En soulevant l’écorce d’un tronc pourri dans le parc du château de Menucourt, j’ai trouvé cet animal étrange de presque trois centimètres de long. On dirait un mille-pattes, mais qui n’aurait que six pattes ! A ce détail, on comprend qu’il s’agit bien d’un insecte et non d’un myriapode. C’est même la larve du plus chic de nos coléoptères forestiers : le cardinal.
La larve du cardinal est une carnassière. Elle dévore d’autres larves d’insectes et petits animaux qui vivent sous les écorces des branches pourries, qu’elle pince à l’aide de ses mandibules acérées. Ses antennes lui servent sans doute à repérer ses proies.
On peut trouver en Ile-de-France deux espèces de Pyrochroa. Sur la photo ci-dessus, on reconnait Pyrochroa serraticornis à sa tête rouge, Pyrochroa coccinea ayant la tête noire. Et comme ses antennes ne sont pas pectinées, on sait que c’est une femelle.
L’adulte du cardinal à tête rouge fréquente les plantes basses des clairières et se nourrit de sève ou de nectar.
Les livrets, les fiches pratiques ou les sites internet dédiés aux nouvelles pratiques de jardinage respectueuses de l’environnement ont fleuri depuis quelques années. Ces guides sont produits par divers types de structures (collectivités locales, associations, ministère).
Si les angles d’attaque pour aborder ce sujet varient (santé, gestion des déchets, protection de la ressource en eau ou de la biodiversité, voire tous à la fois), les grands principes du jardinage responsable sont toujours les mêmes : choisir des plantes adaptées au jardin (sol, climat, exposition, dimension), entretenir la fertilité du sol, ne pas laisser un sol nu, laisser une place aux espèces botaniques, planter diversifié, pratiquer la rotation des cultures…
L’atelier « Berges/au bord de l’eau » organisé le 10 mars 2015 par Natureparif à l’attention des animateurs nature franciliens était consacré à la morpho-écologie des rivières, la faune et la flore des cours d’eau et des zones humides et la renaturation des berges. L’après pique-nique fut consacré à la découverte sur le terrain des différents faciès du Petit Rosne.
Au prix de quelques acrobaties dans les ronces, nous découvrons le terrier du martin-pêcheur que nous avons vu filer en arrivant.
En farfouillant dans un fossé fangeux, je mets la main sur un beau dytique dont je ne connais pas l’espèce. Mon camarade Maxime me l’a courageusement tenu pour la séance photo (les éperons épineux des tibias postérieurs peuvent piquer).
Après recherches, je détermine l’espèce Dytiscus semisulcatus, reconnaissable à ses élytres bordées de clair et son ventre noir. Notre dytique est un mâle : on remarque sur ses tibias antérieurs les larges disques d’adhésion qui lui permettent de s’agripper solidement à la femelle.
Quelques escargots plus loin, nous relevons la tête : plus de groupe ! Heureusement le GPS de Maxime a su nous trouver une gare pour le retour sur Paris.
Vous aimez votre jardin ? Vous êtes intarissable quand on vous parle de petites graines et de plantations ? Qu’il soit petit, grand, ordonné ou en fouillis, faites partager votre passion pendant les Rendez-vous aux jardins les 5, 6 & 7 juin 2015 en ouvrant votre portail aux amoureux des jardins.
Les clausilies se nourrissent de lichens ou d’algues unicellulaires, on les rencontre sur les rochers moussus, les troncs, dans la litière, sur le bois mort…
La famille des Clausilidae compte une trentaine d’espèces en France. Le sens d’enroulement de la coquille est toujours senestre (sauf quelques exceptions, ce serait trop simple). On distingue les espèces à la présence et la forme de dents et de plis à l’ouverture de la coquille. Ici il s’agit de Clausilia bidentata bidentata.
L’une des espèces, la clausilie romaine, n’existe nulle part ailleurs dans le Monde que dans les Appenins près de Rome, et… à l’intérieur des arènes de Nîmes ! Les Romains l’auraient amené là involontairement il y a 2000 ans. Elle prospère depuis sur certains murs des arènes. Le gestionnaire du site a promis de ne plus utiliser de désherbants dans le secteur où habite ce rarissime escargot eu égard à sa grande fragilité.
Le Comité de Défense de l’Environnement de Menucourt organisait dimanche 8 mars 2015 sa deuxième sortie à la découverte des oiseaux du parc du château de Menucourt.
Une douzaine de personnes s’étaient inscrites, et elles ont eu la chance de bénéficier d’un temps splendide.
Les explications pédagogiques et l’expertise d’Eric Grosso, guide ornithologique amateur, ont été une nouvelle fois très appréciées.
Nous avons pu observer les pics épeiches, les mésanges à longue queue, les pigeons ramiers et colombins, le faucon crécerelle, le roitelet triple bandeau, le grèbe castagneux…
D’autres oiseaux, comme la grive musicienne, le rouge-gorge, le pinson des arbres, la sitelle torchepot, ne se sont pas montrés, mais ils nous ont fait la démonstration de leurs talents musicaux.
Pour les photos d’oiseaux, la visite en groupe n’est pas franchement propice, mais j’ai tout de même réussi à tirer le portrait d’un groupe de pigeons colombins particulièrement complaisants.
A vrai dire, ils ne risquaient pas de s’envoler : ils sont en plastique ! Ce sont des leurres destinés à attirer les pigeons de passage. Des chasseurs les avaient installés à la cime de ce grand chêne il y a quelques décennies sans doute, et ils devaient se tenir à l’affà»t cachés dans une cabane perchée à proximité. La cabane en bois a fini par tomber de son arbre et disparaître. Seuls sont restés, un peu ridicules, les faux pigeons sur leur perchoir en ferraille déglingué.
Bien exposé sur le coteau dominant l’Oise, l’arboretum de Cergy-Pontoise a été créé dans les années 1990 par les enfants de CM2 de l’école des Terrasses et Jean-François Martin, leur instituteur, avec le concours du service Espaces verts de la ville de Cergy. Cet instituteur est décédé, et ses amis ont planté un joli pommier en sa mémoire à l’entrée de l’arboretum.
Cet espace est maintenant géré par la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui l’a rénové et équipé de mobiliers pédagogiques en 2011.
Dans sa partie haute, on bénéficie d’une belle vue sur la passerelle rouge de l’Axe majeur, la base de loisirs de Cergy-Pontoise, la boucle de l’Oise et la forêt de l’Hautil.
Ce vaste espace est traité en gestion différenciée : les cheminements gazonnés serpentent parmi les arbres de collection dans une riche prairie où fleurissent les trèfles, les achillées, les origans et les orchidées sauvages. En été, c’est le paradis des papillons.
L’association Ocelles, en convention avec la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, y a installé des ruches. Les abeilles, au fil des saisons, butinent les chatons et les fleurs des différentes espèces d’arbres.
Le sentier de découverte de l’arboretum est nommé « la piste des abeilles ». Chaque borne d’information renseigne sur l’identité et les caractéristiques de l’arbre et précise le rapport qu’il entretient avec les abeilles : fournit-il du pollen, du nectar, de la propolis ? Au fil de la visite, on peut découvrir des anecdotes étonnantes sur le gattilier, le poivrier de Sichuan, le ginkgo ou le févier d’Amérique…
Ce nouveau guide pratique édité par Natureparif délivre de nombreux conseils techniques très utiles aux services des collectivités confrontés à la problématique de la conversion écologique des cimetières.
Il s’appuie sur l’expertise de collectivités qui se sont illustrées au niveau national par des aménagements exemplaires, des modes de gestions innovants ou une politique de communication réussie.
Vendredi 27 février 2015, un beau soleil printanier nous invite à sortir. Direction : le massif forestier de l’Hautil.
Les premières feuilles des iris des marais pointent d’une mare forestière peu profonde. Entre les touffes de végétation exposées à la lumière, apparaissent d’étranges nuées grises. Puis, en nous approchant, nous distinguons de nombreuses têtes émergeant de ces agglomérats gélatineux constitués de milliers d’œufs.
La température ambiante a donné le signal du réveil. A peine sortie de l’hibernation, les amphibiens, anoures (grenouilles, crapauds et rainettes) ou urodèles (tritons et salamandres), se dirigent vers les points d’eau pour s’y reproduire, leurs progénitures étant tributaires de l’eau pour leur développement. Ces deux phases de vie qui les caractérisent (aquatique pour les jeunes et terrestre pour les adultes), amènent les amphibiens à faire annuellement de plus ou moins longs déplacements selon les espèces entre leurs gîtes hivernaux, le lieu de reproduction et leurs gîtes estivaux.
Certaines espèces sont plus précoces que d’autres pour sortir de l’hibernation. Les grenouilles rousses, qui habitent en forêt, sont ainsi parmi les premières à rejoindre leur lieu de reproduction.
Pour l’accouplement, le mâle grimpe sur la femelle et l’empoigne sous les aisselles avec ses pattes antérieures. Il restera ainsi fermement agrippé plusieurs heures, provoquant l’évacuation des œufs. Cette puissante étreinte des anoures et des urodèles s’appelle l’amplexus. Une fois les œufs sortis, le mâle les asperge de son sperme pour les féconder.
La grenouille agile et la grenouille rousse sont les deux seules espèces de grenouilles brunes présentes en Ile-de-France. Faire la différence entre les deux n’est pas toujours aisé car il existe une forte variabilité individuelle concernant les critères morphologiques (forme du museau, détails de l’œil, couleur du ventre, longueur de la patte postérieure…). Aussi, faut-il croiser ces critères et s’appuyer éventuellement sur d’autres éléments comme le chant, le calendrier de migration ou l’aspect des pontes et la forme des têtards pour fonder sa détermination.
Chez les crapauds, les oeufs sont regroupés en cordons alors que chez les grenouilles du genre Rana les amas d’œufs s’agglomèrent en paquets.
L’ensemble des mares et zones humides forestières du massif de l’Hautil constituent un réseau utilisé par les quatre espèces d’amphibiens répertoriés par le Conseil Général du Val d’Oise, mais aussi par des insectes et des vertébrés qui viennent y boire et s’y nourrir.
Les conditions écologiques peuvent varier d’une année sur l’autre sur ces zones humides forestières. Il est indispensable que les mares soient préservées et reliées entre elles pour la survie des espèces.
La disparition des milieux humides, la pollution de l’eau et la circulation routière qui engendre chaque année des pertes considérables lors des migrations, constituent les plus fortes menaces pour les populations d’amphibiens.