Agenda

Notre exposition sur les papillons

Voici notre dernière production : 14 panneaux A3 sur les papillons de jour que l’on peut facilement observer à  Cergy-Pontoise. Douze espèces sont illustrées, parmi celles-ci, la belle-dame, le vulcain, le moro-sphinx, l’aurore, la carte géographique,  le brun du pélargonium, le paon du jour, qui ont chacune déjà  fait l’objet d’un article dans notre blog.

Pour tous renseignements et pour réserver cette exposition, écrivez-nous à  biodiversite@cacp.fr

L'actualité des jardins

Chenilles processionnaires du pin : c’est maintenant qu’il faut agir

Piège pour chenilles processionnaires du pin © Gilles Carcassès
Piège pour chenilles processionnaires du pin © Gilles Carcassès

Début février : c’est maintenant qu’il faut agir pour lutter contre les chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa). C’est en effet le moment d’installer les pièges autour des troncs (un piège par pin infesté), avant que les chenilles descendent en procession pour aller se nymphoser dans le sol. Trompées par le dispositif, les chenilles se nymphoseront dans le sac du piège. Le démontage et la destruction, en respectant scrupuleusement les consignes de sécurité, sont à  planifier pour début mai. Il est important de placer le piège suffisamment en hauteur pour qu’il ne soit pas à  la portée des enfants.

En hiver on peut aussi supprimer et brà»ler les nids soyeux des chenilles au bout des branches, s’ils sont accessibles. Pour cette opération, il est indispensable de porter des équipements de protection individuelle.

Mésange bleue à  l'entrée d'un nichoir - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Mésange bleue à  l’entrée d’un nichoir – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

C’est aussi le moment d’entretenir les nichoirs à  mésanges et d’en installer de nouveaux (un nichoir tous les 25 mètres). Ces oiseaux participent en effet à  la régulation du ravageur car ils prélèvent de grandes quantités de ces chenilles au printemps quand ils nourrissent leurs petits.

Installer un nichoir, par Ornithomedia.com

Les clés pour lutter contre la processionnaire du pin (INRA – janvier 2016)

Retrouvez notre article sur la progression de la processionnaire du pin en Ile-de-France

L'actualité de la Nature

Le Flambé

Vous rappelez-vous les papillons qui se chauffent au soleil de l’été ? Les jours rallongent maintenant, courage, ce sera bientôt là  !

Iphiclides polidarius, le Flambé © Gilles Carcassès
Iphiclides podalirius, le Flambé © Gilles Carcassès

Le Flambé est un papillon assez commun en Ile-de-France mais son habitat dispersé lui vaut son statut de « quasi menacé » sur la liste rouge régionale des papillons de jours. Il fréquente les landes, les friches buissonnantes, les haies et les lisières forestières car sa plante hôte préférée est Prunus mahaleb, une sorte de prunellier qui pousse dans ces milieux.

En Val d’Oise, c’est dans la Réserve naturelle nationale des coteaux de la Seine (La Roche-Guyon) que l’on aura le plus de chance de le rencontrer, en mai, puis en aoà»t pour la deuxième génération. Au jardin, on observe ce papillon sur les fleurs des buddleias qui semblent l’attirer particulièrement, et sur la lavande.

La fiche du Flambé dans l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’IdF

L'actualité des jardins

Florilèges prairies urbaines : le bilan 2016

atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise ( http://www.florileges.info/)
Atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise (image du site http://www.florileges.info/)

Florilèges prairies est un programme de sciences participatives sur la connaissance botanique des prairies urbaines. Il s’adresse aux gestionnaires d’espaces verts et naturels. Ses co-fondateurs sont Plante et Cité, le Muséum national d’Histoire naturelle,  Natureparif, l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis et le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

Comme chaque année, les participants ont été conviés à  une réunion de restitution : plus de 60 personnes étaient présentes lors de la journée du 6 décembre 2016 au Muséum national d’Histoire naturelle à  Paris pour s’informer des résultats du protocole.

276 prairies ont été suivies par leurs gestionnaires en 2016 en France. Sur Cergy-Pontoise, cela a concerné le parc François-Mitterrand à  Cergy, le verger du parc de Grouchy à  Osny et quatre sites à  Vauréal.

Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès

Le protocole permet de mesurer des indicateurs de la qualité des prairies, parmi lesquels la typicité (pourcentage d’espèces typiques des prairies) et la richesse spécifique (nombre d’espèces du guide d’identification observées dans le cadre du protocole).

L’analyse sur plusieurs années d’un grand nombre de relevés et les retours d’expérience permettent de tirer les enseignements suivants :

Comment favoriser une prairie typique ?

Il faut surtout éviter la fauche précoce, et ne pas faucher plus de deux fois par an. En pratique, il faut s’abstenir de faucher en avril, mai et juin pour permettre la montée à  fleurs et la production de graines des espèces prairiales.

Comment favoriser la biodiversité des prairies ?

Les prairies typiques ne présentent pas de végétaux ligneux et leur hauteur est de l’ordre d’un mètre. Une seule fauche par an, en automne, est le meilleur moyen d’assurer le bon déroulement du cycle de vie des habitants des prairies.

Ne pas faucher en avril, mai et juin permet notamment d’épargner les couvées des oiseaux nichant au sol et la reproduction de nombreux insectes.

Le pâturage a un effet positif sur les papillons spécialistes. Mais en cas de surcharge, il peut avoir des effets négatifs sur la biodiversité.

L’exportation des produits de fauche est à  privilégier pour les prairies installées sur un sol naturellement pauvre (cas des pelouses à  orchidées par exemple) afin de ne pas enrichir ce sol, ce qui favoriserait des espèces plus banales au détriment des espèces patrimoniales.

Instaurer une zone de refuge sans intervention dans chaque prairie et changer son emplacement chaque année facilite la survie de nombreuses espèces.

Couple de Lycaenidae - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple de Lycaenidae, papillons typiques des prairies – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Les présentations de la journée de restitution Florilèges prairies urbaines 2015

 

L'actualité de la Nature

Quel toupet !

Hypena rostralis © Gilles Carcassès
Hypena rostralis © Gilles Carcassès

Je vous présente Hypena rostralis, surnommé « le Toupet » (le bien nommé !). Cela fait une semaine qu’il squatte sans vergogne l’escalier de ma cave. Cette espèce fait partie de ces bestioles qui rentrent aux premiers coups de froid dans les maisons, à  défaut d’arbres creux, et cherchent un coin tranquille pour passer l’hiver. A la belle saison, il retournera dehors. Ses chenilles vertes mangent les feuilles des orties ; elles peuvent manger toutes celles de mon jardin, si elles veulent. Ce papillon de nuit a deux générations par an, à  la fin du printemps et en automne.

Les écailles du Toupet © Gilles Carcassès
Les écailles du Toupet © Gilles Carcassès

Je lui ai tiré le portrait, j’aime beaucoup sa coiffure en écailles.

Le Toupet par Amiens faune et flore

L'actualité de la Nature

Plus du tiers des papillons d’Ile-de-France menacé ou disparu !

La liste rouge régionale des rhopalocères (papillons de jour) et zygènes d’Ile-de-France vient de paraître. Elle dresse un état des lieux des menaces qui pèsent sur les papillons.

Et la situation est alarmante : sur les 135 espèces répertoriées pour l’Ile-de-France, 18 ont disparu et 33 sont menacées. Alors que faire pour préserver les papillons ? Bien gérer les réserves naturelles est indispensable pour sauver les espèces rares en danger, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi restaurer les zones dégradées, aménager des corridors écologiques pour les papillons et diffuser largement les bonnes pratiques de gestion.

La plupart des espèces de papillons menacées en Ile-de-France vivent dans les espaces herbeux, les enjeux de conservation sont donc là . Le pâturage bien conduit permet de lutter contre le boisement des prairies et peut être un excellent moyen de maintenir ces espaces ouverts et riches en papillons. La fauche tardive avec des espaces refuges est aussi un procédé favorable. Et bien sà»r, il faut s’abstenir de recourir aux pesticides. N’oublions pas aussi que la gestion différenciée appliquée à  la parcelle renforce toujours le potentiel de biodiversité : un coin de nature sauvage dans chacun de nos parcs, de nos squares et de nos jardins (publics et privés), voilà  qui serait vraiment utile aux papillons.

Lasiommata maera n'est pas très commun en Ile-de-France. Sa chenille consomme des graminées. © Gilles Carcassès
Lasiommata maera – Pontoise © Marion Poiret

Lasiommata maera, l’Ariane, est classé AR (assez rare) en Ile-de-France. Il a été photographié dans le jardin du CAUE 95, au moulin de la Couleuvre à  Pontoise. Cette espèce aime les expositions chaudes et les escarpements rocheux.

Parage aegeria - Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Parage aegeria – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Pararge aegeria, le Tircis, est classé TC (très commun). Il est facile à  observer en lisière de boisement.

Aphantopus hyperanthus © Gilles Carcassès
Aphantopus hyperanthus © Gilles Carcassès

Aphantopus hyperanthus, le Tristan, est classé AC (assez commun). C’est une espèce forestière.

Ces trois papillons font partie des 52 espèces de la catégorie LC (préoccupation mineure) qui rassemble les papillons les moins menacés pour notre région.

L'actualité de la Nature

J’ai trouvé un serpent cyclope !

Proserpinus proserpina © Gilles Carcassès
Proserpinus proserpina © Gilles Carcassès

Près de la passerelle du Théâtre 95 à  Cergy, j’ai rencontré ce « serpent cyclope ». Ce n’est pas un pokémon rare, mais c’est tout de même une espèce protégée par un arrêté national.

Proserpinus proserpina est le sphinx de l’épilobe. Le passage des jardiniers armés de leur débroussailleuse ne m’a pas permis de connaître sa plante-hôte. Je crois me souvenir qu’il y avait là  quelques pieds d’oenothères, plantes qui peuvent nourrir aussi cette chenille.

L’ocelle dessiné sur son corps mime un œil menaçant. Mais, détail étonnant, celui-ci est placé sur la partie arrière de son abdomen et non sur sa tête. Ainsi, lorsque la chenille se sent menacée et qu’elle dresse et agite soudainement son abdomen, elle crée l’illusion d’un serpent prêt à  déclencher une attaque. Il m’a fallu me raisonner pour affronter la bête.

Le sphinx de l'épilobe © Gilles Carcassès
Le sphinx de l’épilobe © Gilles Carcassès

Pour renforcer la duperie, l’extrémité de l’abdomen de la chenille est en forme de bouche !

Le sphinx de l’épilobe par Lépi’Net

L'actualité de la Nature

Le géomètre à  barreaux

Chiasmia clathrata, le géomètre à  barreaux © Gilles Carcassès
Chiasmia clathrata, le géomètre à  barreaux butinant des fleurs de réséda © Gilles Carcassès

Voici un de ces papillons de nuit qui vole aussi le jour. Le géomètre à  barreaux est commun dans toute la France. Il est « à  barreaux » à  cause des dessins géométriques plus ou moins foncés qui ornent ses ailes. Et c’est un géomètre (de la famille des Geometridae) parce que sa chenille progresse en arpenteuse. Cette technique très efficace  consiste à  avancer alternativement l’avant du corps puis à  rapprocher l’arrière.

Sa chenille consomme les trèfles, la luzerne et d’autres Fabacaea comme Vicia cracca. On le voit souvent au bord des champs. Le papillon est très présent en mai et juin pour la première génération puis en aoà»t et jusqu’en septembre pour la deuxième.

L'actualité de la Nature

Elle mange mes framboises !

Chenille de Celastrina argiolus © Gilles Carcassès
Chenille de Celastrina argiolus © Gilles Carcassès

Oh, la gourmande ! Elle a fait un gros trou dans une framboise mà»re de mon jardin. Comme elles ne sont pas trop nombreuses à  avoir ce look en rose et vert, les lépidoptéristes du forum Le monde des insectes ont facilement reconnu Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns.

Celastrina argiolus - Cergy © Gilles Carcassès
Celastrina argiolus – Cergy (au bord de l’autoroute A15) © Gilles Carcassès

Celastrina argiolus est un papillon de la famille des Lycaenidae. Ses ailes sont bleues bordées de noir sur le dessus, et leur revers est gris parsemé de quelques petits points noirs.

Les chenilles de la génération de printemps se nourrissent surtout sur le cornouiller sanguin et le houx. Celles de la génération estivale sont plutôt sur le lierre. Elles ne dédaignent pas non plus le buis, la ronce, le framboisier, le buddleia, l’ajonc, le robinier, le baguenaudier, le nerprun, les genêts, la callune, la salicaire, la bourdaine, la myrtille, le fusain, le galéga, la coronille variée… Le papillon est aussi commun que peuvent l’être ses plantes hôtes et est présent dans toute la France.

Cornouiller, houx, lierre : vous l’aurez deviné, l’azuré des nerpruns est un habitué des lisières de boisement.

L'actualité de la Nature

Une chenille bien fatiguée

Chenille de Pterophoridae, sans doute la très commune Emmelina monodactyla © Gilles Carcassès
Chenille de Pterophoridae – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Trouvée le 25 juillet 2016 dans le potager de la ferme d’Ecancourt, à  Jouy-le-Moutier, au revers d’une feuille de graminée, cette chenille orange, hérissée de bouquets de poils raides, ne semble pas très en forme. Il s’agit d’une chenille de Pterophoridae, probablement le très commun ptérophore du liseron, Emmelina monodactyla. Hop, en bocal : on verra bien s’il en sort quelque chose.

Pterophorus pentadactyla, le ptérophore blanc © Gilles Carcassès
Pterophorus pentadactyla, le ptérophore blanc. Sa chenille consomme aussi des liserons © Gilles Carcassès

Mercredi 3 aoà»t 2016, chic, une bestiole batifole dans le bocal !

Comme on pouvait s’en douter, ce n’est pas le papillon de la chenille qui est au rendez-vous.

C’est un hyménoptère parasitoà¯de qui est sorti, en faisant un trou dans le dos de la dépouille de la chenille.

Le trou de sortie du parasitoà¯de © Gilles Carcassès
Le trou de sortie du parasitoà¯de © Gilles Carcassès

A la sortie de son bocal, il a exploré mon index gauche avant de se sauver.

Braconidae © Gilles Carcassès
Braconidae. Serait-ce un Aleiodes ? © Gilles Carcassès

Heureusement qu’il est là  celui-là  pour réguler les populations de ptérophores : sans lui on aurait sans doute beaucoup moins de liserons aux si jolies fleurs blanches…