L'actualité de la Nature

Les zigzags des agriles

Tronc mort – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Les pics s’en sont donnés à  cœur joie sur ce tronc d’arbre mort renversé par un coup de vent. Ils ont fait sauter toute l’écorce à  la recherche de larves d’insectes, mettant au jour ces galeries étonnamment sinueuses.

Galeries de larves d’agriles – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Ces méandres sont la signature typique des agriles, coléoptères Buprestidae, dont il existe une bonne trentaine d’espèces en France métropolitaine, la plupart en zone méditerranéenne.

Les adultes de cette famille ont une silhouette allongée, des antennes courtes et sont souvent de couleur métallique. On peut les observer quand ils se nourrissent sur les fleurs dans les lisières. Voici deux espèces d’Anthaxia, un genre voisin des Agrilus :

Anthaxia nitidula – Jeufosse (78) © CACP – Gilles Carcassès
Anthaxia ignipennis (Aveyron) © CACP – Gilles Carcassès

Une autre espèce de Buprestidae est célèbre pour ravager les haies de thuyas, c’est le bupreste du genévrier (Lamprodila festiva). L’adulte, très joli, est d’un vert métallique taché de bleu nuit.

Mais la vedette médiatique de cette famille est incontestablement l’agrile asiatique du frêne (Agrilus planipennis) qui fait de gros dégâts en Amérique du Nord. En 2018, cette espèce n’était pas encore en France.

Retrouvez d’autres articles sur les habitants du bois mort :

Entomoglyphe

Extra plats

Ma petite biche

Escargot poilu !

Rhinocéros

Sources :

Les agriles, par Ephytia (INRA)

Coléoptères Buprestidae, sur le site du GRETIA

La fiche technique Thuya – Bupreste, par Jardiner Autrement

L'actualité de la Nature

Temps de neige, temps des grives

La tempête Gabriel a blanchi le parc du château de Menucourt, et la neige met en valeur les baies rouges des grands houx à  l’entrée du parc.

Fruits du houx © CACP – Gilles Carcassès

Mais par endroits des grappes sont presque vides. Qui sont les gourmands ? Seraient-ce nos amis les merles ?

Mangés ! © CACP – Gilles Carcassès

Je me poste à  proximité pour tenter de démasquer les coupables. Au bout de quelques minutes, des oiseaux arrivent, mais ils restent cachés par le feuillage persistant et je ne peux pas les photographier ! J’arrive à  en suivre un qui se pose sur un arbre voisin pour digérer un peu.

Grive mauvis – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Avec ce beau sourcil blanc, et cette grande tache rouge sous l’aile, pas de doute, c’est une grive mauvis. Cette espèce migratrice niche en Europe du Nord. Elle arrive parfois en nombre en Ile-de-France avec les vagues de froid et les épisodes neigeux.

Grappes de cotonéaster pillées par les grives- Menucourt © CACP – Gilles Carcassès
Grive litorne – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Dans les jardins du village, ce sont des grives litornes qui volent d’arbres en arbres, surveillant de loin les enfants qui vont à  l’école et les parents qui en reviennent. Elles s’abattent sur les haies des jardins dès que tout est calme. Au sommet des cotonéasters, les grappes les plus accessibles font l’objet d’une véritable razzia ! Les grives mauvis ne sont pas en restent et se joignent au festin.

Les grives litornes sont de très beaux oiseaux richement colorés. Ce sont aussi des migrateurs qui nous viennent d’Europe du Nord, elles voyagent souvent en compagnie des grives mauvis. Ouvrez l’œil dans vos jardins !

L'actualité de la Nature

L’énigme du sphinx

Bravo à  Laurent qui a su résoudre l’énigme du sphinx !

Objets cannelés non identifiés – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Ces objets étranges trouvés dans un nichoir à  mésanges sont les crottes d’une chenille de sphinx. Compte-tenu de l’environnement de la découverte, le sphinx du troène est plausible, ainsi que celui du tilleul. Pourquoi une chenille est-elle venue crotter dans un nichoir à  mésanges ? On peut supposer qu’elle y est venue en été après le départ des oisillons. Peut-être avait-elle trouvé là  un endroit sà»r pour passer ses nuits…

Chenille du sphinx du tilleul, Mimas tiliae © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez dans cet article d’autres espèces de sphinx :

J’ai trouvé un serpent cyclope !

Le visiteur du soir

Source (avec une photo de crottes cannelées d’une chenille de sphinx) :

Le sphinx du troène, pages entomologiques d’André Lequet

L'actualité de la Nature

La photo mystère de février 2019

C’est la saison de nettoyage des nichoirs avant la nouvelle période de nidification des oiseaux. Les jardiniers de la ville de Vauréal ont fait le tour de leurs nichoirs à  mésanges installés dans différents espaces verts de la commune pour les débarrasser des anciens nids et faire un peu de ménage.

Nid de mésange – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

L’un des nids qui était accroché dans un chêne près de la bibliothèque des Dames Gilles contenait des objets cannelés non identifiés. Il m’a été apporté pour expertise. Voici ce que j’ai vu sous ma loupe :

Objets cannelés non identifiés © CACP – Gilles Carcassès

Etrange, cette forme en étoile !

Mais de quoi s’agit-il ?

  • de graines ?
  • de crottes de micromammifère (spécialement appareillé pour la cannelure) ?
  • d’autre chose ?

Rendez-vous lundi pour le savoir !

Remarque au sujet des nichoirs : d’après mon collègue Christophe Etchemendy, le taux d’occupation des nichoirs en béton de bois est bien meilleur que ceux réalisés en bois. A confirmer, et bon à  savoir !

L'actualité de la Nature

Espèces exotiques envahissantes

Impatiens glandulifera, l’une des 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France © CACP – Gilles Carcassès

Qu’est-ce qu’une espèce exotique envahissante ?

Une espèce exotique envahissante est une espèce dont l’introduction, l’implantation et la propagation hors de son aire d’origine par l’Homme (de façon volontaire ou fortuite) menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques ou économiques ou sanitaires négatives. Ainsi par exemple l’écrevisse américaine, le frelon asiatique et le ragondin sont des espèces exotiques envahissantes.

La France, dans le respect de ses engagements internationaux et européens, a mis en place une stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes assortie d’une réglementation pour 49 espèces.

Des espèces réglementées à  connaître !

L’Agence française pour la biodiversité, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et le Ministère de la transition écologique et solidaire présentent dans un livret édité en novembre 2018 ces 49 espèces exotiques envahissantes réglementées en France. Ce document illustre les 26 espèces animales et les 23 espèces végétales concernées par la réglementation.

Cliquez sur l’image pour ouvrir le livret

Pour toutes ces espèces, il est interdit de :

  • les introduire en France,
  • les utiliser,
  • les transporter vivantes,
  • les détenir,
  • les échanger,
  • les commercialiser.
Ragondin  – parc François-Mitterrand à  Cergy © Marion Poiret

Plus largement, pour tout savoir sur 389 espèces introduites en France, leur origine, leur biologie et les éventuelles méthodes de lutte, la base d’informations du Groupe de travail IBMA est un outil précieux.

Retrouvez certaines des espèces réglementées, présentes à  Cergy-Pontoise, dans nos articles :

L’écrevisse américaine

Le frelon asiatique

Le ragondin

Le myriophylle du Brésil

La berce du Caucase

L’herbe à  la ouate

L'actualité de la Nature

Le pic mar

Poste de nourrissage des oiseaux au parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

C’est un endroit secret dans le parc du château de Grouchy. Cette vieille souche a été discrètement équipée de crochets. Un inconnu (peut-être un photographe animalier ?) y suspend des boules de graisse pour les oiseaux. Les promeneurs passent à  dizaine de mètres sans rien remarquer…

Pic et mésanges – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Et l’open bar du parc attire des clients ! Ici, de gauche à  droite, un pic, une mésange charbonnière, une mésange bleue. Il est bizarre ce pic avec ce dessin blanc sur la nuque. Et si ce n’était pas le classique pic épeiche ? J’attends qu’il relève la tête pour en avoir le cœur net !

Pic mar – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Bingo ! Pas de moustache noire raccordée au bec, et une grande calotte rouge, c’est un pic mar ! Il y a quelques décennies encore, c’était un oiseau très rare en Ile-de-France, mais il gagne du terrain. Il a déjà  été vu sur la commune d’Osny en 2014. Serait-il nicheur ? Il le serait à  Menucourt : affaire à  suivre…

Retrouvez d’autres articles sur des pics :

Bà»che à  la noisette (pour comparer avec le pic épeiche)

Sus aux fourmis

Le pic noir

L'actualité de la Nature

Dans mon compost : la blaniule mouchetée

Blaniulus guttulatus, la blaniule mouchetée © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit mille-pattes était roulé en disque dans une cavité de mon compost. Il possède deux paires de pattes par segment et fait donc partie de la classe des diplopodes. Comme il a plus de 32 anneaux (j’en compte au moins 40), je le verrais bien chez les iules. Ces points rouges sur le côté sont la caractéristique d’une espèce très commune dans les sols légers, humides et riches en matière organique : la blaniule mouchetée.

Dépourvues d’yeux, les blaniules passent leur vie dans le sol et peuvent vivre jusqu’à  trois ans. Elles consomment des matières organiques en décomposition. Au printemps, elles peuvent aussi s’attaquer aux racines des plantules. C’est pourquoi elles sont considérées comme des ravageurs potentiels par les producteurs de betteraves. Gare aussi aux fraises qui touchent le sol, les blaniules en sont gourmandes !

Sur la photo, cette blaniule est en compagnie d’un charmant collembole tout blanc aux allures de bibendum, de la famille des Onychiuridae. Il est lui aussi un artisan efficace de la fertilité des sols.

Retrouvez dans ces articles d’autres diplopodes :

Belle boule des bois

Le polyxène à  pinceau

A la poursuite du conocéphale bigarré

Sources :

Blaniule, par Arena-auximore

Clé des diplopodes, par Field Museum

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Belle nordique

Mouette rieuse sur la glace – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quand le bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy est gelé, les oiseaux d’eau sont à  pied sec et c’est bien pratique pour rechercher des mouettes baguées.

Justement en voici une avec une petite bague métallique à  la patte gauche. Une dame sur la passerelle distribue quelques graines, provoquant un attroupement bruyant. Trop peut-être pour cette mouette farouche, elle reste au milieu de l’étang, semble hésiter et finit par s’envoler vers l’Oise. Elle m’a tout de même laissé le temps de prendre quelques clichés de loin. Le zoom était au maximum et le résultat est un peu décevant.

La glace vient de céder sous le poids d’un cygne. C’est sà»r, j’ai bien fait de garder les deux pieds sur la passerelle.

Patte de mouette © CACP – Gilles Carcassès

Le code de la bague comprend 3 lignes. La première indique le centre de baguage, mais c’est écrit trop petit pour être lisible à  cette distance. La troisième est le numéro de code de l’oiseau : en combinant plusieurs vues, j’arrive à  lire HA25632. La deuxième ligne indique le pays, renseignement crucial !

Voyons, quel pays européen aligne les trois lettres HUA ?

LITHUANIA, la Lituanie bien sà»r ! C’est très loin, au nord de la Pologne !

La Lituanie © Google map

D’habitude, je rencontre sur ce bassin des mouettes tchèques, des polonaises ou des belges. C’est ma première lituanienne, je suis drôlement content ! En bon citoyen, j’envoie ma fiche de reprise d’oiseau bagué au Muséum pour faire avancer la recherche sur les migrations des mouettes.

Retrouvez quelques articles sur les mouettes baguées du parc François-Mitterrand :

Zdzmouette

Olomouc

Cergy-Pontoise, on y revient !

Histoire belge

L'actualité des jardins

Le dessert des mésanges

Au jardin des Belles Jardinières à  Vauréal, les chenilles de piérides grignotent encore les feuilles des choux cavaliers. En plein hiver, voilà  qui est étonnant !

Chenille de piéride – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Patrice, le jardinier du lieu, aimerait bien que les mésanges l’en débarrassent. Il faudrait leur faire goà»ter !

Les mangeoires du dispositif BirdLab, rue de l’Enfance à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La ville de Vauréal a installé des mangeoires juste en face, à  côté du jardin école. L’idée est d’inciter les usagers à  saisir des données dans le cadre du protocole de sciences participatives BirdLab.

Le regarnissage des mangeoires © CACP – Gilles Carcassès

Justement, voici les jardiniers municipaux qui viennent faire le plein de graines de tournesol.

Echenillage manuel © CACP – Gilles Carcassès

En cette saison, les Apanteles, ces hyménoptères parasitoà¯des, ne sont pas là  pour réguler naturellement les populations de chenilles, il faut les prélever à  la main.

Le dessert ? © CACP – Gilles Carcassès

Voyons si les mésanges apprécieront les chenilles déposées dans leur mangeoire ?

Verdier à  la mangeoire © CACP – Gilles Carcassès

Raté ! Les mangeoires sont investies par une bande de verdiers et ils n’ont d’yeux que pour les graines !

Retrouvez notre article :

Ville fleurie du Val d’Oise : Vauréal deux fois citée !

L'actualité de la Nature

Les petits oiseaux du parc des arènes

Linottes et bruant des roseaux – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les grands espaces verts un peu sauvages du parc des arènes à  Cergy sont propices aux passereaux migrateurs. Ils picorent au sol en groupes serrés, y trouvant les graines dont ils se nourrissent. A la moindre alerte, tout la bande se perche pour évaluer le danger. Ici, le danger est un naturaliste photographe un peu trop pressant. Ce sont des linottes mélodieuses : voyez cette barre blanche au bord de l’aile et cette autre le long de la queue. Et le pépère tout en haut avec sa tête noire n’est pas de la même espèce, c’est un bruant des roseaux, déjà  presqu’en plumage nuptial. Les bruants se mêlent souvent aux linottes et aux pinsons lors de leurs migrations.

Bruant des roseaux – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La tête de cet autre bruant des roseaux mâle n’est pas aussi noire, il est encore partiellement en plumage d’hiver.

Linottes mélodieuses – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le bec court de la linotte fait paraître sa tête petite. Ne dit-on pas une petite tête de linotte ? Cette expression qui désigne une personne étourdie aurait pour origine le fait que cette espèce construit souvent son nid dans des endroits visibles, comme si elle n’arrivait pas à  se rappeler qu’il faut se cacher des prédateurs pour sauver sa nichée !

Pinson des arbres mâle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Quelques dizaines de mètres plus loin, ce sont des bandes de pinsons qui explorent les prairies fleuries à  la recherche des graines tombées au sol.

Rouge-queue noir – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Et ce petit oiseau gracieux au bord du parking qui fait le va-et-vient entre les tuteurs des plantations et le sol alentour ? C’est un rouge-queue noir, déjà  sur le retour de sa contrée d’hivernage. Il est bien précoce celui-là  !

Rouge-queue noir – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Dans cette position, il nous montre les plumes rouges de sa queue, qui lui ont valu son nom, ainsi que son bec fin et pointu d’insectivore. Il se nourrit d’insectes, d’araignées, de petits vers, de mille-pattes et picore aussi des petits fruits sur les arbustes.

Retrouvez cet autre article sur les oiseaux de ce secteur :

Les oiseaux rares de l’Aren’Ice

Sources :

La linotte mélodieuse, par Oiseaux.net

Le bruant des roseaux, par Oiseaux.net