J’ai trouvé cette plaque de ponte sur une feuille de sceau-de-Salomon dans mon jardin. Ponte de papillon, de coléoptère, ou bien de punaise ? La forme en tonnelet et le type d’ornementation des œufs m’oriente vers une ponte de punaise. Et sans doute même la punaise verte, Nezara viridula. Plusieurs œufs sont percés ; je mets la feuille et sa ponte dans un bocal pour voir ce qui va sortir des œufs encore intacts.
Il paraît que ce sont les membres de la famille des Scelionidae qui sont les spécialistes du parasitage des œufs de punaise. En l’occurrence, ils font bien, car Nezara viridula est une espèce invasive d’origine africaine qui fait pas mal de dégâts sur les cultures en serre. Après une séance photo sportive dans le bocal, je libère tout le monde.
Karim Hormal de l’espace CESAME, m’a fait parvenir cette photo d’un oiseau posé sur le toit de la maison des russes à Eragny. Oui, c’est bien un faucon crécerelle. Peut-être niche-t-il dans la falaise de la « carrière à Pépin » qui ferme la cour de cette belle maison. Celle-ci accueille deux structures spécialisées dans l’insertion sociale et professionnelle des jeunes, l’espace CESAME et l’association INCITE.
Voici un de ces papillons de nuit qui vole aussi le jour. Le géomètre à barreaux est commun dans toute la France. Il est « à barreaux » à cause des dessins géométriques plus ou moins foncés qui ornent ses ailes. Et c’est un géomètre (de la famille des Geometridae) parce que sa chenille progresse en arpenteuse. Cette technique très efficace consiste à avancer alternativement l’avant du corps puis à rapprocher l’arrière.
Sa chenille consomme les trèfles, la luzerne et d’autres Fabacaea comme Vicia cracca. On le voit souvent au bord des champs. Le papillon est très présent en mai et juin pour la première génération puis en aoà»t et jusqu’en septembre pour la deuxième.
Si certaines arrivées de ravageurs sont dues aux changements climatiques (c’est le cas de la chenille processionnaire du pin qui progresse régulièrement vers le nord), la plupart des invasions sont directement liées aux activités humaines et notamment au commerce. Et le mouvement s’est accéléré avec la rapidité et l’intensité des transports sur les longues distances. Ainsi l’histoire contemporaine de ces invasions retrace essentiellement celle des échanges internationaux entre l’Europe et l’Amérique, puis du monde entier avec l’Asie.
Les insectes ravageurs d’origine américaine sont souvent liés aux cultures rapportées d’Amérique par les explorateurs à partir au 16ème siècle. Après des siècles de séparation, ils ont retrouvé leurs plantes hôtes et se sont comportés en redoutables invasifs lorsqu’ils sont arrivés sans leurs prédateurs naturels. Dans cette catégorie de ravageurs d’espèces américaines introduites, on peut citer par exemple :
L’importance des ravageurs asiatiques a beaucoup progressé ces dix dernières années et dépasse maintenant 50% des introductions. On peut citer par exemple :
L’histoire des ravageurs invasifs ne se vit pas à sens unique, ainsi le bombyx disparate, papillon européen introduit en Amérique en 1869 est là -bas un véritable fléau.
Que les ravageurs invasifs que j’ai oubliés veuillent bien m’excuser, je n’ai pas voulu faire une liste exhaustive, elle serait beaucoup trop grande pour ce modeste article (102 nouveaux insectes ravageurs sont arrivés en France rien qu’entre 2000 et 2014) !
Oh, la gourmande ! Elle a fait un gros trou dans une framboise mà»re de mon jardin. Comme elles ne sont pas trop nombreuses à avoir ce look en rose et vert, les lépidoptéristes du forum Le monde des insectes ont facilement reconnu Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns.
Celastrina argiolus est un papillon de la famille des Lycaenidae. Ses ailes sont bleues bordées de noir sur le dessus, et leur revers est gris parsemé de quelques petits points noirs.
Les chenilles de la génération de printemps se nourrissent surtout sur le cornouiller sanguin et le houx. Celles de la génération estivale sont plutôt sur le lierre. Elles ne dédaignent pas non plus le buis, la ronce, le framboisier, le buddleia, l’ajonc, le robinier, le baguenaudier, le nerprun, les genêts, la callune, la salicaire, la bourdaine, la myrtille, le fusain, le galéga, la coronille variée… Le papillon est aussi commun que peuvent l’être ses plantes hôtes et est présent dans toute la France.
Cornouiller, houx, lierre : vous l’aurez deviné, l’azuré des nerpruns est un habitué des lisières de boisement.
Jardiniers des collectivités, à compter du 1er janvier 2017, vous ne pourrez plus utiliser de produits phytosanitaires. Le détail des dispositions de la loi Labbé mérite cependant une lecture attentive, pour bien en comprendre le périmètre et les subtilités.
Qui est concerné ?
La loi vise l’Etat, les collectivités locales et leurs groupements ainsi que les établissements publics, qu’elles interviennent par les moyens de leurs régies ou par d’autres moyens, comme les services de prestataires.
Quels espaces sont concernés par cette interdiction ?
Les espaces verts, les promenades, les forêts, et les voiries sont visés par la loi.
Rappelons que restent applicables les interdictions et restrictions définies par des textes antérieurs, dans les espaces suivants :
– les plans d’eau, fossés, étangs, mares, collecteurs d’eaux pluviales, cours d’eau et leurs abords (arrêté du 12 septembre 2006),
– les espaces habituellement fréquentés par les enfants dans l’enceinte des établissements scolaires, des crèches, des haltes garderies et des centres de loisirs ainsi que les aires de jeux et les établissements de santé (arrêté du 27 juin 2011).
Quelles sont les exceptions prévues par la loi ?
Les produits de biocontrôle, ceux qualifiés à faible risque ainsi que ceux qui sont utilisables en agriculture biologique (UAB) pourront continuer à être utilisés.
Les traitements obligatoires dans le cadre de la lutte contre les organismes réglementés échappent également à ces mesures d’interdiction.
En ce qui concerne les voiries, la loi de transition énergétique dans son article 68 a introduit une exception pour les zones étroites ou difficiles d’accès, ainsi formulée : Par exception, l’utilisation des produits phytopharmaceutiques est autorisée pour l’entretien des voiries dans les zones étroites ou difficiles d’accès, telles que les bretelles, échangeurs, terre-pleins centraux et ouvrages, dans la mesure où leur interdiction ne peut être envisagée pour des raisons de sécurité des personnels chargés de l’entretien et de l’exploitation ou des usagers de la route, ou entraîne des sujétions disproportionnées sur l’exploitation routière.
Que sont donc les « produits à faible risque » ?
Les produits à faible risque sont soit des substances de base, soit des biostimulants.
Les substances de base et leurs conditions d’usage sont présentées dans le site de l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique (ITAB). En voici deux exemples qui peuvent être utiles aux jardiniers des collectivités :
La décoction de prêle réalisée selon une recette précise est une substance de base fongicide utilisable sur certaines cultures, dont la vigne.
Le vinaigre de qualité alimentaire est reconnu comme substance de base et peut être utilisé pour désinfecter les outils de taille des arbres et arbustes.
Les biostimulants sont définis par le décret du 27 avril 2016 et une liste a été établie. Ainsi les macérations ou décoctions de plantes telles que l’ail, l’ortie, la sauge, le gingembre, les queues de cerises… sont reconnues comme des biostimulants, sans effets nocifs sur la santé des hommes et des animaux ni sur l’environnement. Et sans effets scientifiquement établis sur les plantes…
Etonnamment, cette liste contient une faute, répétée 3 fois : le févier est appelé « Gleditschia » au lieu de Gleditsia. Je vais me plaindre auprès du Monsieur pesticide du Ministère de l’Ecologie (qui n’y est pour rien).
Comment reconnaître les produits utilisables en agriculture biologique ?
On dispose, en attendant la liste officielle, d’une liste des produits de biocontrôle parue le 31 mars 2016. Mais sur 200 produits répertoriés, seulement une trentaine seraient utilisables en zones non agricoles. Lesquels ? Pour le savoir, il faut interroger pour chaque produit le site e-phy anses et vérifier que ses usages autorisés correspondent bien au besoin identifé sur espace vert.
Pour le fun, je précise que cette liste récente n’est déjà plus à jour car elle indique plusieurs produits qui ont été retirés depuis et ne sont donc plus utilisables… Mais c’est mieux que ne pas avoir de liste.
On trouve parfois au bord des chemins d’imposantes touffes de sureau yèble. Cette espèce voisine du sureau noir s’en différencie principalement par deux caractéristiques : c’est une plante herbacée et ses corymbes sont dressées. Attention ses fruits sont toxiques, contrairement à ceux du sureau noir !
J’ai trouvé une belle station de ce « faux sureau » le long de l’Oise à Neuville. Ses feuilles étaient toutes grignotées par des larves semblables à des chenilles. Mais avec huit paires de fausses pattes abdominales (munies de ventouses), ce sont assurément des « fausses chenilles », car les vraies chenilles n’en ont que cinq paires au maximum.
Ces fausses chenilles ne donneront pas des papillons mais des hyménoptères symphytes. Ceux-ci ressemblent plus ou moins à des guêpes, qui auraient oublié d’avoir la « taille de guêpe ».
Sur les sureaux, ont peut rencontrer quatre espèces de symphytes, du genre Macrophya. Les adultes de ce genre se reconnaissent à leurs hanches postérieures très développées, ce qui leur donne un air de fausses sauterelles.
Le chardon Roland, même s’il porte de solides épines, n’est pas un chardon, du moins pas au même titre que les Carduus et les Cirsium, car ce n’est pas une Asteraceae. Le panicaut champêtre (son autre nom vernaculaire) appartient à la famille de la carotte, du persil et du fenouil : les Apiaceae.
En Ile-de-France, Eryngium campestre est le seul représentant du genre. Il croît dans les prairies pâturées, les talus, les bords des champs, les jachères, sur sol calcaire.
On cultive dans les jardins d’autres espèces généralement plus colorées, comme Eryngium bourgatii et Eryngium planum, deux espèces montagnardes.
Ce sont de bonnes plantes pour des jardins d’allure un peu sauvage. Attention cependant, ces plantes peu exigeantes quant à la nature du sol se ressèment facilement, parfois même où on ne voudrait pas les voir, comme les caniveaux et les fissures de trottoirs…
Rhagonycha signifie « aux ongles fendus ». Il faudrait regarder de bien près ! Pour reconnaître cette espèce, les critères sont les suivants : longues antennes noires, thorax roux uni et brillant, élytres brun-roux aux extrémités noires, pattes rousses aux tarses noirs.
Le téléphore fauve est l’un des coléoptères les plus courants sur les ombelles en été. Ces coléoptères se nourrissent de pollen mais aussi de pucerons et d’autres petits insectes qui visitent les fleurs. Leurs larves carnivores vivent au sol et consomment des insectes et des escargots.
Jardiniers, si les téléphores fauves ont pris d’assaut les fleurs de carotte ou de berce commune dans votre jardin, réjouissez-vous : les auxiliaires sont là !
On reconnaît son espèce aux plumes blanches qui ornent les côtés de son cou : c’est un pigeon ramier. Autrefois, il habitait uniquement dans les zones boisées. On le voit de plus en plus en ville et il ne dédaigne plus les corniches des bâtiments pour installer son nid, comme le pigeon domestique. Il niche même sur la tour Eiffel ! Nos 40 000 pigeons ramiers franciliens sont largement sédentaires. De mi-octobre à fin novembre, plusieurs milliers de ramiers venant d’Europe du Nord survolent notre territoire. Au carrefour de plusieurs routes migratoires, plus d’un million d’entre eux franchissent chaque année les cols pyrénéens en Pays Basque. Les chasseurs les appellent des « palombes ».