Pour passer l’hiver les papillons adoptent diverses techniques. Certains migrent vers le Sud comme les belles-dames et certains vulcains. D’autres passent la saison sous forme d’œufs, de chenilles ou de chrysalides alors que les adultes ont disparu dès l’arrivée du froid. D’autres encore, hivernent. Les adultes passent la saison froide immobiles, cachés sous des feuilles, des branchages, de l’écorce, et se remettent à voler dès que le soleil les réchauffe un peu, souvent dès le début février. C’est le cas du citron (Gonepteryx rhamni), du paon de jour (Aglais io), du robert-le-diable (Polygonia c-album) et de certains vulcains (Vanessa atalanta).
Sur les choux cavaliers, les chenilles de la piéride ne sont plus là , mais une mouche Tephritidae se chauffe au soleil. L’extrémité de l’aile est noire avec un petit point blanc : il s’agit de Tephritis vespertina, dont la larve vit dans les capitules de la porcelle enracinée, une astéracée très commune dans les pelouses.
Je suis des yeux un papillon à l’allure sombre. Il finit par se poser sur le pignon de la maison de Patrice.
C’est un vulcain. Ce papillon a passé l’hiver à l’état adulte, abrité dans une cavité ou sous un tas de feuilles. Les premiers rayons de soleil de février l’ont réveillé.
Lorsqu’il étale ses ailes, on voit le grand motif orange presque circulaire, ponctué dans sa partie arrière de petites taches noires avec des écailles bleues.
Vendredi 20 juillet 2018 en fin d’après-midi, une grosse averse s’abat sur Cergy Préfecture. Regardant par la fenêtre de mon bureau, je me dis « c’est le moment idéal pour une sortie nature ! » Vous trouvez l’idée bizarre ?
Laissez-moi vous expliquer. L’autre jour, Marion m’a parlé d’un lavoir à Boisemont qui paraît propice à l’alyte accoucheur, une espèce d’amphibien affectionnant ce genre de milieu. Alors je file à Boisemont dans l’espoir de voir quelques-uns de ces crapauds en balade sous la pluie.
Je fais chou blanc, pas un seul crapaud en vue : à Boisemont il n’a pas plu ! En outre, ce n’est pas la période la plus favorable pour l’observation des amphibiens…
En face de ce lavoir, je remarque une bien jolie pâture pour les chevaux bordée par un chemin et un mur très ancien. Je décide de scruter ces vielles pierres à la recherche de choses intéressantes…
Un vulcain me montre ses ailes en contre-jour, joli spectacle !
Et plus loin, dans un trou de mur, je découvre cette peau de serpent !
Je positionne cette exuvie pour qu’elle présente son meilleur profil pour la photo.
Lorsqu’un serpent mue, il accroche sa peau à un objet rugueux comme une pierre ou une branche. La peau se détache d’abord au niveau de sa tête, il la retire alors en la retournant comme une chaussette. Cela explique pourquoi l’empreinte des yeux sur l’exuvie est en creux alors que ceux-ci sont saillants sur l’animal.
La carène sur les écailles du dos ainsi que le nombre et la disposition des écailles autour de l’œil me permettent de déterminer l’espèce : c’est une couleuvre à collier. Une toute jeune, à en juger par la petite taille de l’exuvie !
Natureparif porte à notre connaissance un programme de suivi international de la migration des vulcains. Pour participer, il suffit de s’inscrire sur l’un des portails régionaux du réseau VisioNature (pour l’Ile-de-France : http://www.faune-iledefrance.org/) et d’y consigner vos observations.
Toutes les informations sur ce programme de sciences participatives sont ici : insectmigration. On peut aussi utiliser des applications mobiles à télécharger dans ce site.
Retrouvez notre article sur le vulcain, cet incroyable migrateur.
Le Vulcain, comme la Belle-Dame, est un grand migrateur. Chaque année les vulcains, par millions, partent du Maroc et remontent jusqu’en Europe du Nord par la vallée du Rhône ou en longeant les côtes atlantiques. Ils arriveront en Ile-de-France en avril au plus tôt. Ensuite, ils vont s’accoupler et pondre sur les touffes d’ortie que consommeront leurs chenilles.
Alors celui-ci ? C’est un hivernant. Au lieu de descendre en septembre avec tous ses congénères en Afrique du Nord, il a préféré passer l’hiver caché dans un tas de feuilles mortes, une cabane de jardin ou une cavité. Et un beau jour de février, parce qu’il ne gelait plus et que le soleil s’est montré, il a cru que c’était le printemps.
J’en ai vu trois en deux jours : à Pontoise, à Cergy et à Saint-Ouen l’Aumône. Et on m’en a signalé un à la ferme d’Ecancourt à Jouy-le-Moutier.
Chez les papillons, à la différence des oiseaux, ce sont des individus de générations différentes qui font le voyage aller et le voyage de retour. Et, mystère de la nature, ils empruntent les mêmes voies de migration.