Un bombyx du chêne est venu un soir à la lumière de la terrasse. Je l’ai sauvé des griffes du chat, mais il en garde quelques séquelles. De couleur caramel blond avec des antennes fines, c’est une femelle.
Le mâle de cette espèce est nettement bicolore (caramel et chocolat). Ses antennes pectinées lui servent à pister les femelles : il est capable de repérer quelques molécules de phéromones sur de longues distances.
La chenille du bombyx du chêne est très poilue. Elle fréquente les chênes bien sà»r, mais aussi les bruyères, les genêts, la viorne lantane, et de nombreuses autres espèces d’arbres et d’arbustes.
L’automne est la saison des champignons de forêt. Il est vrai qu’il est fort agréable de cuisiner une omelette aux cèpes que l’on a soi-même ramassés en forêt. Mais gare aux mauvaises récoltes ! Le monde des champignons est aussi fascinant que dangereux. On comptabilise plus de 500 intoxications dues aux champignons cette saison. Pour la cueillette, faites-vous accompagnez d’un expert.
Par exemple, chez les cèpes, champignons du groupe Boletus, il existe plus d’une cinquantaine d’espèces référencées dans l’INPN, mais toutes ne sont pas présentes sur le territoire de Cergy-Pontoise. Parmi les plus communes un certain nombre sont toxiques. Attention à ne pas confondre le cèpe de Bordeaux (Boletus edulis), à l’honneur de toutes les cueillettes, avec l’un de ses cousins aux effets désagréables.
Voici quelques-uns des faux-amis à ne pas inviter à sa table.
Le bolet de Satan… Son nom est suffisamment évocateur, mieux vaut le laisser à la limace qui grignote son pied. C’est sans doute le bolet qui a la plus grande réputation de champignon toxique. La couleur rouge du pied associée à l’aspect globuleux du chapeau sont de bons indicateurs de l’espèce. Il est, de plus, plutôt rare, une raison supplémentaire pour le laisser en forêt.
Le bolet blafard a la forme caractéristique des champignons du genre Boletus : un chapeau hémisphérique sur un gros pied. Mais, à la différence du cèpe de Bordeaux qui a un réseau de mailles blanches sur le pied, le bolet blafard est réticulé de rouge. Là encore, mieux vaut passer son chemin, il est toxique.
Ce bolet amer est ici déjà un peu vieux. Avec le temps les champignons du genre Boletus voient leur chapeau, hémisphérique au début du développement, se retourner pour former un plateau, leur donnant un tout autre aspect. Il se différencie du Cèpe de Bordeaux par le réseau de son pied aux mailles plus grandes et plus foncées et par ses pores, bien visibles dans cette configuration, qui tirent sur le rose, alors que ceux de Boletus edulis verdissent en vieillissant. Sa forte amertume le rend inconsommable.
Quoi qu’il arrive, avec les champignons, la prudence est de mise. Pensez à examiner un à un tous les champignons de la récolte et surtout, ne consommez que ceux pour lesquels vous êtes certains de votre détermination.
Youpi! L’hiver arrive, et avec lui une nouvelle saison de BirdLab. A partir de demain, 16 novembre 2019, il sera temps de raccrocher les mangeoires et de les remplir : la période de nourrissage et d’observation dure jusqu’à mi-mars.
Mais pourquoi c’est important ?
On peut observer les oiseaux depuis sa fenêtre
N’est-ce pas agréable que de croiser le regard charmeur de cette mésange bleue au petit déjeuner ?
Le protocole BirdLab permet non seulement de définir un temps d’observation des oiseaux, mais aussi d’apprendre à les reconnaître de manière ludique. L’application (gratuite) spécialement développée pour le protocole rassemble des quiz, des fiches descriptives des espèces, un rappel sur le protocole et le système de saisie des données interactif. Les petits et les grands peuvent l’utiliser sans peine.
On contribue à enrichir les données scientifiques
BirdLab est un protocole de sciences participatives développé par le Muséum national d’Histoire naturelle, la Ligue de Protection des Oiseaux et AgroParisTech. Toutes les données saisies dans l’application sont ensuite utilisées par les chercheurs pour leurs travaux.
Cela leur permet notamment d’évaluer les dynamiques des populations, de comprendre l’effet des paysages sur la répartition des oiseaux, d’analyser les comportements (par exemple, c’est assez fréquent que les verdiers viennent en groupe à la mangeoire) et par la suite, d’évaluer les effets climatiques sur les effectifs à la mangeoire. De plus, les données transmises sont de plus en plus nombreuses et d’une grande fiabilité ! Continuons !
C’est bénéfique pour les oiseaux !
Une étude anglaise l’a récemment montré : le nourrissage augmente la diversité, en espèces et en individus, des oiseaux en ville. Bonne nouvelle non ?
Il ne s’agit pas de déplacement de populations vers des zones de nourriture plus abondante ou de concurrence entre les espèces adeptes des mangeoires et les plus timides, mais bien d’une réelle augmentation des effectifs ! Démonstration encourageante pour la poursuite du protocole.
Le Royaume-Uni a une culture du nourrissage* vieille de plusieurs décennies, mais le nombre de mangeoires progresse en France également. On devrait pouvoir développer la suite des études sur les effets globaux en termes d’écologie. Affaire à suivre.
*N.B : on parle bien de nourrissage à la mangeoire à base de graines ou de graisses. Ne jetez surtout pas de pain dans les parcs ou les bassins. Cela rend les animaux malades et l’excès de matière organique ainsi engendré pollue énormément.
Les mélitées, les damiers et les nacrés sont ces papillons de jour dont les ailes sont orange, parfois tachées de blanc, et quadrillées ou pointillées de noir. Ces espèces sont de détermination difficile si l’on ne prend pas soin d’observer le dessuset le dessous des ailes. En effet de nombreux critères prennent en compte l’ornementation du revers des ailes. Une excellente clé permet alors de s’y retrouver sans trop de peine : elle décrit 21 espèces de damiers, mélitées et nacrés présents en Champagne-Ardenne. A part quelques raretés, ce sont les mêmes espèces qu’en Ile-de-France.
Les 7 espèces de mélitées de la clé sont assez sélectives quant à la nourriture de leurs chenilles, on cherchera donc ces papillons dans les endroits où croissent leurs plantes hôtes :
Melitaea athalia : sur les mélampyres, les plantains, les véroniques Melitaea aurelia : sur les plantains Melitaea cinxia : sur les plantains, parfois les véroniques Melitaea diamina : sur les valérianes Melitaea didyma : sur les plantains et quelques scrophulariacées Melitaea parthenoides : sur les plantains Melitaea phoebe : sur les centaurées, les cirses, les bardanes, les plantains
J’ai trouvé sur une bardane à petites têtes ce joli coléoptère d’un rouge brillant. C’est une chrysomèle de la sous-famille des Alticinae, espèces sauteuses que l’on reconnaît aux gros fémurs des pattes postérieures.
Un numéro de funambule sur un capitule de bardane !
Pour différencier Sphaeroderma rubidum de Sphaeroderma testaceum, il faudrait avoir une vision nette de la présence ou pas d’une ponctuation à la base du pronotum. Je ne m’avancerai pas et en resterai prudemment au genre.
Ravageur des artichauts
Ces espèces sont appelées altises rouges, elles sont connues pour être des ravageurs des artichauts. On les rencontre aussi sur les cirses, les centaurées, les bardanes, parfois les onopordons.
Cette élégante araignée habite nos prairies durant l’été. Son cycle de vie est annuel. Les œufs éclosent au printemps, les araignées grandissent, muent, puis se reproduisent durant l’été. Les œufs passent l’hiver alors que les adultes meurent au cours de l’automne. Cette rescapée trouvée fin septembre n’en avait plus pour très longtemps. Elle a cependant fortement impressionnée les élèves de l’école des Larris lors de leur chasse aux insectes*. Pourtant, selon mes sources, elle consomme essentiellement des criquets et sauterelles, et assez peu d’enfants.
*NB : les araignées ne sont pas des insectes, mais des arachnides. Cela faisait partie des connaissances transmises aux élèves lors de l’animation.
Outre ses 4 taches blanches, cette araignée a une grande variabilité de couleurs, allant du jaune, vert clair au brun en passant par le rouge et le orange. Par exemple, cette araignée tissant sa toile dans les pulicaires dysentériques de Courdimanche est aussi Araneus quadratus.
De grosses fleurs jaunes, une plante bien dressée et des feuilles douces comme des caresses, pas de doute nous avons affaire à un molène (plantes du genre Verbascum) !
Tâche à nous maintenant de l’identifier parmi les 8 espèces présentes en àŽle-de-France. Les critères de différenciation sont assez simples, bien que peu ordinaires. Nous commençons par observer la couleur des poils des étamines ! Ici ils sont blancs. Le stigmate a une forme de massue et les feuilles sont très décurrentes : il s’agit bien de Verbascum densiflorum, le molène à fleurs denses, espèce rare en àŽle-de-France. Et nous en avons vu deux stations : une à Osny et une à Pontoise. Sur cette dernière d’ailleurs les individus avaient un port ramifié peu fréquent chez cette espèce. Que de trouvailles !
La plupart des molènes ont cette particularité d’avoir des feuilles extrêmement poilues qui les rend très douces au toucher. L’aspect cotonneux est même visible à l’œil. Cela leur donne un charme tout particulier.
A la recherche d’insectes qui seraient cachés sous des pierres, nous avons fait la rencontre de ce triton. Les spécialistes insistent sur la difficulté de l’identifier à cette période de l’année mais il semblerait que nous soyons en présence d’une femelle de triton ponctué en phase terrestre. Son acolyte, le triton palmé, lui ressemble fortement. Les critères de différenciation sont ténus. Je fais confiance aux herpétologues chevronnés m’ayant confirmé son nom !
Rare et protégé
Le triton ponctué, Lissotriton vulgaris, est assez rare dans la région. Il est de plus, comme tous les amphibiens de France, protégé par arrêté ministériel. C’est une bonne nouvelle que de le croiser sur notre territoire !
Comme la plupart de ses congénères, le triton ponctué alterne entre deux phases : vie aquatique et vie terrestre. Au printemps, il entame sa vie aquatique. Les adultes arborent des couleurs beaucoup plus marquées (et ponctuées de taches noires, d’où son nom) et les mâles développent une crête importante. C’est la période de reproduction, il faut se montrer sous son meilleur jour ! Les larves grandissent ensuite dans l’eau et se nourrissent, comme leurs parents, d’insectes, de crustacés et de mollusques. A l’automne, elles se métamorphosent et deviennent de jeunes adultes.
A l’hiver, les tritons adultes et juvéniles s’installent en phase terrestre, généralement sous des rochers ou des troncs pour hiverner. Leurs couleurs deviennent plus ternes (il est presque impossible des les différencier du triton palmé), les mâles perdent leurs crêtes et les activités ralentissent. Au printemps prochain, ils ressortiront, en habits de fête, pour démarrer une nouvelle saison. Ce cycle peut se répéter de nombreuses fois : les tritons vivent jusqu’à 20 ans !
NB : nous avons trouvé ces tritons fortuitement. Nous avons bien évidement pris garde à ne pas les toucher et à remettre leur abris en place pour leur permettre de passer l’hiver en sécurité.
Cette plante herbacée de la famille des Asteraceae était jadis reconnue pour ses vertus médicinales. Comme peut le laisser supposer son nom latin, Pulicariadysenterica était employée pour soulager la dysenterie.
Si l’on s’intéresse à l’étymologie de son nom de genre, on s’aperçoit que là n’était pas son seul usage. En effet, Pulicaria vient du latin Pulex qui signifie « puce ». En plus de ses propriétés médicinales, la pulicaire était utilisée pour tenir les puces à distance. Il se peut que vous la connaissiez sous le nom d’Herbe de Saint-Roch. Une légende du Morvan l’associe effectivement au protecteur des animaux, c’est d’ailleurs pour cela que l’on installait des bouquets de cette herbe dans les étables.
Un éclat de lumière dans l’eau
Assez commune en milieux humides, cette espèce peut être observée près des cours d’eau, sur les berges et les fossés ainsi que dans certaines prairies humides. Elle fait d’ailleurs partie des plantes indicatrices des zones humides.
Son capitule jaune vif offre une luminosité florale aux promeneurs des berges, et ce ne sont pas les seuls à en bénéficier :
Cette plante indigène d’àŽle-de-France attire de nombreux pollinisateurs tels que Myopites apicatus (à droite sur la photo), une espèce inféodée à Pulicaria dysenterica.