L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Hold-up à  la mangeoire

Mangeoire au Jardin des plantes de Paris © Gilles Carcassès
Perruche à  la mangeoire des mésanges, au Jardin des plantes de Paris © Gilles Carcassès

Ce bel oiseau qui vole les graines de tournesol distribuées aux mésanges est une perruche à  collier. Ces oiseaux tropicaux arrivés accidentellement en Ile-de-France dans les années 1970 se multiplient à  vitesse grand V et leur population francilienne est passée ces deux dernières années de 3000 à  5000 individus.

En quarante ans, la température moyenne a augmenté de 1° à  Paris. Cela donne plus de chances à  ces oiseaux pour survivre en hiver. Ils y sont aidés par le nourrissage des passereaux dans les jardins ; les graines et la graisse proposée leur permettent de faire le plein calories ! Mais gare aux cerises et aux pommes l’été venu, ces oiseaux sont de grands frugivores. Les Londoniens envahis par 50 000 de ces perruches en savent quelque chose.

Perruche - jardin des plantes © Gilles Carcassès
Perruche – jardin des plantes © Gilles Carcassès

La gourmandise fait faire des acrobaties.

 

L'actualité de la Nature

Milouins dans la brume

Fuligule milouin © Gilles Carcassès
Fuligules milouins (Aythya ferina) © Gilles Carcassès

Tous les hivers, quelques fuligules milouins reviennent à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Parfois, on peut les apercevoir dans la brume du matin quand tout est calme, depuis la passerelle qui mène au centre balnéaire.

A l'île de loisirs. © Gilles Carcassès
Depuis la passerelle, à  l’Ile de loisirs. © Gilles Carcassès

Ce matin-là , on n’a pas vu les milouins, mais il y avait trois grues.

L’ile-de-France accueille chaque hiver plus de 3000 milouins nicheurs d’Europe du Nord, selon les relevés effectués par les ornithologues, dans le cadre des « comptages Wetland ».

Quelques fuligules milouins nichent en Ile-de-France mais ils sont très rares : moins d’une dizaine de couples. L’espèce est globalement en danger, elle vient d’être classée « vulnérable » sur la liste rouge mondiale pour les oiseaux.

L'actualité de la Nature

Une exposition sur les oiseaux aquatiques

expo oiseaux3Nous avons réalisé une nouvelle exposition sur les oiseaux d’eau que l’on peut observer à  Cergy-Pontoise. Un exemplaire en a été offert aux animateurs nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. Elle a rejoint leur chalet nature où elle complète leurs outils d’animation.

Si vous êtes intéressés, il vous suffit de nous écrire à  cette adresse : biodiversite@cacp.fr. Nous pouvons vous fournir les fichiers ou vous prêter un jeu de 14 panneaux A3.

Retrouvez dans ce tableau toute notre production à  votre disposition: expositions, livrets, quizz, fiches…

 

L'actualité de la Nature

Le cimetière des escargots

Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

En avance pour mon cours à  l’Université de Cergy-Pontoise, je fouine dans les parages à  la recherche de quelque sujet de nature à  photographier. Dans le coin d’un ancien parking en enrobé encombré de pierres éparses, je trouve un rassemblement d’une vingtaine de coquilles d’escargots petits gris. Iraient-ils tous mourir en cachette dans cet endroit secret ? Pas vraiment, ils sont morts de mort violente : ces coquilles sont fracassées ! Alors, qui donc est le tueur d’escargots en série qui sévit à  Neuville-sur-Oise ?

coquilles fracassées - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
coquilles fracassées – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Un oiseau sait extraire le mollusque de sa coquille : c’est la grive musicienne. Elle saisit la coquille dans son bec en la prenant par l’ouverture et la frappe violemment sur une surface dure : une pierre plate, une bordure de jardin, le chaperon d’un muret… La grive musicienne, quand elle trouve une bonne enclume y rapporte ses escargots pour les manger. Cette habitude explique les concentrations de coquilles cassées que l’on trouve parfois dans les jardins.

Elle pratique souvent ainsi lorsque le sol est trop sec et qu’elle ne peut plus accéder aux vers de terre qui font à  la belle saison une part importante de son alimentation. La grive musicienne consomme aussi des fruits. Les baies de sureau et de genièvre, les prunelles, les sorbes, les mà»res, les raisins, les fruits des cornouillers sanguins, des houx, des aubépines, des cotonéasters font partie de ses menus d’automne et d’hiver. En fin d’hiver, lorsque tous les autres fruits sauvages ont disparu, les fruits du lierre qui mà»rissent tard sont essentiels à  sa survie.

Comme le merle noir et les autres espèces de grives, elle appréciera les pommes trop mà»res laissées au sol à  l’intention des oiseaux dans un coin tranquille du jardin.

Grive musicienne © Gilles Carcassès
Grive musicienne © Gilles Carcassès

La grive musicienne

L'actualité des jardins

Souffler n’est pas jouer

Acer platanoides © Gilles Carcassès
Acer platanoides – parc de Bois-Préau à  Rueil-Malmaison © Gilles Carcassès

Avec l’automne, est revenu le temps des feuilles mortes. La communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise dans l’entretien de ses parcs publics, limite au maximum l’emploi des souffleuses de feuilles. Seuls les souffleurs électriques, moins bruyants, sont tolérés pour dégager les allées et les pelouses. Et les feuilles dans les bosquets sont laissées en place pour l’amélioration de la biodiversité et de la qualité des sols.

Les feuilles mortes participent en effet au cycle de la vie : la matière organique est alors restituée au milieu, via le travail des animaux du sol, et l’humus ainsi constitué assure le bon développement et la bonne santé des arbres.

Les vers de terre sont en première ligne dans cette transformation vitale. Ceux qui vivent près de la surface sortent la nuit, prennent dans leur bouche les débris végétaux et les emmènent avec eux dans les premiers centimètres du sol. Des champignons et des bactéries dégradent alors ces éléments en matières organiques que consomment les lombrics. Ce travail d’enfouissement est facile à  observer sous les arbres en écartant la litière : les brindilles et les feuilles sont assemblés en cabanes.

La cabane du lombric © Gilles Carcassès
La cabane du lombric © Gilles Carcassès

Les brindilles dressées dans la cabane sont enfoncées dans le sol et se dégradent très rapidement.

A leur tour de nombreux oiseaux de nos jardins (les merles, les grives, le rouge-gorge, l’accenteur mouchet…) consomment ces vers de terre ainsi que les petits habitants de la litière comme les cloportes, les limaces ou les mille-pattes.

L'accenteur mouchet se nourrit au sol © Gilles Carcassès
L’accenteur mouchet se nourrit au sol © Gilles Carcassès

Ces feuilles fournissent aussi de nombreux abris pour la faune auxiliaire des jardins : hérissons, carabes, coccinelles et chrysopes.

Voir aussi :

Les oiseaux, les souffleuses et les feuilles mortes, article d’Ornithomedia

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Sauvagine

Après la cantine, Marion et moi passons souvent par le parc François-Mitterrand, histoire de faire quelque observation naturaliste au bord du bassin. Les jardiniers ont tracé avec leurs tondeuses une nouvelle allée à  travers la prairie : il nous faut l’essayer.

Les gens sont dégoutants, ils laissent leurs détritus au beau milieu du chemin.

Allée tondue dans la prairie du parc François-Mitterrand - Cergy © Gilles Carcassès
Allée tondue dans la prairie du parc François-Mitterrand – Cergy © Gilles Carcassès

En nous approchant, oh surprise, je réalise que cette chose blanche n’est pas un papier gras mais un oiseau ! Cela m’étonnait aussi, de la part des Cergypontains…

Ce ventre blanc, ce bec incroyable si pratique pour extirper les vers de la vase : c’est une bécassine des marais.

Bécassine des marais - Cergy Grand centre © Gilles Carcassès
Bécassine des marais – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

La pauvre est sans vie, elle a été sévèrement mâchouillée par un chien.

Quelques centaines de milliers de bécassines traversent notre pays chaque automne durant leurs migrations nocturnes. Celle-ci aura voulu sans doute se reposer dans la partie marécageuse du bassin du parc. Cette bécassine, partie peut-être d’Allemagne ou de Pologne, ne verra pas hélas les côtes espagnoles où elle aurait pu passer ses quartiers d’hiver.

L'actualité de la Nature

Sus aux fourmis

Il est venu tout droit au pied de la porte fenêtre du salon. Ses parents lui ont enseigné le coin, c’est là  qu’on trouve les meilleures fourmis du quartier.

pic vert juvénile © Gilles Carcassès
Pic vert juvénile © Gilles Carcassès

Il jette un coup d’œil par la vitre et apprécie la situation avant de se mettre à  table. La femme joue avec son ordinateur : aucun danger.

Accroupi derrière le fauteuil, je fais le sous-marin et je monte tout doucement mon appareil photo, comme un périscope, par dessus le dossier. C’est dans ce genre de circonstance qu’on apprécie d’avoir un écran orientable vers le bas.

Le pic vert pioche dans la fourmilière © Gilles Carcassès
Le pic vert pioche dans la fourmilière et aspire les fourmis avec sa longue langue collante © Gilles Carcassès

C’est un jeune de l’année reconnaissable à  son plumage moucheté. On voit sur ces photos la conformation particulière des pattes. Les pics n’ont pas trois doigts en avant et un en arrière comme les autres oiseaux. Leurs deux doigts tournés vers l’arrière et les deux autres vers l’avant leur donnent une meilleure stabilité lorsqu’ils escaladent les troncs. On aperçoit aussi la structure épaisse des plumes de la queue. Cette rigidité leur est utile pour prendre appui en station verticale.

Il a laissé de beaux trous dans l’herbe. Je mets un coup de bêche à  cet endroit, pour voir : effectivement, je dérange des fourmis. La loi des séries, doivent-elles penser…

L'actualité des jardins

Vous avez dit busard ?

Busard Saint-Martin © François Lelièvre
Busard Saint-Martin © François Lelièvre

Le busard Saint-Martin est ce beau rapace aux ailes effilées que l’on peut voir planer au ras des champs dans le Vexin français. Cette espèce protégée se nourrit majoritairement de campagnols, en cela c’est un auxiliaire des cultures très efficace. Il établit son nid à  terre au beau milieu des blés.

Arrive le temps de la moisson. Si les jeunes ont déjà  pris leur envol, pas de drame. Mais les couvées les plus tardives risquent de ne pas survivre au passage de la moissonneuse. Heureusement un groupe de bénévoles dévoués veille au grain, surveille discrètement, localise les nichées, évalue les risques et alerte les propriétaires. Les agriculteurs compréhensifs acceptent de mettre en défens l’emplacement du nid pour permettre aux parents d’achever leur élevage.

Jeunes busards Saint-Martin - Vexin français © Gilles Bourrioux
Jeunes busards Saint-Martin – juillet 2015, Vexin français © Gilles Bourrioux

Un lièvre est caché dans cette photo : le voyez-vous ? Il n’a rien à  craindre, il est beaucoup trop gros pour un busard. C’est même son arrivée qui a fait peur aux oiseaux.

Grâce aux mesures de protection, ce rapace s’est réinstallé en Ile-de-France, d’où il avait disparu  à  la fin des années 1970. Ses effectifs atteignent maintenant environ 80 couples. Sur 16 couples suivis cette année dans le Vexin français, 12 ont donné au total 33 jeunes volants. Bravo les busards, et un grand merci aux bénévoles !

Busard Saint-Martin mâle © Gilles Bourrioux
Busard Saint-Martin mâle adulte © Gilles Bourrioux

Le busard Saint-Martin effectue aussi des migrations : régulièrement nous recevons la visite d’oiseaux hivernants ou de passage, en provenance de diverses régions, quelques-uns venant du Nord de l’Europe.

Découvrez les trois espèces de busards qui nichent en Ile-de-France

La fiche du busard Saint-Martin par le CORIF

 

L'actualité de la Nature

Tsip-tsap

« Tsip-stap tsip-tsap … », c’est le chant du pouillot véloce, répété inlassablement, que l’on entend dès le printemps dans les bois clairs, les parcs et les jardins. Les anglais le nomment chiffchaff, les allemands zilpzalp, et en japonais, on dit « chifuchafu ». Nous n’avons pas tous les mêmes oreilles…

Phylloscopus collybita, le pouillot véloce - Osny © Gilles Carcassès
Phylloscopus collybita, le pouillot véloce – Osny © Gilles Carcassès

Avec un bec comme ça, c’est sà»r, il n’est pas équipé pour casser les noyaux. Ce petit oiseau passe ses journées à  picorer de petites proies dans les branchages. Il n’est pas farouche, mais son caractère très remuant le rend difficile à  observer. Celui que j’ai photographié avait décidé de venir faire un brin de toilette sur une tige sèche de berce commune. Son poids lui permet ce genre de fantaisie : 8 grammes à  peine ! N’oubliez pas Mesdames, pour rester poids plume, le secret du pouillot : un régime exclusif à  base de pucerons et d’araignées et beaucoup, beaucoup d’exercice !

http://www.oiseaux-birds.com/fiche-pouillot-veloce.html

L'actualité de la Nature

Trop de bernaches ?

Une nernache du Canada en compagnie d'une poule d'eau © Gilles Carcassès
Une bernache du Canada en compagnie d’une poule d’eau © Gilles Carcassès

La bernache du Canada est incontestablement un bel oiseau. Elle n’est pas très farouche car ses effectifs en France sont tous issus d’introductions plus ou moins récentes dans le milieu naturel, à  partir d’animaux d’élevage. La population francilienne a ainsi en partie pour origine les bernaches qui ornaient le parc du château de Versailles du temps de Louis XIV.

Troupeau de bernaches à  l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Troupe de bernaches à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Les bernaches du Canada sont prolifiques et possèdent une grande faculté d’adaptation. L’exemple de pays voisins fortement impactés par cette espèce invasive montre de sérieux inconvénients : ces oiseaux sont responsables de dégâts substantiels aux cultures et provoquent, par la forte compétition qu’elles exercent sur les milieux, une baisse de la biodiversité des oiseaux d’eau. L’expansion de cette espèce dans les bases de loisirs est accentuée par le nourrissage effectué par de nombreux usagers, malgré les campagnes d’explication des gestionnaires. Apporter du pain aux oiseaux n’est pas un geste innocent : c’est dangereux pour l’environnement et néfaste pour les oiseaux !

La zone de baignade de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise avait été polluée en 2009 par les déjections de ces animaux et avait du fermer temporairement. Le site a alors été protégé par un dispositif laser nocturne qui s’est avéré efficace pour effaroucher ces oiseaux. En complément, des chasses administratives sont organisées pour limiter leur population.

La bernache du Canada en raison de son caractère invasif a été ajoutée à  la liste française des espèces chassables de gibiers d’eau jusqu’en 2015.

Le ministère de l’Ecologie a lancé une consultation publique sur internet au sujet de la prolongation de l’autorisation de la chasse pour cette espèce. Si vous avez un avis sur la question, vous avez jusqu’au 25 mai 2015 pour l’exprimer.

L’analyse des scientifiques de l’INRA (2011)

Autre source :

http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/oiseaux/autres-especes/FS290_fouque_bernache_canada.pdf