Bien que la baisse des températures fut timide cette année, l’hiver arrive. (Brrr)
Chaque année depuis 2014, une fameuse application mobile rejoint les smartphones des curieux et passionnés d’oiseaux : BirdLab.
Lancée par le Muséum national d’Histoire naturelle, la LPO, AgroParisTech et Vigie Narture, elle permet aux scientifiques d’analyser le comportement des oiseaux en temps réel et de répondre à ces deux principales questions :
À la mangeoire en hiver, les oiseaux montrent-ils des comportements de coopération, d’évitement ou de compétition ?
Leurs comportements de nourrissage varient-ils en fonction de l’environnement des mangeoires ?
En participant à BirdLab vous voilà acteur de la cause scientifique ! Comprendre son environnement c’est tout une possibilité pour mieux le protéger.
Rassurez vous, son utilisation est facile et bonne nouvelle, vous n’avez pas besoin d’être ornithologue !
Pour commencer, disposez deux mangeoires identiques dans espace propice et observez l’activité des oiseaux. Dès que l’envie vous prend, pendant 5 minutes vous vous équiperez d’une casquette scientifique en reproduisant sur l’application les faits et gestes de vos petits visiteurs.
Croyez le, ce n’est pas sorcier et l’équipe de BirdLab a tout prévu avec ses 8 commandements :
Convaincus ? Alors à vos smartphones et vos mangeoires (on compte sur vous pour ne mettre que des graines dédiées à nos beaux tétrapodes), le protocole commence mercredi et dure tout l’hiver !
Téléchargez dès à présent l’application BirdLab sur le Playstore ou l’Appstore :
La saison des champignons est déjà bien avancée, voire même terminée pour certaines espèces, notamment les amanites que l’on observe en général jusqu’en octobre. Vous ne devriez donc pas tomber sur des amanites avant l’année prochaine, toutefois, avec les champignons la prudence est de rigueur ! Les amanites sont pour la plupart extrêmement toxiques (certaines sont inoffensives mais il parait qu’elles ont un goût de terre pourrie… on déconseille). Pour autant, les carpophores (la partie émergée et visible du champignon) de ces espèces sont plutôt jolis, avec leur débris de voile blanc comme des petits amas de neige, de coton ou de guimauve (on répète : ne pas manger!). Voici quelques spécimens du genre Amanita rencontrés sur le territoire.
Sans doute la plus connue : l’amanite tue-mouche avec son chapeau rouge à pois blancs. Utilisée pour ses effets psychédéliques elle est néanmoins extrêmement toxique. On l’utilisait d’ailleurs comme piège à mouches coupée en petits morceaux dans du lait ; d’où son nom.
L’amanite citrine a un chapeau jaune pâle avec de gros morceaux de voile persistant sur le sommet. On voit nettement sur son pied un anneau blanc jaune retombant. On lui prête une forte odeur de pomme de terre.
L’amanite rougissante, ou golmotte, est commune dans toute l’Europe. Elle a des couleurs roses à la coupe. Son anneau strié permet de la différencier d’autres espèces un peu similaires.
L’amanite épaisse est comestible, bien que son aspect ne soit pas très engageant. Pour ne pas la confondre avec d’autres il faut notamment regarder la base du pied (en la retirant de terre) qui doit avoir une forme de navet.
Celle-ci ressemble aux deux précédentes. Mais l’amanite panthère est extrêmement toxique. Pour bien la reconnaitre, en plus de la couleur brune du chapeau, il faut vérifier la forme du pied (bulbeux avec un rebord bien marqué) et l’anneau non strié.
Moins fréquente, l’amanite vireuse est toute blanche avec un chapeau lisse et visqueux.
Il existe encore bien d’autres espèces d’amanites en France et en Europe que nous n’avons pas encore eu l’occasion de photographier sur le territoire. Et ces amanites ne représentent qu’une toute petite fraction des champignons, dont on estime à plus de 25 000 le nombre d’espèces en France ! Méfiance pour les omelettes, mais ouvrons l’œil, la diversité des champignons est fascinante.
L’hiver s’approche, et avec lui l’observation de ces jolies boules de plumes. En effet, si la mésange nonnette est sédentaire (elle ne migre pas et reste toute l’année sur son territoire), elle s’observe plus facilement en hiver. Probablement parce qu’à cette période elle s’aventure dans des milieux plus variés et s’approche plus volontiers des jardins, où elle peut picorer dans les mangeoires. Le mois de novembre voit ses effectifs (observés, pas nécessaire réels) augmenter pour atteindre un pic en janvier.
La mésange nonnette a une calotte noire sur la tête qui englobe son œil et descend bas sur sa nuque. Elle présente aussi une toute petite cravate noire sous le bec. Ses joues sont blanches, son ventre chamois et son dos brun-gris. Furtivement, elle peut passer pour une fauvette à tête noire mâle. Toutefois la calotte de la fauvette est plus courte (ne prenant pas l’œil), elle n’a pas de cravate, son dos est plus gris et l’oiseau est plus élancé avec un bec plus fin. De plus, la mésange nonnette, comme la plupart des paridés (la famille des mésanges) est capable d’acrobaties tête renversée auxquelles la fauvette ne se risque pas.
A la différence des mésanges charbonnière et bleue, la mésange nonnette est peu grégaire. Elle vit en couple stable et s’observe peu en famille ou en bande comme les deux autres. En revanche, il lui arrive fréquemment d’être en présence d’autres mésanges nonnettes ou d’autres mésanges d’autres espèces.
Elle s’appelle, de son nom scientifique, Poecile palustris, la nonnette des marais, pourtant elle n’apprécie pas tellement les milieux humides. On la trouvera plus facilement en forêt de feuillus qu’en zone marécageuse.
Bravo à ceux et celles qui ont reconnu dans cette friche notre mystérieux Houblon ! Sur la photo il était aussi possible de distinguer de l’aubépine Crataegus monogyna et du prunellier Prunus spinosa.
Le Houblon de son nom latin Humulus lupulus, est une plante de la famille des Cannabaceae (comme le cannabis…).
Il vous sera facile de le reconnaître par sa hauteur allant de 2 à 7 mètres, sa tige rude et volubile (elle s’enroule en spirale sur un corps voisin), ses feuilles opposées relativement larges et bien évidement grâce à ses fleurs verte-jaune si emblématiques !
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le houblon se trouve très facilement sur notre territoire, il aime s’aventurer dans les haies, les lisières boisées et berges ombragées.
Sa période de floraison débute en juin et se termine en septembre. Les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des pieds différents et comptent sur le vent pour véhiculer ses pollens.
La poussière jaune que vous voyez sur la photo ci-dessus, un peu collante au touchée, elle est appelée lupuline. Elle est une substance produite par les plants femelles, retenue dans les cônes jusqu’à la fin de floraison, et donne à la bière un goût aromatique et amer !
Les cônes de houblon sont utilisés de nos jours pour la fabrication de la bière et ce depuis le 9ème siècle. On leur trouve des propriétés gustatives et surtout de conservation ! En effet, la bière se conserve mieux par les amers de la lupuline qui détruisent les bactéries.
Sur ce, santé !
Sources :
Flore des Friches urbaines – 2017- Audrey Muratet, Myr Muratet, Marie Pellaton
Nous avons déjà parlé de toiles et d’yeux, parlons maintenant de couleurs. En effet les araignées sont loin de se contenter des teintes brunes, grises et noires. Elles ont un panel de couleurs étonnant : rouge, jaune, vert, rose, il y en a pour tous les goûts !
Toute de vert vêtue
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le vert est une couleur assez répandue chez les araignées. Des espèces de différentes familles et de différentes écologies partagent ce trait physique. Il s’agit très probablement d’une technique de camouflage dans la végétation, qui, au vu des teintes, doit être efficace.
L’araignée Misumena vatia est une chasseuse d’insectes qui capture ses proies en arpentant les fleurs. Afin d’évoluer en toute discrétion elle est capable de changer de couleur pour se fondre dans la fleur sur laquelle elle est installée. Le plus souvent blanche, il lui arrive d’être entièrement jaune, et même parfois rose !
L’araignée Thomisus onustus, qui est également une araignée crabe chasseuse sur les fleurs, présente la même homochromie active (capacité à changer de couleurs) entre le blanc, le jaune et le rose.
L’araignée Synema globosum est aussi appelée araignée Napoléon en raison du motif sur son abdomen, rappelant le chapeau du célèbre empereur. La forme noire se découpe sur un fond rouge, orange ou jaune selon l’individu.
Bien que nous n’ayons pas de clichés pour l’illustrer il existe des araignées rouges, comme l’araignée Napoléon, ou l’érèse coccinelle. En revanche pour les couleurs bleu et violet il faut se tourner vers des tarentules et mygales que l’on ne devraient pas croiser (naturellement) en France métropolitaine. Pour ce qui est des motifs et des agencements de couleurs vives les araignées du genre Maratus (de toutes petites araignées sauteuses) sont des championnes !
In(se)ktober 2023 :
Aujourd’hui on dessine un Dasypode à culottes !
Le Dasypode à culottes, par Benjamin
Le dasypode à culotte est une abeille solitaire relativement bien répandue sur le territoire français. Ses nombreux poils sur les pattes postérieures lui donnent l’air d’avoir enfiler un pantalon roux. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Et pour finir en beauté demain, préparez vos Erèses coccinelles, une magnifique araignée colorée !
L’Erèse coccinelle par Mayline et Guillaume
L’érèse coccinelle est plutôt méridionale, mais on peut la rencontrer en Île-de-France. En revanche, c’est une araignée de terrier, il est assez peu probable que vous la croisiez dans votre cuisine ou votre salle de bain. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Voici qui conclut notre mois d’octobre spécial insectes (et araignées) et ce joli défi In(se)ktober. Nous publierons dans quelques jours le résultat du défi et les plus beaux (ou rigolos) dessins d’insectes que vous nous avez envoyé !
Voilà un nom aussi mignon qu’étonnant… Serait-ce une abeille aux oreilles de lapin ? Une abeille croqueuse de carotte? Ou encore une abeille vivant dans son petit terrier ?
L’une des trois propositions est bonne ! Notre collète lapin n’est malheureusement pas équipée de grandes oreilles et n’est ni une mangeuse de carottes, cependant elle vit bien dans un petit terrier creusé par ses soins.
La collète lapin Colletes cunicularius, plus communément appelée collète des sablières, est une espèce d’abeille solitaire de l’ordre des Hyménoptères et de la famille des Colletidae.
Notre petite collète s’épanouie généralement dans les vallées fluviales et régions côtières. Ces environnements sont propices à un terrain sablonneux et à la présence de dunes, elle peut ainsi y faire son terrier et ses petites galeries. Les zones humides permettent aussi à la collète d’être une bonne butineuse et elle n’hésitera pas à se rassasier de pollen et nectar des différentes espèces de saules aux alentours.
Il faudra être bon observateur pour ne pas la confondre avec l’abeille domestique. Heureusement, on peut la reconnaître grâce à son thorax brun-roux, sa pilosité abondante et hérissée et l’absence de bandes claires sur son abdomen.
Notre abeille sablière nous surprend par son envol relativement tôt dans la saison ! En effet les adultes commencent à sortir dès début mars-avril à mai, c’est bien plus tôt que les autres espèces !
Ce petit coléoptère est tout à fait fascinant. Par son aspect dans un premier temps : ses couleurs vert métallique et ses points rouges à l’arrière des élytres et sur sa face en font un petit bijou floral. En effet, la malachie est un insecte floricole (qui se développe sur les fleurs). On l’observe donc assez facilement lors des relevés d’insectes pollinisateurs.
Elle est également dotée de vésicules thoraciques qui se gonflent pour la rendre plus impressionnante lorsqu’elle se sent en danger. Ceci est illustré dans cet article.
La suite de cette parade est logiquement la ponte des œufs par la femelle et le développement des larves. Dans la théorie, il est dit que les larves sont corticoles, c’est à dire qu’elles se développent dans l’écorce des plantes où elles chassent les larves xylophages (qui se nourrissent de bois). Aussi les femelles sont supposées pondre dans l’écorce de bois mort. Pourtant, celle-ci semble avoir décidé de pondre sur des graminées. J’espère que ce n’est pas mon objectif qui l’a perturbée…
La malachie à deux points est la seule représentante du genre Malachius en Île-de-France (en tout cas, la seule observée et mentionnée dans les bases de données). En revanche, elle a plein de cousins lui ressemblant un peu dans la grande famille desMelyridae. La version jaune par exemple est Clanopilus elegans.
Le minautore, Typhaeus typhoeus, est un coléoptère coprophage assez commun qui affectionne les crottes de lapins et de brebis. En tout cas, avec la forme si particulière du mâle il est impossible à confondre ! Toutefois nous ne l’avons pas encore photographié à Cergy-Pontoise, retrouvez ici sa fiche INPN.
Une guêpe butine une fleur de berce (en compagnie d’une mouche sepside en haut à gauche). Quelques dizaines de mètres plus loin, une autre guêpe profite d’une fleur de panais.
Bien qu’elles aient des aspects similaires (des pattes noires et jaunes, des antennes noires, un peu de poils sur le thorax, des motifs globalement jaunes et noirs) ce ne sont pas la même espèce. Toutes les deux sont des guêpes très communes que l’on croise très souvent dans les jardins et aux tables de pique-nique l’été. En effet les adultes se nourrissent du nectar des fleurs mais également du sucre des fruits : pommes, prunes, raisins… mais aussi tomate ou melon leur conviennent assez bien. Les larves sont quant à elles nourries à partir d’insectes capturés par les adultes, ou d’un bout de jambon chipé sur le bord d’une assiette.
Pour connaître l’identité de votre voisine de table lors de votre prochain repas en extérieur il faut classiquement regarder l’abdomen de la bête.
La guêpe germanique, Vespula germanica, a un abdomen où le jaune domine et des marques noires en forme de fer de lance accompagnées de points latéraux.
La guêpe commune, Vespula vulgaris, a un abdomen où le noir est plus présent, et les formes noires sont plus évasées et camouflent presque entièrement les points latéraux.
Enfin cela fonctionnerait parfaitement si la nature était figée. Ce qu’elle n’est heureusement pas. Ainsi, il existe une forme de guêpe commune Vespula vulgaris forme pseudogermanica dont les motifs rappellent à s’y méprendre ceux de germanica. Il faut donc rajouter une observation de la face de la guêpe pour certifier son identité : vulgaris a un grand trait noir au milieu de la face que n’a pas germanica.
La magicienne dentelée (aussi appelée langouste de Provence) est une sauterelle méditerranéenne, relativement rare. Elle a la particularité de se reproduire uniquement par parthénogénèse (auto-reproduction) aussi on n’observe que des femelles de cette espèce. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Préparez vos Abeilles cotonnières pour demain !
L’abeille cotonnière, ou anthidie à manchettes, par Mathilde
Ce sont probablement les papillons les plus communs dans les jardins et les potagers. Dès le mois d’avril et jusqu’à fin septembre ces jolis papillons blancs volettent un peu partout dans notre environnement immédiat.
On en distingue 4 espèces : la piéride du chou, la piéride de la rave, la piéride du navet et l’aurore de la cardamine. Et comme leurs noms l’indiquent, les chenilles de ses espèces sont particulièrement friandes des espèces de la famille des brassicacées (et sont peu appréciées des cultivateurs de choux !). En revanche les adultes sont des pollinisateurs assez polyvalents qu’on retrouvent sur une grande variété de fleurs.
On distingue en transparence de l’aile antérieure (la plus haute sur l’image) la marque noire à la pointe. La marque s’étend de manière égale sur les deux bords de l’aile ce qui caractérise Pieris brassica.
Ce qui est marquant chez la piéride du navet n’est pas la tache à la point de l’aile mais l’aspect marqué et foncé des nervures des ailes sur leurs faces inférieures.
Enfin la dernière piéride blanche de notre territoire est l’aurore de la cardamine. Beaucoup facilement reconnaissable, le mâle n’a pas de tache noire en pointe des ailes mais orange.
La femelle, plus proche des autres piérides, est également blanche avec des taches noires à la pointe des ailes sur la face supérieure des ailes. En revanche le dessous de l’aile a les même motifs bruns que le mâles ce qui permet de l’identifier rapidement.
La déesse précieuse est une toute petite demoiselle extrêmement rare en France, qui affectionne plutôt l’est de l’Europe. Retrouvez sa fiche INPN.
Pour ce weekend (studieux) préparez vos Encyclopédies et vos Poux des livres
L’Encyclopédie, par Athénaïs
L’Encyclopédie est un petit coléoptère qui vit sur les champignons dans les forêts de feuillus. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Le pou des livres, par Emilie
Le pou des livres est un tout petit insectes qui se nourrit (entre autre) de papier et qui peut prendre l’habitude de s’installer dans les maisons. Retrouvez ici sa fiche INPN.