L'actualité de la Nature

Le pouillot véloce

Le pouillot véloce – Pontoise © CACP – Emilie Périé

Ce petit oiseau (il ne pèse pas plus d’une dizaine de grammes) voletait frénétiquement au-dessus de la mare des Larris. Jouant les acrobates sur des branches de saules immergées il chassait des insectes à  l’aide de son bec fin.

Le pouillot véloce, Phylloscopus collybita, fait partie des premiers migrateurs à  revenir d’Afrique, dès début mars. Si son plumage est assez peu remarquable et ne permet pas de le distinguer facilement des autres pouillots (7 espèces en àŽle-de-France) son chant est lui caractéristique.

« Tchip-tchap tchip-tchap » on l’appelle le compteur d’écus. Son chant sonne comme s’il égrainait des pièces dans une bourse.

L’avez-vous entendu ?

Le pouillot véloce – Pontoise © CACP – Emilie Périé

S’il n’est pas farouche, il n’a pas volé son nom : véloce. A peine un regard et le voilà  reparti à  ses va-et-vient frénétiques. Il n’est pas facile à  observer et encore moins à  photographier. Mais il s’entend très facilement. Il est fréquent dans les villes, les parcs, les jardins…

Et il s’entend d’autant mieux en cette période ! D’après les derniers résultats de BruitParif, avec le confinement les bruits anthropiques et la pollution sonore ont fortement baissés en àŽle-de-France au profit des chants d’oiseaux. Eux qui dépensaient des trésors d’énergie à  chanter plus fort et modifier leur fréquence de chant pour se faire entendre, ce répit est bien mérité !

Pas de doutes, il y a bien un pouillot dans le quartier. Je l’entends compter sa monnaie au milieu des chants de fauvettes, de mésanges et de rouges-queues. Chez vous aussi ?

Sources :

Le pouillot véloce, par Oiseaux.Net

Le rapport de BruitParif sur les effets du confinement en àŽle-de-France

Confinement, les chants d’oiseaux reprennent le dessus, par FranceBleue Yvelines

Le manuel d’écologie urbaine, par Audrey Muratet, François Chiron et Myr Muratet

Retrouvez notre article :

Le pouillot véloce, agent de biocontrôle

Informations confinement :

Malgré la période de confinement et l’arrêt de nos activités sur le terrain et des animations, nous continuons de publier les nouvelles de la nature en ville trois fois par semaine. N’oubliez pas que nous sommes aussi sur Instagram et sur Facebook !

Vous avez la chance d’entendre ou voir des oiseaux par votre fenêtre ? Informez-en la LPO grâce au programme « Confinés mais aux aguets » !

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le pouillot véloce, agent de biocontrôle

Phylloscopus, le pouillot véloce © CACP - Gilles Carcassès
Phylloscopus collybita, le pouillot véloce © CACP – Gilles Carcassès

On connaissait l’efficacité attestée des mésanges dans la lutte contre la processionnaire du pin. Voici le pouillot véloce, grand amateur d’insectes, promu officiellement à  son tour agent de biocontrôle.

Une étude récente de l’INRA Bordeaux-Aquitaine (1) a étudié les conditions de l’efficacité de la prédation des chenilles parasites de la vigne par les oiseaux insectivores (comme le rougequeue à  front blanc et le pouillot véloce) et a démontré l’effet bénéfique de l’hétérogénéité du paysage.

Ainsi, dans une perspective de réduction de l’usage de produits phytosanitaires par le secours des oiseaux insectivores, il peut donc être utile, nous disent les scientifiques, d’enherber les rangs de vigne en diversifiant les espèces ensemencées, et de ménager dans la vigne ou son environnement proche une mosaà¯que d’habitats favorables aux oiseaux, comme des buissons, des arbres et des prairies. Les grandes monocultures et la terre nue ne sont pas propices à  la biodiversité, on s’en doutait un peu.

Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP - Gilles Carcassès
Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP – Gilles Carcassès

Des oiseaux insectivores pour contrôler les insectes ravageurs des vignobles, un article de l’INRA (2016)

L'actualité de la Nature

Tsip-tsap

« Tsip-stap tsip-tsap … », c’est le chant du pouillot véloce, répété inlassablement, que l’on entend dès le printemps dans les bois clairs, les parcs et les jardins. Les anglais le nomment chiffchaff, les allemands zilpzalp, et en japonais, on dit « chifuchafu ». Nous n’avons pas tous les mêmes oreilles…

Phylloscopus collybita, le pouillot véloce - Osny © Gilles Carcassès
Phylloscopus collybita, le pouillot véloce – Osny © Gilles Carcassès

Avec un bec comme ça, c’est sà»r, il n’est pas équipé pour casser les noyaux. Ce petit oiseau passe ses journées à  picorer de petites proies dans les branchages. Il n’est pas farouche, mais son caractère très remuant le rend difficile à  observer. Celui que j’ai photographié avait décidé de venir faire un brin de toilette sur une tige sèche de berce commune. Son poids lui permet ce genre de fantaisie : 8 grammes à  peine ! N’oubliez pas Mesdames, pour rester poids plume, le secret du pouillot : un régime exclusif à  base de pucerons et d’araignées et beaucoup, beaucoup d’exercice !

http://www.oiseaux-birds.com/fiche-pouillot-veloce.html