L'actualité de la Nature

La cymbalaire des murailles

La cymbalaire des murailles, Cymbalaria muralis, se trouve fréquemment sur les vieux murs de la région. Elle se plait en sols assez pauvres et bien drainants. Les fissures des murs et murets en pierre lui conviennent parfaitement pour s’installer. Elle leur doit d’ailleurs son surnom de Ruine de Rome.

Cymbalaire © CACP – Gilles Carcassès

En plus d’agrémenter les rocailles de jolies teintes violettes, jaunes et vertes, la cymbalaire déploie des trésors d’ingéniosité pour sa reproduction.

Cymbalaire des murailles – Cergy © CACP – Emilie Périé

La fleur est munie d’un petit éperon à  sa base dans lequel se stocke le nectar. Les insectes sont ainsi obligés se s’enfoncer profondément dans la corolle de la fleur pour le récupérer et se couvrent de pollen. Parfait pour assurer la pollinisation de la plante !

Mais la ruse de s’arrête pas là . Une fois la fleur fécondée, son pétiole (la tige portant la fleur) se courbe de manière à  ce que la fleur soit alors tournée vers la paroi rocheuse. Au moment de la dispersion des graines, celles-ci seront relâchées directement contre le mur, augmentant ainsi leurs chances de tomber dans une fissure confortable pour se développer. Habile !

Sources :

Cymbalaire des murs, par Sauvages du Poitou

La cymbalaire, par Zoom nature

Retrouvez d’autres espèces des murailles :

Fougères des vieux murs 

La roquette vivace

Lézard des murailles

Agenda, L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Une sortie scolaire au parc François-Mitterrand

Le jeudi 13 juin au matin, nous avions rendez-vous à  l’école des Chênes de Cergy pour une journée de découverte de la nature. La sortie fut un peu gâchée par la pluie qui nous a fait renoncer au pique-nique.

Les enfants nous ont envoyé un compte-rendu. Nous vous livrons ce texte dans son jus :

La biodiversité à  Cergy

Nous sommes arrivés à  l’heure normale à  l’école. Nous sommes partis à  8h30 à  pied au parc de la Croix-Petit et au parc François-Mitterrand. Nous ne sommes pas allés au bois de Cergy car il pleuvait.

Les pièges à  chenilles

Nous étions au parc François-Mitterrand quand nous avons vu des sacs en plastique dans les pins. Il y avait de la terre avec des poils urticants toxiques de chenilles. Le moniteur nous a dit que les mésanges étaient les seuls oiseaux à  pouvoir manger les chenilles urticantes et qu’il ne fallait surtout pas toucher sinon nous pouvons avoir plein de boutons.

Les toilettes sèches

Sur le chemin, nous avons vu des toilettes sèches. Le contenu était en bois. Il n’y avait pas de portes pour fermer les toilettes des garçons, elles étaient ouvertes. C »étaient des toilettes noires. Les toilettes marchent sans eau. Elles n’ont pas de chasse et on ne peut pas se laver les mains. On doit mettre une poudre.

Les étangs de la préfecture

Nous sommes allés aux étangs de la préfecture. Les animateurs nous ont dit que nous ne devons pas donner de pain aux canards et aux pigeons. L’eau est profonde. Nous avons trouvé des lotus. 

Les animaux vus

Nous avons vu des hérons, des cigognes, des canards et des poules d’eau.

On n’est pas resté longtemps car il pleuvait. Mais quand même on s’est bien amusé. Le pique-nique, on l’a mangé dans la cour.

Les CM1/CM2 de l’école des Chênes

Petit rectificatif pour les naturalistes : il n’y avait pas de cigogne, c’était bien un héron. Et les lotus étaient en fait des nymphéas.

Voici quelques photos du parc ( j’y suis retourné par beau temps ! ) pour illustrer ce compte-rendu :

Les pièges de descente des chenilles processionnaires du pin © CACP – Gilles Carcassès
L’un des nichoirs à  mésanges © CACP – Gilles Carcassès
Les toilettes sèches (une belle réalisation très bien intégrée au site). A gauche la borne fontaine pour se laver les mains. © CACP – Gilles Carcassès
La poule d’eau et son poussin au bord du bassin © CACP – Gilles Carcassès

Et nous avons aussi donné des explications sur la gestion des eaux pluviales en ville et sur le rôle écologique de la prairie.

La gestion différenciée – Allée vers la Croix-Petit © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles sur ces sujets :

Chenilles processionnaires du pin : c’est maintenant qu’il faut agir

Héron petit patapon

Les poulettes du parc

à‡a ne mange pas de pain !

Le choix de la prairie

Les prairies et les bassins du parc François-Mitterrand, des refuges de biodiversité

L'actualité de la Nature

Petite mésange est devenue grande

Il y a deux mois, nous vous présentions des mésanges à  longue queue en pleine construction de leur nid. Depuis, la situation familiale a bien évolué.

Bébé et parent mésange à  longue queue – Cergy © CACP – Emilie Périé

Après avoir passé deux à  trois semaines à  bâtir le nid, le couple de mésange à  longue queue y a installé une demi-douzaine d’œufs. La femelle les y a couvés pendant deux nouvelles semaines jusqu’à  leur éclosion. Puis, les deux parents ont nourri les petits pendant encore environ trois semaines avant que les jeunes ne prennent leur envol. Et nous voilà , deux mois plus tard, lors d’un de nos comptages annuels d’oiseaux, faces à  ces adorables petites boules de plumes tout juste sorties du nid.

Bébé mésange à  longue queue – Cergy @ CACP – Emilie Périé

Les mésanges à  longue queue sont des oiseaux plutôt sociaux. Plusieurs familles se regroupent en général en bandes pour défendre un territoire et protéger les petits. Ce jour là , plus d’une dizaine de mésanges s’activaient dans les arbres du verger du Centaure à  Cergy.

Le caractère social se retrouve chez les jeunes. Ils restent en général proches de leurs parents. Il a également été observé que les premiers nés aident leurs parents à  nourrir les couvées suivantes. Sans doute que dans quelques semaines, ce joli petit oisillon ira chasser des insectes pour nourrir ses frères et sœurs.

Source :

Le portrait de la mésange à  longue queue, par Oiseaux.Net

Retrouvez un autre article sur des oisillons :

Oh ! des bébés !

L'actualité de la Nature

Une grande punaise verte sur l’ortie dioà¯que

L’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise est un bon terrain de chasse pour observer les insectes qui fréquentent les massifs d’ortie. J’y ai découvert cette belle punaise très allongée que je ne connaissais pas :

Mermitelocerus schmidtii sur une feuille d’ortie dioà¯que – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Mermitelocerus schmidtii est une punaise de la famille des Miridae. On la rencontre sur l’ortie dioà¯que, sur les frênes, les noisetiers, les érables, les aubépines… Son régime alimentaire est varié : elle suce la sève de ces plantes mais ne dédaigne pas les pucerons, les chenilles et les psylles qu’elle trouve sur son chemin.

Mermitelocerus schmidtii – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

On peut voir sur cette photo de profil son rostre piqueur rangé en position de repos. Observons au passage que cette espèce est assez fortement poilue, ce qui n’est pas très fréquent chez les punaises. J’aime beaucoup ses genoux couleur caramel.

Retrouvez une autre punaise Miridae :

La miride du chêne

L'actualité de la Nature

La mouche des picrides

Sur une feuille de picride – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Tephritidae – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En repérage sur la butte à  Juju pour préparer une visite scolaire, je remarque ce couple de petites mouches sur une feuille de Picris hieracioides, la picride fausse épervière. Il s’agit de diptères Tephritidae, aux ailes joliment ornées. La femelle ira probablement pondre dans les boutons floraux de cette plante et ses larves consommeront les graines en formation.

Tephritis sp. © CACP – Gilles Carcassès

En comparant les photos de la galerie de Diptera.info, l’espèce Tephritis separata me paraît la plus ressemblante. Sur d’autres sources, il est indiquée qu’elle fréquente les picrides. Elle me paraît donc très probable. Je l’ajoute à  ma collection !

Retrouvez notre article :

Tephritidae, mes mouches préférées

D’autres portraits de Tephritidae :

La mouche des bardanes

La mouche des onopordons

La mouche des laiterons

L'actualité de la Nature

La parade des Malachius

Malachius bipustulatus – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Un couple de Malachius bipustulatus se livre à  un étrange tête-à -tête. Un autre mâle regarde la scène.

Parade nuptiale de Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Contrairement aux apparences ce n’est pas une lutte, mais une parade nuptiale. Le mâle, plus petit, est en haut. Il applique les premiers articles de ses antennes sur le front de sa partenaire. Une substance sécrétée par la base de ses antennes est censée mettre la femelle en bonne disposition pour l’accouplement.

Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Chez cette espèce, le mâle se reconnaît aux excroissances jaunes qui ornent les premiers articles antennaires.

Couple de Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Le couple interrompt de temps en temps les frottements de têtes pour échanger des baisers.

Malachius bipustulatus © CACP – Gilles Carcassès

Ah oui, ça fait de l’effet !

Source :

Thèse de doctorat de Dieter Matthes (1962) : Excitatoren und Paarungsverhalten mitteleuropäischer Malachiiden

Retrouvez une autre spécificité étonnante des Malachius :

Les airbags de Malachius

Agenda, L'actualité de la Nature

Retour sur l’ECOFEST 2019

Sortie nature Ecofest 2019 – bois de Cergy @ CACP – Emilie Périé

Dimanche 2 juin 2019, nous animions une sortie nature dans le cadre du festival Eco Fest.  Les participants ont été invités à  une petite boucle dans le bois de Cergy ponctuée d’arrêts qui ont permis de présenter quelques aspects de la biodiversité locale. En voici un aperçu :

Deux orchidées du territoire

Himanthoglossum hircinum, l’orchis bouc – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cet orchis bouc est ainsi nommé en raison de l’étonnant parfum de ses fleurs au labelle spiralé.

Anacamptis pyramidalis, l’orchis pyramidal – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

C’est la forme de son inflorescence qui vaut son nom commun à  l’orchis pyramidal.

La petite faune des orties

Le grand puceron de l’ortie © CACP – Gilles Carcassès

Sous les feuilles des orties dioà¯ques, nous avons rencontré des pucerons et aussi des larves de syrphes et de coccinelles asiatiques.

Attention toxique !

Arum maculatum © CACP – Gilles Carcassès

Les arums sont des plantes dangereuses. Les intoxications sont essentiellement dues à  leurs baies rouges en grappes serrées qui peuvent être tentantes pour les enfants.

Une oreille de Judas

Auricularia auricula-judae, l’oreille de Judas © CACP – Gilles Carcassès

L’oreille de Judas est un drôle de champignon que l’on trouve souvent sur le bois mort des sureaux noirs.

Des chenilles défoliatrices

Toiles d’hyponomeutes – bois de Cergy © François Lelièvre

Non, ce ne sont pas des toiles d’araignées ni celles de chenilles processionnaires : c’est là  l’œuvre des hyponomeutes du fusain. Les dégâts sont impressionnants mais les chenilles responsables sont totalement inoffensives.

Bien sà»r, impossible de terminer la balade sans faire l’escalade (par la face nord !) de la butte à  Juju pour découvrir le fameux panorama sur la plaine maraîchère.

Le panorama de la butte à  Juju – bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez d’autres articles en rapport avec les sujets abordés pendant la visite :

Les orchidées sauvages de Cergy-Pontoise et du Vexin français

Le petit monde des orties

L'actualité de la Nature

Pourquoi les saules font-ils tant de bourre ?

Saule blanc – Port Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de l’Oise, les fruits des grands saules blancs commencent à  murir et libèrent leurs paquets de ouate.

Fructification du saule blanc © CACP – Gilles Carcassès

Les fines graines de cet arbre seront ainsi emportées au loin au moindre souffle de vent.

Chardonneret – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette manne intéresse beaucoup ce chardonneret. Il a trouvé là  le matériau parfait pour rendre son nid bien douillet.

Chardonneret © CACP – Gilles Carcassès

Il faut s’en mettre plein le bec pour rentabiliser le voyage !

Retrouvez nos articles sur le chardonneret :

Les princes de la friche

Deux beaux oiseaux

L'actualité de la Nature

Changement de locataires

Peupliers – bord de l’Oise à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Arrêt sur le pont d’accès à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise pour compter les oiseaux : c’est l’un de nos 40 points d’écoute du protocole STOC. Comme d’habitude, les grands peupliers des berges de l’Oise sont toujours très habités : pigeons, mésanges, corneilles à  tous les étages ! Nous remarquons un nid de pic creusé dans la blessure d’un arbre.

Jeune pic épeiche au nid © CACP – Gilles Carcassès

Un jeune pic épeiche pointe sa tête hors du trou et quémande à  l’approche d’un parent. Sa grande calotte rouge de juvénile le fait un peu ressembler au pic mar. Mes collègues m’attendent pour la poursuite du protocole. La séance photo attendra.

Etourneaux © CACP – Gilles Carcassès

Bien sà»r, j’y retourne quelques jours plus tard, un matin de bonne heure. Et là  surprise, plus de pics ! Les jeunes ont dà» prendre leur envol. Un couple d’étourneaux semble avoir déjà  pris possession de la cavité désertée.

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La mauve sylvestre

Malva sylvestris, la mauve sylvestre – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Malva sylvestris, la mauve sylvestre, apprécie les décombres, les bords de chemins, les haies et se cultive en plein soleil ou à  mi-ombre dans un sol léger, riche et bien frais. Cette espèce en expansion est très largement répandue en Ile-de-France avec une présence encore plus marquée dans l’agglomération parisienne.

La floraison de la mauve sylvestre a lieu de mai à  septembre.  Cette belle plante vivace peut mesurer jusqu’à  90 cm. Elle est souvent proposée dans les mélanges de prairies fleuries à  semer, dans sa sous-espèce mauritiana (appelée aussi mauve de Mauritanie) aux grandes fleurs pourpres à  cœur sombre.

Malva sylvestris subs. mauritiana – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La petite mauve (Malva neglecta) ressemble à  Malva sylvestris mais ses fleurs sont plus pâles et plus petites et elle a un port moins érigé.

On rencontre aussi dans les prairies deux autres mauves dont les feuilles sont très découpées : Malva alcea (aux poils en étoiles) et Malva moschata (aux longs poils simples).

Malva moschata – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Les mauves sont la plante hôte préférée des gendarmes, ils se régalent de la sève de leurs fruits. On les trouve aussi sur les althéas, les roses trémières et les tilleuls qui font partie de la même famille que les mauves, les Malvaceae.

Retrouvez nos articles :

Bords de route : comment les gérer ?

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

Sources :

Malva sylvestris, par Tela Botanica

La grande mauve, par Sauvages du Poitou