans les sols riches et frais. On la trouve souvent en lisière de bois.

La plante est dioà¯que, et les pieds mâles ont des inflorescences plus allongées que les femelles.

 

 

 

 

Les jeunes pousses de cette plante vivace à  racine charnue, semblables à  de fines asperges, pointent dès le début du printemps. Les Tarnais en sont friands. C’est une tradition : tous les ans, le Tarnais « va aux respounchous » dans ses coins gardés secrets. Les non-Tarnais trouvent ce légume sauvage très amer (les pôvres, ils ne savent pas le cuisiner).

On raconte sur ses vertus aphrodisiaques prétendues de gentilles balivernes. « Vous croyez que pour terminer un tour de France, on ne prend que de la vitamine C … Non ! Je mange aussi des respounchous ! » aurait un jour déclaré le champion cycliste Laurent Jalabert.

La passion des respounchous fait chaque année les bonnes feuilles de la presse méridionale : perdu dans la forêt en allant aux respounchous, un coup d’épaule pour des respounchous, le concours de la meilleure recette de respounchous…Et à  Cergy-Pontoise, il y en a des chercheurs de respounchous ? J’en connais au moins deux, ils se reconnaîtront.

Sur le marché, un vendeur de racines de tamier © Gilles Carcassès
Sur le marché, un camelot et sa caisse de racines de tamier © Gilles Carcassès

Le tamier, car c’est son nom, est bien une plante médicinale et il ne faut pas consommer ses fruits et sa racine qui sont toxiques. J’ai vu sur un marché d’Ile-de-France ces jours-ci un pittoresque vendeur de racines de tamier qui faisait autour de lui un bel attroupement. Selon lui, le suc de la racine grattée au couteau est souverain pour soulager toutes les douleurs. « Eh ! ça brà»le la peau ! « se plaignait un badaud cobaye soufflant sur son poignet. « Vous verrez, quand ça ne pique plus, ça fait beaucoup de bien ! » Comme les coups de marteau ?

La plante s’appelle aussi « herbe aux femmes battues », car on utilisait la racine, malgré ses propriétés vésicantes et rubéfiantes, pour soigner les contusions.

Les jolies feuilles en cœur du tamier, Dioscorea communis © Gilles Carcassès
Les jolies feuilles en cœur du tamier, Dioscorea communis © Gilles Carcassès

Les respounchous : reportage sur TF1

La pensée iconoclaste d’un opposant aux respounchous

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Scène de crime dans la véranda

Boîte d'élevage © Gilles Carcassès
Boîte d’élevage. On aperçoit un petit papillon contre le tamis du couvercle © Gilles Carcassès

Je vous avais montré l’automne dernier la larve de la mineuse du platane trouvée sur un platane d’Orient au Clos Levallois à  Vauréal.

J’ai récolté quelques échantillons de ces mines sur un platane de la même espèce (les platanes communs ne semblent pas sensibles à  ce ravageur) dans la zone de baignade de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Ils ont séjourné tout l’hiver dans ma véranda à  l’intérieur d’une boîte d’élevage (aimablement prêtée par le CAUE du Val d’Oise). Le printemps venu, voici le temps de découvrir les couleurs des papillons adultes :

© Gilles Carcassès
Imago de Phyllonorycter platani, la mineuse du platane © Gilles Carcassès

Mais il y a aussi un invité surprise ! Un micro hyménoptère de la famille des Braconidae, un parasitoà¯de des chenilles de notre Phyllonorycter platani. Rappelons qu’un parasitoà¯de est un parasite qui tue son hôte. Une scène de crime dans ma véranda, on aura tout vu !

© Gilles Carcassès
Braconidae parasitoà¯de de Phyllonorycter platani © Gilles Carcassès

Comment trouver le nom de cet assassin ? Dans la base de données internationales des Braconidae, pardi !

Dicky Sick Ki Yu est un chercheur canadien qui a patiemment rassemblé 4,2 millions de données référencées et 343 386 espèces sur son site http://www.taxapad.com/ !

On y apprend que notre Phyllonorycter platani peut être parasité par 37 espèces de micro hyménoptères. Il n’y a plus qu’à  les passer en revue pour démasquer le coupable. Colastes flavitarsis a été mis en examen.

La liste des 37 parasitoà¯des connus de Phyllonorycter platani

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Petit papillon vert, quel est ton secret ?

Callophrys rubi © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

Ce petit papillon vert printanier est commun mais rarement observé car il est difficile à  distinguer tant la couleur de ses ailes le confond avec les feuillages. Sa chenille consomme la ronce, mais aussi les genêts, les ajoncs, les lotiers, les cornouillers…

De près, l’argus vert a beaucoup d’éclat.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys signifie « beaux sourcils » © Gilles Carcassès
Les écailles des ailes de l'argus vert © Gilles Carcassès
Les écailles des ailes de l’argus vert © Gilles Carcassès

Selon l’incidence du soleil, ses ailes passent du bleu-vert au vert vif.

Quel est  donc ce pigment miracle ?

La solution n’est pas là . Ce papillon met à  profit un phénomène de diffraction optique que lui confère la structure tridimensionnelle en gyroà¯de de chacune de ses écailles.

 

 

gyroide

Mais qu’est-ce donc qu’un gyroà¯de ? Le gyroà¯de est une figure géométrique courbe en trois dimensions inventée en 1970 par un mathématicien américain. Je vous livre sa définition : « Le gyroà¯de est une surface minimale triplement périodique dont le pavé élémentaire est formé de huit hexagones gauches isométriques, dont six ont un sommet au centre. »

Ces surfaces minimales périodiques sont un sujet de recherche pour la mise au point de cristaux photoniques intervenant dans les projets d’ordinateurs optiques.

Et toi, petit papillon vert, depuis quand maitrises-tu les propriétés optiques des structures en gyroà¯de ? Par déférence envers l’espèce humaine, il a préféré ne pas me répondre.

http://biodiversite.wallonie.be/fr/callophrys-rubi.html?IDD=50333834&IDC=280

http://www.lavieb-aile.com/article-zoonymie-du-papillon-le-thecla-de-la-ronce-callophrys-rubi-121822866.html

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Compter les oiseaux ?

La bergeronnette grise est fréquemment observée à  Cergy-Pontoise au bord de l'eau © Gilles Carcassès
La bergeronnette grise est fréquemment observée à  Cergy-Pontoise au bord de l’eau © Gilles Carcassès

Le STOC (suivi temporel des oiseaux communs), c’est reparti ! Les deux chargés de mission Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, épaulés par les meilleurs experts ornithologues du coin, compilent les données du mois d’avril et préparent les patrouilles du mois de mai sur leurs 40 points d’écoute.

La passerelle rouge de l'Axe majeur à  Cergy est l'un des 40 points d'écoute du STOC © Gilles Carcassès
La passerelle rouge de l’Axe majeur à  Cergy est l’un des 40 points d’écoute du STOC © Gilles Carcassès

Au bureau, ça révise assidument ! « Cui-cui-cui », « vist trak trak », « tchak tchak ak ak  ak », « pli pli pli pli pli pli » : les bandes sons nous aident à  mémoriser et reconnaître les cris et les chants de la cinquantaine d’espèces d’oiseaux communs qui nichent sur notre territoire. Pauvres voisins de bureau…

Une délicieuse BD parue dans Le Monde, pour tout comprendre sur le STOC

Le rapport STOC 2014 de Cergy-Pontoise

Le jeu des chants d’oiseaux

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Epistrophe

Epistrophe eligans - Cergy © Gilles Carcassès
Epistrophe eligans – Cergy © Gilles Carcassès

Cette jolie mouche Syrphidae a été observée sur un forsythia en fleurs devant le Verger à  Cergy (quartier Grand centre). L’Epistrophe eligans est un auxiliaire efficace pour le jardin, car ses larves dévorent les pucerons sur les rosiers, les sureaux, les ronces, les prunelliers, les bouleaux, les poiriers… Elle est commune dans les jardins, vole en avril et mai et pratique souvent le vol stationnaire.

Ses yeux se touchent sur le dessus de la tête, donc c’est un mâle. C’est peut-être pour mieux voir passer les femelles…

larve d'Epistrophe eligans - Conflans mai 2014 © Gilles Carcassès
Larve d’Epistrophe eligans © Gilles Carcassès

Cette larve d’Epistrophe eligans a été photographiée sur un sureau infesté de pucerons le 2 mai 2014 à  Conflans. On distingue sur cette larve claire et plate les deux processus respiratoires postérieurs accolés de couleur brun-rouge et la ligne médiane blanchâtre qui permettent de l’identifier.

Il existe en France plus de 500 espèces de Syrphidae (les syrphes). J’ai encore de la matière devant moi pour vous écrire des articles.

Voir l’intéressante étude du Parc Naturel Régional du Vexin français sur les 68 espèces de syrphes observées en 2006 sur les bords de la Viosne en amont de Cergy-Pontoise

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La flèche bleue

Le martin-pêcheur - parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès
Le martin-pêcheur – parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès

Brillamment coloré et rapide comme l’éclair, voici le martin-pêcheur. Il fait toujours son effet quand on le voir filer au raz de l’eau le long des berges. Il est plus rare de pouvoir l’observer perché, car il est très farouche. Cet individu, rencontré il y a peu lors d’un relevé du protocole STOC au bord de la mare du parc des Larris à  Pontoise, m’a permis quelques photos après une approche digne d’un sioux.

Excellent plongeur, le martin-pêcheur est spécialisé dans la capture des petits poissons qu’il pêche à  l’affà»t depuis une branchette au-dessus de l’eau. Pour nicher, il creuse des terriers dans les parties abruptes des berges. Les populations de nos martins-pêcheurs sédentaires sont renforcées l’hiver par des migrateurs venus du nord-est de l’Europe.

Lors de vos promenades, vous pourrez peut-être l’apercevoir sur les berges de l’Oise, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, au parc de Grouchy à  Osny.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/martin-pecheur.d.europe.html

 

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L’amie du groseillier

 

Andrena fulva © Gilles Carcassès
Andrena fulva – Osny © Gilles Carcassès

Les cassissiers sont en pleine floraison. C’est le moment d’observer leurs pollinisateurs. Quelques bourdons viennent butiner leurs grappes de fleurs et aussi une espèce plus petite mais également très poilue : l’andrène fauve. Les femelles comme celle-ci arborent une belle toison rousse. Ces abeilles solitaires qui affectionnent particulièrement les groseilliers et les cassissiers construisent leurs terriers dans les pelouses. Leurs nids coiffés d’un petit monticule de terre sont faciles à  repérer.

Andrena fulva © Gilles Carcassès
Andrena fulva © Gilles Carcassès

http://aramel.free.fr/INSECTES18ter-2.shtml

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Chic un choucas !

© Michèle Camprasse
Choucas des tours – Place des Colonnes à  Cergy © Michèle Camprasse

Ce petit corvidé aux yeux bleus et à  la nuque grise est le choucas des tours. Il niche sur les falaises, les ruines, dans les cavités des vieux arbres, parfois dans les vieux nids de pies.

Une petite colonie semble s’être installée sur les terrasses des immeubles de la place des Colonnes à  Cergy. On peut entendre les « tiac » sonores de ces oiseaux lorsqu’ils survolent le quartier.

Les corniches de ces bâtiments, dus à  l’architecte Ricardo Bofill, accueillent aussi plusieurs couples d’hirondelles de fenêtre. Merci Monsieur l’architecte d’avoir pensé à  l’intégration de la biodiversité ! S’il ne l’a pas fait exprès, ne le dites pas aux oiseaux, ils seraient déçus.

Les immeubles de la place des colonnes à  Cergy dans la perspective de l'Axe majeur © Gilles Carcassès
Les immeubles de la place des colonnes à  Cergy dans la perspective de l’Axe majeur © Gilles Carcassès

http://www.larchant.com/pages/patrimoine-naturel/choucas.html

La famille des corvidés

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La brunette hivernale

Sympecma fusca - Courdimanche © Gilles Carcassès
Sympecma fusca, le leste brun ou la brunette hivernale – Courdimanche © Gilles Carcassès

C’est la plus précoce des libellules. Et pour cause : cette espèce est la seule de nos odonates à  passer l’hiver à  l’état adulte. Ces petits lestes bruns se cachent l’automne dans la végétation et sortent de leur hibernation aux premiers beaux jours pour se reproduire, généralement en mars ou en avril.

Les ptérostigmas sur les ailes (taches rectangulaires claires vers l’extrémité) ne se recouvrent pas quand les ailes au repos sont superposées (à  vérifier en cliquant sur la photo pour l’agrandir). C’est l’un des critères d’identification de l’espèce.

Ce couple en tandem s’apprête à  pondre sur des débris végétaux flottants.

Cette observation me permet de vous présenter, sur l’exemple de cette espèce, le tout nouvel atlas dynamique que Natureparif met gratuitement à  votre disposition à  partir des données communiquées par tous les naturalistes de la région :

https://atlasbiodiversite.arb-idf.fr/taxon/odonates/atlas/especes/65192-Sympecma_fusca

Découvrez quelques autres insectes qui passent l’hiver à  l’état adulte :

Paon, dans l’oeil !

Papillons printaniers

Cohabitation

L’hiver au chaud

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Une australienne à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

Bernache à  crinière - Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Michèle Camprasse
Bernache à  crinière – 6 mars 2015 – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Michèle Camprasse

La belle petite oie que voilà  !

Chenonetta jubata, la bernache à  crinière, vit à  l’état sauvage en Australie uniquement. Elle y est fréquente à  la campagne où elle fait souvent des dégâts dans les rizières et on la voit aussi dans les pièces d’eau des villes. Dans son pays, c’est une espèce nullement menacée et même chassée.

En Europe, c’est un oiseau quelquefois élevé pour l’ornement des bassins. Notre petite femelle découverte à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise par Michèle Camprasse, naturaliste et photographe amateur de Cergy, est assurément une échappée de captivité.

Pourquoi est-elle « à  crinière » ? C’est la huppe que porte le mâle sur le dessus de la tête qui lui vaut ce nom.

© Michèle Camprasse
Chenonetta jubata femelle © Michèle Camprasse

http://www.oiseaux.net/oiseaux/canard.a.criniere.html