L'actualité de la Nature

Le clyte bélier

C’est près des maisons que l’on rencontre le plus souvent le clyte bélier, car sa larve qui vit dans le bois mort affectionne les tas de bois de chauffage. Ce joli longicorne ne s’attaque pas aux charpentes.

Clytus arietis – Saint-Ouen l’Aumône, au bord de l’Oise © CACP – Gilles Carcassès

On peut facilement confondre le clyte bélier avec d’autres coléoptères de la même famille (les Cerambyciidae), notamment du genre Xylotrechus et Plagionotus.

Xylotrechus arvicola – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Chez Xylotrechus arvicola, les antennes sont entièrement rousses, les fémurs sont plus sombres et les taches jaunes sur le thorax et les élytres sont différentes.

Sources :

Le clyte bélier, par quelestcetanimal.com

La seconde vie du bois mort, par Vincent Albouy

Retrouvez nos articles sur d’autres longicornes :

Les agapanthies, longicornes des friches

La saperde perforée

L'actualité de la Nature

Lamier jaune

Cette « ortie jaune » ne pique pas car c’est en fait un lamier. Son nom scientifique évoque l’ogresse mythologique « Lamia », en raison de l’apparence de sa fleur à  deux lèvres formant une gueule grande ouverte. Quant au nom d’espèce « galeobdolon », il peut se traduire par « pue la belette » : ses feuilles froissées ne sentent pas la rose…

Lamium galeobdolon – Sagy © CACP – Gilles Carcassès
Lamium galeobdolon – Doubs © CACP – Gilles Carcassès

Le lamier jaune est une plante vivace indigène commune de nos forêts, on la rencontre de préférence sur sols acides dans les hêtraies-chênaies, les frênaies et les chênaies-charmaies.

Au jardin, c’est un bon couvre-sols pour les endroits ombragés. Il existe plusieurs variétés horticoles de cette espèce, avec des feuilles plus ou moins argentées.

Les graines du lamier jaune sont dispersées par les fourmis, comme le sont celles de la chélidoine.

Source :

Lamier jaune, ça sent le loup, le renard et la belette, par Sauvages du Poitou

Retrouvez d’autres articles sur les Lamiaceae :

Le lamier pourpre

Sur l’épiaire (encore une odeur bizarre !)

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

A la découverte des habitants de la prairie

Prairie du parc du belvédère à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Voilà  la belle prairie choisie par la Maison de la nature de Vauréal pour une animation à  la découverte de la flore et de la faune sauvages. Depuis plusieurs années, les jardiniers de la ville ne fauchent cet espace qu’à  l’automne pour laisser toutes leurs chances aux nombreux insectes qui la peuplent, mais ils tracent à  la tondeuse quelques allées pour que le public puisse visiter l’endroit commodément.

Animation nature au parc du belvédère © Christophe Etchemendy

Mercredi 27 juin 2018, une dizaine de personnes s’étaient inscrites pour une animation gratuite proposée par la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération. Les enfants ont pu s’essayer au maniement du filet à  papillons. Ils ont ensuite observé leurs captures dans des boîtes loupes : criquets, punaises, cicadelles, mouches, coccinelles, papillons de jour et de nuit de différentes espèces… La séance fut l’occasion de belles rencontres :

Sauterelle verte © Christophe Etchemendy

Cette jeune sauterelle verte femelle, reconnaissable à  son long ovipositeur en forme de sabre, est venue se poser sur l’une des participantes !

Rhagonycha fulva © CACP – Gilles Carcassès

Le téléphore fauve est très fréquemment observé sur les fleurs dans les jardins et les prairies. Sa larve est carnivore, elle chasse au sol les mollusques et les petits insectes.

Ephémère © CACP – Gilles Carcassès

Venu de l’Oise, cet éphémère se repose sur une feuille de carotte sauvage. Ce que l’on voit en avant de sa tête, ce ne sont pas ses antennes, mais bien ses pattes antérieures. Le mâle s’en sert pour s’agripper à  la femelle lors de vols nuptiaux collectifs.

L'actualité de la Nature

L’anthracine morio

L’avez-vous rencontrée cette mouche aux ailes bicolores ? On la voit beaucoup en ce moment au soleil en lisière des zones boisées.

Hemipenthes morio – Saint-Ouen l’Aumône, au bord de l’Oise © CACP – Gilles Carcassès
Couple d’Hemipenthes morio – Vauréal, au Belvédère © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit mâle (en bas sur la photo ci-dessus) a tenté une approche mais la femelle n’avait pas l’air très réceptive.

Hemipenthes morio est un diptère hyperparasite de la famille des Bombyliidae. Ses larves se développent à  l’intérieur de larves de Tachinidae, d’Ichneumonidae ou de Braconidae, elles-mêmes parasites de chenilles de noctuelles. Les adultes se nourrissent du nectar de fleurs à  corolle plate. D’autres espèces de cette famille, comme le grand bombyle, sont équipées d’une longue trompe qui leur permet d’exploiter des corolles profondes dont le nectar est plus difficile d’accès.

Bombylius major, le grand bombyle – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le grand bombyle, visible au début du printemps, est une espèce parasite d’hyménoptères : la femelle pond dans les terriers des abeilles sauvages.

Bombyle – Ferme de la Cure, à  Sailly © CACP – Gilles Carcassès

Cet autre bombyle, d’une espèce de petite taille, aspire à  l’aide de sa trompe le nectar au fond d’une fleur de sauge officinale.

Sources :

L’anthracine morio, par quelestcetanimal.com

Les bombyles, par l’OPIE

Retrouvez un autre article sur les Bombyliidae :

Du sable dans la poche

L'actualité de la Nature

La fausse fourmi

Elle trompe bien son monde, celle-là  !

Drôle de fourmi, vue au Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Une petite fourmi court en tous sens sur mon bras, sur ma main et sur mes doigts. Mais, petite fourmi, tu as de bien grandes antennes ! Montre moi un peu ton museau !

Himacerus mirmicoides – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ah ! C’est bien ce que je pensais, tu n’es pas une fourmi ! Les fourmis n’ont pas un tel rostre. Tu es une larve de punaise : Himacerus mirmicoides, je t’ai reconnue !

A quoi cela peut-il bien servir à  une larve de punaise de ressembler à  une fourmi ? Peut-être à  échapper à  des prédateurs qui n’apprécient pas le goà»t des fourmis, ou alors à  approcher des proies qui ne se méfient pas d’un insecte à  l’apparence de fourmi…

Un auxiliaire pour le jardinier

Les nabides-fourmis sont des auxiliaires de jardin efficaces, ils consomment toutes sortes de petits insectes ainsi que leurs œufs.

L’espèce est commune, y compris dans Paris, mais son déguisement fonctionne bien : elle passe souvent inaperçue.

Source :

Himacerus mirmicoides, par Le jardin de Lucie

Retrouvez d’autres articles sur les punaises :

Les punaises du chou

La punaise de l’aubépine

Six punaises en rouge et noir

L'actualité de la Nature

Petites guêpes rutilantes

Les Chrysididae forment une grande famille : 3000 espèces dans le Monde, plusieurs centaines en Europe, et si l’on en croit l’INPN, seulement 4 en Ile-de-France. Je soupçonne une sous-estimation qui pourrait être la conséquence de la grande méconnaissance de ces insectes. La détermination des espèces de cette famille est en effet très difficile d’après photo, car elle repose sur des détails très fins, visibles seulement avec l’insecte en main et une loupe à  fort grossissement.

Aussi, je me suis fait une raison, chez les Chrysididae, j’en resterai à  la famille. Cela ne m’empêche pas de m’émerveiller devant l’incroyable beauté de ces petites guêpes et de partager avec vous le plaisir de les contempler :

Chrysididae, posée sur un vieux mur – Chambourcy © CACP – Gilles Carcassès

Celle-ci présente des épines au derrière. Elle est peut-être du genre Chrysis.

Chrysididae sur une inflorescence de carotte – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En voici une autre avec un thorax bicolore.

Chrysididae, sur une achillée, au Verger – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Bicolore aussi, mais pas les mêmes couleurs.

Chrysididae sur un panicaut © CACP – Gilles Carcassès

Les Chrysididae sont des guêpes-coucous : elles pondent dans les nids d’autres hyménoptères. Leur larve dévore la larve du locataire légitime et aussi ses provisions ! Pour observer les Chrysididae, il faut les chercher près des nids de leurs victimes potentielles : dans les joints en terre des vieux murs, par exemple. Sur les talus et les sols sableux, on repèrera les terriers des abeilles solitaires, et sur les troncs il faut surveiller les trous de sortie des galeries de coléoptères xylophages réutilisées par de petites espèces d’hyménoptères. Bien sà»r, les hôtels à  insectes sont aussi de très bons endroits pour traquer les guêpes coucous !

Parfois, les guêpes coucous se font attaquer lors de leurs manœuvres d’approche des terriers. La face inférieure concave de leur abdomen leur permet alors de se rouler en boule et de se protéger ainsi des ardeurs des assaillants.

Chrysisidae en position de défense © CACP – Gilles Carcassès

Certaines espèces échappent à  ce risque d’incidents violents par un habile stratagème, digne du cheval de Troie ! Elles pondent sur les proies que leur hôte capturera pour approvisionner ses larves. C’est ainsi que l’espèce Omalus aeneus a été vu en ponte sur des pucerons. Or Omalus aeneus est la guêpe coucou d’hyménoptères du genre Pemphredon qui entassent des pucerons dans leur nid (creusé dans une tige à  moelle) pour nourrir leurs larves. L’oeuf de la guêpe coucou est introduit dans le nid par l’hyménoptère victime lui-même avec ses provisions. Machiavélique, non ?

Sources :

le site de référence chrysis.net
Omalus et le cheval de Troie

L'actualité de la Nature

La mouchette de l’onoprodon

Tephritis postica sur un onopordon – potager fruitier du château de la Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Au potager fruitier de La Roche-Guyon, à  côté des artichauts, le jardinier a semé quelques onopordons. Ce très grand chardon aux feuilles laineuses est la plante hôte d’une bien jolie mouche de la famille des Tephritidae : Tephritis postica.

Tephritis postica femelle © CACP – Gilles Carcassès

Pendant que les mâles paradent à  l’extrémité des feuilles, défendant d’invisibles frontières, les femelles, reconnaissables à  l’ovipositeur noir qu’elles ont à  l’extrémité de l’abdomen, explorent la plante à  la recherche des boutons floraux dans lesquels elles vont pondre.

Tephritis postica mâle, au poste d’observation © CACP – Gilles Carcassès
Tephritis postica mâle, perdu dans un océan de poils laineux © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Rhinocéros

Oryctes nasicornis, un beau mâle – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Un collègue m’a rapporté ce gros scarabée qu’il a trouvé dans son jardin de Vauréal. Il s’agit d’un beau mâle d’Oryctes nasicornis, surnommé le Rhinocéros. Sa larve vit dans le bois pourri. Elle affectionne aussi, et de plus en plus, les tas de compost dans les jardins, lorsqu’ils sont riches en feuilles mortes et en déchets de bois (non résineux). Il paraît que l’espèce est assez casanière et s’éloigne peu de son lieu de naissance. Le Rhinocéros peut cependant voler et il est attiré la nuit par la lumière des lampadaires ou des terrasses éclairées.

Le stade larvaire dure trois à  cinq ans. La larve du Rhinocéros est la plus grosse des larves de coléoptères, elle peut atteindre 8 cm ! L’adulte qui mesure 3 à  4 centimètres, vit quelques mois, se nourrissant peu.

Oryctes nasicornis est une espèce commune, et fréquente en Ile-de-France.

Source :

Le Rhinocéros, par André Lequet

L'actualité de la Nature

Mélilots

Les mélilots sont des fabacées bisannuelles de grande taille. Il en existe trois espèces en Ile-de-France, une à  fleurs blanches, le mélilot banc (Melilotus albus), et deux espèces très proches à  fleurs jaunes, le mélilot officinal (Trigonella officinalis) et le mélilot élevé (Trigonella altissima). Elles ont en commun d’être d’excellentes plantes mellifères, c’est pourquoi elles sont souvent présentes dans les mélanges à  semer de prairies fleuries favorables aux pollinisateurs.

Mélilot blanc – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Dimitri Vandewiele

Ce pied de mélilot blanc photographié au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy a une histoire. Lors de la requalification du parc en 2013, des prairies fleuries ont été semées pour favoriser les insectes pollinisateurs. Le mélilot blanc qui faisait partie du mélange de graines utilisé s’est fortement exprimé la deuxième année du semis car c’est une plante bisannuelle. Les années suivantes, il a décliné laissant la place aux plantes vivaces comme les silènes enflés, les trèfles des prés, les vesces cracca et les marguerites. Mais quelques mélilots blancs se ressèment régulièrement et apparaissent chaque année ici ou là  dans les espaces les plus sauvages du parc.

Mélilot jaune – Potager du Roi à  Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Au Potager du Roi à  Versailles, ces mélilots jaunes ont été semés sur cette banquette pour favoriser les pollinisateurs.

Les mélilots sont aussi utilisés comme engrais verts sur des cultures de deux ans.

Retrouvez d’autres articles :

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

La renaissance du sainfoin

L'actualité de la Nature

Encore vivante !

Aà¯e ! © CACP – Gilles Carcassès

Une surprise au parc de Grouchy

En repérage pour une animation dans les allées du parc du château de Grouchy à  Osny, j’ai trouvé la tête d’un gros coléoptère sur un tas de bois. Un pic, un corvidé ou une chouette aura attaqué ce mâle Dorcus paralellipipedus, (reconnaissable à  ses mandibules courtes mais fortes), ne consommant que l’abdomen et une partie du thorax.

Intéressant, me suis-je dit, pour notre animation, et j’ai ramassé le trophée. Mais je n’avais pas imaginé que la tête de cette « Petite Biche » allait me mordre ! Et si je bougeais, elle serrait plus fort ! Pas vraiment douloureux, mais impressionnant. Alors j’ai attendu, une minute ou deux, qu’elle se fatigue et tombe à  terre. J’ai pris cette photo pour immortaliser l’aventure.

Je me suis demandé combien de temps la tête séparée du corps d’un insecte est encore capable d’effectuer des mouvements. Autrement dit, ai-je loupé le pic à  quelques minutes près ou à  quelques heures ? Et la chouette de la nuit précédente, est-elle aussi plausible ?

Pour répondre à  cette question, un entomologiste du début du siècle dernier a fait des expériences. Selon les espèces, la tête reste active entre 3 heures (pour les taons) et 6 jours (pour les perce-oreilles). Pour les coléoptères, ce serait de l’ordre d’une dizaine d’heures. Et le corps des insectes décapités, gigote-t-il aussi longtemps ? Plus encore que la tête : généralement plusieurs jours, jusqu’à  18 pour certains papillons !

Source :

Résistance à  la mort par décapitation ou immersion, V. Brandicourt (1901), OPIE

Retrouvez notre article :

Ma petite biche