Agenda, L'actualité des jardins

Formation sur la taille des arbustes

Quel crime ont commis ces arbustes pour mériter un tel châtiment ? © Gilles Carcassès
Quel crime ont commis ces arbustes pour mériter un tel châtiment ? © Gilles Carcassès

Le CAUE du Val d’Oise organise une formation intitulée :

« Taille et gestion rationnelle des arbustes d’ornement »

le vendredi 18 novembre 2016, à  Vauréal.

Au cours de la matinée qui se déroulera en salle,  seront abordés les points suivants :

  • Les différentes utilisations des arbustes d’ornement
  • Les modes de ramification et de floraison
  • Une démarche pour bien tailler les arbustes
  • Les différents types de taille possibles
  • Les tailles à  éviter
  • Bien réaliser les coupes
  • Intégrer la taille des arbustes dans la gestion différenciée

L’après-midi sera consacrée à  des démonstrations et des travaux pratiques sur site.

Intervenant : Jac Boutaud

Informations pratiques :

  • Contact : Christiane WALTER – Téléphone : 01 30 38 68 68
  • Horaires : De 9 h à  17 h
  • Tarif : Adhérents : 50€ – Non Adhérents : 100 €
  • Publics ciblés : élus, responsables des services urbanisme, espaces verts et environnement, techniciens.
  • Le déjeuner est à  la charge des participants.

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L'actualité de la Nature

J’ai trouvé un serpent cyclope !

Proserpinus proserpina © Gilles Carcassès
Proserpinus proserpina © Gilles Carcassès

Près de la passerelle du Théâtre 95 à  Cergy, j’ai rencontré ce « serpent cyclope ». Ce n’est pas un pokémon rare, mais c’est tout de même une espèce protégée par un arrêté national.

Proserpinus proserpina est le sphinx de l’épilobe. Le passage des jardiniers armés de leur débroussailleuse ne m’a pas permis de connaître sa plante-hôte. Je crois me souvenir qu’il y avait là  quelques pieds d’oenothères, plantes qui peuvent nourrir aussi cette chenille.

L’ocelle dessiné sur son corps mime un œil menaçant. Mais, détail étonnant, celui-ci est placé sur la partie arrière de son abdomen et non sur sa tête. Ainsi, lorsque la chenille se sent menacée et qu’elle dresse et agite soudainement son abdomen, elle crée l’illusion d’un serpent prêt à  déclencher une attaque. Il m’a fallu me raisonner pour affronter la bête.

Le sphinx de l'épilobe © Gilles Carcassès
Le sphinx de l’épilobe © Gilles Carcassès

Pour renforcer la duperie, l’extrémité de l’abdomen de la chenille est en forme de bouche !

Le sphinx de l’épilobe par Lépi’Net

L'actualité de la Nature

Bien fait pour la punaise

J’ai trouvé cette plaque de ponte sur une feuille de sceau-de-Salomon dans mon jardin. Ponte de papillon, de coléoptère, ou bien de punaise ? La forme en tonnelet et le type d’ornementation des œufs m’oriente vers une ponte de punaise. Et sans doute même la punaise verte, Nezara viridula. Plusieurs œufs sont percés ; je mets la feuille et sa ponte dans un bocal pour voir ce qui va sortir des œufs encore intacts.

Ponte de punaise sur une feuille de Polygonum © Gilles Carcassès
Ponte de punaise sur une feuille de Polygonatum © Gilles Carcassès

Je m’en doutais : les agités du bocal ne sont pas des bébés punaises, ce sont des micro-guêpes parasitoà¯des qui sautent et virevoltent en tous sens.

Parasitoà¯de des œufs de punaise © Gilles Carcassès
Parasitoà¯de sorti d’un œuf de punaise © Gilles Carcassès

Il paraît que ce sont les membres de la famille des Scelionidae qui sont les spécialistes du parasitage des œufs de punaise. En l’occurrence, ils font bien, car Nezara viridula est une espèce invasive d’origine africaine qui fait pas mal de dégâts sur les cultures en serre. Après une séance photo sportive dans le bocal, je libère tout le monde.

Nezara viridula © Gilles Carcassès
Nezara viridula adulte © Gilles Carcassès

La voici, Nezara viridula, trouvée cet été sur les fruits d’un sureau yèble.

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Le faucon sur le toit

Faucon crécerelle - Eragny-sur-Oise © Karim Horman
Faucon crécerelle – Eragny-sur-Oise © Karim Hormal

Karim Hormal de l’espace CESAME, m’a fait parvenir cette photo d’un oiseau posé sur le toit de la maison des russes à  Eragny. Oui, c’est bien un faucon crécerelle. Peut-être niche-t-il dans la falaise de la « carrière à  Pépin » qui ferme la cour de cette belle maison. Celle-ci accueille deux structures spécialisées dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, l’espace CESAME et l’association INCITE.

 

La maison des russes à  Eragny © 13 comme une
Découvrez l’histoire étonnante de la maison des russes © 13 comme une

 

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Le géomètre à  barreaux

Chiasmia clathrata, le géomètre à  barreaux © Gilles Carcassès
Chiasmia clathrata, le géomètre à  barreaux butinant des fleurs de réséda © Gilles Carcassès

Voici un de ces papillons de nuit qui vole aussi le jour. Le géomètre à  barreaux est commun dans toute la France. Il est « à  barreaux » à  cause des dessins géométriques plus ou moins foncés qui ornent ses ailes. Et c’est un géomètre (de la famille des Geometridae) parce que sa chenille progresse en arpenteuse. Cette technique très efficace  consiste à  avancer alternativement l’avant du corps puis à  rapprocher l’arrière.

Sa chenille consomme les trèfles, la luzerne et d’autres Fabacaea comme Vicia cracca. On le voit souvent au bord des champs. Le papillon est très présent en mai et juin pour la première génération puis en aoà»t et jusqu’en septembre pour la deuxième.

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Les nouveaux ravageurs

Caenocoris nerii, punaise africaine inféodée aux lauriers-roses est en France depuis 2014 © Gilles Carcassès
Caenocoris nerii : cette punaise originaire d’Afrique et du Moyen-Orient, inféodée aux lauriers-roses, est en France depuis 2014 © Gilles Carcassès

Si certaines arrivées de ravageurs sont dues aux changements climatiques (c’est le cas de la chenille processionnaire du pin qui progresse régulièrement vers le nord), la plupart des invasions sont directement liées aux activités humaines et notamment au commerce. Et le mouvement s’est accéléré avec la rapidité et l’intensité des transports sur les longues distances. Ainsi l’histoire contemporaine de ces invasions retrace essentiellement celle des échanges internationaux entre l’Europe et l’Amérique, puis du monde entier avec l’Asie.

Les insectes ravageurs d’origine américaine sont souvent liés aux cultures rapportées d’Amérique par les explorateurs à  partir au 16ème siècle. Après des siècles de séparation, ils ont retrouvé leurs plantes hôtes et se sont comportés en redoutables invasifs lorsqu’ils sont arrivés sans leurs prédateurs naturels. Dans cette catégorie de ravageurs d’espèces américaines introduites, on peut citer par exemple :

Certains ravageurs américains se sont accommodés de nos plantes européennes, indigènes ou acclimatées :

  • le phylloxera de la vigne (1863),
  • le tigre du platane (1975)
  • la cicadelle pruineuse  (1985),
  • le papillon palmivore (2002)
  • la punaise américaine du pin (2005),
  • la mouche du brou de la noix (2007).

L’importance des ravageurs asiatiques a beaucoup progressé ces dix dernières années et dépasse maintenant 50% des introductions. On peut citer par exemple :

D’autres ravageurs nous sont arrivés d’Europe de l’Est, des Balkans ou d’Asie Mineure :

Le bataillon des ravageurs invasifs d’origine africaine est beaucoup plus clairsemé :

Corytucha ciliata, le tigre du platane - Cergy © Gilles Carcassès
Corythucha ciliata, le tigre du platane – Cergy © Gilles Carcassès

L’histoire des ravageurs invasifs ne se vit pas à  sens unique, ainsi le bombyx disparate, papillon européen introduit en Amérique en 1869 est là -bas un véritable fléau.

Que les ravageurs invasifs que j’ai oubliés veuillent bien m’excuser, je n’ai pas voulu faire une liste exhaustive, elle serait beaucoup trop grande pour ce modeste article (102 nouveaux insectes ravageurs sont arrivés en France rien qu’entre 2000 et 2014) !

Les actes du colloque « ravageurs et insectes invasifs et émergents » – Montpellier – 2014 – AFPP

 

L'actualité de la Nature

Elle mange mes framboises !

Chenille de Celastrina argiolus © Gilles Carcassès
Chenille de Celastrina argiolus © Gilles Carcassès

Oh, la gourmande ! Elle a fait un gros trou dans une framboise mà»re de mon jardin. Comme elles ne sont pas trop nombreuses à  avoir ce look en rose et vert, les lépidoptéristes du forum Le monde des insectes ont facilement reconnu Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns.

Celastrina argiolus - Cergy © Gilles Carcassès
Celastrina argiolus – Cergy (au bord de l’autoroute A15) © Gilles Carcassès

Celastrina argiolus est un papillon de la famille des Lycaenidae. Ses ailes sont bleues bordées de noir sur le dessus, et leur revers est gris parsemé de quelques petits points noirs.

Les chenilles de la génération de printemps se nourrissent surtout sur le cornouiller sanguin et le houx. Celles de la génération estivale sont plutôt sur le lierre. Elles ne dédaignent pas non plus le buis, la ronce, le framboisier, le buddleia, l’ajonc, le robinier, le baguenaudier, le nerprun, les genêts, la callune, la salicaire, la bourdaine, la myrtille, le fusain, le galéga, la coronille variée… Le papillon est aussi commun que peuvent l’être ses plantes hôtes et est présent dans toute la France.

Cornouiller, houx, lierre : vous l’aurez deviné, l’azuré des nerpruns est un habitué des lisières de boisement.

L'actualité des jardins

Les phytos, on arrête !

Houes de désherbage en action à  Vauréal @ Fête de la Nature
Houes de désherbage en action à  Vauréal © Kogito.fr pour la Fête de la Nature

Jardiniers des collectivités, à  compter du 1er janvier 2017, vous ne pourrez plus utiliser de produits phytosanitaires. Le détail des dispositions de la loi Labbé mérite cependant une lecture attentive, pour bien en comprendre le périmètre et les subtilités.

Qui est concerné ?

La loi vise l’Etat, les collectivités locales et leurs groupements ainsi que les établissements publics, qu’elles interviennent par les moyens de leurs régies ou par d’autres moyens, comme les services de prestataires.

Quels espaces sont concernés par cette interdiction ?

Les espaces verts, les promenades, les forêts, et les voiries sont visés par la loi.

Fossé de collecte des eaux pluviales à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Fossé de collecte des eaux pluviales à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Rappelons que restent applicables les interdictions et restrictions définies par des textes antérieurs, dans les espaces suivants :

– les plans d’eau, fossés, étangs, mares, collecteurs d’eaux pluviales, cours d’eau et leurs abords (arrêté du 12 septembre 2006),

– les espaces habituellement fréquentés par les enfants dans l’enceinte des établissements scolaires, des crèches, des haltes garderies et des centres de loisirs ainsi que les aires de jeux et les établissements de santé (arrêté du 27 juin 2011).

Quelles sont les exceptions prévues par la loi ?

Les produits de biocontrôle, ceux qualifiés à  faible risque ainsi que ceux qui sont utilisables en agriculture biologique (UAB) pourront continuer à  être utilisés.

Les traitements obligatoires dans le cadre de la lutte contre les organismes réglementés échappent également à  ces mesures d’interdiction.

En ce qui concerne les voiries, la loi de transition énergétique dans son article 68 a introduit une exception pour les zones étroites ou difficiles d’accès, ainsi formulée : Par exception, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques est autorisée pour l’entretien des voiries dans les zones étroites ou difficiles d’accès, telles que les bretelles, échangeurs, terre-pleins centraux et ouvrages, dans la mesure où leur interdiction ne peut être envisagée pour des raisons de sécurité des personnels chargés de l’entretien et de l’exploitation ou des usagers de la route, ou entraîne des sujétions disproportionnées sur l’exploitation routière.

Que sont donc les « produits à  faible risque » ?

Les produits à  faible risque sont soit des substances de base, soit des biostimulants.

Les substances de base et leurs conditions d’usage sont présentées dans le site de l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB). En voici deux exemples qui peuvent être utiles aux jardiniers des collectivités :

  • La décoction de prêle réalisée selon une recette précise est une substance de base fongicide utilisable sur certaines cultures, dont la vigne.
  • Le vinaigre de qualité alimentaire est reconnu comme substance de base et peut être utilisé pour désinfecter les outils de taille des arbres et arbustes.

Les biostimulants sont définis par le décret du 27 avril 2016 et une liste a été établie. Ainsi les macérations ou décoctions de plantes telles que l’ail, l’ortie, la sauge, le gingembre, les queues de cerises… sont reconnues comme des biostimulants, sans effets nocifs sur la santé des hommes et des animaux ni sur l’environnement. Et sans effets scientifiquement établis sur les plantes…

Etonnamment, cette liste contient une faute, répétée 3 fois : le févier est appelé « Gleditschia » au lieu de Gleditsia. Je vais me plaindre auprès du Monsieur pesticide du Ministère de l’Ecologie (qui n’y est pour rien).

Comment reconnaître les produits utilisables en agriculture biologique ?

Le guide des produits de protection des cultures utilisables en France en agriculture biologique est régulièrement mis à  jour et publié sur le site de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). Les produits qui concernent les jardiniers professionnels sont ceux rattachés aux usages « cultures ornementales ».

Et pour les produits de biocontrôle ?

On dispose, en attendant la liste officielle, d’une liste des produits de biocontrôle parue le 31 mars 2016. Mais sur 200 produits répertoriés, seulement une trentaine seraient utilisables en zones non agricoles. Lesquels ? Pour le savoir, il faut interroger pour chaque produit le site e-phy anses et vérifier que ses usages autorisés correspondent bien au besoin identifé sur espace vert.

Pour le fun, je précise que cette liste récente n’est déjà  plus à  jour car elle indique plusieurs produits qui ont été retirés depuis et ne sont donc plus utilisables… Mais c’est mieux que ne pas avoir de liste.

Pour les curieux : Notre petit lexique des pesticides

L'actualité de la Nature

La fausse chenille du faux sureau

On trouve parfois au bord des chemins d’imposantes touffes de sureau yèble. Cette espèce voisine du sureau noir s’en différencie principalement par deux caractéristiques : c’est une plante herbacée et ses corymbes sont dressées. Attention ses fruits sont toxiques, contrairement à  ceux du sureau noir !

Sambucus ebulus, le sureau yèble - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Sambucus ebulus, le sureau yèble – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

J’ai trouvé une belle station de ce « faux sureau » le long de l’Oise à  Neuville. Ses feuilles étaient toutes grignotées par des larves semblables à  des chenilles. Mais avec huit paires de fausses pattes abdominales (munies de ventouses),  ce sont assurément des « fausses chenilles », car les vraies chenilles n’en ont que cinq paires au maximum.

fausse chenille de Macrophya - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Fausse chenille de Macrophya – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Ces fausses chenilles ne donneront pas des papillons mais des hyménoptères symphytes. Ceux-ci ressemblent plus ou moins à  des guêpes, qui auraient oublié d’avoir la « taille de guêpe ».

Sur les sureaux, ont peut rencontrer quatre espèces de symphytes, du genre Macrophya. Les adultes de ce genre se reconnaissent à  leurs hanches postérieures très développées, ce qui leur donne un air de fausses sauterelles.

© Gilles Carcassès
Les larves de ce Macrophya militaris vivent sur les ronces. © Gilles Carcassès

Une rencontre étonnante avec d’autres larves de symphytes