L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Cheveux du diable

Cuscute sur un fuchsia à  l'école Du Breuil © Gilles Carcassès
Cuscute sur un fuchsia à  l’école Du Breuil © Gilles Carcassès

Serait-ce une année à  cuscute ? Plusieurs correspondants m’ont demandé d’identifier cette plante bizarre sans chlorophylle ni racines.

Cuscute sur une bruyère © Gilles Carcassès
Cuscute sur une bruyère © Gilles Carcassès

La cuscute est capable de recouvrir complètement une plante. Outre le préjudice esthétique au jardin, ce parasite peut être dangereux pour ses plantes hôtes. En prélevant leur sève à  l’aide de ses suçoirs la cuscute les affaiblit, et peut aussi leur transmettre certaines maladies à  virus ou à  phytoplasmes.

La cuscute (en fait les cuscutes car il existe plusieurs espèces) est inscrite dans la liste des organismes nuisibles à  lutte obligatoire. Mais en Ile-de-France, nous n’avons pas d’arrêté précisant les modalités de cette lutte.

Le meilleur moyen de s’en débarrasser est la destruction par le feu. Cela se pratique avec de la paille et il faut brà»ler assez largement la zone contaminée. Il convient bien sà»r de solliciter le cas échéant l’autorisation de brà»lage et de prévoir les moyens d’extinction. Ensuite un labour profond peut aider à  neutraliser les graines tombées au sol qui n’auraient pas été détruites.

Comment on attrape cette peste ? Souvent par des semences non contrôlées, mélangées avec des graines de cuscute, ou par l’achat de plants contaminés. Soyez vigilant sur la qualité de vos approvisionnements !…

La fiche de conseils de lutte contre la cuscute, par la FREDON Ile-de-France

La grande cuscute (qui parasite l’ortie et le houblon) est une espèce protégée en Ile-de-France !

Découvrez notre article sur une autre plante parasite : le gui

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La reine des coccinelles

Vibidia - Cergy © Gilles Carcassès
Une petite coccinelle sur une feuille de peuplier noir – vue aux Chênes d’or à  Cergy © Gilles Carcassès

Avec sa belle couronne de points blancs, je l’appelle la reine des coccinelles. Elle vit dans les hauteurs des arbres, c’est pourquoi elle plus rarement observée que d’autres coccinelles. Cette espèce est timide et se laisse volontiers tomber si elle est inquiétée. Comme je me suis déjà  fait avoir, j’e l’ai approchée avec beaucoup de douceur pour la photographier.

Vibidia - Cergy © Gilles Carcassès
Vibidia duodecimguttata – Cergy © Gilles Carcassès

Il n’existe qu’une seule espèce du genre Vibidia en Europe. Voici donc Vibidia duodecimguttata, la petite coccinelle orange à  douze points.

La coccinelle à  points blancs - Cergy © Gilles Carcassès
La coccinelle à  12 points blancs, vue de plus près – Cergy © Gilles Carcassès

Cette espèce n’est pas une carnassière, les pucerons n’ont rien à  craindre d’elle. Elle broute les moisissures qui poussent sur les feuilles des arbres, notamment l’oà¯dium.

Notre article sur les coccinelles à  points  blancs

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Sortie champignons à  Boisemont

Amanita rubescens, l'amanite rougissante - Boisemont © Gilles Carcassès
Amanita rubescens, l’amanite rougissante – Boisemont © Gilles Carcassès

La Maison de la Nature de Vauréal organisait mercredi 26 octobre 2016 pour un public familial sa première sortie champignons de l’automne, en partenariat avec le Club Mycologique Conflanais. Une vingtaine de personnes étaient au rendez-vous à  Boisemont pour explorer la partie de forêt au-dessus de la ferme d’Ecancourt.

Le principe est simple : récolter (sans piller la forêt) le plus d’espèces possible pour alimenter l’animation pédagogique en deuxième partie de matinée.

Le tri des champignons © Gilles Carcassès
Le tri des champignons © Gilles Carcassès

Au retour des chercheurs, les mycologues de l’association trient le contenu des paniers, par famille et par genre.

La présentation des cortinaires © Gilles Carcassès
La présentation des cortinaires © Gilles Carcassès

Tout le monde est là  ? Les explications peuvent commencer.

Chaque famille de champignons est présentée et l’on nous apprend les critères de reconnaissance, sans oublier les mises en garde pour les risques d’intoxication. Ici, deux cortinaires, un jaune et un violet très foncé. Sur le petit jaune, encore jeune, on distingue très bien la cortine, ces filaments qui unissent le chapeau au pied et qui ont donné son nom à  la famille. Les cortinaires, ça ne se mange pas : trop d’espèces de cette famille détruisent les reins !

Avis aux amateurs : une deuxième sortie est organisée samedi 29 octobre 2016, voir ici pour s’inscrire

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Le triton alpestre

Ichthyosaura alpestris © Gilles Carcassès
Ichthyosaura alpestris – Poissy © Gilles Carcassès

Un gamin aura perdu cette figurine en plastique… Quel drôle d’endroit pour perdre un jouet, au milieu de la forêt de Marly, et en plus sous une vieille branche de bouleau !

triton alpestre
La bonne tête du triton alpestre © Gilles Carcassès

Mais voilà  que ça bouge, c’est un triton, un vrai !

Ces couleurs incroyables sont celles du triton alpestre (qui n’est pas que montagnard). Il se reproduit dans les mares et les ornières en forêt. En dehors de la saison des amours, il habite sous une souche ou une pierre et sort la nuit pour manger des limaces, des myriapodes, des collemboles et de petits insectes.

Le triton alpestre est un animal protégé, il est notamment interdit de tuer ou de capturer cette espèce.

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Fausse brindille

© Gilles Carcassès
Face à  un danger, cette chenille mime une brindille ! © Gilles Carcassès

Malgré sa couleur brune, cette chenille, probablement du genre Eupithecia, passe facilement inaperçue sur cette tige d’aster. Prenant appui sur ses dernières fausses pattes abdominales, elle s’étire et rassemble ses vraies pattes sous sa tête, prenant la forme d’un rameau terminé par un bouton floral. L’angle d’incidence sur la tige, parfaitement bien imité, trompe nos sens. Cette attitude permet sans doute à  la chenille d’échapper à  quelques prédateurs. Cette espèce fait partie de la famille des Geometridae dont les chenilles sont arpenteuses.

Camptogramma bilineata - Cergy © Gilles Carcassès
Camptogramma bilineata – Cergy © Gilles Carcassès

Camptogramma bilineata, la brocatelle d’or, est un autre membre de cette très grande famille des Geometridae (609 espèces en France).

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La floraison des cèdres

Chatons de cèdre bleu - boulevard de l'Oise à  Cergy © Gilles Carcassès
Chatons de cèdre bleu libérant leur pollen – boulevard de l’Oise à  Cergy © Gilles Carcassès

Octobre, c’est la saison de la floraison des cèdres. Au moindre souffle, les chatons mâles des cèdres libèrent des quantités impressionnantes de pollen. Ces millions de grains de pollen extrêmement légers forment ces amas jaunes que l’on peut observer au sol dans le quartier.

Que l’on se rassure : il n’y a aucun risque d’allergie avec le pollen de ces arbres.

Merci à  tous ceux qui ont posté des messages sur le sujet de la photo mystère d’octobre 2016. Et bravo : vous êtes tous trop forts !

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Le hérisson de 22h18

Le passage du hérisson de 22h 18 © Lycée Jean Perrin
Plage de la mare, au lycée Jean Perrin à  Saint-Ouen l’Aumône : le passage du hérisson de 22h 18 © Lycée Jean Perrin

Un piège photo, ça ne mord pas : c’est un appareil photo sur pied qui se déclenche automatiquement si quelque chose bouge dans les parages. L’éco-lycée Jean Perrin en a installé un, pour quelques jours, au bord de la mare que les élèves ont réalisée au printemps dernier. Le chat des voisins a été immortalisé sur la pellicule, ainsi qu’une pie, un pigeon ramier, un merle, une grive musicienne, une libellule et deux lycéens venus faire des prélèvements d’eau pour un TP de biochimie. Le plus beau trophée fut ce hérisson qui est passé plusieurs nuits de suite, entre 21 heures et 2 heures du matin. Sur un des clichés, on distingue même la silhouette de deux hérissons.

L’aventure a commencé le 15 décembre 2015. Ce jour-là , élèves et professeurs avaient tracé le périmètre de la future mare dans une pelouse rebaptisée « Zone d’accueil pour la faune ». Armés de pelles et de pioches et avec l’aide d’un niveau laser, ils ont réalisé entièrement à  la main cet ouvrage magnifique.

La mare en cours de creusement en mars 2016 © Lycée Jean Perrin
La mare en cours de creusement en mars 2016 © Lycée Jean Perrin

Aujourd’hui déjà  bien végétalisée, la mare accueille ses premiers insectes. Nous avons repéré sur la berge un Sympetrum striolatum et aussi de très nombreux syrphes de l’espèce Helophilus pendulus. Il paraît que des larves de plusieurs espèces d’odonates sont déjà  en chasse au fond du bassin ! De belles découvertes en perspective pour le printemps prochain…

La mare du lycée Jean Perrin à  Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
La mare du lycée Jean Perrin à  Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès
Abri pour hérisson © Lycée Jean Perrin
Abri pour hérisson © Lycée Jean Perrin

La digue intègre un abri souterrain préfabriqué pour les hérissons, débouchant au bas du talus, entre deux grosses pierres.

Les hérissons l’ont-ils découvert ? Pour l’instant, ils fréquentent la plage…

 

 

 

Le reportage sur la création de la mare dans le site du lycée

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L’aventure du gros cèpe

Boletus edulis © Gilles Carcassès
Boletus edulis © Gilles Carcassès

Celui-là , je l’ai vu de loin au bord de l’allée forestière. 400 grammes, c’est déjà  honorable pour un cèpe ! Ses petits frères ont fait le régal de ma famille, poêlés au beurre et accompagnés d’un petit verre de Muscat de Beaumes-de-Venise. Mais ce gros-là , je l’ai réservé pour Marie-Louise : il est « Boletus edulis » sous les projecteurs de l’exposition annuelle de champignons du Club Mycologique Conflanais. Vous pouvez encore visiter cette belle exposition aujourd’hui dimanche 16 octobre jusqu’à  18 heures. C’est gratuit et ça vaut le détour.

A la MJC de Conflans les 15 et octobre 2016, l'exposition de champignons © Gilles Carcassès
A la MJC de Conflans les 15 et 16 octobre 2016, l’exposition de champignons © Gilles Carcassès

On se presse autour des tables pour admirer tous les specimens étiquetés par les bénévoles de l’association. Le gros cèpe connaît son heure de gloire. Et où l’avez-vous trouvé ? Euh, en forêt…

Grifola frondosa © Gilles Carcassès
Grifola frondosa © Gilles Carcassès

Tiens, ils ont trouvé une « poule des bois ». Grifola frondosa pousse au pied des chênes, ce champignon peut atteindre 50 cm et peser jusqu’à  10 kg. En Europe de l’Est, on l’appelle « champignon-mouton ».

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Le nectar par effraction

© Gilles Carcassès
Fleur de Salvia guaranitica : calice perforé © Gilles Carcassès

Le voyez-vous ce petit trou allongé sur le calice noir de cette Salvia guaranitica ? Presque tous les calices des épis de cette plante, observée cet été dans un massif fleuri, présentaient une telle perforation. Quel est donc le coupable ?

© Gilles Carcassès
Xylocope violet (Xylocopa violacea)© Gilles Carcassès

Un xylocope violet, pris la trompe dans le sac ! Assurément, c’est nettement moins fatiguant d’accéder au nectar au fond du tube floral par effraction plutôt que par les voies naturelles en faisant des acrobaties à  l’ouverture de la fleur.

A l’école Du Breuil à  Paris, nous avons observé un bourdon qui a élaboré une technique très proche : il perce la base de la corolle, dans l’échancrure du calice.

Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Gilles Carcassès
Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Marion Poiret
Corolles de Salvia gauranitica percées par les bourdons © Gilles Carcassès
Corolles de Salvia guaranitica percées par les bourdons © Marion Poiret

Notons au passage que ces rusés insectes ne font pas leur travail de pollinisateur puisque dans leur approche, ils ne se frottent ni aux étamines ni au pistil. Cette tricherie devrait être interdite…

 

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Joli cocon

Un cocon bicolore sous une feuille d'ortie - Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Un cocon bicolore sous une feuille d’ortie – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Dans le jardin de la ferme d’Ecancourt, j’ai trouvé, bien caché sous une feuille d’ortie, un joli cocon noir et blanc. Juste à  côté, se trouvait la dépouille d’une chenille. C’est encore un drame qui s’est joué là  : un hyménoptère parasitoà¯de a pondu dans une chenille, sa larve s’est développée dedans puis elle est sortie de son hôte, laissant une momie vide, et a confectionné un cocon juste à  côté pour s’y nymphoser.

Pourquoi donc noir et blanc ? Il paraît que ça imite une crotte d’oiseau, avec pour effet de tromper les mésanges. Sauf que je ne vois pas quel oiseau acrobate irait déposer sa crotte sous une feuille… Cela me rappelle la stratégie de dissimulation, beaucoup plus crédible, de Thyatira batis, une chenille qui consomme les orties.

Voyons un peu qui va sortir du cocon. Placé dans une petite boîte aérée, il me suffit de le surveiller de temps en temps.

Campopleginae © Gilles Carcassès
Le parasitoà¯de  est sorti de son cocon © Gilles Carcassès

L’hyménoptère adulte a fini par faire son trou de sortie. Avec de telles antennes, je cherche dans la grande famille des Ichneumonidae. La tête plate comme un galet, et le pétiole très allongé (partie étroite de la « taille de guêpe ») : ce pourrait être un membre de la sous-famille des Campopleginae qui est justement spécialiste de ce type de cocons bicolores.

Campopleginae © Gilles Carcassès
Campopleginae © Gilles Carcassès

Il a de longues pattes orange. Je n’irai pas jusqu’à  l’espèce malgré la mobilisation des meilleurs spécialistes du forum de http://www.insecte.org/. Les ichneumons, c’est coton !…