L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le chiendent pied-de-poule

Cynodon dactylon – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Cette belle végétation de pied d’arbre vue près de l’université à  Neuville-sur-Oise n’a pas été installée par un paysagiste. Il s’agit d’une adventice des champs arrivée là  sans doute en même temps que la terre de la fosse de plantation. Le Cynodon dactylon, ou chiendent pied-de-poule, s’étend facilement grâce à  ses rhizomes puissants. Il est capable en bonnes conditions de couvrir un mètre carré en moins d’un an. Les fragments de rhizomes régénèrent très facilement la plante, c’est pourquoi le travail du sol par fraisage multiplie ce chiendent au lieu de le détruire.

Floraison du chiendent pied-de-poule – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cynodon dactylon se dissémine aussi par semis. Cette plante fleurit même en période de canicule. On voit ci-dessus les étamines mauves de ses fleurs.

Rhizomes de Cynodon dactylon – rue de la gare à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Gare aux rhizomes !

Les jardiniers n’aiment pas beaucoup le chiendent pied-de-poule : ils doivent souvent extirper ses rhizomes pour limiter son envahissement dans leurs massifs. On trouve pourtant dans le commerce des variétés de Cynodon utiles pour la décoration des jardins secs ou pour constituer des gazons assez grossiers mais très résistants à  la sécheresse et au piétinement.

La floraison singulière de Cynodon x ‘Des Bermudes’, en présentation dans les parcelles d’essai de l’école Du Breuil à  Paris © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez dans cet article une autre histoire de pied de poule :

Deux artistes en résidence

et d’autres portraits de graminée :

Sang de cailloux

Le dactyle aggloméré

La graminée qui se moque de la sècheresse

Miscanthus, beauté d’automne

Source :

Flore des friches urbaines d’Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton

L'actualité de la Nature

La coccinelle à  16 points

Tytthaspis sedecimpunctata, la coccinelle à  seize points – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Encore une espèce de coccinelle à  ajouter à  ma collection (de photos) !

C’est la coccinelle à  seize points, soit huit par élytre, dont quatre fusionnés près du bord externe. Elle est facile à  reconnaître avec sa grosse ligne noire à  la jonction des deux élytres. Celle-ci avait un fond couleur ivoire, mais il est souvent jaune ou beige rosé. Cette coccinelle n’est pas spécialisée dans la chasse aux pucerons, elle se nourrit principalement de nectar et de pollen, ainsi que de spores de moisissures qui poussent à  la surface des feuilles ou au sol. A l’occasion, elle peut consommer aussi des thrips, des acariens et des pucerons. Elle est commune et présente un peu partout en France, mais sa petite taille la rend discrète.

Un rond-point géré en pâturage à  Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Cette coccinelle broutait les étamines d’une fleur d’alysson blanc dans les espaces verts du rond-point de la Croix Saint-Jacques, ceux-là  même qui sont maintenant gérés en pâturage avec les brebis de la Ferme d’Ecancourt.

Source :

Tytthaspis sedecimpunctata, une toute petite coccinelle, par Le jardin de Lucie

Retrouvez dans cet article une autre coccinelle à  seize points :

Les coccinelles à  points blancs

L'actualité des jardins

Fleurissement 2018 : mes coups de cœur parisiens

Comme chaque année, je prends beaucoup de plaisir à  visiter les parcs et squares parisiens sélectionnés pour le concours de décoration florale de la ville de Paris. Le cru 2018 est particulièrement intéressant ! Je vous livre mes coups de cœur :

Promenade Peireire – Paris 17 © CACP – Gilles Carcassès

Les jardiniers de la Promenade Peireire nous offrent un massif à  visiter de l’intérieur en empruntant un dédale de sentiers engazonnés. La composition très réussie s’appuie sur un contraste classique de deux couleurs complémentaires, le jaune et le violet, réhaussé ici de touches de blanc et d’un soupçon d’orange. Le massif est bordé d’une bande fleurie semée où dominent les zinnias à  grandes fleurs en mélange de couleurs. Le visiteur a la surprise de découvrir un petit bassin caché parmi les fleurs :

Promenade Peireire – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Au parc Monceau, c’est une évocation de bassin qui m’a séduit par sa douceur.

Fleurissement au Parc Monceau © CACP – Gilles Carcassès

Des graminées et des cypéracées variées, accompagnées d’autres plantes au feuillage gris ou bleuté, forment une scène subtile que des Sanvitalia viennent délicatement ponctuer d’or.

Le parc floral de Paris, vitrine du savoir-faire horticole parisien propose toujours un fleurissement spectaculaire.

Silybum et Dichondra – Parc floral de Paris © CACP – Gilles Carcassès
Enormes fleurs de scabieuse – Parc floral de Paris © CACP – Gilles Carcassès

J’ai beaucoup aimé cette installation dans le square Cardinal Petit de Julleville : une araignée, entièrement construite par les jardiniers avec des éléments de taille d’arbustes, semble aux aguets au milieu de sa toile en fils de Dichondra.

Square Cardinal Petit de Julleville – Paris 17 © CACP – Gilles Carcassès

Les jardiniers m’ont dit que c’est une épeire diadème, une espèce fréquente dans les jardins. Sa rondeur et son étrangeté me rappellent la Dormenron du jardin des plantes de Nantes.

Leur composition florale en noir et blanc complète la structure avec une belle élégance et donne à  voir une multitude de détails intéressants.

Massif en noir et blanc © CACP – Gilles Carcassès

Graminées et Chloropytum aux tiges retombantes prennent le relais de l’évocation de l’araignée, à  plus petite échelle. Et ces Hemigraphis qui dessinent des taches d’un noir profond au cœur des feuillages duveteux des séneçons, ne seraient-ils pas les diamants noirs du diadème de l’araignée ?

L'actualité de la Nature

L’argus bleu-nacré

Lysandra coridon mâle – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

En excursion sur les coteaux crayeux de La Roche-Guyon, j’ai rencontré ce charmant azuré. La présence de petits traits noirs dans la bordure blanche des ailes et sa teinte bleu pâle m’orientent vers Lysandra coridon, l’argus bleu nacré, un Lycaenidae souvent abondant sur les pelouses sèches des coteaux calcaires. L’excellent site Lepi’Net m’indique que sa plante hôte est l’hippocrépide, une Fabacae typique de ces milieux.

Couple de Lysandra coridon © CACP – Gilles Carcassès

Un peu plus loin, j’ai trouvé le couple. La femelle est celle qui a le gros abdomen, bien rempli d’œufs.

Comme chez d’autres espèces de Lycaenidae, les chenilles sont soignées et protégées par les fourmis en échange de miellat.

Retrouvez dans nos articles d’autres Lycaenidae :

Collier de corail

L’azuré de la luzerne

Le brun du pelargonium

L’azuré porte-queue

L’azuré des nerpruns

Sources :

Une clé des Lycaenidae de Champagne-Ardennes, par R. Leconte, M. et V. Baudraz

Relation entre forumis et plusieurs lycènes en France, par T. Lafranchis et P. Kan

L'actualité de la Nature

L’alysson blanc

Berteroa incana – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Au rond-point de la Croix Saint-Jacques à  Jouy-le-Moutier, une floraison blanche a attiré mon regard. C’est celle de l’alysson blanc, une plante de la famille des Brassicaceae.

Floraison de l’alysson blanc © CACP – Gilles Carcassès

Les quatre pétales de ses fleurs sont profondément découpés, comme c’est le cas chez la drave printanière. La plante est très velue, ce qui lui donne un aspect blanchâtre.

L’alysson blanc est originaire d’Europe centrale et serait arrivé en France au XVIème siècle. C’est pourquoi on le considère comme une plante naturalisée. En Ile-de-France, il croît dans des terrains sableux ou caillouteux comme des ballasts ou des bords des routes, et on le rencontre pour l’essentiel dans la vallée de l’Oise et dans la vallée de la Seine en aval de Paris.

Retrouvez un article sur une autre Brassicaceae des bords de routes :

La fleurette et le camionneur

Source :

Berteroa incana par le GT-IBMA

L'actualité des jardins

Gestion écologique des espaces verts : retour sur la rencontre technique 2018

Cette année, c’était le Parc naturel régional Oise – Pays de France qui organisait la rencontre technique sur la gestion écologique des espaces verts. Une vingtaine de personnes venues de collectivités de l’agglomération de Cergy-Pontoise et des PNR Oise – Pays de France et du Vexin français se sont retrouvées à  Senlis, accueillies par le service des Espaces verts. Cette ville labellisée 3 fleurs est réputée pour son fleurissement faisant une large part aux plantes vivaces. Cette journée très instructive s’est poursuivie à  Crépy-en-Valois par une visite de divers aménagements particulièrement convaincants en matière de gestion des eaux pluviales.

Découvrez notre reportage :

Cliquez sur l’image pour ouvrir le document

Retrouvez notre reportage sur la journée 2017 :

Retour sur la rencontre technique à  Vauréal le 28 septembre 2017

L'actualité de la Nature

La ponte du Flambé

Bravo à  Thierry qui a trouvé la bonne réponse à  la photo mystère de septembre 2018. C’était bien un œuf de papillon ! La plante-hôte donne une bonne indication sur l’espèce : quelle chenille consomme le cerisier de Sainte-Lucie (et aussi le prunellier et l’aubépine) ? C’est celle du Flambé !

L’œuf du Flambé (Iphiclides podalirius) sur une feuille de Prunus mahaleb © CACP – Gilles Carcassès

Le Flambé butine les fleurs de la prairie : cirses, trèfles, luzernes, lotiers, origan, scabieuses… Au jardin, il vient souvent sur les lavandes et les buddleias.

Flambé – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé un autre œuf de Flambé sur le même arbre, mais, trop tard, il est vide (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) ! Peut-être que la chenille est déjà  sortie ? Ou bien faut-il voir là  la trace du passage d’un parasitoà¯de ou d’un prédateur ?

Un œuf de Flambé ouvert © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Un papillon protégé observé au parc du château de Grouchy

Source :

Le Flambé par André Lequet

L'actualité de la Nature

Un frelon équilibriste

En prospection dans l’espace naturel des Noirs marais à  Osny, j’ai repéré un gros hyménoptère figé dans une posture inhabituelle. à‰tait-il victime d’une araignée ?

Frelon européen – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vu la taille, c’est un frelon. Et l’extrémité des pattes n’est pas jaune : il s’agit d’un frelon européen, et pas d’un frelon asiatique. Mais que fait-il ainsi immobile, suspendu par une patte à  une fleur de berce commune ?

Vespa crabro – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ce frelon a capturé une guêpe et s’est posé avec sa proie. J’ai déjà  observé à  plusieurs reprises un frelon européen suspendu par une patte, affairé sur une proie, mais c’est la première fois que j’arrive à  photographier la scène.

Mais mange-t-il cette guêpe ou bien la prépare-t-il pour emmener le meilleur morceau (le thorax riche en muscles) au couvain dans son nid ?

L’abdomen d’une guêpe abandonné par un frelon © CACP – Gilles Carcassès

A quelques mètres de là , je trouve un indice : l’abdomen d’une guêpe abandonné sous une fleur de berce.

Pomme rongée par les frelons – verger, Avignon © CACP – Gilles Carcassès

Les spécialistes des frelons disent que les frelons adultes ont une alimentation essentiellement riche en sucres, qu’ils trouvent dans la sève des arbres blessés, le nectar des fleurs, le miellat des pucerons et en fin d’été les fruits mà»rs.

Les proies capturées seraient majoritairement destinées aux larves. Le frelon européen chasse de gros insectes : des mouches, des chenilles (proies faciles !), des guêpes, des papillons, parfois des abeilles.

Retrouvez nos articles sur le frelon européen :

La reine des frelons

Papier mâché ?

L'actualité de la Nature

Le sureau yèble

Sambucus ebulus, le sureau yèble – Saint-Germain-en-Laye © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante vigoureuse qui se dresse au bord d’un ruisseau ressemble au sureau noir, mais c’est une espèce différente.

Sureau yèble et sureau noir, ne pas confondre !

Le sureau yèble est une plante vivace qui forme des touffes généreuses et s’étend par ses rhizomes, ce n’est pas un arbuste contrairement au sureau noir. Et les corymbes de ses fruits mà»rs restent dressés alors que ceux du sureau noir pendent.

Fruits mà»rs du sureau yèble © CACP – Gilles Carcassès

Attention, les fruits du sureau yèble sont toxiques et peuvent provoquer des diarrhées ! Comme pour le sureau noir, les oiseaux frugivores dispersent ses graines par leurs fientes.

Sambucus nigra, le sureau noir – parc des Noirs marais à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

On peut observer aussi sur ces photos que les folioles du sureau yèble sont plus allongées que celles du sureau noir.

Retrouvez notre article :

La fausse chenille du faux sureau

Source :

La fiche de Sambucus ebulus, par Toxiplante