L'actualité de la Nature

Leptoglossus

On la voit partout en ce début d’hiver ! Cette espèce invasive cherche à  se mettre au chaud et rentre souvent dans les maisons.

Leptoglossus occidentalis © CACP – Gilles Carcassès

Cette punaise américaine des pins vient de se poser sur le seuil de la porte-fenêtre de mon salon. D’où vient-elle ? Les premiers pins, dans un espace vert du quartier, sont à  plus de 100 mètres de là . Serait-ce la réputation d’une bonne maison qui l’aurait attirée jusque chez moi ?

L’espèce est inoffensive, mais je ne lui ai pas ouvert, je l’ai laissée discuter avec mes poules qui sont arrivées, intéressées par ma découverte. Après tout, il y a de la place au poulailler pour hiverner…

Retrouvez une autre espèce de punaise qui rentre dans les habitations :

La punaise diabolique

L'actualité de la Nature

Curieuse rencontre sur une coulemelle

Lepiota procera © CACP – Gilles Carcassès

Il y en a du monde qui me regarde sur cette jeune coulemelle ! Mais quel est donc cet insecte dodu ?

Issus coleoptratus © CACP – Gilles Carcassès

C’est un représentant des Issidae, une famille proche des cigales, et sans doute l’espèce la plus commune : Issus coleoptratus. Je rencontre d’ordinaire cette « cigale bossue » sur les troncs des arbres en forêt ou dans les parcs boisés. C’est la première fois que je la vois sur un champignon. Sur cette photo, on aperçoit entre les pattes antérieures de cet homptère, le rostre avec lequel il pompe la sève des végétaux.

Pour comparer, voici de vraies cigales :

Cicada orni, le cigale de l’orne – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

La cigale de l’orne est présente dans tout le sud de la France.

Lyristes plebejus, la grande cigale commune – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

Lyristes plebeius est une plus grande espèce, cantonnée dans la région méditerranéenne. On peut rencontrer 24 espèces de cigales en France.

Admirez la finesse du rostre de ces cigales, pourtant capable de percer les écorces des troncs d’arbres !

Retrouvez notre article sur une cigale francilienne :

Naissance d’une cigale

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Caneton de Noà«l

Cane colvert et son caneton – Parc François-Mitterrand à  Cergy, le 12 décembre 2018 © CACP – Gilles Carcassès

Voilà  qui n’est pas banal ! Un caneton en cette saison ? On ne doute de rien chez les canards colverts de Cergy-Pontoise !

Chez cette espèce, les premières pontes de l’année débutent fin février et les dernières pontes de remplacement sont possibles jusqu’à  fin juillet. L’incubation étant de 28 jours, les derniers-nés de l’année peuvent arriver fin aoà»t, mais pas en décembre ! C’est peut-être ici le fait d’une jeune femelle inexpérimentée qui se serait laissée influencer par la douceur automnale. Encore un effet du changement climatique ?

Caneton – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Dès leur naissance, les canetons quittent le nid et se nourrissent seuls, mais ils sont protégés et surveillés de près par leur mère.

Sources :

Le canard colvert, par l’ONCSF

Noà«l au balcon… pour les canetons, par la LPO Alsace

Retrouvez nos articles :

Oh ! Des bébés !

Le rouge-queue noir

Heureux évènement

Je suis fan du Poussin

L'actualité de la Nature

Mission champignons !

L’association Noé vous invite à  inventorier les forêts et à  partager la connaissance de leur biodiversité en saisissant vos observations avec l’application « Mission en forêt avec Noé ».

Cet automne, il vous est proposé de chercher dix espèces de champignons qui poussent sur le bois. En voici quelques-uns, facile à  trouver :

Daldinia concentrica au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen-l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Daldinia concentrica est fréquent sur les grosses branches tombées de frênes.

Chlorociboria sp. © CACP – Gilles Carcassès

Les Chlorociboria bleuissent les bois pourris enfouis sous les feuilles.

Xylaria hypoxylon © CACP – Gilles Carcassès

Xylaria hypoxylon pousse sur les vielles souches. Ce champignon fait partie des espèces bioluminescentes que l’on peut trouver en forêt.

Retrouvez nos articles :

Les gâteaux d’Alfred (la légende de Daldinia)

Les ascomycètes nous en font voir de toutes les couleurs !

Pièce de mucus sous un amadouvier

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

L’herbe à  la ouate, une invasive qui a de l’avenir ?

Asclepias syriaca – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

L’asclépiade de Syrie qui croît en colonie dense au bord de la route dans le secteur de la gare de Neuville-sur-Oise est une plante invasive américaine interdite à  la vente en France depuis l’arrêté du 14 février 2018. Ses rhizomes puissants lui confèrent en effet une forte capacité d’envahissement.

J’ai lu que l’on peut tirer de cette plante une ouate de bonne qualité. Il faut pour cela cueillir avant maturité les volumineux fruits en forme de perruche et les laisser sécher. Puis l’on sépare la ouate (les aigrettes plumeuses) des graines.

Graines de l’asclépiade © CACP – Gilles Carcassès

J’ai fait comme indiqué et voici ce que j’ai découvert en ouvrant le fruit desséché : une soixantaine de graines plates bien rangées, chacune surmontée de leur parachute aux fibres blanches et très douces.

Au 18ème et 19ème siècle, on faisait de cette « soie d’Amérique », une fois cardée et filée, du velours, des flanelles, des molletons, des satins, des bonnets et même des bas. On l’emploie toujours dans des vêtements pour l’alpinisme. Cette matière est plus chaude que le duvet à  poids égal et ne se mouille pas.

On a utilisé les fibres d’asclépiade pour le rembourrage de gilets de sauvetage, car elles sont très légères et hydrofuges. Elles sont aussi employées comme absorbant d’hydrocarbures. Et plusieurs équipes de recherche dans le monde, dont une à  l’Université de Cergy-Pontoise, travaillent sur les extraordinaires qualités de ce matériau biosourcé dans des domaines variés : vêtements techniques de protection contre le feu, isolants thermiques et acoustiques, nouveaux matériaux composites… Plusieurs centaines d’hectares sont déjà  en culture au Canada.

Sources :

Les fruits et les graines de l’herbe à  la ouate, par Zoom-nature

Apocyn, par le site Cenelle.fr

Le site canadien de la ccopérative Monark au service des producteurs d’asclépiade

Retrouvez nos articles sur l’asclépiade :

L’asclépiade, une belle qui sait se défendre

Le puceron jaune de l’asclépiade

L'actualité de la Nature

Pied-de-mouton

à‡a m’apprendra à  proposer une photo mystère trop facile : le mystère n’a pas tenu un quart d’heure après parution ! Bravo à  Catherine, Michel, Béatrice et Aurélie qui ont deviné juste ! Et non, Christiane, ce n’était pas un atelier de séchage de haricots beurre.

Hydnum repandum © CACP – Gilles Carcassès

Les pieds-de-moutons n’ont pas de lamelles comme les agarics ni de pores comme les bolets, le dessous de leur chapeau est hérissé d’aiguillons.

Hydnum repandum © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce est l’une des plus tardives qui soit : s’il ne gèle pas, on peut la rencontrer jusqu’en janvier. Le pied-de-mouton est un champignon mycorhizien dont le mycélium peut s’associer aux racines de nombreuses espèces d’arbres. Je les trouve souvent près des chênes, des hêtres, des charmes ou des bouleaux.

Pieds-de-mouton © CACP – Gilles Carcassès

Ces trois jolis spécimens me suffiront pour l’omelette. Il ne faut pas piller la forêt, ni gaspiller la nourriture. Et puis c’est gentil d’en laisser pour les autres chercheurs de champignons.

Bon, en même temps, je n’ai trouvé que ces trois-là …

Source :

Amycoforest, par forestiersdalsace

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Avec Jardibiodiv, partez à  la découverte de la faune du sol de votre jardin !

Le programme de science participative Jardibiodiv proposé par Ephytia (INRA) et l’Université de Lorraine vous invite à  identifier les animaux du sol de votre jardin et à  aider des scientifiques qui travaillent sur la biodiversité des sols en leur transmettant vos observations.

Dysdera sp., une araignée qui chasse les cloportes sous la litière – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Pour participer il faut s’inscrire sur le site Ephytia et suivre les protocoles proposés. Le programme comprend des outils de reconnaissance par l’image et des informations très intéressantes sur la biologie des grands groupes de la faune du sol. Vous y trouverez également des conseils de jardinage écologique propres à  améliorer la vie du sol. Pensez à  installer des « corridors pédologiques » et à  pailler votre sol !

Phosphuga atrata, le petit sylphe noir- Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Le petit sylphe noir est un grand prédateur d’escargots.

Lithobie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les lithobies font partie de la classe des chilopodes. Ce sont aussi des prédateurs, ils capturent des cloportes, des araignées et d’autres « mille-pattes ».

Retrouvez nos articles :

Opération vers de terre au parc du château de Menucourt

Le petit sylphe noir, tueur d’escargots

Le carabe purpurin

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le doryphore

Leptinotarsa decemlineata, le doryphore, dans un carré de pommes de terre au Potager du roi à  Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Quand j’étais gamin, au jardin du grand-père, j’étais réquisitionné pour la chasse aux doryphores. Le ramassage manuel était assez efficace mais il fallait y revenir souvent. De nos jours, on ne vois plus guère de doryphores, sauf dans certains jardins bio comme le Potager du roi à  Versailles.

Doryphore adulte © CACP – Gilles Carcassès

Cette chrysomèle d’origine mexicaine, inféodée aux plantes de la famille des Solanaceae, a été découverte en France en 1922 dans la région de Bordeaux pas très loin d’un important centre de transit de pommes de terre. Elle est probablement arrivée avec des livraisons pour l’armée américaine pendant la première guerre mondiale. A partir de là , l’insecte a envahi toute la France, puis l’Europe. En 1934, le front de sa progression passait par l’Ile-de-France.

Les adultes, mais surtout les larves, consomment les feuilles des pommes de terre et peuvent les défolier complètement, entraînant alors une perte importante de récolte.

Larve de doryphore © CACP – Gilles Carcassès

Parfois les doryphores peuvent attaquer le feuillage des aubergines et même celui des tomates. Il faut en tenir compte dans la rotation des cultures au potager ! Il convient aussi de ne pas laisser de morelles noires dans le potager après les pommes de terre car les doryphores peuvent aussi vivre sur cette Solanaceae adventice très commune dans les jardins.

Solanum nigrum, la morelle noire © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Le doryphore, par André Lequet

Pomme de terre et doryphore, par Jardiner Autrement

Etude géographique sur le doryphore en France et principalement dans la région lyonnaise, par Georges Castellan (1943)

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les corneilles du château de Versailles

Au château de Versailles © CACP – Gilles Carcassès

Que fait-elle perchée sur le bras de Latone, cette corneille noire ? Guetterait-elle les miettes de gâteaux des visiteurs, étonnamment nombreux en cette fin novembre ? Mon guide me dit qu’elle digère, en profitant du point de vue.

Corvus corone, la corneille noire © CACP – Gilles Carcassès

Celle-ci se livre à  un drôle de manège : elle cherche les bulbes de narcisses que les jardiniers ont planté dans ce massif et les arrache un à  un avec son bec ! Le bulbe qu’elle vient d’extirper a roulé dans le caniveau en pavés de grès.

Bulbe de narcisse sorti de terre © CACP – Gilles Carcassès

Veut-elle en manger les jeunes racines, ou cherche-t-elle des insectes intéressés par ces bulbes ? Ce n’est peut-être qu’un jeu après tout… Je crois ces oiseaux suffisamment intelligents pour cela !

Ma promenade se poursuit au Potager du Roi où toutes les cultures maraîchères mais aussi fruitières sont conduites en bio. J’interroge le responsable du site : quels ravageurs impactent le plus vos cultures ? Les doryphores ? Les carpocapses ? Les pucerons ? Non non, ce sont des oiseaux.

Je crois deviner : ces intrépides corneilles ? Les pigeons ramiers ? Les étourneaux ? Non, ce sont les perruches à  collier : elles arrivent par centaines et dévorent absolument tout. Aucun fruit mà»r ne leur échappe, ces oiseaux sont une catastrophe pour notre verger !

Retrouvez nos articles :

Agent 003

Maître corbeau

Elevée à  la baguette

L’invasion de la perruche à  collier