La nervation des ailes confirme le genre Praon et avec ces couleurs, ce pourrait être Praon volucre, l’un des plus connus. Evidemment, cet insecte est minuscule : pensez, pour tenir tout entier recroquevillé dans la momie d’un puceron ! Il mesure à peine 2 mm.
Cette espèce est un auxiliaire naturel indigène, utilisé pour protéger les cultures en serre des attaques des pucerons. Il est d’ailleurs conseillé d’ajouter quelques rosiers, bien garnis de pucerons, comme plantes relais avec la culture à protéger car les pucerons du rosier sont aussi parasités par Praon volucre, et cela aide à multiplier la population de ce parasitoà¯de. Chaque femelle Praon pendant sa courte vie (11 jours) peut parasiter jusqu’à 500 pucerons. Et les générations se succèdent tous les 15 jours tant qu’il fait chaud !
Ne manquez pas ce « Rendez-vous du développement durable » consacré à la préservation de la qualité des sols, un enjeu de première importance pour l’agriculture urbaine, la santé des végétaux en ville et la lutte contre le changement climatique !
Une colonie de pucerons aspire paisiblement la sève de cette tige de porcelle sur la pelouse du parc François-Mitterrand à Cergy. Une scène presque buccolique. Et pourtant, à y regarder de près (au centre de la photo)…
Ce minuscule hyménoptère noir dont on voit ici la tête au centre de l’image est un parasitoà¯de des pucerons. Un Aphidius peut-être, ou un Praon ?
Les pucerons parasités par les Praon présentent ce genre de cocon tissé par la larve pour s’y nymphoser après avoir consommé tout l’intérieur du puceron.
Les marronniers blancs, comme chaque été depuis le début des années 2000, montrent les symptômes disgracieux de l’attaque de la mineuse. Le responsable est un minuscule papillon invasif originaire des Balkans, reconnaissable aux trois bandes claires qui ornent ses ailes.
Ce microlépidoptère est assez facile à observer aux premiers jours chauds d’avril. En nombre, les adultes émergent alors des chrysalides qui ont passé l’hiver dans les feuilles mortes, et se regroupent sur les troncs de marronniers au soleil pour s’accoupler. Les femelles pondent sur les feuilles des branches basses et les toutes jeunes chenilles vont rapidement pénétrer sous la cuticule pour former de petites mines qui vont s’étendre puis brunir à mesure de la croissance de ces larves. Dans le courant de l’été, les générations suivantes vont gagner les frondaisons les plus hautes.
Par transparence on distingue l’occupant (en fait ici la dépouille de la dernière mue larvaire). Les trainées sombres sont les excréments de la chenille.
La nymphe s’extrait partiellement de la feuille pour donner naissance au papillon. Chaque mine produit ainsi un nouvel adulte.
Chaque mine, vraiment ? A l’évidence, quelques oiseaux prélèvent leur dîme, si j’en crois ces coups de bec, probablement l’œuvre de mésanges bleues ou charbonnières. Ces oiseaux régulent ainsi un peu les populations du ravageur. Le jardinier peut ainsi limiter les dégâts en offrant des nichoirs aux mésanges. Il peut aussi détruire les feuilles mortes des marronniers, dans lesquelles la dernière génération passe l’hiver sous forme de chrysalides.
Quel est cet étrange insecte qui est venu toquer à ma fenêtre un soir de finale de football ?
C’est un homoptère peu fréquent, surnommé « le grand diable ». Ses cornes sur le thorax et sa tête large et plate lui donnent une allure peu engageante.
La plus grande de nos cicadelles (de l’ordre de 15 mm) est rare et protégée en Ile-de-France. Lorsqu’elle se plaque sur l’écorce d’un arbre, elle est presque invisible. Sa biologie est mal connue, on sait qu’elle fréquente les chênes, mais peut-être aussi d’autres végétaux.
Je remarque sur la face interne de ses tibias postérieurs comme une scie finement dentée, peut-être que c’est avec ça qu’elle stridule ? Elle vient parfois, en juillet, à la lumière : surveillez vos fenêtres la nuit tombée !
Le demi-diable est nettement plus petit. Il possède non pas deux mais trois cornes sur son thorax : deux latérales et une troisième tournée vers l’arrière, longue et ondulée. C’est aussi un homoptère, un représentant de la famille des Membracidae. J’ai observé celui-ci sur les branches basses d’un orme près de l’Axe majeur à Cergy.
Mardi 5 juillet 2016, une étrange agitation règne à l’école Les Châteaux à Cergy ! C’est le jour du grand déménagement avant les vacances d’été. Le poulailler mis au point par Joà«l Boudou et Annie Biston, professeurs au collège des Touleuses, et construit avec leurs élèves des 3ème et 4ème pro, doit rejoindre pour deux mois le centre de loisirs du bois de Cergy. Heureusement, il est monté sur roulettes, il suffit de le tirer avec une corde solide et de le guider avec habileté et coordination pour lui faire prendre les virages. Les deux poules aimablement fournies par M. Lopes, parent d’élève, et les deux poulettes nées en classe de maternelle ont fait un étonnant voyage. De mémoire de poules, ça ne s’était jamais vu dans le quartier.
Dans la lancée, les jardinières imaginées par les élèves de l’école, et préfabriquées par les mêmes collégiens, ont été tractées jusqu’au jardin des « Incroyables comestibles » situé devant l’école.
Tout le monde est invité à participer cet été à leur arrosage.
A la rentrée, tout ce beau mobilier fera le voyage dans l’autre sens, et les quatre demoiselles à plumes retourneront à l’école, des histoires plein le bec. Les élèves pourront alors continuer à apprendre comment jardiner ensemble pour se nourrir sainement et simplement, et comment recycler avec profit les épluchures de la cuisine en élevant de sympathiques animaux.
Chez les Chrysomelidae, le genre Chrysolina compte de nombreuses espèces brillamment colorées. C’est un jeu de les chercher sur leurs plantes préférées. Les espèces se distinguent principalement par leur coloration et les ponctuations qui ornent les élytres. En voici quelques-unes, faciles à observer sur des plantes communes :
D’autres chrysomèles, dans nos articles précédents :
Qu’est ce que c’est que cette forêt de chandelles sur le terre-plein central de l’avenue de l’Hautil à Cergy ? Cette fois-ci ce n’est pas une idée du paysagiste, comme les Eucomis qui fleurissent au même endroit. Cette plante est venue là toute seule et elle se régale ! C’est Orobanche hederae, qui parasite le lierre.
Les orobanches puisent l’eau et les substances nutritives dont elles ont besoin dans les racines de leurs plantes hôtes.
On peut rencontrer en Ile-de-France 11 espèces d’orobanches dont la plupart sont rares :
Orobanche alba (AR) sur le thym précoce et le clinopode commun,
Orobanche rapum-genistae (RR) sur le genêt à balais,
Orobanche teucrii (AR) sur les germandrées.
N’ayant pas besoin de synthétiser leurs sucres, elles ont abandonné la photosynthèse. Voilà donc des plantes qui ne sont pas vertes, étant dépourvues de chlorophylle. D’autres plantes parasites ont cette même particularité, c’est le cas en Ile-de-France des lathrées (également de la famille des Orobanchaceae), des cuscutes (Convolvulaceae), des monotropes (Ericaceae), de la Néottie nid-d’oiseau (Orchidaceae).
Les monotropes parasitent les conifères.
Certaines plantes parasites sont aussi chlorophylliennes, comme le gui, les euphraises, les mélampyres, les odontites, les pédiculaires, les rhinanthes. Rappelons que le lierre, malgré ses crampons, n’est pas une plante parasite.
En janvier 2015, nous avions réussi grâce à un ingénieux stratagème à lire le numéro de la bague d’une mouette belge au bassin du parc François-Mitterrand à Cergy. Les mouettes sont reparties à l’approche du printemps vers leur pays d’Europe du Nord.
La semaine dernière, j’ai reçu une lettre de l’Institut Royal des Sciences naturelles de Belgique contenant la fiche d’identité de notre mouette belge observée en 2015. Elle est donc née à Anvers en 2013. Elle est toute jeunette encore. A Paris, il paraît qu’on en a vu une âgée de 26 ans.