L'actualité de la Nature

La nature en ville

Son importance dans les aires urbaines

La présence de la nature en ville offre de nombreux avantages aussi bien pour la biodiversité de manière générale que pour les urbains. Laisser une place à  la nature dans les villes en créant des continuités écologiques (ou trames) rend possible le déplacement des espèces. Cela est d’une importance capitale pour le brassage génétique des populations qui permet aux espèces de perdurer sur le long terme. La nature permet également d’améliorer le cadre de vie des habitants par exemple grâce aux arbres qui rafraîchissent et dépolluent l’air, ou bien grâce à  la pleine terre qui limite les inondations…

La vidéo ci-dessus, de l’Agence Régionale de la Biodiversité d’àŽle-de-France, présente les différentes trames ainsi que leurs avantages respectifs.

Qu’est-ce-qu’un service écosystémique ?

C’est dans le rapport Millenium Ecosystem Assessment (à‰valuation des écosystèmes pour le millénaire), commandé en 2000 par l’ONU,  que le terme de « services écosystémiques » prend une ampleur internationale. Ils sont désignés comme étant « les biens ou services que les Hommes peuvent tirer des écosystèmes, directement ou indirectement, pour assurer leur bien-être ». Ces avantages tirés de la nature s’articulent autour de 4 services écosystémiques : les services de support (photosynthèse, cycle de l’eau…), de régulation (du climat, de la qualité de l’air…), d’approvisionnement (eau, nourriture, air…) et culturels (loisirs, activités culturelles…).

La pollinisation est un service de régulation – Mégachilidé sur Cirsium sp. © Léo Micouin

A ce titre, nous vous proposerons dans les prochaines semaines une série d’articles qui présenteront les services écosystémiques offerts par la nature en ville sur le territoire de Cergy-Pontoise.

Sources :

Clip vidéo « Les Trames écologiques : des bénéfices multiples pour les humains », par l’Agence Régionale de la Biodiversité d’àŽle-de-France.

Audrey Muratet et François Chiron, 2019. Manuel d’écologie urbaine. 

Millennium Ecosystem Assessment, 2005. Ecosystems and Human Well-being: Synthesis. Island Press, Washington, DC.

UICN France, 2012. Panorama des services écologiques fournis par les milieux naturels en France – volume 1 : contexte et enjeux. Paris, France.

Ministère de la transition écologique et solidaire, 2020. L’évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques.

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Services à‰cosystémiques et Biodiversité.

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Les menthes

Menthe des champs, Mentha arvensis © CACP – Emilie Périé

Il arrive que lors d’une promenade dans une prairie, un marais ou au bord d’un étang on soit accueilli par une odeur fraîche, « ça sent le dentifrice » pourrait-on dire. Ce parfum d’ambiance, plutôt agréable selon moi, est dà» aux menthes sauvages. Des plantes aux fleurs roses ou blanches de la famille des Lamiacées dont il existe plusieurs espèces.

Menthe des champs

Mentha arvensis – Triel-sur-Seine © CACP – Emilie Périé

Mentha arvensis se rencontre un peu partout dans la région, dans les prairies pâturées, les fossés, les chemins forestiers ; ou comme ici, au bord de la mare de l’Hautil. On reconnait ses inflorescences étagées à  l’aisselle des feuilles.

Menthe aquatique

Mentha aquatica – Cergy © CACP – Marion Poiret

Mentha aquatica préfère les milieux plus humides, les prairies inondables, les fossés, les noues, les marais, les bords des étangs de l’île de loisirs. Elle est aussi commune dans la région. Ses fleurs sont regroupées en glomérules (pompons) au sommet des tiges.

Menthe pouliot

Mentha pulegium – Osny © CACP – Emilie Périé

Mentha pulegium est plus exigeante. Elle se retrouve dans les milieux humides qui s’assèchent temporairement l’été. Elle a fortement déclinée au siècle dernier au point d’être devenue rare dans la région. Nous en avons trouvé quelques pieds dans le cimetière d’Osny : un creux s’est formé entre deux tombes, il maintient l’eau et le milieu humide l’hiver qui s’assèche pendant l’été ; idéal pour la menthe pouliot.

Et dans la tasse ?

Dans les jardins on rencontre Mentha spicata qui sert souvent dans les tisanes ou pour le fameux thé à  la menthe. Son inflorescence forme un épi ressemble un peu à  celui de Mentha suaveolens, la quatrième menthe indigène en àŽle-de-France. Mais il existe de nombreuses espèces et variétés de menthes à  travers le monde. Parait-il qu’elles sont toutes comestibles, mais restons prudents avec la cueillette sauvage.

En plus d’être odorantes pour nous, les menthes sont très appréciées par les insectes pollinisateurs.

Mentha spicata et son abeille sauvage © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

FLORIF

Retrouvez dans ces articles d’autres Lamiacées :

Le lamier amplexicaule

Le gardien de la bétoine

Et si on faisait une spirale aromatique ?

L'actualité de la Nature

Heterotoma planicornis

Une punaise

Cette petite punaise de la famille des Miridae a de quoi surprendre avec ses antennes.

Heterotoma planicornis © CACP – Léo Micouin

L’aspect massif des antennes est due à  leur second segment qui est plat. C’est d’ailleurs ce que signifie « planicornis » en latin (plani : plat, cornis : corne, antenne).

Heterotoma planicornis © CACP – Léo Micouin

Elle est présente dans toute la France et vit sur diverses plantes en milieu rural. A Maurecourt, je l’ai observé sur une clématite des haies lors d’un SPIPOLL. Avec sa petite taille, qui n’excède pas les 5mm, elle sait se faire discrète et il est parfois compliqué de la remarquer.

Heterotoma planicornis, par British Bugs

Heterotoma planicornis, par l’INPN

Heterotoma planicornis, par les Carnets nature de Jessica

Retrouvez d’autres articles sur les Miridae :

Une grande punaise verte sur l’ortie dioà¯que

La miride du chêne

L'actualité de la Nature

L’orvet fragile

Un reptile, oui, mais pas un serpent !

L’orvet fragile est un reptile à  l’apparence trompeuse. Cet animal longiforme peut effectivement faire penser à  un serpent, mais en réalité, Anguis fragilis fait partie de la famille des lézards auxquels il s’apparente le plus. Certains le qualifient même de lézard sans pattes (apode).

Anguis fragilis, l’orvet fragile © Léo Micouin

Totalement inoffensif

L’orvet n’est pas venimeux et ne mord pas. C’est un animal au contraire plutôt fragile qui se défend par autotomie : il est capable, tout comme les lézards, de céder sa queue au prédateur pour faire diversion et s’enfuir.

Statut réglementaire

L’orvet est protégé au niveau national.

Sources :

L’orvet fragile, par Serpents de France

L’orvet fragile, par Nature Midi-Pyrénées

Retrouvez d’autres articles sur les reptiles :

Le lézard des murailles

Un dragon dans mon jardin !

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L’halicte de la scabieuse

Halictus scabiosae femelle sur Centaurea jacea © CACP – Emilie Périé

Les halictes sont de petites abeilles solitaires. Dans le grand ensemble des abeilles sauvages (environ 1000 espèces en France), les Halictidae sont une famille importante qui regroupe de nombreuses espèces difficiles à  différencier. Heureusement certaines se démarquent, c’est le cas de l’halicte de la scabieuse, Halictus scabiosae. 

Quelques critères remarquables

On reconnait les halictes à  leur nervation alaire. Deux critères sont à  observer : la présence de trois cellules cubitales et la forme courbe de la nervure basale (elle est par exemple droite chez les andrènes, un autre groupe d’abeilles solitaires).

Nervation alaire caractéristique des halictes © CACP – Emilie Périé

Les mâles ont des antennes proportionnellement plus longues que celles des femelles. Chez Halictus scabiosae elles sont légèrement recourbées à  la pointe. Je trouve que cela lui donne un profil de bouc.

Halictus scabiosae mâle sur Cyanus segetum © CACP – Emilie Périé

Les femelles sont en général plus grosses que les mâles, avec des antennes plus courtes. Chez Halictus scabiosae mâle et femelle ont des bandes de poils blancs assez caractéristiques.

Halictus scabiosae femelle sur Tragopogon dubius © CACP – Emilie Périé

Mode de vie

Les halictes creusent des tunnels dans le sol pour y déposer leurs œufs au printemps avec une boulette de pollen en guise de réserve. A l’été, pendant la période de reproduction, les adultes sont en vol et se nourrissent de pollen et de nectar. Son nom de scabiosae indique les préférences alimentaires de cette espèce qui butine en priorité les scabieuses et les centaurées. Mais cette abeille très commune a un large spectre de fleurs sur son menu. Je l’ai vu sur des salsifis, des bleuets, des érigerons, …

Source :

L’halicte de la scabieuse par Quelestcetanimal?

Retrouvez d’autres abeilles solitaires :

L’andrène des campanules

La collète du lierre

L’anthidie à  manchette

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Les gaillets

Les gaillets sont des espèces de la famille des Rubiacées. On compte 17 espèces du genre Galium en àŽle-de-France, dont certaines très rares. Ces plantes ont en commun de petites fleurs à  4 pétales, blancs ou jaunes, et des feuilles verticillées (disposées en verticilles, des cercles de feuilles partant du même point).

Verticille de feuilles chez Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Voici deux espèces relativement communes sur le territoire

Galium aparine, le gaillet grateron

Fleurs blanches à  4 pétales et feuilles verticillées à  crochets de Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Le gaillet grateron porte bien son nom. Il est muni de très nombreux petits crochets qui accrochent très efficacement. Biologiquement, ces crochets permettent à  la plante de disséminer les fruits, voire des morceaux de plante complets qui se boutureront ailleurs, en se fixant dans la fourrure des mammifères. Certains racontent qu’ils s’en servaient plutôt pour embêter les filles dans la cour de l’école en accrochant des bouts de plante dans leurs pulls.

Fruits à  crochets de Galium aparine © CACP – Emilie Périé

Galium verum, le gaillet jaune

Fleurs jaunes à  4 pétales de Galium verum © CACP – Emilie Périé

Le gaillet jaune est l’un des rares (voire le seul) gaillet à  fleurs jaunes en àŽle-de-France. A la différence du gaillet grateron qui s’accommode de tous les milieux, le gaillet jaune se rencontre essentiellement dans les prairies et les pelouses un peu hautes. Ils sont toutefois tous deux très communs dans la région.

Feuilles verticillées sans crochet de Galium verum © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Galium aparine, par FLORIF

Galium verum, par FLORIF

Retrouvez une autre plante à  crochets :

L’aigremoine

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La punaise arlequin

La punaise arlequin, Graphosoma italicum, est une punaise de la famille des Pentomidae. Elle est facilement reconnaissable à  son habit rayé de rouge et de noir. Mais avant de s’en vêtir, la petite punaise tout juste éclose de son œuf devra passer par 5 stades de mues jusqu’à  sa forme adulte.

Retraçons quelques-unes de ces étapes.

Larve au 4ème stade, Graphosoma italicum © CACP – Manon Heudron

Au 4ème stage larvaire, les jeunes punaises ont déjà  une belle taille. Leurs glandes odoriférantes commencent à  se voir nettement sur le dos. Les rayures se devinent sur le pronotum.

Sans surprise, ces punaises ont été vues sur des graines de carotte. Elles paraissent particulièrement apprécier les ombellifères dont elles consomment la sève et les graines.

Larve au 5ème stade, Graphosoma italicum © CACP – Emilie Périé

Au 5ème stade larvaire notre punaise a l’aspect d’un marbré au chocolat. Mais ne vous y trompez pas, les glandes odoriférantes sur son dos sont bien actives et libèrent une substance propre à  dissuader n’importe quel prédateur.

Dernière mue de Graphosoma italicum © CACP – Manon Heudron

Cette punaise toute rose, toujours sur une fleur de carotte, est tout juste sortie de sa dernière mue. Les ailes sont présentes, les rayures sont complètes, elle est prête à  devenir adulte.

Punaise arlequin adulte © CACP – Manon Heudron

Enfin, la punaise arlequin revêt son costume rouge et noir. Tout en continuant à  se nourrir d’apiacées (ici le cerfeuil des bois), les adultes entameront la reproduction et le cycle reprendra.

Sources :

La punaise arlequin, par Insecte.net

Retrouvez ici d’autres punaises rouges et noires :

Six punaises rouges et noires

L'actualité de la Nature

La knautie des champs

Cette plante vivace de la famille des Caprifoliacées est courante des prairies. C’est une espèce plutôt thermophile qui se développe également sur les talus et les berges.

Un bouquet de fleurs

Son inflorescence en capitule est composée de plusieurs petites fleurs. Celles se trouvant en périphérie ont une corolle bien plus développée que celles du centre. Ci-dessous, nous pouvons voir les étamines en jaune et les pistils en violet.

Knautia arvensis © CACP – Emilie Périé

Une fois fécondées, les fleurs donnent les fruits ci-dessous.

Fruits de la knautie des champs © CACP – Emilie Périé

A ne pas confondre avec la scabieuse

Knautia et Scabiosa sont deux genres qui peuvent se ressembler. Il existe cependant une technique pour les différencier : Knautia présente 4 lobes sur les fleurs extérieures alors que Scabiosa en présente 5, comme sur la photo ci-dessous.

Scabiosa columbaria, la scabieuse colombaire © CACP – Emilie Périé

Sources :

Knautia arvensis, par FLOREALPES

Knautia arvensis, par Plante méditerranéenne

Retrouvez d’autres plantes de la famille des Caprifoliaceae :

La cardère : qui y’a t-il à  l’intérieur ?

L'actualité de la Nature

Le machaon

Un papillon remarquable

Le machaon (Papilio machaon) est un papillon rhopalocère (diurne) de la famille des Papilionidae. L’imago présente des motifs et une coloration remarquables avec ses ailes jaunes à  bordures noires. Celles-ci sont également ornées de cercles bleus et d’une tache rouge flamboyante sur les bordures postérieures.

Coloration et motifs du machaon © CACP – Gilles Carcassès

Une taille imposante

Sa taille assez imposante peut atteindre jusqu’à  90 mm avec les ailes étendues. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel très marqué mais la femelle est légèrement plus grande que le mâle.

En train de butiner un cirse © CACP – Gilles Carcassès

La reproduction a lieu d’avril à  septembre. Les œufs sont pondus sur des plantes hôtes bien précises telles que le persil, le fenouil et la carotte sauvage.

Accouplement de Papilio machaon © Didier Leray

Les chenilles, visibles de mai à  octobre, se nourrissent en premier lieu de leur œuf éclos. Elles s’alimentent ensuite directement sur la plante hôte.

Les chenilles sont toutes aussi remarquables que la forme adulte © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles effectuent plusieurs mues avant que la chrysalide leur permette de se métamorphoser en papillon.

A vos observations !

Cette espèce figure parmi la liste à  observer dans notre Atlas de la Biodiversité. N’hésitez pas à  venir y saisir vos observations !

Sources :

Le machaon, par Papillons.info

Le machaon, par insecte-net.fr

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Notre exposition sur les papillons

Le déclin des papillons de jour

Papillons d’àŽle-de-France

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Le fruit d’Erodium cicutarium

Bravo à  Philippe qui a reconnu le fruit de l’érodium à  feuilles de cigà¼es, Erodium cicutarium.

Les fleurs de Erodium cicutarium © CACP – Gilles Carcassès

On l’appelle aussi érodium bec-de-grue, ou bec de héron, car comme les géraniums, son fruit a la forme du bec des grands échassiers.

Les fruits de Erodium cicutarium © CACP – Gilles Carcassès

A maturité le bec s’enroule et tombe avec le fruit au sol. Cette graine en tire-bouchon est étonnante. Les variations d’humidité font s’enrouler et se dérouler le ressort ce qui déplace la graine jusqu’à  une fissure ou un trou où elle se plante. Les tours et détours successifs du « ressort » visse la graine dans le sol où elle pourra germer.

La graine en tire-bouchon de Erodium cicutarium © CACP – Emilie Périé

Voyons un peu le fonctionnement de cette graine placée sur un mouchoir humide pendant 20 min (et accélérée 32x).

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D’autres plantes, comme l’avoine, utilisent la même stratégie pour la dispersion des fruits.

Sources :

Erodium cicutarium, par Sauvage du Poitou

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot