L'actualité de la Nature

Charmeuse de serpents

larves de tentrhèdes
Ces larves de tenthrèdes, appelées aussi fausses chenilles, dévorent avec méthode une feuille de peuplier. Lorsqu’elles sont dérangées (par un photographe trop curieux par exemple) elles prennent une effrayante posture de serpent. Brrr!… © Gilles Carcassès
l'approche
Un hyménoptère Mesochorinae entre en scène. Il ne cesse de vrombir en agitant ses ailes à  toute vitesse. © Gilles Carcassès
on pique
La vibration qu’il provoque semble avoir un effet sur les larves : les plus proches de lui reprennent une posture de repos. Alors, très précautionneusement, il s’approche puis chevauche une larve et pond à  l’intérieur avec son ovipositeur. © Gilles Carcassès

L’ affaire se corse et prend du piquant : les Mesochorinae sont connues pour être des hyperparasitoà¯des. Aussi, il est probable que cette micro-guêpe n’ait pas pondu dans la fausse chenille mais dans la larve issue d’un œuf qu’un hyménoptère parasitoà¯de d’une autre espèce aura déjà  pondu dans son corps.

Définition de l’hyperparasitisme

Clé des 32 espèces de tenthrèdes des peupliers par Henri Chevin

L'actualité de la Nature

L’empereur et ses cousines

Cette autre femelle d'anax emperuer pond dans des débris flottants au bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen-l'Aumône © Jeanne-Flore Blomme-Leveneur
Cette femelle d’anax empereur (Anax imperator) pond dans des débris flottants au bassin Blanche-de-Castille à  Saint-Ouen-l’Aumône. La tache bleue sur le front devant les yeux est un critère d’identification. © Jeanne-Flore Blomme-Leveneur

L’anax empereur fréquente beaucoup de nos bassins dont ceux du parc François-Mitterrand à  Cergy. Il peut être confondu avec d’autres espèces de grandes libellules : l’anax parthenope, déjà  vu dans ce parc en septembre 2013 (voir le lien à  la fin de cet article), et aussi les aeschnes.

L'aeshne bleue (Aeschna cyanea) se reconnaît au taches bleues étendues sur les derniers articles de l'abdmonen. Cette femelle a été photographiée dans une mare forestière à  Rosny-sur-Seine © Gilles Carcassès
L’aeschne bleue (Aeshna cyanea) se reconnaît aux taches bleues étendues sur les derniers articles de l’abdomen. Cette femelle qui vient de naître a été photographiée dans une mare forestière à  Rosny-sur-Seine. © Gilles Carcassès
L'aeschne mixte (Aeschna mixta) vue en couple au bassin de jardin anglais de Vauréal en septembre 2013 © Gilles Carcassès
L’aeschne mixte (Aeshna mixta), vue au bassin du jardin anglais de Vauréal en septembre 2013 © Gilles Carcassès

Toutes ces grandes espèces chassent les insectes en vol en les poursuivant ; elles peuvent capturer des papillons ainsi que d’autres espèces d’odonates. Les proies sont souvent consommées en vol.

Les demoiselles sont à  la fête

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf

 

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L’élégante et le petit poisson

Les aigrettes fréquentent les plans d’eau, marais prairies humides et bords de rivières. Les poissons sont leur principale ressource alimentaire. © Didier Leray
Les grandes aigrettes fréquentent les plans d’eau, marais, prairies humides et bords de rivières. Les poissons sont leur principale ressource alimentaire. Une observation de cet oiseau grâcieux a été faite récemment au bassin de rétention des eaux pluviales Blanche-de-Castille à  Saint-Ouen-l’Aumône. © Didier Leray

D’un blanc immaculé, la grande aigrette (Ardea alba) fait partie du groupe des grands échassiers, caractérisé par de longues pattes, un cou élancé et de larges ailes. Elle appartient plus précisémment à  la famille des hérons et des butors (les Ardéidés).

On la distingue de l'aigrette garzette par sa taille (proche du héron cendré), son grand bec jaune (noir ou orangé chez les adultes en période nuptiale) et ses pattes longues et sombres. Elle a été observée récemment dans le bassin de rétention des eaux pluviales Blanche de Castille à  Saint-Ouen-l'Aumône. © Didier Leray
On la distingue de l’aigrette garzette par sa haute taille (proche du héron cendré), son grand bec jaune (noir ou orangé chez les adultes en période nuptiale) et ses pattes longues et sombres. © Didier Leray

Les longues plumes qui recouvrent son dos en période nuptiale ont failli causer l’extinction de l’espèce : comptant parmi les articles incontournables de la mode féminine du XIXème et du début du XXème siècles, elles ornaient les chapeaux des dames.

Cet oiseau nicheur de l’Est de l’Europe (Ukraine, Roumanie, Russie) est une espèce migratrice partielle : les déplacements, effectués entre l’aire de reproduction et le site d’hivernage, sont moins importants que ceux des migrateurs au long cours, voire nuls lorsque certains oiseaux deviennent sédentaires. En cours de migration, si le climat est clément et le site favorable, la grande aigrette peut décider de s’y installer pour l’hiver et éventuellement s’y reproduire.

Son aire d’hivernage s’est ainsi étendu ces dernières années du bassin méditerranéen (Turquie, Syrie, Tunisie) vers l’Europe de l’Ouest.

Dès Juillet les jeunes aigrettes quittent les sites de nidification : c'est la dispersion. La migration postnuptiale des adultes est souvent plus tardive, de septembre à  novembre. © Didier Leray
Dès juillet les jeunes aigrettes quittent les sites de nidification : c’est la dispersion. Les individus aperçus en été en Ile-de-France proviennent probablement du lac de Grand-Lieu (en Loire-Atlantique) comme l’indiquent les reprises de baguage. La migration postnuptiale des adultes est souvent plus tardive, de septembre à  novembre. © Didier Leray

Inexistante en France avant 1990, la population de grande aigrette s’est accrue ces dernières années. Les observations actuelles comptabilisent des oiseaux en migration, en hivernage, ainsi que des individus sédentarisés qui se sont reproduits dans des sites bien circonscrits et protégés, en Loire-Atlantique, en Somme et en Camargue. Le premier cas de reproduction relevé fut dans la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu, en  1994. En 2008, on notait en France 200 couples nicheurs pour une quizaine de colonies et en 2010, 3000 hivernants dont la majorité en Camargue et en Dombes (entre Lyon et Bourg-en-Bresse). Des cas d’hivernage en Ile-de-France ont aussi été mentionnés mais ils sont relativement rares.

La grande aigrette est inscrite à  l’annexe I de la directive Oiseaux de l’Union Européenne.

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Hypericum elodes : coucou le revoilà  !

Hypericum elodes à  la mare de l'Hautil à  Triel © Gilles Carcassès
Hypericum elodes à  la mare de l’Hautil à  Triel © Gilles Carcassès

Le milleperthuis des marais est une drôle de petite plante toute poilue qui pousse les pieds dans l’eau. Cette espèce très rare n’existe plus en Ile-de-France qu’en quelques stations, mais pas dans notre secteur. C’est du moins ce qu’indique la toute nouvelle Flore d’Ile-de-France en signalant que l’espèce avait été vue autrefois sur les buttes de l’Hautil. Cette plante est protégée en Ile-de-France et classée « en danger » dans la liste rouge régionale de la flore vasculaire d’Ile-de-France.

La station éteinte était-elle en fait en sommeil ? La plante aurait-elle été (ré)introduite dans cette mare, volontairement ou accidentellement ?

La mare de l'Hautil est un étang de pêche en bordure de forêt. Une autre belle touffe de milleperthuis des marais © Gilles Carcassès
Une autre belle touffe de milleperthuis des marais. La mare de l’Hautil est un étang aménagé pour la pêche en bordure de forêt. © Gilles Carcassès

http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-77099-synthese

 

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le Grand centre à  la loupe

Lycaenidae
Un azuré (Lycaenidae) observé dans la friche des Chênes d’Or. Cette famille compte 5000 espèces dans le Monde, dont 65 en France. © CACP – Gilles Carcassès

Cergy-Pontoise Aménagement, en prévision de la restructuration du quartier Grand centre à  Cergy, a mandaté le bureau d’études Thema Environnement pour une grande étude sur la faune et la flore locale. La cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a eu l’honneur de participer avec les écologues du bureau d’études à  une journée de prospection de ce territoire.

Une très belle moisson d’observations. En voici un tout petit aperçu :

Orthetrum cancellatum
L’orthetrum réticulé (Orthetrum cancellatum) vu dans la friche des Chênes d’Or. On en a vu pondre il y a peu dans le bassin du parc François-Mitterrand © CACP – Gilles Carcassès
Chrysope
Une chrysope (Chrysopidae) avec ses beaux yeux mordorés et ses longues antennes roses. Photographie prise au parc François-Mitterrand © CACP – Gilles Carcassès
Psyllobora
La larve de la petite coccinelle jaune à  22 points (Psyllobora vingitiduopunctata) consomme le mycélium de l’oà¯dium qui parasite les feuilles de ce trèfle. On voit les zones qui ont été broutées. Photographie prise près du boulevard de l’Hautil © CACP – Gilles Carcassès
Arge
Cette tenthrède défeuillante du rosier (Arge ochropus) butine une fleur de persil au jardin partagé du Verger. Sa larve est un ravageur des rosiers. © CACP – Gilles Carcassès
Tephritis neesii sur une achillea filipendulina au Verger © Gilles Carcassès
Tephritis neesii femelle (ou espèce proche) sur une Achillea filipendulina au Verger © CACP – Gilles Carcassès
Cryptocephalus
Rien de meilleur qu’une jeune feuille de peuplier pour ce Cryptocephalus rufipes trouvé dans la friche des Chênes d’Or © CACP – Gilles Carcassès
Sicus
Une mouche conopide (Sicus probablement de l’espèce ferrugineus) sur une fleur de trèfle des prés dans la friche des Chênes d’Or. Cette espèce parasite les bourdons. © CACP – Gilles Carcassès
Le parc François-Mitterrand, très fréquenté, est inclus dans le périmètre d'étude. Plusieurs badauds intrigués par notre présence sont venus s'instruire de la Nature... © Gilles Carcassès
Le parc François-Mitterrand est très fréquenté. Plusieurs badauds intrigués par notre présence sont venus s’instruire des choses de la Nature… © CACP – Gilles Carcassès
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La chasse nocturne aux papillons : facile !

site
Mardi 8 juillet 2014, Natureparif organisait au pavillon Maurouard, au parc forestier de la Poudrerie (Vaujours), une rencontre technique sur les lépidoptères nocturnes. © Gilles Carcassès

Ce fut l’occasion de réviser la systématique, puis de procéder à  des travaux pratiques de 21 heures à  minuit. Les animateurs nature de toute la région étaient venus en nombre malgré la pluie et le froid. Les insectes aussi étaient au rendez-vous, et les captures réussies furent saluées par les hululements de la chouette hulotte.

C’est vraiment une très bonne idée d’animation que cette chasse nocturne aux papillons. Ca réussit à  tous les coups, même par mauvais temps. Voyons le déroulé :

matériel
Etape 1 – installer le matériel : l’alimentation électrique, un drap blanc sur le sol, une potence, une ampoule (ici 500 W), les filets à  papillons, les boites transparentes pour les observations, les livres guides, des boites à  œufs pour les timides qui aiment se cacher à  l’ombre, un grand sac mystère (la réserve de boissons ?) © Gilles Carcassès
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Etape 2 – attendre le papillon © Gilles Carcassès
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Etape 3 – capturer le papillon et le glisser en douceur dans la boite transparente © Gilles Carcassès
Etape 4 - déterminer la bête avec un livre guide. Enfantin : il est forcément parmi les 1620 espèces illustrées. Oh ! le bel Agrotis ipsilon ! © Gilles Carcassès
Etape 4 – déterminer la bête avec un livre guide. Enfantin : il est forcément parmi les 1620 espèces illustrées. Oh ! le bel Agrotis ipsilon ! © Gilles Carcassès

Un peu de biblio

 

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STOC : le rapport 2014

L’article du 4 juillet des oiseaux en STOC présentait le programme STOC (suivi temporel des oiseaux communs) et sa mise en oeuvre sur une portion du territoire de Cergy-Pontoise. Pour aller plus loin concernant le protocole et les résultats, découvrez le rapport 2014 en version PDF en cliquant ici :  rapport STOC 2014

Linotte mélodieuse, une espèce commune qui tend à  se raréfier. Elle niche dans les espaces semi ouverts (friches, landes, jeunes plantations, milieux buissonants). Ce mâle arbore un beau plumage nuptial : poitrine et front rouge. © Gilles Carcassès
La linotte mélodieuse, une espèce commune qui tend à  se raréfier. Elle niche dans les espaces semi-ouverts (friches, landes, jeunes plantations, milieux buissonants). Poitrine et front rouge : ce mâle arbore un beau plumage nuptial © Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Belle empoisonneuse

Heracleum mantegazzianum, le berce du Caucase aime les situations humides © Gilles Carcassès
La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) peut atteindre trois mètres cinquante de haut. Photographie prise à  Vauréal. © Gilles Carcassès

Introduite des montagnes du Caucase au XIXème siècle pour l’ornement des jardins, cette espèce géante s’en est échappée et a colonisé de nombreux milieux naturels au sol riche et humide.

Sa sève est dangereuse, car elle provoque sur la peau après exposition au soleil des brà»lures qui peuvent être graves. Aussi, il convient de ne pas toucher cette plante sans protection, et il faut éviter sa propagation.

Attention, il ne faut pas la confondre avec la berce des prés : Heracleum sphondylium est une berce indigène, une plante très commune qui croît sur les bords des chemins et dans les prairies. Elle n’a pas cependant les proportions de la berce du Caucase et les divisions de ses feuilles sont moins pointues. Elle n’a pas non plus sa toxicité.

La berce des prés (Heracleum sphondylium) © Gilles Carcassès
La berce des prés (Heracleum sphondylium) © Gilles Carcassès

A Cergy-Pontoise, la berce du Caucase a été repérée dans des friches près de l’Oise à  Vauréal et aussi au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen-l’Aumône. Peut-être en d’autres endroits encore ?

La fiche Vigi-pratique de la Fredon Ile-de-France sur la berce du Caucase

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L’inventeur du barbelé

Cachée dans sa forêt d'épines © Gilles Carcassès
Cachée dans sa forêt d’épines. Photographies prises à  Cergy dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès

La larve de la coccinelle de la bryone (Henosepilachna argus) est ornée de tubercules armés de longues épines ramifiées. Ajoutons que cette espèce se nourrit des sucs très toxiques de la bryone et qu’elle n’est peut-être pas très digeste : voilà  de quoi décourager plus d’un prédateur sans doute. Les coccinelles émettent quand elles sont dérangées un liquide amer à  odeur acre au niveau des articulations des pattes, leurs larves le font également par des glandes dorsales. Est-ce aussi le cas pour cette espèce ? On demande un volontaire pour essayer et nous laisser un commentaire sur cet article.

Les coccinelles phytophages par Remi Coutin

La coccinelle de la bryone adulte (Henosepilachna argus) est poilue. © Gilles Carcassès
La coccinelle de la bryone adulte (Henosepilachna argus) est poilue. © Gilles Carcassès
Elle rape l'épiderme des feuilles mais n'en absorbe que les sucs laissant sur place des amas de matière mâchée. © Gilles Carcassès
Elle rape l’épiderme des feuilles mais n’en absorbe que les sucs laissant sur place des amas de matière mâchée. © Gilles Carcassès
Une aventureuse goà»te une vrille de bryone. Gare à  la chute ! © Gilles Carcassès
Une aventureuse goà»te une vrille de bryone. Gare à  la chute ! © Gilles Carcassès

 

 

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Les donacies, fossiles vivants

A la mare de l'Hautil, à  Triel © Gilles Carcassès
Les poils hydrophobes qui garnissent la face inférieure de cet insecte lui assurent une bonne flottaison. (Cliquer sur l’image pour agrandir) © Gilles Carcassès

Cette chrysomèle bronzée aux allures de longicorne est une donacie. Elle grignote les feuilles des massettes (Typha), ces plantes aquatiques aux longues feuilles en sabre et aux fruits bruns en forme de quenouille ou de massue. Les donacies existaient déjà  dans les marais fréquentés par les dinosaures, il y a plus de 100 millions d’années. Leurs larves suceuses de sève sont aquatiques. Par un dispositif anatomique particulier, elles peuvent respirer l’air des canaux aérifères des parties immergées de la plante.

La présence de donacies atteste généralement de la bonne qualité biologique des zones humides.

Cette libellule à  quatre taches(Libellula quadrimaculata) s'est posée sur une feuille de massette. Photographie prise à  Triel, à  la mare de l'Hautil. © Gilles Carcassès
Cette libellule à  quatre taches (Libellula quadrimaculata) est venue se poser sur une feuille de massette. Photographies prises à  Triel, à  la mare de l’Hautil. © Gilles Carcassès

Un spécialiste fait partager sa passion des donacies

Tout savoir les massettes