Bravo à Antoine qui bien identifié l’intrus. Les traces laissées sur nos feuilles de relevés d’empreintes étaient bien celles d’une limace.
Nous n’avons pas eu de mal à l’identifier car un matin elle était toujours là : une belle grosse limace léopard.
Plutôt amatrice de végétaux en décomposition elle paraît aussi s’intéresser aux croquettes pour chat. Elle et ses comparses ont laissé de grandes trainées baveuses sur les feuilles et dans les gamelles de croquettes ; presque tous les jours, et dans presque tous les cimetières étudiés.
Nous visions plutôt son prédateur, le hérisson d’Europe, mais c’est une rencontre intéressante également.
Parmi les empreintes que nous avons relevées, en voici une intrigante. Sur la feuille de droite, ce sont des traces de chat domestique. Mais sur la feuille de gauche, qui a bien pu laisser cette empreinte ?
Cette jolie fleur qui pousse sur les sols frais, riches et relativement à l’ombre, comme ici sur les rives des étangs de Cergy est l’épipactis à larges feuilles. C’est une orchidée assez répandue dans la Région, si ce n’est la plus commune. Elle rejoint l’orchis bouc, l’ophrys abeille, et l’orchis pyramidal parmi les plus observées sur notre territoire.
Les couleurs des fleurs sont assez discrètes, et le positionnement à l’ombre peut rendre la plante difficile à repérer. Mais les feuilles, larges et ovales, sont assez caractéristiques et permettent de l’identifier rapidement.
Source :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Profitons de la pause estivale pour souhaiter de belles vacances à ceux qui partent et de belles observations naturalistes à ceux qui restent ! Pensez à nous les partager via l’Atlas de la Biodiversité de Cergy-Pontoise !
Rendez-vous en septembre pour la suite des histoires de la nature à Cergy-Pontoise.
LepiNoc pour Lépidoptère Nocturne, ou papillon de nuit, est un programme de sciences participatives en cours de développement par l’association Noé. En effet, les papillons de nuit (hétérocères) représentent 95% des espèces de papillons en France et jouent un rôle indispensable dans la pollinisation des plantes. Or, on connait très mal les différents impacts des activités humaines sur leur écologie.
Noé propose donc un nouveau protocole à destination des collectivités locales qui devrait permettre de massifier les données concernant les populations de papillons de nuit. La CACP s’est donc proposée pour faire partie des sites pilotes, testeurs du nouveau protocole. On vous raconte.
Inventorier les papillons … la nuit
Pour connaître l’activité des papillons de nuit il faut pouvoir être sur place, au cœur de la nuit. Or, il n’est pas question de faire faire des heures supplémentaires aux agents des espaces verts ou du service biodiversité. Pour ça, l’association Noé a concocté un outil autonome composé des éléments indispensables suivants : une feutrine blanche éclairée par une lampe à LED qui sert d’élément d’attraction et d’un téléphone portable réglé pour prendre régulièrement des photos de ladite feutrine sur laquelle se posent, normalement, de nombreux papillons de nuit.
Le montage est un peu délicat pour s’assurer de la bonne mise au point des photos, mais une fois le tout bien fixé on obtient ce genre de cliché.
En le traitant un peu pour l’éclaircir on voit nettement apparaître au moins une dizaine de papillons de nuit, accompagnés de petites mouches et de chrysopes.
On laisse le soin à l’expert lépidoptériste de nous dire de qui il s’agit ! Nous, nous chargeons d’installer les dispositifs et de venir récupérer les enregistrements et les transférer à l’équipe de Noé.
Des papillons de nuit en plein jour
Certains papillons s’étaient octroyé une petite grasse matinée et étaient toujours sur la feutrine à notre arrivée le lendemain matin, comme ici la boarmie rhomboà¯dale.
Une petite photo et puis elle s’en est allé.
La suite cet automne
Six sessions d’une nuit d’enregistrement auront lieu cet été. On espère vous communiquer les résultats en octobre prochain, à l’occasion du Jour de la Nuit.
Pendant que nous inspections le matériel pour le protocole LépiNoc (Quesako ? On vous en parle mercredi !), Loline, notre stagiaire de l’été, a repéré un petit groupe de coléoptères intéressants. Avec leur couleur jaune vif on ne pouvait effectivement pas les louper sur la feutrine blanche. Et ils étaient nombreux, à croire qu’ils s’étaient passé le mot pour venir se faire tirer le portrait.
Cteniopus sulphureus, aussi appelé la cistèle jaune est très facile à identifier. Elle a des yeux et des antennes noirs qui contrastent bien avec le thorax, jaune d’or. Les élytres sont striées et de couleur jaune citron. Elles couvrent des ailes également jaunes qui flashent lorsque l’insecte prend son envol.
Les larves de la cistèle se nourrissent de végétaux en décomposition (bois pourris, racines mortes, …) et les adultes, les petites bêtes toutes jaunes que l’on a observé, sont floricoles. Ils se nourrissent de pollen et de nectar et participent activement à la pollinisation, notamment des ombellifères comme la carotte sauvage. Les ombellifères (ou Apiacae) ont d’ailleurs souvent des fleurs blanches, ce qui explique sans doute l’intérêt des cistèles pour notre feutrine.
Sources :
Le guide des coléoptères du Bassin Parisien, aux Editions Delachaux
Poursuivons notre série des plantes qui ressemblent aux pâquerettes mais qui n’en sont pas avec la matricaire inodore. Cette plante est très commune dans les milieux perturbés (tondus, fauchés, piétinés, retournés).
La matricaire inodore a le même format de fleurs que la pâquerette : des ligules blanches qui entourent un cœur composé de tubules jaunes. En revanche le capitule est bien plus grand chez la matricaire, en diamètre (2 à 3 cm) et en hauteur, le capitule se bombe au fur et à mesure du développement de la plante.
Les feuilles sont divisées en segments filiformes assez caractéristiques du groupe des matricaires. Pour différencier la matricaire inodore (Tripleurospermum maritimum) de la matricaire camomille (Matricaria chamomilla), que l’on verra en septembre, il faut regarder le réceptacle. C’est la partie du capitule sur laquelle s’insèrent toutes les fleurs (jaunes et blanches). Chez Matricaria il est cylindrique et creux alors que chez Tripleurospermum il est plein et hémisphérique.
Enfin, bien que ce ne soit pas un critère absolu, son nom lui est donné car contrairement à d’autres plantes qui lui ressemblent celle-ci n’a presque pas d’odeur.
Sources :
La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot
Ce coléoptère à grand nez est un charançon, du genre Larinus. D’après la clé d’identification des Larinus de Belgique, qui ne sont pas très différents de ceux d’àŽle-de-France, les formes du rostre (le fameux nez) et du prothorax pourraient être celles de Larinus turbinatus. D’autant que, d’après les traits de comportement de cette espèce, elle est inféodée aux espèces de cirses, dont le cirse des champs sur lequel ces deux individus ont été vus.
Celui-ci en revanche n’a pas voulu se prêter à l’exercice du mannequinat. Dès que j’ai approché l’objectif il s’est jeté à terre et a fait le mort. Je ne l’ai donc pas dérangé plus longtemps.
Les Tephritidae font partie des insectes préférés de Gilles. Et on comprend aisément pourquoi. Ces mouches butineuses ont des motifs assez incroyables. En voici une qu’il n’avait pas encore dans sa collection : Terellia ruficauda.
Les motifs noirs des ailes, du thorax et de l’abdomen sur fond jaune sont caractéristiques. Ici nous avons à faire à un mâle. Les deux excroissances blanches à l’arrière de son abdomen sont des glandes de production de phéromones.
J’apprends sur la Database of Insects and their Food Plants (interaction alimentaire entre les insectes et les plantes) que cette mouche se rencontre spécifiquement sur les cirses, et plus particulièrement sur le cirse des champs (Cirsium arvense). Pas étonnant donc de la retrouver ici, sur la tige d’un cirse des champs lors d’une collection SPIPOLL.
Elles étaient d’ailleurs deux mouches sur cette tige, accompagnées par un petit coléoptère de la famille des Nitidulidae.
En observation naturaliste la patience est de mise. Et les frustrations sont monnaies courantes : l’espèce recherchée pendant la sortie n’a pas été vue, la photo est floue, voire, aucune espèce n’a été observée.
Comme par exemple sur cette mangeoire, qui n’a tellement pas attiré d’oiseaux que les graines déposées ont fini par y germer.
Pour autant, il ne faut pas perdre espoir. La nature ne manque pas d’offrir des occasions de s’émerveiller, et de belles surprises. Voici un petit florilège de moments où les petites bêtes sont venues au plus près des observateurs.
Déclenche !
Malgré de nombreux essais je n’avais toujours pas réussi à faire une photo convenable d’une petite guêpe coucou de la famille des Chrysididae. Il en existe plusieurs espèces mais elles ont toutes la particularité d’avoir des couleurs somptueuses : du bleu-vert et du rouge étincelants. Elles sont particulièrement photogéniques.
C’est pendant la formation Florilèges-prairies urbaines qu’une de ces petites guêpes est venue se poser sur mon bras. La contorsion n’est pas évidente mais j’ai juste le temps de déclencher avant qu’elle ne reprenne son envol. Ouf, c’est dans la boîte !
Alors que je réalisais une collection SPIPOLL via l’application, et donc que je prenais en photo les insectes butinant un cirse des champs avec mon téléphone. Un charançon, de la famille des Larinus, est venu se poser sur ledit téléphone.
Tu n’es pas du bon côté de l’objectif !
Sauvé !
Il n’est pas rare de trouver des insectes fatigués posés sur le béton du trottoir, voire de la route. Ils reprennent des forces avant de redécoller mais sur ces espaces ils sont grandement en danger : un pied ou une roue sont vite arrivés. Il vaut mieux dans ces cas-là les inviter délicatement à monter sur votre main et les conduire vers un espace vert moins exposé au passage. Comme pour cette femelle de lucane cerf-volant.
Ou cette jeune libellule (sans doute une femelle Anax) tout juste émergée et pas encore en état de voler.
Surprise !
Et quelques fois c’est tout à fait par hasard que l’on rencontre ces jolies petites bêtes.
Et vous, qu’elles sont vos plus belles rencontres ?