L'actualité de la Nature

Blanche et plissée

En explorant méthodiquement les branches basses d’un chêne, j’ai trouvé une drôle de chenille blanche toute plissée !

Au revers d’une feuille de chêne – Eaubonne © CACP – Gilles Carcassès
Larve d’Apethymus filiformis © CACP – Gilles Carcassès

Vue de tout près, elle semble verte et recouverte d’une couche de poudre blanche. En plus de ses trois paires de pattes thoraciques, elle est dotée de deux rangées de fausses pattes abdominales. Elle m’en montre au moins six, ce qui confirme mon impression : ce n’est pas une chenille, mais une larve de symphyte, autrement dit une fausse chenille. Adulte, elle sera un hyménoptère, et pas un papillon.

Apethymus fifliformis est l’une des espèces de symphytes que l’on peut rencontrer sur les chênes. Mais elle est très peu observée, peut-être est-elle rare, ou simplement discrète ? Ou alors, peut-être que ce sont les naturalistes qui retournent les feuilles des chênes au mois de mai qui sont rares ?

Retrouvez nos articles sur les larves de symphytes :

La fausse chenille du faux sureau

Belle découverte sur une scutellaire

Periclista, tenthrède du chêne

Charmeuse de serpents

Agenda, L'actualité de la Nature

Sortie nature au parc du peuple de l’herbe

Observations au bord d’une mare © CACP – Gilles Carcassès

Le 25 avril, l’équipe du parc du peuple de l’herbe proposait une sortie nature, animée par la Ferme d’Ecancourt : « Sur la trace des animaux à  sang-froid ». Le public est reparti incollable sur la vie des reptiles et des batraciens !

Ce fut l’occasion de découvrir aussi une plante rare emblématique du parc, la renoncule à  petites fleurs.

Ranunculus parviflorus, la renoncule à  petites fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Huit autres sorties sont proposées de juin à  novembre au parc du peuple de l’herbe : découvrez le programme des sorties nature de la saison 2018.

La serre à  papillons de la Maison des insectes © CACP – Gilles Carcassès

Bien sà»r, on profite de sa venue au parc pour visiter la Maison des insectes ! Des animateurs très compétents vous y attendent et répondront à  toutes vos questions.

L'actualité de la Nature

La viorne lantane

Viburnum lantana – côte des Closbilles à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La viorne lantane, ou mancienne, (Viburnum lantana) pousse en compagnie du cornouiller sanguin, du troène, du cornouiller mâle et de l’aubépine, en lisière des bois sur sol calcaire. A ses fleurs épanouies en mai succèdent des fruits rouges puis noirs à  maturité.

Un bel arbuste pour la haie

Voilà  encore un bon arbuste pour une haie champêtre, très rustique et vraiment pas difficile. On peut trouver en pépinières une forme compacte ‘Mohican’ qui ne dépasse pas 2,50 m et une variété dorée ‘Aureum’ au feuillage lumineux.

Des ravageurs ?

Parmi les insectes qui fréquentent cette plante, citons la galéruque de la viorne, dont les défoliations sont cependant bien moins spectaculaires que sur la viorne obier.

Larve de galéruque de la viorne, Pyrrhalta viburni © CACP – Gilles Carcassès

Une cécidomyie peut provoquer des galles sur ses feuilles, mais elle est rarement observée.

Galles dues à  Sackenomyia reaumurii sur le revers d’une feuille de Viburnum lantana © CACP – Gilles Carcassès

D’autres arbustes pour une haie champêtre :

La viorne de Bodnant

Le groseillier doré

Le fusain ailé

Pittosporum tobira

L'actualité de la Nature

L’amateur de fibres longues

Bravo à  Laurent, Catherine et Florent qui ont résolu l’énigme de la photo mystère de mai 2018 !

L’écureuil roux © CACP – Gilles Carcassès

Le vandale du sequoia est notre gentil écureuil roux. Il aime beaucoup confectionner son nid avec des lanières d’écorces prélevées sur les troncs de certains conifères et sur des branches mortes de tilleuls, ou parfois de saules, d’ormes ou de chênes.

Tronc de séquoia pelé par l’écureuil – parc du château de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Il y est allé de bon cœur !

Séquoia au jardin botanique de Strasbourg © CACP – Gilles Carcassès

Voici des traces encore plus spectaculaires. Le personnel du jardin botanique de Strasbourg m’a rapporté le va-et-vient incessant chaque année d’un couple d’écureuils emportant de longues fifres détachées du tronc !

Source :

Etranges dégâts aux troncs d’arbre, par Klaus Dengler, (2013) Waldwissen.net

Retrouvez notre article :

Où voir des écureuils ?

L'actualité de la Nature

La photo mystère de mai 2018

Chèvre sportive © Ferme pédagogique de Pontoise

On savait les chèvres de la ferme pédagogique de Pontoise bonnes grimpeuses.

Au parc du château de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Mais là -haut, tout de même ! Elles se font la courte échelle ?

Dégât sur un tronc de séquoia © CACP – Gilles Carcasses

A lundi, pour découvrir qui sont les vrais coupables !

L'actualité de la Nature

Violettes dans les bois

Violettes en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Par endroits, les sous-bois en forêt de Saint-Germain sont tapissés de cette jolie violette. Contrairement à  la violette odorante, qui est plus précoce, les fleurs de cette espèce ne sont pas parfumées.

Viola sp. © CACP – Gilles Carcassès

La détermination des Viola est difficile, il faut combiner plusieurs critères : largeur et proportions des pétales, forme des feuilles, franges des stipules, longueur des sépales, pilosité de la tige, du style ou de la capsule… En Ile-de-France, on peut rencontrer 12 espèces de Viola. Ma vieille flore de Fournier en dénombre 51 espèces et sous-espèces pour la France, plus une palanquée d’hybrides, à  décourager les apprentis botanistes !

Avec ses fleurs larges et son éperon épais et très clair, je rangerais bien celle-ci dans l’espèce Viola riviniana. A moins que ce ne soit Viola reichenbachiana, une espèce très ressemblante, et très fréquente également en forêt... Ces deux Viola sont communes dans les chênaies. Très rustiques et se ressemant facilement, on peut les utiliser en couvre-sol pour les zones de demi-ombre au jardin.

Les violettes sont consommées par les chenilles du Tabac d’Espagne, le plus grand des papillons nacrés de notre région.

Argynnis paphia, le Tabac d’Espagne © CACP – Gilles Carcassès

Source :

Violette de Rivin, par aujardin.info

Retrouvez notre article :

Le tabac d’Espagne

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La cétoine punaise

L’inconnu du pissenlit © CACP – Gilles Carcassès

Quel est donc ce coléoptère enfoui dans une inflorescence de pissenlit ?

J’entreprends une exfiltration pour mieux lui tirer le portrait.

Valgus hemipterus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Des antennes en lamelles ?

Ce serait donc un membre de la famille des Scarabaeidae (un scarabée, pour simplifier) ? Je l’ai trouvé tout à  la fin de la galerie de sa grande famille : c’est Valgus hemipterus, appelé aussi cétoine punaise.

Les larves de cet insecte assez proche des cétoines dorées se développent dans le bois à  la base des troncs morts debout. Il est facile à  reconnaître avec sa petite taille et ses élytres noirs ornés d’écailles claires. Ceux-ci sont aussi nettement plus courts que l’abdomen. C’est pour ce dernier caractère qu’il est nommé « hemipterus » (demi-aile), d’où son nom vernaculaire de cétoine punaise, les punaises étant de l’ordre des hémiptères.

Valgus hemipterus mâle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Mâle ou femelle ?

La femelle possède une longue tarière, ce qui est peu commun pour un coléoptère. A l’aide de cet appendice, elle introduit ses œufs dans le bois mort.

Avec son derrière rebondi et sans tarière, mon Valgus est clairement un mâle. Les coléoptéristes l’affirment, il est difficile d’observer la femelle, en tout cas sur les fleurs, où l’on ne voit pratiquement que des mâles. Ceux-ci ne seraient pas plus nombreux que les femelles. Simplement, ces dames sont plus discrètes et s’éloigneraient peu des lieux de ponte.

La patience de mon insecte a atteint rapidement ses limites et il m’a faussé compagnie en s’envolant brusquement. Par delà  les ronces, il a filé vers un bosquet de vieux frênes.

Sources :

Valgus hemipterus, par Amiens faune et flore

Valgus hemipterus, par Le jardin de Lucie

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L’azuré des nerpruns

Celastrina argiolus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ce papillon gris bleu voletait au-dessus d’une sente à  Cergy. Je l’ai vu se poser au loin sur le chemin. Une approche prudente m’a renseigné sur ce qui l’intéressait : une crotte d’oiseau ! Il doit y avoir plein de bons sels minéraux à  lécher là -dessus ! On voit qu’il aspire goulà»ment avec sa longue trompe.

Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns, est le « petit bleu » des lisières des zones boisées. Sa chenille consomme les feuilles de nombreuses espèces d’arbustes : la bourdaine, les nerpruns, le lierre, le houx, l’ajonc, les groseilliers…

Chenille de Celastrina argiolus © Gilles Carcassès

Je l’ai même surprise au mois d’aoà»t en train de manger une framboise de mon jardin.

Retrouvez d’autres papillons de la famille des Lycaenidae :

Collier de corail

L’azuré de la luzerne

Le brun du pelargonium

L’azuré porte-queue

Source :

Celastrina argiolus, la fiche de l’espèce dans l’atlas des papillons de jour sur Cettia Ile-de-France

 

 

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L’alliaire

Belle station d’alliaires à  Neuville-sur-Oise, ici en compagnie du gaillet gratteron © CACP – Gilles Carcassès

Alliaria petiolata, communément nommée alliaire, apprécie les sols riches des bords de haies et des bois. On la rencontre souvent à  proximité d’autres plantes nitrophiles ou des boisements rudéralisés, comme la ronce bleue, l’ortie dioà¯que, la chélidoine, l’herbe à  Robert, la benoîte des villes, le lierre terrestre, le gaillet gratteron. Elle est très commune partout en Ile-de-France, surtout près des zones habitées.

Voilà  encore une plante allélopathique : les exsudats produits par ses racines inhibent la croissance d’autres espèces qui pourraient la concurrencer.

Une délicieuse salade sauvage

Jeune touffe d’alliaire à  côté d’un crâne de cheval (photo aimablement prêtée par l’auteur du blog Zoom Nature)

C’est une plante sauvage comestible appréciée au printemps, le léger goà»t d’ail de ses jeunes feuilles crues fait merveille sur une simple tartine beurrée de pain de seigle. Une plante agréablement parfumée et très digeste : le délicat goà»t de l’ail, sans l’haleine de cheval !

Tiens un crâne de cheval dans un jardin, cela me rappelle mon article La vérité si jument !

Aux Etats-Unis, l’alliaire est devenue une invasive redoutée. Elle y a fait l’objet d’études de lutte biologique par l’introduction contrôlée de charançons européens spécifiques de l’alliaire.

Les parties aériennes de cette plante sont consommées en Ile-de-France par plusieurs lépidoptères, dont la piéride du navet et l’aurore de la cardamine.

Pieris napi, la piéride du navet, dont les chenilles consomment l’alliaire © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Alliaire, l’herbe à  l’ail, par Sauvages du Poitou (2015)

Biology and biological control of garlic mustard, par Forest Health Technology Enterprise Team (2013)

L’hypothèse de l’arme chimique inédite de l’alliaire officinale, par Zoom-Nature (2015)

Alliaire officinale : Mustard Garlic wanted, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale avait tout pour réussir outre-Atlantique, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale, une tueuse de champignons du sol, par Zoom-Nature (2015)

Retrouvez d’autres autres articles en lien avec ce sujet :

L’oreille de souris, plante allélopathique

L’ail des ours

 

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Les deux muscaris

La floraison des muscaris à  grappes marque l’arrivée du printemps. Les fleurs de cette plante bulbeuse qui exhalent un léger parfum de prunes montrent un remarquable dégradé de bleu.

Muscari neglectum – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, on peut rencontrer une autre espèce de muscari, plus tardive et plus haute, c’est le muscari à  toupet.

Muscari comosum – vu à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le muscari à  toupet (Muscari comosum) est consommé dans les Pouilles : ses bulbes sont vendus sur les marchés sous le nom de lampascioni. On les fait bouillir à  l’eau vinaigrée avant de les conserver dans de l’huile d’olive aromatisée au piment, au poivre et au laurier.

Muscari comosum et Muscari neglectum ont tous deux une origine méditerranéenne. Compte tenu de leur présence très ancienne en Ile-de-France, ces deux plantes sont toutefois considérées comme indigènes dans notre région. Autrefois les muscaris étaient des adventices des vignes, comme le souci des champs. Ils affectionnent toujours les lieux chauds et secs. On les trouve aujourd’hui dans les sols maigres sur les talus, au bord des champs, dans les jachères, parfois aux emplacements des anciennes vignes.

Muscari neglectum sur un talus au bord d’une rue de Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les muscaris se reproduisent surtout végétativement par la multiplication des bulbes. Leurs graines d’ailleurs germent très mal. Ces plantes entrent en dormance en été, ce qui les rend particulièrement résistantes à  la sécheresse. Pour cette raison, elles sont d’un bon emploi en toiture végétalisée ou en plantation de pied d’arbres.

Sources :

Muscari neglectum, par Ephytia (INRA)

Muscari à  toupet : mi-punk, mi-oignon, par Sauvages du Poitou