L'actualité de la Nature

La fléole des prés

La fléole des prés, Phleum pratense – Vauréal © CACP – Emilie Périé

En marchant le long du boulevard de l’Oise à  Vauréal, je repère sur le bas côté une graminée intéressante. Ces épis parfaitement cylindriques au milieu des grandes herbes appartiennent certainement à  une fléole.

Une plante à  cornes ?

Un examen un peu plus rapproché me permet de confirmer mon hypothèse.

La fléole des prés et ses cornes du diable © CACP – Emilie Périé

Chez les graminées, les fleurs sont souvent si petites qu’elles ne sont pas visibles à  l’œil. L’épi (en plan large sur la photo ci-dessus) est constitué de plusieurs épillets (dans le zoom) lesquels abritent chacun une ou plusieurs fleurs. Chaque épillet est soutenu par deux glumes (les parties vertes dans l’image du zoom).

Dans notre exemple, l’épi est de forme cylindrique et les glumes des épillets ont de longues arêtes qui leur donnent l’air de porter les cornes du diable. Ces deux éléments sont caractéristiques du genre Phleum, les fléoles.

Tout en souplesse

Il existe plusieurs fléoles àŽle-de-France. La fléole des sables est presque éteinte dans la région, et elle est beaucoup plus petite. Ce n’est donc pas elle. Il reste alors à  différencier la fléole des prés de la fléole de Bœhmer. Pour cela, un test de souplesse s’impose.

La fléole des prés tient la courbure © CACP – Emilie Périé

En effet, lorsqu’on la courbe, la fléole de Bœhmer parait se fragmenter en plusieurs lobes, alors que la fléole des prés conserve sa forme cylindrique (comme sur l’image).

Nous avons donc à  faire à  la fléole des prés, Phleum pratense, et ses fameuses cornes du diable.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

La fléole des prés, par FLORIF

Retrouvez des portraits d’autres graminées :

Le chiendent pied-de-poule

La petite éragrostide

L'actualité de la Nature

C’est la rentrée de la biodiversité !

Comme « rentrée » va souvent avec « nouvelles résolutions » et « actions », l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) vous propose de vous exprimer pour la biodiversité. Il s’agit de partager vos envies, vos avis, votre vision pour le futur et votre façon d’agir vis-à -vis de la biodiversité. Toutes les contributions feront l’objet d’une synthèse présentée lors du Congrès Mondial de la Nature qui aura lieu à  Marseille en juin 2020. Tous vos apports permettront d’alimenter les réflexions et décisions prises lors du congrès sur les futures politiques en faveur de la biodiversité.

Pour participer deux options s’offrent à  vous :

  • Suivre physiquement le Tour de France de la biodiversité à  travers les festivals sur lesquels sont présents les membres de l’AFB et s’inscrire aux ateliers.
  • Utiliser la plateforme en ligne pour répondre aux questions posées par l’AFB, ou romancer votre vision du monde pour les années à  venir.

Bien entendu, l’AFB ne vous laisse pas démunis dans vos réflexions sur le sujet. La rubrique Informez-vous est déjà  riche d’éléments permettant d’appréhender au mieux le concept même de biodiversité et ses bénéfices. Nous vous invitons vivement à  aller la consulter. Et les plus jeunes sont également conviés !

N’oublions pas : Biodiversité, tous vivants, tous responsables.

Chacun à  son niveau

Le Flambé, un papillon protégé © CACP – Mathilde Vassenet

Sur le territoire de Cergy-Pontoise, de nombreuses espèces font l’objet de protection nationale ou régionale, comme le Flambé.

Une sortie nature à  Cergy-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Vous pouvez participer aux animations que nous organisons tout au long de l’année pour continuer à  vous renseigner sur la biodiversité.

Une action favorable à  la biodiversité : la gestion différenciée © CACP – Gilles Carcassès

Chacun à  son échelle peut réaliser des actions favorables à  la biodiversité. Que ce soit la collectivité dans sa gestion de l’espace public ou les particuliers dans la gestion de leur jardin ou l’usage des espaces communs, nous pouvons tous agir.

Sources :

Le site Biodiversité. Tous vivants !

La plateforme Exprimez-vous

Biodiversité, tous vivants, tous concernés

Le site de l’Agence Française pour la Biodiversité

L'actualité de la Nature

Un déjeuner bien agité

C’est l’heure de l’apéritif et il y a bagarre au comptoir.

Déjeuner de coccinelles – Cergy © CACP – Emilie Périé

Alors que nous sommes sur le terrain avec l’équipe de la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), j’aperçois ce petit attroupement. Deux coccinelles à  sept points tentent de dérober quelques pucerons à  un groupe de fourmis pas tout à  fait d’accord.

Si les coccinelles se nourrissent des pucerons en entier, les fourmis ne consomment que leur miellat. Elles pratiquent même ce que l’on peut assimiler à  de l’élevage et de la traite de pucerons. Et elles ne sont guère ravies de se faire chaparder leur troupeau ! Elles feront tout pour faire reculer ces voleuses, quitte à  s’attaquer à  bien plus gros qu’elles.

[wpvideo uomkOHQb]

Les pauvres pucerons, eux, n’ambitionnaient que de sucer la sève de la tige de saule sur laquelle ils se sont installés.

Retrouvez cet autre article :

Le charançon et la fourmi

L'actualité de la Nature

Les deux lotiers

Lotier corniculé © CACP – Gilles Carcassès

On rencontre souvent cette jolie fleur jaune tapissant les prairies et les pelouses. C’est un lotier. De la famille des Fabacées, elle a la capacité d’enrichir le sol en azote, ce qui nourrit les plantes voisines. Elle est, en plus, assez appréciée des bourdons et des abeilles solitaires. Intéressant n’est-ce pas ?

Et d’autant plus intéressant qu’il en existe deux espèces très proches et très fréquentes sur le territoire ! Le lotier corniculé (Lotus corniculatus), sur l’image ci-dessus, et le lotier des marais (Lotus pedunculatus), sur l’image ci-dessous.

Lotier des marais © CACP – Emilie Périé

Mais comment les différencier ?

Il existe plusieurs différences entre ces deux plantes aux apparences pourtant très similaires : le lotier des marais pousse en milieu plus humide que le lotier corniculé ; Lotus corniculatus a des inflorescences un peu moins denses, avec des fleurs moins nombreuses que celles de Lotus pedunculatus. Mais ce sont des critères difficiles à  déterminer et pas toujours très fiables. Un lotier des marais poussant en milieu un peu difficile pourrait n’avoir que peu de fleurs… La véritable astuce, c’est de regarder les sépales.

Les sépales sont ces pièces vertes qui soutiennent les pétales. Lorsque la fleur est en bouton, pas encore éclose, les sépales du lotier corniculé se tiennent bien droits et forment un tube alors que ceux du lotier des marais s’ouvrent en étoile. C’est facile, non ?

Les deux lotiers © CACP – Emilie Périé

Sources :

La Flore d’àŽle de France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Comparez les deux lotiers avec le Comparateur de FLORIF

Retrouvez d’autres fabacées dans nos articles :

L'actualité de la Nature

Qui a vu le Cuivré commun ?

Avis de recherche : Avez-vous vu le Cuivré commun ?

Pour faire suite aux deux précédents défis Fougères des vieux murs et Mais où niche le rouge-queue noir? nous vous proposons ce mois-ci de partir à  la recherche du Cuivré commun, Lycaena phlaeas, sur le territoire de Vauréal puis de consigner vos trouvailles dans l’Atlas participatif de la Ville de Vauréal.

Ce beau papillon parcourt nos prairies jusqu’au mois d’octobre, il est encore temps de l’apercevoir. Une astuce, il apprécie particulièrement les plantes de la famille des oseilles (rumex).

Aides à  la détermination :

Le voici, ailes ouvertes

Le cuivré commun, vue du dessus des ailes © CACP – Gilles Carcassès

Et ailes refermées

Le cuivré commun, vue du dessous des ailes © CACP – Emilie Périé

Bonne chasse (photographique) !

Pour plus d’indications sur ce papillon, retrouvez son portrait dans cet article :

Le cuivré commun

Retrouvez le portrait d’un autre papillon orange :

Le petit nacré

L'actualité de la Nature

Le gardien de la bétoine

Parmi les bétoines en fleurs – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Parmi les fleurs de bétoine, bien jolie lamiacée, s’agite une drôle d’abeille : l’anthidie à  sept épines. Son manège a attiré un mâle et l’accouplement a lieu sous nos yeux.

Accouplement d’anthidies © CACP – Gilles Carcassès

La femelle, nettement plus petite, est au-dessus sur la photo. On voit qu’elle porte, comme toutes les Megachilidae femelles, une brosse ventrale destinée au transport du pollen. Chez cette espèce, la brosse est blanche.

Anthidium septemspinosum – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Le mâle est équipé, comme son nom l’indique, de sept épines sur son postérieur. On en voit une sur l’image ci-dessus. Elles lui servent à  défendre farouchement son territoire.

D’ailleurs, quelques mètres plus loin une bataille fait rage. Deux anthidies mâles se disputent la propriété d’une bardane. Les deux abeilles volant à  toute allure, se lancent l’une sur l’autre l’abdomen en avant. Le but ? Déchirer les ailes de l’adversaire avec les épines acérées. Le choc est violent, et les belligérants tombent au sol.

Le vainqueur, n’ayant pas été blessé, remonte ensuite se poster sur une feuille de bardane pour faire le guet. Il n’admet aucun intrus sur son territoire.

On ne s’approche pas !

Anthidium septemspinosum – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Retrouvez une autre histoire d’anthidie dans cet article :

L’anthidie à  manchette

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La thécla de l’orme

Satyrium w-album, la thécla de l’orme – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

En présence des salariés de l’association ACR, nous sommes allés inventorier la faune et la flore des parcelles que cette association gère selon les principes de l’agriculture biologique à  Vauréal. Nous avons eu le plaisir d’y rencontrer ce papillon rare et protégé en Ile-de-France : la thécla de l’orme (Satyrium w-album). Comme son nom l’indique, la plante hôte pour la nourriture des chenilles est l’orme, la femelle y pond au niveau des bourgeons terminaux.
On reconnaît cette espèce au motif caractéristique en forme de « W » blanc bien anguleux sur son aile postérieure.

Nous avions aperçu cet élégant petit papillon au parc du château de Grouchy, à  Osny, quelques jours plus tôt, mais il avait été moins coopératif pour la photo !

Sources :

Atlas des papillons de jour dans le Val d’Oise, par Alexis Borges et Xavier Houard, un ouvrage conçu par le Conseil départemental du Val d’Oise et l’OPIE

Satyrium w-album, par l’Atlas des papillons de jour et zygènes d’Ile-de-France

Retrouvez une autre espèce de la même sous-famille (les Theclinae) :

Petit papillon vert, quel est ton secret ?

D’autres observations dans les jardins d’ACR :

Une biodiversité étonnante dans les aubergines

La doublure jaune

L'actualité de la Nature

Le compagnon accompagné

Le compagnon blanc, Silene latifolia – Cergy © CACP – Emilie Périé

Très commune dans les prairies et les friches, le compagnon blanc (Silene latifolia) arbore de grandes fleurs blanches. Les 5 pétales (la division en leur centre peu donner l’impression d’un dédoublement) surmonte un ovaire d’une taille assez conséquente. C’est dans ce renflement que les graines se développent à  la maturité de la fleur.

Fruits du compagnon blanc © CACP – Marion Poiret

Habituellement, le fruit a cet aspect : une capsule ouverte par 10 dents et remplie de graines prêtes à  être disséminées.

Mais il arrive que le compagnon ne soit pas seul.

Hadena bicruris © CACP – Emilie Périé

La chenille de ce papillon de nuit (Hadena bicruris) se développe spécifiquement dans les capsules des silènes. On l’appelle la Noctuelle capsulaire. Bien à  l’abri et confortablement installée dans cette capsule de grande taille, elle consomme les graines du compagnon blanc.

Fruit du compagnon blanc perforé par la chenille – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Une fois son repas et sa croissance terminée, la chenille quitte le compagnon blanc en laissant une ouverture ronde et bien nette dans la capsule.

Nous l’avons ouverte pour vérifier : il ne restait plus aucune graine !

En savoir plus sur le compagnon blanc dans cet article :

Etoile de Noà«l

L'actualité de la Nature

Du sang sur le séneçon ?

Ce bien joli papillon porte bien ses noms. Comme toutes les espèces vivantes décrites par les naturalistes, on lui en connait au moins deux : son nom vernaculaire (chez nous en français) et son nom scientifique (en latin).

En français : La goutte de sang

La goutte de sang, Tyria jacobaeae © CACP – Emilie Périé

L’éclatant rouge dont sont revêtues ses ailes lui donne en effet l’aspect d’une goutte de sang tombée dans les fleurs qu’il butine. Ce côté macabre est sans doute le gage de sa survie. Dans la nature, les couleurs éclatantes sur les animaux sont souvent signe de toxicité. Et c’est son cas. Le rouge flamboyant agit comme un panneau stop pour les oiseaux qui voudraient le gober. On dit qu’il est aposématique.

En latin : Tyria jacobaeae

Tyria jacobaeae, chenille – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

La chenille de ce papillon de nuit est inféodée à  une plante en particulier : le Séneçon de Jacobée ou en latin Jacobaea vugaris, dont elle a l’air de raffoler. Cet individu là , goulà»ment attablé à  une fleur de séneçon n’avait pas l’intention de s’interrompre pour un shooting photo.

Le séneçon de Jacobée, Jacobaea vulgaris – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Le nom scientifique du papillon le relie à  sa plante hôte : pratique pour le retrouver.

Prise en flagrant délit de boulottage de séneçon !

[wpvideo BT7o1Dzi]

Sources :

Tyria jacobaeae, par insectes-net

Retrouvez notre portrait de la goutte de sang :

La goutte de sang 

L'actualité de la Nature

Les deux érythrées

De la famille des Gentianaceae les érythrées (ou Centaurium) ont de jolies petites fleurs roses. Il en existe deux espèces en région àŽle-de-France.

L’érythrée petite centaurée

C’est la plus commune des deux. Elle s’accommode assez bien de tout type de sol, pour peu qu’il ne soit pas trop calcaire et est assez fréquente dans le bassin de l’Oise. Pourtant nous ne l’avons observée qu’assez rarement sur le territoire : nous l’avons déjà  vue à  Jouy-le-Moutier et à  Eragny-sur-Oise.

L’erythrée petite centaurée, Centaurium erythraea © CACP – Marion Poiret

L’érythrée élégante

Plus rare dans la région, bien que connue des naturalistes dans le Val d’Oise, l’érythrée élégante n’a pas encore été mentionnée sur le territoire de Cergy-Pontoise. Elle est en général plus petite que l’érythrée petite centaurée, et surtout, ses fleurs sont moins nombreuses et sa cyme moins dense.

L’érythrée élégante, Centaurium pulchellum © CACP – Emilie Périé

Elle pousse en milieu plus humide (bords de marais, mouillères temporaires, bords d’étangs…) et fleurit de juin à  octobre.

C’est la bonne période pour les observer. Dites-nous si vous croisez ces deux espèces au cours de vos déambulations estivales !

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Base de données naturalistes d’àŽle-de-France, CETTIA

L’érythrée petite centaurée, par Tela Botanica

L’érythrée petite centaurée, par Florif

L’érythrée élégante, par Tela Botanica

L’érythrée élégante, par Florif