Un beau rendez-vous technique hier à Courdimanche où six collectivités étaient présentes pour essayer du matériel de gestion différenciée des espaces verts, apporté en démonstration par les entreprises Jardins Loisirs (ex Chartier, à Orgeval) et Innovations et Paysage.
la barre de coupe pour un fauchage écologique respectueux de la petite faunel’andaineuse sait faire aussi râteau faneurla presse à balles avale les andainssortie de ballele désherbeur thermique à dosle désherbeur à doigts rotatifs pour décoller l’herbe dans les espaces en stabiliséla brosse métallique rotative pour désherber les caniveaux
Du beau matériel assurément. Les participants sont repartis avec le plein de solutions techniques pour mettre en œuvre la gestion différenciée. Merci aux démonstrateurs et au service espaces verts de la ville de Courdimanche, organisateur.
Découvrez les résultats sur l’évaluation des techniques de désherbage et l’outil d’évaluation des pratiques de désherbage mis aux points par Plante et Cité :
Jeudi 6 mars, au siège parisien du cabinet de conseil en environnement Astrance, Hortense Serret nous présentait en avant-première quelques résultats de sa thèse sur la biodiversité des jardins d’entreprises en Ile-de-France. Plusieurs entreprises de Cergy-Pontoise avaient accepté de participer à l’étude en accueillant Hortense et ses stagiaires armées de filets à papillons.
Les jardins des entreprises représentent presque 10% des espaces verts urbains et participent de façon importante aux trames vertes. Ils constituent des espaces herbacés qui contribuent à la préservation de la biodiversité en ville en créant des habitats favorables pour certaines espèces.
Tout l’enjeu est dans la gestion de ces jardins : l’étude a montré de nombreuses corrélations entre les pratiques d’entretien et la biodiversité.
Ainsi les coccinelles fréquentent d’autant plus les milieux herbeux que la fréquence des tontes est faible. On rencontre aussi plus d’espèces de papillons dans les jardins possédant des prairies gérées de manière extensive. Les espèces de papillons moins mobiles sont nettement défavorisées lorsque les jardins sont traités avec des produits phytosanitaires. Les proportions de plantes rares ou vulnérables sont plus fortes dans les zones de prairie ou de friche.
Une abeille ? Vous n’y êtes-pas ! Regarder les détails : des antennes ridicules, de gros yeux, une seule paire d’aile : c’est un diptère (pour faire simple, une mouche).
la forme des nervures de l’aile permet d’aller plus loin : cette jolie courbe en « U » de la nervure médiane est typique des éristales.
Les éristales sont de la même famille que les syrphes. Elles sont fréquentes sur les pruniers au printemps et participent à leur pollinisation. Pendant ce temps-là , les abeilles, les vraies, font une razzia sur les saules : le pollen des saules est abondant et de très bonne qualité nutritive.
Ce n’est pas un hasard : les inventaires réalisés par la Ferme d’Ecancourt sur les prairies de Cergy-Pontoise maintenant gérées en pâtures ont clairement montré une nette amélioration de la biodiversité de ces parcelles. Pour les orchidées, l’explication est simple : les ovins ne les consomment pas.
Les orchis bouc sont les plus hautes des orchidées du territoire, elles ont un parfum étrange et des fleurs aux formes aussi décoiffantes que leur parfum. Cet individu isolé, promesse de fleurs, échappera-t-il en 2014 aux assauts des tracteurs et des tondeuses ? Sans doute : j’ai entendu parler d’un plan de gestion de la promenade avec des pâtures et des prairies conduites en fauche tardive….
A quoi servent les ocelles, ces faux yeux colorés qui ornent les ailes de nombreuses espèces de papillons ? L’observation nous donne ici un indice : ce paon de jour a une aile abîmée, comme si elle avait subi l’attaque d’un oiseau, à l’endroit exact d’un ocelle. Selon cette hypothèse l’ocelle agirait comme un leurre, permettant la survie de l’insecte en cas de prédation.
Les paons de jour passent l’hiver à l’état adulte en hibernation dans des abris naturels, des granges, des greniers et se réveillent aux premiers beaux jours. On les voit voleter depuis un mois déjà .
Mais que fait-il là ce cranson ? C’est une plante rare, spécialiste des dunes et des falaises du littoral. Quel rapport avec le terre-plein central de la N184 ? La réponse est dans le sol : le sel ! Cette plante halophile tolère les fortes concentrations salines dues aux embruns ou aux opérations répétées de salage hivernal. Elle s’installe là où rien d’autre ne peut survivre : le bord du bitume sur les voies très salées.
Mais comment est-elle venue ? Des autoroutes côtières des pays du Nord, les graines ont été peu à peu portées par le souffle des camions (les savants ont inventé pour cela le super mot d’anémoagestochorie). Elle se déplacerait ainsi de 30 km par an. Le phénomène s’est manifesté dans les années 1970 sur des bords d’autoroutes aux Pays-Bas. Signalé dès 1986 en Allemagne, le cranson aurait entrepris l’invasion de la France routière vers 1990. Il a été repéré à Paris, dans le Val d’Oise, en Yvelines, en Normandie…
Une dernière question : pourquoi y a-t-il plus de cransons sur les terre-pleins que sur les bas-côtés des routes ? Quelques savants ont émis l’hypothèse que sur les bas-côtés les cransons sont contrôlés par les limaces. Pour aller manger du cranson sur le terre-plein central, il paraîtrait que celles qui ont essayé de traverser les voies auraient eu des problèmes…
Un campagnol imprudent s’est fait enlevé par un faucon crécerelle. Un panneau directionnel a fait l’affaire pour le dépeçage de la proie et sa consommation sur place.
Et en conclusion : si vous voyez des œufs semblables sur des branchettes de rosiers, plutôt que de sortir l’artillerie chimique, taillez-le, c’est le bon moment !
Le concours national « Mon paysage au quotidien » lancé par le Ministère de l’Ecologie a connu un énorme succès : 8400 photos ont été envoyées !
La campanule improbable. Des jardinières de la dalle de Cergy Grand centre, une graine de campanule est tombée et a germé dans une fissure de béton. Symbole de la nature en ville ?