Sur un parking à Courdimanche, j’ai ramassé au pied d’un tilleul argenté une poignée de bourdons morts, de plusieurs espèces. Je connais le ferme engagement de cette ville à ne pas utiliser de pesticides, il faut donc chercher ailleurs la cause de ces décès.
J’ai cherché sous des arbres d’autres espèces dans la rue : point de cadavres. Sous le tilleul argenté suivant : même hécatombe ! Le tilleul argenté serait-il toxique pour les bourdons ? Les études rapportées sur internet apportent plus d’interrogations que de certitudes.
Côté certitudes, le fait est bien connu et observé depuis au moins quarante ans. Des bourdons sont trouvés morts en bien plus grande quantité sous les tilleuls argentés (Tilia tomentosa, originaire de Crimée) que sous les tilleuls indigènes (Tilia cordata et Tilia platyphyllos). Les abeilles sont touchées aussi mais dans une bien moindre mesure.
Il semble que le phénomène soit plus souvent observé en période de canicule et de sècheresse. Ces conditions modifieraient-elles la composition du nectar, ou la physiologie des bourdons, ou les deux ?
Le parfum de cette espèce de tilleul est particulièrement entêtant (pour notre nez humain). Peut-être que ces effluves attirent un très grand nombre de bourdons, et que la mortalité que nous observons n’est pas anormale au regard de la quantité de visiteurs ? Une autre hypothèse serait que les bourdons meurent d’épuisement, ne trouvant dans ces fleurs à l’odeur si attirante que trop peu de nectar, ou un nectar pas assez nourrissant…
Préférons les tilleuls indigènes
Quoi qu’il en soit, souvenons-nous qu’il existe de très belles variétés de nos tilleuls indigènes, aux avantages intéressants pour nos plantations urbaines : encombrement plus ou moins réduit, résistance à la sècheresse, faible sensibilité aux pucerons… Et que jusqu’à preuve du contraire, les bourdons ne meurent pas en masse sous leurs ombrages.
Connaissez-vous le potager fruitier du château de La Roche-Guyon ?
C’est un endroit sublime où les jardiniers essaient plein de techniques pour produire sans pesticides des fruits et des légumes savoureux et variés. J’avais décidé de rendre visite à mon ami Jean-Luc, chef jardinier. Ce matin-là , son domaine était investi par toute une équipe de tournage pour un reportage de l’émission « Comme une envie de jardins » qui passera sur France 3 à la rentrée. Alors, je me suis fait discret pour échapper aux attaques du drone et ne pas rentrer dans le champ des caméras…
Les oignons blancs de semis sont récoltés : il faut les laisser bien sécher sur la parcelle avant de les rentrer pour qu’ils se conservent.
Au potager fruitier du château de La Roche-Guyon, beaucoup de légumes et de fruits sont peu connus. Ci-dessus, une amarante pourpre cultivée pour ses graines comestibles.
On y cultive des plantes favorables aux auxiliaires
Les cardons ont bien donné, et ces plantes géantes s’épanouissent maintenant pour le régal des bourdons. Une grosse cétoine en profite aussi. Ses larves aideront à la fabrication du compost produit en tas directement dans les parcelles du jardin.
Au verger, c’est la pleine production de la pomme d’été Transparente blanche, rafraichissante et acidulée. Pour aider les insectes auxiliaires à lutter contre les ravageurs, de nombreuses plantes fleuries bordent les allées. Les soucis, par exemple, sont connus pour favoriser les punaises prédatrices.
Et les zinnias aux fleurs simples, très nectarifères, sont particulièrement bénéfiques pour les insectes pollinisateurs.
Merci Jean-Luc, les choux raves à la menthe étaient délicieux !
Un poulailler à roulettes, un carrousel à compost, une boîte à trognons, un composteur collectif, des Ouortous : les collégiens des Touleuses vous racontent leur formidable aventure humaine sur le site du Réseau Canopé « Raconte ta ville » !
La mare du parc des Larris se porte bien ! Grâce à la gestion écologique et raisonnée de ses abords par les services de la ville de Pontoise, la végétation des berges s’est épaissie, offrant gîte et couvert à la faune sauvage. On voit sur cette photo qu’à l’extrémité de la mare, la station d’aloès d’eau a bien prospéré.
Une autre plante aquatique, que je ne connaissais pas, a attiré mon regard.
Le potamot crépu, aux feuilles coriaces et joliment ondulées, était autrefois commun et serait devenu assez rare en Ile-de-France. Peut-être sa présence est-elle sous-estimée, car la plante se cantonne souvent au fond des parties les plus profondes des mares.
La chrysomèle polie
Un peu plus loin, j’ai trouvé cette brillante chrysomèle sur une touffe de menthe. Il s’agit de Chrysolina polita, espèce typique de la végétation des berges. On la rencontre sur les menthes, les eupatoires et les lycopes dont elle consomme les feuilles.
A l’inauguration du parc du peuple de l’herbe, il y avait du vent, des cerfs-volants, des clowns, des jeux pour les enfants, du public, visiblement ravi, des troupes fournies de personnels, et des bénévoles aussi, une Maison des insectes remplie d’une foule compacte. Bon, je passerai un autre jour faire mon selfie avec Pupuce, la mascotte de la Maison…
Une superbe friche à onopordons, au détour d’un chemin, m’a offert le ballet-spectacle de la grande sauterelle verte, du criquet à ailes bleues (une espèce protégée en Ile-de-France) et de ce demi-deuil (Melanargia galathea) femelle, reconnaissable à sa teinte plus jaune que le mâle.
Coriomeris denticulatus est la punaise dentée du mélilot. (Pour bien voir les dents de la bête, cliquez sur l’image pour l’agrandir.) Celle-ci, je l’ai observée sur une repousse de peuplier noir, mais c’est vrai que le parc ne manque pas de mélilots.
Sur la berge de la Seine, j’ai rencontré la mythique punaise bleue, en chasse sur un pied d’épilobe grignoté par des larves de coléoptères. Cette punaise est un excellent auxiliaire de culture : elle consomme beaucoup de chrysomèles, larves et adultes, comme les altises et même les doryphores, paraît-il… Dommage qu’elle ne soit pas plus courante dans les jardins. Elle aime les friches, les landes et les milieux humides.
Je crois avoir trouvé sa ponte, rarement observée.
Ce gamin « Pheuillu », tout en feuilles sèches, semble me dire au revoir du haut de sa balançoire. C’est sà»r, je reviendrai explorer ce superbe coin de nature.
Retrouvez nos articles sur le parc du peuple de l’herbe :
Pour les rendez-vous aux jardins 2017, nous avions prêté à l’association des jardins familiaux des Hauts de Jouy la très belle exposition « Juste sous nos yeux » sur la biodiversité ordinaire de Cergy-Pontoise.
Les 25 panneaux avaient pris place dans le hangar collectif de l’association.
Un jardin d’essais
Une jardinière m’a gentiment invité à goà»ter ses framboises et visiter son jardin. Comment résister ? Marie-Dominique Delcayre s’est lancée avec passion dans des expériences de permaculture : paillages, cultures sur buttes de branches et de compost, jardins en carrés (ou en ronds), associations de plantes…
A la place d’honneur, au milieu de son potager, trône une magnifique spirale d’aromatiques.
De grandes orgues de haricots grimpants étaient en préparation : technique de jardinage ou installation artistique ? Sà»rement les deux, et une façon de se faire doublement plaisir !
Bientôt primé ?
Il paraît que la ville de Jouy-le-Moutier a sélectionné son jardin pour être présenté au concours départemental des villes, villages et maisons fleuris, catégorie « jardin potager ». Souhaitons-lui bonne chance !
Retrouvez d’autres articles sur des jardins familiaux à Cergy-Pontoise :
Cette petite coccinelle a l’originalité de présenter des motifs de forme rectangulaire. Celle-ci est jaune à dessins noirs mais il en existe de noires à rectangles jaunes. Elle fréquente les plantes herbacées, les arbustes et les arbres, y compris les arbres fruitiers, dévore quantité d’espèces de pucerons et de thrips et est très prolifique : toutes les caractéristiques d’un auxiliaire naturel incontournable au jardin.
La coccinelle à damier a deux générations par an : on rencontre les adultes au printemps à partir de fin avril, puis en plein été.
Cette espèce indigène chez nous est invasive aux Etats-Unis.
Avez-vous vu que dans notre nouvelle présentation du blog, nous avons intégré en haut de la page d’accueil un bouton vert spécial (le dernier à droite) qui vous permet d’accéder à toutes nos vidéos ?
En cliquant sur ce bouton, vous pourrez naviguer dans notre liste de clips. Vous y trouverez les 7 vidéos de notre campagne de sensibilisation au zéro phyto : nos partenaires locaux vous apportent leur témoignage.
Très belle découverte pour moi, à l’occasion des Rendez-vous aux jardins 2017 : le jardin de Bali, à Pontoise.
Un jardin d’amateurs passionnés de plantes exotiques
L’événement était attendu : le jardin de Bali ouvrait à nouveau ses portes à l’occasion des rendez-vous aux jardins. Merci à la ville de Pontoise d’avoir supplié ses propriétaires !
Les visiteurs se faisaient les plus légers et les plus maigres possible pour circuler sans écraser ni bousculer les plantes dans les allées minuscules de ce jardin féérique.
Une serre tropicale étonnante
Les propriétaires en m’accueillant sous le porche m’avait annoncé une surprise : donnant sur le jardin, une pièce de la maison a été transformée en serre tropicale, les murs entièrement végétalisés ! Ce local maintenu à 24° met en scène une collection précieuse de bégonias, fougères, caladiums et autres plantes exotiques.
Vous avez raté ? Quel dommage ! Les prochains rendez-vous aux jardins seront les 2 et 3 juin 2018. Retenez la date !
Pour les amateurs de bégonias rares, je signale que le Conservatoire du bégonia de la ville de Rochefort, agréé collection nationale du genre Begonia, organise des visites guidées de ses collections (1500 espèces et variétés, ça vaut le détour !).