En cueillant quelques pleurotes sur le tronc d’un vieux hêtre, je ne résiste pas à l’envie de soulever un petit bout d’écorce sur une partie de bois pourri pour voir qui se cache dessous.
Le logement est très humide, mais cela n’a pas l’air de déranger. Je vous présente mes trouvailles, engourdies par le froid. De gauche à droite : une araignée du genre Philodromus, la sublime coccinelle rose Oenopia conglobata et la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. La différence de taille entre ces deux espèces de coccinelles est ici flagrante.
Les punaises nébuleuses, communes en forêt, profitent aussi de ces écorces décollées pour passer l’hiver en amas compacts.
Dans quelques jours ou quelques semaines, le tronc qui les héberge sera chargé sur un camion pour une destination inconnue, peut-être à l’autre bout du Monde. Beaucoup d’espèces changent ainsi de région ou de continent au gré des transports de marchandises. Ainsi naissent les espèces invasives…
Comme chaque année, nous avons participé au Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) en avril et mai, afin d’avoir un aperçu de la faune nicheuse sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Retrouvez dans notre Rapport STOC 2018 tous les détails de ces comptages.
Voici illustrées quelques-unes des tendances régionales :
Comme chaque année, un couple de cygnes tuberculés a construit son nid dans le bassin du parc François-Mitterrand à Cergy. Cette année, la famille cygne a quitté les lieux beaucoup plus tôt que les années précédentes, faisant beaucoup de déçus parmi les habitués qui se régalent chaque année à observer les cygneaux.
Le héron cendré est toujours bien présent sur Cergy-Pontoise, notamment à l’île de loisirs, même si ses effectifs nous ont paru en baisse. On le voit parfois au parc François-Mitterrand intéressé par les poissons rouges qui y pullulent malheureusement à cause du nourrissage abusif par le public. Il est souvent observé aussi au bord de l’étang du parc du château de Menucourt.
Cet accenteur mouchet est resté quelques heures inerte après avoir heurté la passerelle vitrée de notre immeuble. Il a fini par s’en remettre et est reparti à ses occupations.
Parmi les observations de migrateurs à Cergy-Pontoise, notons la présence à l’Ile-de-loisirs en février 2018 de ce pipit farlouse qui picorait dans la neige.
Comme chaque hiver, je donne de temps en temps une pomme abimée aux merles en la jetant dans mon jardin. Bizarre, personne n’est venu la manger. Et à bien y réfléchir, cela fait quelque temps que je n’entends plus les merles. Et même à Cergy au pied de l’immeuble où je travaille, là où je voyais toujours le merle piller les arbres et arbustes à fruits en hiver, je ne le vois plus.
Cherchez l’erreur
Que se passe-t-il ? J’ai mené mon enquête.
Depuis quelques années, un virus d’Afrique australe, nommé Usutu, se répand chez de nombreuses espèces d’oiseaux. Elle touche principalement le merle noir, mais aussi les mésanges, le rouge-gorge, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet, le pic épeiche, le bouvreuil pivoine, la sittelle torchepot, le moineau domestique et les rapaces nocturnes. Ce virus rapporté par des oiseaux migrateurs se propage dans nos contrées par les piqures des moustiques, dont la conservation est favorisée par les hivers doux. L’été 2018 aurait vu une hausse importante du nombre de cas dà»ment diagnostiqués en Allemagne, aux Pays-Bas, en Suisse et aussi en France.
Que faire ?
Apparemment, ce virus se transmet très rarement à l’homme. Mais que peut-on faire pour la santé de nos oiseaux ? La précaution qui s’impose est de faire la chasse aux gîtes larvaires des moustiques : vider régulièrement les soucoupes des plantes, nettoyer les gouttières, couvrir les réserves d’eau, retirer de la nature les déchets, petits ou gros, qui peuvent retenir un peu d’eau stagnante.
Aux Rencontres naturalistes d’Ile-de-France du 1er décembre 2018, j’ai découvert un super site sur les poissons du bassin de Seine Normandie ! Voici une image tirée de leur page consacrée aux fiches (détaillées et très bien faites) des différentes espèces de poissons :
Imaginiez-vous une telle diversité ?
Retrouvez nos articles sur quelques poissons de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise :
Petite mise en jambes à l’aube autour de l’étang du Corra
C’est au lever du soleil que l’on profite le mieux de la nature ! J’ai pris plaisir à photographier quelques oiseaux entre deux passages de coureurs à pieds…
Des chardonnerets dépouillent les fruits d’une grosse bardane. Ils apprécient leurs graines tout autant que celles des chardons. En hiver, ces chardonnerets que l’on voit en troupes sont souvent des migrateurs qui nous viennent de nord de l’Europe.
Dans un jeune pin, deux roitelets virevoltent à toute vitesse, à le recherche d’araignées ou de petits insectes. Pas le genre d’oiseau à prendre la pose pour le photographe ! Ici, ce sont des roitelets huppés. On reconnaît l’espèce aux dessins de la tête : juste une bande jaune (orange chez le mâle) encadrée de noir sur le dessus du crâne. Cet oiseau apprécie les conifères.
Les toiles des nids des chenilles processionnaires sur les grands pins sont encore givrées et brillent aux premiers rayons du soleil. C’est de la belle ouvrage ! Les petites chenilles sont à l’abri et au chaud à l’intérieur. Quand il fait doux, elles sortent la nuit en processions pour manger les aiguilles près de leur nid. On voit à droite, les restes de leur repas.
Fausse alerte ! Mon arbre est sain. Ce pic a utilisé une petite cavité (on appelle cela une forge) pour y coincer une noisette trouvée par terre au jardin. Il ne reste plus que la coquille percée et quelques mini-miettes projetées autour.
Le pic retirera-t-il la noisette consommée pour en placer une autre ? Je vais surveiller…
Ce mâle de phalène brumeuse, en ce soir de décembre est venu me rendre visite à la fenêtre du salon. Les écailles de ses ailes brillent sous la lumière de mon flash et font écho aux décors de Noà«l.
Si vous n’appréciez pas trop les araignées dans votre maison, vous allez adorer celle-ci : elle mange les autres araignées, même les grosses tégénaires !
Tous les matins à l’heure du petit déjeuner, cette grosse araignée traverse ma cuisine d’un pas pressé, et je n’arrivais pas à la prendre en photo. Ce soir-là , elle était aimablement immobile sur le mur de l’escalier et j’ai pu lui tirer le portrait. A ses palpes en massue, j’identifie un mâle.
Le dessin sur son céphalothorax est caractéristique du genre Zoropsis. Les spécialistes croient y reconnaître les traits de Nosferatu le vampire (bon, il faut un peu d’imagination). La couleur sombre des chélicères et des pattes donne l’espèce : Zoropsis spinimana.
Cette araignée est une méridionale en expansion qui progresse le long du littoral atlantique. Elle est également bien établie depuis quelques années en région parisienne.
Zoropsis spinimana ne tisse pas de toile, elle chasse la nuit en explorant son territoire. Si vous la croisez, elle ne vous fera aucun mal. Attention tout de même, cette prédatrice peut se montrer un peu agressive si elle se sent menacée. Mais sa morsure est sans danger.
Le corps de ce beau mâle fait un bon centimètre, sans les pattes. J’espère croiser un jour la femelle, encore plus imposante !
Le jour d’un tournage pour E=M6 sur les champignons bioluminescents, j’avais repéré sur le tronc d’un hêtre vénérable ces jeunes pleurotes en huître, un champignon comestible que l’on peut trouver en hiver. A trois mètres de hauteur, bien difficiles à atteindre… Je m’étais promis de revenir équipé pour la cueillette, dans le but d’en faire une bonne poêlée (pour accompagner des filets de poulet à la crème).
Surprise ! Les bucherons sont passés par là et le vieux hêtre n’est plus qu’une grosse bille par terre ! Miraculeusement, les fragiles champignons n’ont pas souffert de l’abattage. Je remplis donc mon petit panier.
J’ai l’air un peu ridicule avec mon équipement. Un couple me regarde un peu surpris. Et pourquoi n’aurais-je pas le droit de promener un escabeau en forêt ? Ils promènent bien un labrador…
Retrouvez dans ces articles d’autres champignons hivernaux :