L'actualité des jardins

Floraisons hivernales

Profitant des températures encore assez clémentes en ce début décembre, quelques plantes de jardin sont actuellement en fleurs. Je vous présente celles que j’ai croisées ces jours-ci :

Chimonanthus praecox – SNHF, Paris © CACP – Gilles Carcassès

La floraison des Chinomanthus praecox est agréablement parfumée.

Achillée – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

On trouve en pépinières de nombreuses variétés ornementales de l’achillée millefeuilles indigène.

Salvia X guaranitica ‘Amistad’ – SNHF, Paris © CACP – Gilles Carcassès

Salvia guaranitica est une belle sauge assez rustique originaire d’Amérique du Sud. ici c’est probablement l’hybride bien florifère nommé Amistad.

Tradescantia virginiana – au pied de l’hôtel d’agglomération à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les misères aux feuilles panachées cultivées en appartement sont aussi des Tradescantia.

Bourrache – jardin partagé de LabBoîte à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La bourrache est une plante annuelle très appréciée des abeilles et des bourdons. Elle a toute sa place au potager.

Fuchsia magellanica – parvis de la préfecture à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le fuchsia de Magellan est un arbuste assez rustique. S’i l’hiver est rigoureux, il faudra le rabattre au ras du sol au printemps.

Gaillarde vivace – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les gaillardes vivaces dégénèrent au bout de quelques années mais se ressèment facilement.

Salvia microphylla ‘Hot lips’ – devant la préfecture du Val d’Oise à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Salvia microphylla forme un buisson compact de petite taille, à  tailler court à  la sortie de l’hiver.

Retrouvez nos articles sur des floraisons hivernales :

Une clématite en hiver

On nous aurait volé l’hiver ?

Eucomis, une bulbeuse étonnante

Gros souci

L'actualité des jardins

Protection contre les guêpes

Ma vigne est un Perdin, un cépage sélectionné par l’INRA pour sa résistance à  l’oà¯dium et au mildiou. Je la palisse sur un mur au soleil, je n’ai pas besoin de la traiter et elle fructifie très bien. Mais chaque année, c’est pareil, les guêpes grignotent les grains de raisin quand il sont mà»rs et elles gâchent ma récolte !

Raisins percés par les guêpes © CACP – Gilles Carcassès

Alors j’ai trouvé la parade, je garde les sacs en papier du marché et je protège mes plus belles grappes en les ensachant soigneusement dès le début du mois d’aoà»t.

Grappes ensachées le 5 aoà»t 2018 © CACP – Gilles Carcassès

Elles ne voient pas le soleil, du coup elles murissent plus tard que celles qui ne sont pas ensachées, mais cela ne gâte en rien leurs qualités gustatives.

Lorsque les feuilles de la vigne sont tombées, j’ai encore de belles grappes à  déguster. Sans cette protection de papier, les oiseaux les auraient trouvées, et mangées !

Perdin de décembre, le soleil de l’été en conserve ! © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

L’herbe à  la ouate, une invasive qui a de l’avenir ?

Asclepias syriaca – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

L’asclépiade de Syrie qui croît en colonie dense au bord de la route dans le secteur de la gare de Neuville-sur-Oise est une plante invasive américaine interdite à  la vente en France depuis l’arrêté du 14 février 2018. Ses rhizomes puissants lui confèrent en effet une forte capacité d’envahissement.

J’ai lu que l’on peut tirer de cette plante une ouate de bonne qualité. Il faut pour cela cueillir avant maturité les volumineux fruits en forme de perruche et les laisser sécher. Puis l’on sépare la ouate (les aigrettes plumeuses) des graines.

Graines de l’asclépiade © CACP – Gilles Carcassès

J’ai fait comme indiqué et voici ce que j’ai découvert en ouvrant le fruit desséché : une soixantaine de graines plates bien rangées, chacune surmontée de leur parachute aux fibres blanches et très douces.

Au 18ème et 19ème siècle, on faisait de cette « soie d’Amérique », une fois cardée et filée, du velours, des flanelles, des molletons, des satins, des bonnets et même des bas. On l’emploie toujours dans des vêtements pour l’alpinisme. Cette matière est plus chaude que le duvet à  poids égal et ne se mouille pas.

On a utilisé les fibres d’asclépiade pour le rembourrage de gilets de sauvetage, car elles sont très légères et hydrofuges. Elles sont aussi employées comme absorbant d’hydrocarbures. Et plusieurs équipes de recherche dans le monde, dont une à  l’Université de Cergy-Pontoise, travaillent sur les extraordinaires qualités de ce matériau biosourcé dans des domaines variés : vêtements techniques de protection contre le feu, isolants thermiques et acoustiques, nouveaux matériaux composites… Plusieurs centaines d’hectares sont déjà  en culture au Canada.

Sources :

Les fruits et les graines de l’herbe à  la ouate, par Zoom-nature

Apocyn, par le site Cenelle.fr

Le site canadien de la ccopérative Monark au service des producteurs d’asclépiade

Retrouvez nos articles sur l’asclépiade :

L’asclépiade, une belle qui sait se défendre

Le puceron jaune de l’asclépiade

L'actualité des jardins

Fiona, ponette de compète

Connaissez-vous l’équifeel ? C’est une discipline portée par la Fédération Française d’Equitation qui a ses propres règles, ses normes techniques et ses compétitions.

Le cavalier ne monte pas sur son cheval ou son poney mais exécute avec lui des figures au sol en temps limité. 20 figures sont proposées, chacune assortie de contrats de points selon trois niveaux de difficultés. La réussite à  ces tests permet de capitaliser les points des contrats choisis par le concurrent, assortis d’éventuelles bonifications et de pénalités. Bref, du sérieux.

Cette pratique met en valeur la compréhension du poney ou du cheval, et la qualité des interactions entre l’animal et le cavalier. C’est une excellente école de maîtrise de soi, de confiance et de respect mutuel.

Fiona, ponette Pottok, à  la Ferme pédagogique de Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Spécialisée dans la médiation animale, l’équipe de l’association Les Z’herbes Folles ne pouvait qu’être intéressée par les perspectives de cette discipline. Leur jeune ponette de race Pottok (race française à  faible effectif), répondant au nom de Fiona, se prête avec intérêt et douceur aux rigueurs de l’équifeel dans le cadre d’un partenariat avec un établissement spécialisé accueillant des adultes en situation de handicap mental. Cinq adultes viennent ainsi s’entraîner aux figures trois fois par mois dans la perspective d’un concours officiel d’équifeel ! Tous nos vœux de réussite les accompagnent !

Entrainement à  l’équifeel à  la ferme pédagogique de Pontoise © association Les Z’Herbes Folles
Tendre complicité avec Sophie, intervenante en médiation animale © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Médiation animale

La Ferme pédagogique de Pontoise

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Avec Jardibiodiv, partez à  la découverte de la faune du sol de votre jardin !

Le programme de science participative Jardibiodiv proposé par Ephytia (INRA) et l’Université de Lorraine vous invite à  identifier les animaux du sol de votre jardin et à  aider des scientifiques qui travaillent sur la biodiversité des sols en leur transmettant vos observations.

Dysdera sp., une araignée qui chasse les cloportes sous la litière – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Pour participer il faut s’inscrire sur le site Ephytia et suivre les protocoles proposés. Le programme comprend des outils de reconnaissance par l’image et des informations très intéressantes sur la biologie des grands groupes de la faune du sol. Vous y trouverez également des conseils de jardinage écologique propres à  améliorer la vie du sol. Pensez à  installer des « corridors pédologiques » et à  pailler votre sol !

Phosphuga atrata, le petit sylphe noir- Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Le petit sylphe noir est un grand prédateur d’escargots.

Lithobie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les lithobies font partie de la classe des chilopodes. Ce sont aussi des prédateurs, ils capturent des cloportes, des araignées et d’autres « mille-pattes ».

Retrouvez nos articles :

Opération vers de terre au parc du château de Menucourt

Le petit sylphe noir, tueur d’escargots

Le carabe purpurin

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le doryphore

Leptinotarsa decemlineata, le doryphore, dans un carré de pommes de terre au Potager du roi à  Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Quand j’étais gamin, au jardin du grand-père, j’étais réquisitionné pour la chasse aux doryphores. Le ramassage manuel était assez efficace mais il fallait y revenir souvent. De nos jours, on ne vois plus guère de doryphores, sauf dans certains jardins bio comme le Potager du roi à  Versailles.

Doryphore adulte © CACP – Gilles Carcassès

Cette chrysomèle d’origine mexicaine, inféodée aux plantes de la famille des Solanaceae, a été découverte en France en 1922 dans la région de Bordeaux pas très loin d’un important centre de transit de pommes de terre. Elle est probablement arrivée avec des livraisons pour l’armée américaine pendant la première guerre mondiale. A partir de là , l’insecte a envahi toute la France, puis l’Europe. En 1934, le front de sa progression passait par l’Ile-de-France.

Les adultes, mais surtout les larves, consomment les feuilles des pommes de terre et peuvent les défolier complètement, entraînant alors une perte importante de récolte.

Larve de doryphore © CACP – Gilles Carcassès

Parfois les doryphores peuvent attaquer le feuillage des aubergines et même celui des tomates. Il faut en tenir compte dans la rotation des cultures au potager ! Il convient aussi de ne pas laisser de morelles noires dans le potager après les pommes de terre car les doryphores peuvent aussi vivre sur cette Solanaceae adventice très commune dans les jardins.

Solanum nigrum, la morelle noire © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Le doryphore, par André Lequet

Pomme de terre et doryphore, par Jardiner Autrement

Etude géographique sur le doryphore en France et principalement dans la région lyonnaise, par Georges Castellan (1943)

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les corneilles du château de Versailles

Au château de Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Que fait-elle perchée sur le bras de Latone, cette corneille noire ? Guetterait-elle les miettes de gâteaux des visiteurs, étonnamment nombreux en cette fin novembre ? Mon guide me dit qu’elle digère, en profitant du point de vue.

Corvus corone, la corneille noire © CACP – Gilles Carcassès

Celle-ci se livre à  un drôle de manège : elle cherche les bulbes de narcisses que les jardiniers ont planté dans ce massif et les arrache un à  un avec son bec ! Le bulbe qu’elle vient d’extirper a roulé dans le caniveau en pavés de grès.

Bulbe de narcisse sorti de terre © CACP – Gilles Carcassès

Veut-elle en manger les jeunes racines, ou cherche-t-elle des insectes intéressés par ces bulbes ? Ce n’est peut-être qu’un jeu après tout… Je crois ces oiseaux suffisamment intelligents pour cela !

Ma promenade se poursuit au Potager du Roi où toutes les cultures maraîchères mais aussi fruitières sont conduites en bio. J’interroge le responsable du site : quels ravageurs impactent le plus vos cultures ? Les doryphores ? Les carpocapses ? Les pucerons ? Non non, ce sont des oiseaux.

Je crois deviner : ces intrépides corneilles ? Les pigeons ramiers ? Les étourneaux ? Non, ce sont les perruches à  collier : elles arrivent par centaines et dévorent absolument tout. Aucun fruit mà»r ne leur échappe, ces oiseaux sont une catastrophe pour notre verger !

Retrouvez nos articles :

Agent 003

Maître corbeau

Elevée à  la baguette

L’invasion de la perruche à  collier

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le houblon

Helophilus pendulus – Noirs marais à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

En visite au parc des Noirs marais à  Osny, j’ai repéré ce joli syrphe qui tente de se réchauffer au soleil de novembre sur une feuille de houblon. Cette plante est à  son aise dans les sols riches du parc des Noirs marais à  Osny et s’y développe en plusieurs endroits. Ici, c’est un pied femelle reconnaissable à  ses infrutescences semblables à  des cônes.

Grains de lupuline © CACP – Gilles Carcassès

Sous l’effet du froid matinal et de la pluie, les bractées commencent à  tomber. Leur base est garnie de grains de lupuline, cette substance résineuse très aromatique qui confère au houblon ses propriétés appréciées en brasserie : un goà»t amer, des arômes particuliers et la capacité de faire mousser et de conserver la bière.

Humulus lupulus – berge de l’Oise à  Neuville © CACP – Gilles Carcassès

On rencontre le houblon aussi sur les berges de l’Oise, où il escalade vaillamment les saules et les jeunes aulnes. Les tiges de cette liane sont annuelles, mais elles repoussent chaque année à  partir de son rhizome.

Houblon doré – Kew gardens (à  l’ouest de Londres) © CACP – Gilles Carcassès

Cette variété dorée du houblon, Humulus lupulus ‘Aureus’ est une liane très décorative.

On utilise aussi parfois dans les jardins le houblon du Japon (Humulus japonicus), à  croissance très rapide et moins rustique. Cette espèce a été introduite en France en 1880 au Jardin des plantes de Paris. Son pollen est allergisant et elle se comporte comme une plante invasive en région méditerranéenne. Les pépiniéristes en proposent une variété au feuillage marbré de blanc.

Quant aux variétés sélectionnées pour la brasserie, on les cultive désormais hors de l’Alsace, berceau historique de cette culture. En Ile-de-France, des houblonnières voient le jour à  Bonnelles dans la parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, ainsi qu’en Seine-et-Marne. Et les projets parisiens se multiplient pour alimenter les nombreuses brasseries artisanales locales…

Retrouvez nos articles :

Helophilus pendulus, la mouche Nestor

Quelques plantes des Noirs marais

Quelques insectes des Noirs marais

Sources :

Le houblon du Japon, par le Groupe de travail IBMA

Le houblon de Paris va pousser sur les murs, un article du Parisien du 18 février 2018

Le houblon d’Ile-de-France va pousser à  Bonnelles (78), un article du Parisien du 22 juin 2017

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Myriophylle du Brésil

Myriophylle du Brésil © CACP – Gilles Carcassès

Contrairement aux myriophylles indigènes, le myriophylle du Brésil développe une abondante végétation hors de l’eau. Les feuilles de cette plante sont couvertes de glandes papilleuses qui lui donnent un reflet glauque caractéristique.

Myriophyllum aquaticum – mare Bicourt à  Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Le myriophylle du Brésil est une plante invasive particulièrement redoutée. Elle s’étend très rapidement en étouffant toute autre végétation aquatique et la décomposition de la masse de ses tiges et feuilles engendre souvent une eutrophisation très néfaste à  la vie animale. Une fois installée, il est très difficile de s’en débarrasser car le moindre fragment de plante régénère une plante entière. En cas d’infestation dans un bassin, il faut agir le plus rapidement possible avant que la plante n’ait pris du volume.

Cette plante originaire du Brésil, d’Argentine et du Chili a été introduite en France en 1880 dans la région de Bordeaux. Elle a été initialement utilisée en aquariophilie et pour l’agrément de bassins d’intérieur. Mais, acclimatée au froid elle s’est naturalisée et est maintenant présente dans les espaces naturels humides de nombreuses régions.

Elle est interdite à  la vente en France métropolitaine depuis l’arrêté du 14 février 2018.

Source :

Myriophylle du Brésil, par le groupe de travail IBMA

Retrouvez des articles sur d’autres plantes aquatiques invasives :

Le canard jardinier

La jussie rampante

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Frelon asiatique : luttons contre les mauvaises pratiques !

Nid de frelons asiatiques – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les frelons asiatiques ont installé leur nid au sommet d’un très grand marronnier blanc dans le parc du château de Grouchy à  Osny. La chute des feuilles le rend beaucoup plus visible. On aperçoit le trou d’entrée latéral caractéristique d’un nid de frelons asiatiques.

Arrivée en 2014 dans le Val d’Oise, l’espèce a progressé de façon très importante :

Evolution annuelle du nombre de nids répertoriés dans le Val d’Oise (chiffres fournis par le référent départemental frelon asiatique)

Cette prolifération met à  mal l’apiculture locale. Certains ruchers ont dà» être déménagés pour les éloigner des secteurs les plus infestés. C’est le cas du rucher de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui vivait des jours heureux dans l’arboretum près de l’Axe majeur à  Cergy : il est parti à  Vauréal sur un site moins fréquenté par les frelons asiatiques.

La situation inquiète aussi la population et les élus pour les risques de piqures. Les frelons asiatiques ne sont dangereux que lorsque l’on s’approche à  moins de 6 mètres de leur nid. Or ils choisissent généralement pour l’établir la partie haute d’un grand arbre, bien au-dessus de cette hauteur. Il n’en demeure pas moins que si un nid tombe accidentellement, il est préférable de ne pas être dessous !

Pour limiter les risques et l’impact sur l’apiculture, la destruction des nids est la meilleure méthode. Elle incombe aux collectivités sur l’espace public et aux particuliers sur les espaces privés. La procédure à  suivre a été décrite dans cet article : Un nid de frelons asiatiques ! Que faire ?

Un certain nombre de mauvaises pratiques germent dans l’esprit de personnes mal informées, il convient de leur tordre le cou :

Un bon coup de fusil et on n’en parle plus ?

Cette méthode de Tartarin est très dangereuse, plusieurs centaines de frelons furieux peuvent agresser le tireur et les personnes des environs !

Et si on gavait les frelons asiatiques de fipronil, ils iraient empoisonner leur nid ?

Il est vraiment navrant de voir des apiculteurs utiliser des pesticides dont ils savent que même des doses infimes ont des effets dévastateurs sur leurs abeilles ! La méthode, à  l’efficacité très douteuse, est dangereuse pour l’environnement et pour l’applicateur, et surtout elle est strictement interdite, comme cela est rappelé dans la note DGAL du 10 05 2013 !

Et si toute la population se mettait à  piéger les reines de frelons asiatiques au printemps, on les élimineraient toutes ?

Le Muséum national d’Histoire naturelle rappelle que le piégeage des fondatrices est déconseillé en dehors d’un cadre scientifique, car la pratique est inefficace et néfaste pour la biodiversité.

Inefficace, car les reines de frelons asiatiques sont très nombreuses, et il est illusoire de les éliminer toutes. Les études expérimentales encadrées scientifiquement sur l’effet de ces piégeages sur la pression de prédation n’ont pas encore rendu leurs conclusions. Cette pratique historique dans certains départements n’a nullement empêché la progression ni la prolifération de l’espèce.

Néfaste pour la biodiversité, car même les pièges prétendus les plus sélectifs n’ont pas fait la preuve scientifique de leur sélectivité. Ce qui a pu fonctionner localement à  un moment donné n’est absolument pas généralisable sans études sérieuses. Il est dommageable pour le bon fonctionnement des chaines alimentaires et pour les oiseaux de détruire des frelons européens, des guêpes, des papillons de nuit attirés dans ces pièges, notamment ceux de type bouteille.

D’autre part, certains pièges, selon l’appât utilisé, peuvent avoir l’inconvénient d’attirer aussi les abeilles. Si les dispositifs leur permettent généralement de s’échapper, la promiscuité d’abeilles de provenance diverses peut être un facteur de transmission de parasites ou de maladies entre abeilles.

Pour ces raisons, le piégeage, affaire de spécialistes formés, doit être réservé aux apiculteurs, uniquement dans leurs ruchers et lorsque des attaques sont constatées.

Quand un nid est détruit, il faut l’enlever tout de suite ?

Non, la bonne méthode consiste à  procéder en deux temps : il faut attendre 2 à  3 jours que les frelons restés dehors lors de l’intervention rentrent au nid et s’empoisonnent. Après ce délai seulement, le nid doit être évacué et détruit dans des conditions respectueuses de l’environnement par le prestataire spécialisé. Mais il ne faut pas oublier cet enlèvement, sinon les oiseaux consommeront les larves mortes dans le nid et s’empoisonneront !