L'actualité de la Nature

Le coup des étamines à  pédale

Sauges des prés – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Elégantes sauges des prés

Sur le terre-plein central devant l’Université Saint-Martin, quelques pieds de sauges des prés ont réussi à  fleurir entre deux tontes.  Ces fleurs sont vraiment d’un très beau bleu, sans doute bien visible pour les bourdons, car ils les fréquentent assidument.

La manœuvre des étamines de la fleur de sauge © CACP – Gilles Carcassès

Connaissez-vous le coup des étamines à  pédale ?

Ces fleurs disposent d’un mécanisme très efficace pour assurer leur pollinisation par les bourdons. Je vous fais une démonstration avec un brin d’herbe, faute de bourdon volontaire pour prendre la pose. Une goutte de nectar est à  disposition au fond du tube de la corolle. Pour l’aspirer, le bourdon se pose sur la lèvre inférieure de la fleur et enfonce sa trompe. A chaque manoeuvre, les deux étamines s’abattent sur son dos, y déposant un peu de pollen.  En accostant une autre fleur, il frôlera le pistil qui dépasse de la lèvre supérieure et y laissera involontairement quelques grains du précieux pollen.

Une fleur de sauge des prés ouverte © CACP – Gilles Carcassès

Comment ça marche ?

A peu près comme une poubelle de cuisine ! Chaque étamine est équipée d’une pédale et l’ensemble formé par les deux pédales ferme l’accès vers le nectar. Lorsqu’on appuie dessus pour forcer ce passage, on abaisse mécaniquement les deux anthères.

Un xylocope sur une fleur de sauge sclarée © CACP – Gilles Carcassès

Paf !

Ce xylocope violet qui butine une sauge sclarée a pris un bon coup d’étamines sur le dos. Son thorax et sa tête sont couverts du pollen gris clair de cette sauge. On voit sur cette photo les deux étamines abaissées et le pistil dont la position est très proche du dos de l’insecte.

Bourdons tricheurs

Certains bourdons ont appris un raccourci. Ils percent latéralement le tube de la corolle, juste à  hauteur du nectar et le consomment sans se fatiguer à  passer par les voies naturelles.

Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Marion Poiret

Retrouvez notre article :

Le nectar par effraction

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Le nectar par effraction

© Gilles Carcassès
Fleur de Salvia guaranitica : calice perforé © Gilles Carcassès

Le voyez-vous ce petit trou allongé sur le calice noir de cette Salvia guaranitica ? Presque tous les calices des épis de cette plante, observée cet été dans un massif fleuri, présentaient une telle perforation. Quel est donc le coupable ?

© Gilles Carcassès
Xylocope violet (Xylocopa violacea)© Gilles Carcassès

Un xylocope violet, pris la trompe dans le sac ! Assurément, c’est nettement moins fatiguant d’accéder au nectar au fond du tube floral par effraction plutôt que par les voies naturelles en faisant des acrobaties à  l’ouverture de la fleur.

A l’école Du Breuil à  Paris, nous avons observé un bourdon qui a élaboré une technique très proche : il perce la base de la corolle, dans l’échancrure du calice.

Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Gilles Carcassès
Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Marion Poiret
Corolles de Salvia gauranitica percées par les bourdons © Gilles Carcassès
Corolles de Salvia guaranitica percées par les bourdons © Marion Poiret

Notons au passage que ces rusés insectes ne font pas leur travail de pollinisateur puisque dans leur approche, ils ne se frottent ni aux étamines ni au pistil. Cette tricherie devrait être interdite…

 

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Pesticides et biodiversité

Des chercheurs du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’ODBU (Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine) de Seine-Saint-Denis démontrent pour la première fois les effets de l’emploi des produits phytosanitaires sur la biodiversité par les jardiniers amateurs en France.

Bourdon sur une pâquerette à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Bourdon sur une pâquerette à  Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Cette étude illustre la grande complexité des effets directs et indirects de ces produits sur les populations de papillons et les bourdons. Comme on s’y attendait, l’usage de produits insecticides au jardin est clairement défavorable à  ces pollinisateurs. L’emploi de désherbants aurait un effet négatif indirect, en raison de la raréfaction des plantes utiles à  ces insectes. Quant aux fongicides et aux anti-limaces, en favorisant le développement et la floraison des plantes cultivées, ils auraient un effet indirect plutôt positif. Cela ne veut pas dire que ces produits sont favorables à  la biodiversité ! La faune du sol, les vers de terre en particulier, et les prédateurs des mollusques (hérissons, grives…) peuvent être fortement impactés par ces traitements.

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La photographie des insectes

Le CAUE du Val-d’Oise et la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise organisaient le 2 octobre 2014 une journée de formation sur la photographie des insectes pour un public mixte composé de professionnels jardiniers ou naturalistes et d’amateurs passionnés. Gérard Blondeau, photographe professionnel et animateur de la journée, était venu avec son camion de matériels. Ses conseils de prise de vue ont été très appréciés de la dizaine de participants.

© Gilles Carcassès
La grande chasse photo dans le potager écologique du jardin de la Couleuvre © Gilles Carcassès

Les travaux pratiques au jardin ont été l’occasion de faire de belles rencontres dont voici un petit aperçu :

Un joli représentant de l'une des 1500 espèces d'Ichneumonidae visibles en France © Gilles Carcassès
Ce joli représentant de l’une des 1500 espèces d’Ichneumonidae visibles en France fait sa toilette sous nos objectifs © Gilles Carcassès
Un bourdon visite une fleur de consoude © Marion Poiret
Les fleurs de consoude sont souvent visitées par les bourdons © Marion Poiret
Un Sepsis mâle posé sur une feuille de capucine défend son territoire © Marion Poiret
Un Sepsis mâle posé sur une feuille de capucine défend son territoire © Marion Poiret
Lasiommata maera  n'est pas très commun en Ile-de-France. Sa chenille consomme des graminées. © Gilles Carcassès
Lasiommata maera n’est pas très commun en Ile-de-France. Sa chenille consomme des graminées. © Marion Poiret

http://www.blondeau-photonature.com/

La photographie numérique des insectes dans leur environnement